40e Gala des Gémeaux : Lisez les réactions des gagnants

Certes, bien des artistes vous le diront, «être en nomination, c’est déjà beaucoup».
Mais rares sont ceux et celles qui n’ont pas l’œil brillant en mettant la main sur la statuette!
Nous avons recueilli, à chaud en salle de presse, quelques réactions des lauréats et lauréates au 40e Gala des prix Gémeaux, qu’animait Véronique Cloutier, dimanche soir. Voici ce que ces artistes avaient à nous dire.
(Vous pouvez aussi voir ou revoir nos photos du tapis rouge ici, revoir les gagnants ici, et revivre de bons moments avec Guy A. Lepage, ici, et Ève-Marie Lortie, ici!)
Florence Longpré et Suzie Bouchard – Meilleur texte : série dramatique (Le temps des framboises II)
S.B : «On n’avait pas vraiment d’attentes. On est contentes, mais on ne pensait pas gagner! Moi, je n’avais scénarisé pour la télé quand Florence m’avait invitée à la rejoindre pour la saison 1. On a travaillé, on a fait de la recherche… C’est quand même vraiment spécial! Cinq ou six ans plus tard, de tenir ce Gémeaux, c’est vraiment cool!»

Sara Dufour – Prix Gémeaux du public / Découverte de l’année (Zénith)
«Si la compétition était relevée? Tu dis! Je ne voulais pas me mettre d’attentes, parce que, justement, les autres personnes qui étaient à mes côtés, on s’entend qu’il y a beaucoup de public qui les suit, qui est derrière elles. Ce trophée représente pour moi la relation que j’ai avec le public. C’est une relation de donnant-donnant, de proximité. Je trouve ça magnifique!»
«Je pense que ce que les gens ont retenu, à Zénith… Véro m’avait fait remarquer, à la finale, que j’étais aux côtés de divas : Virginie Cummins, Rita Baga… Des personnes avec des voix puissantes. Moi, je ne me décris pas nécessairement de cette façon-là. Moi, je suis allée à Zénith pour avoir du plaisir, pour sortir de ma zone de confort, et je pense que ce qui est ressorti, c’est le plaisir que j’ai eu. Parce que je l’ai eu pour vrai, ce plaisir-là! Je ne m’attendais vraiment pas à gagner Zénith, ce n’est pas pour cette raison-là que j’ai accepté de participer. Et finalement, je suis là, en ce moment, avec un Gémeaux, c’est capoté!»

Pierre Hébert – Meilleure animation : jeu ou téléréalité (Les petits tannants)
«C’est mon premier Gémeaux pour Les petits tannants. C’est un projet qui est arrivé un peu en temps de pandémie, dans une période tellement morose, c’était décourageant! C’est une émission qui met de la bonne humeur, de la candeur, et je trouve qu’elle a sa place, le vendredi soir, pour les familles. C’est une tape dans le dos pour toute l’équipe; chaque fois que quelqu’un me dit qu’il écoute Les petits tannants en famille, il y a une équipe qui a travaillé six mois avant, à trouver les meilleurs jeunes, à construire les jeux, à s’assurer que tout fonctionne… Je suis content de le prendre pour l’équipe.»
«Quand on parle d’intéresser les jeunes à la télé, moi, je trouve important qu’on voie des enfants à la télé. Moi, je me rappelle quand je regardais Watatatow et Le club des 100 Watts après l’école, et je voyais des enfants, et j’avais envie d’être là. Aux enfants, moi, j’ai envie de dire : faites ce que vous aimez. C’est ça, le truc. Si tu finis par travailler en tant que jardinier ou à la télé, et c’est ce que tu aimes, c’est parfait. Suis ton cœur, et tu ne te tromperas pas»

Charles-Aubey Houde – Meilleur premier rôle masculin : série dramatique (La collecte)
«Je suis plus qu’honoré! Les acteurs qui étaient en nomination avec moi – et j’ai la chance d’être ami avec la plupart d’entre eux –, je les idolâtre, je les trouve excellents. J’ai vu ce qu’ils ont fait pour être nommés, et je suis encore un peu sur le cul de gagner contre ces gars-là, parce qu’ils sont impressionnants!»
«La collecte représente un très beau souvenir, pour moi. C’était ma rencontre avec (le réalisateur) Podz, qui est, pour moi, un énorme directeur d’acteur. De pouvoir pousser un personnage aussi intéressant, aussi complexe, aussi sensible, que mon personnage de Kevin, ç’a été un grand plaisir. Ajoute la présence de Claude Legault sur le plateau, on riait du début à la fin de la journée. Le travail avec eux était facile à faire. C’était facile de se lever le matin!»

Robin-Joël Cool – Meilleur premier rôle masculin : comédie ou comédie dramatique
«De remporter un prix à côté de sa mère, qui est partie de Moncton, qui a 80 tours du soleil (80 ans)… Ces moments-là, qu’on passe avez nos mères, sont assez inespérés. Et qu’elle vive ça avec moi… L’année dernière, elle était toute seule dans son salon. Et cette année, je lui ai dit : « Ça n’a pas de bon sens, tu viens! On s’organise, on te pogne une robe, et tu viens! » J’étais vraiment fier. Et ç’a été une année marquante pour les Acadiens, avec les décès d’Antonine Maillet, de Viola Léger (en 2023), ç’a vraiment été des pionnières de la culture. C’est toujours le fun de suivre leurs traces.»
«Je ne savais même pas que c’était possible de gagner deux fois d’affilée! Et, pour moi, c’est plus pertinent de gagner un prix pour une deuxième saison que pour une première saison. La première saison n’a pas été écrite pour moi. Mais là, c’est le fruit d’une collaboration. François (Bellefeuille) savait qui j’étais, et c’est comme si une rencontre s’était faite. C’est un prix qui symbolise la collaboration, le travail d’équipe, et je suis vraiment un gars d’équipe. Je trouve ça le fun de reconnaître ça.»
«L’année dernière, mon discours avait un peu marqué l’imaginaire; je me demandais ce que j’allais dire, cette année! Je voulais parler des gens qui nous ont précédés, de la liberté… Mais j’étais fixé sur ma mère!»

Chantal Lamarre – Prix Gémeaux du public / Collaborateur-trice émission hors fiction (Infoman)
(En larmes) : «Ça représente une sorte de persévérance tranquille. Pas d’acharnement, sans être vorace. C’est comme un cadeau que tu n’attends pas. Que ça soit donné comme ça, gratuitement, de la part du public… Je me sens comme Sally Field, qui avait lancé : « You Really Like Me »! C’est mon moment Sally Field. Ces affaires-là [l’appréciation du public, NDLR|, on les sent, mais on ne le sait pas tant que ça…»
«Ce que je dirais à un jeune qui veut commencer dans le métier? Je dirais : fais tout ce qu’on te demande! Montre-toi partout, saisis toutes les opportunités qui se présenteront à toi. Je ne dirais jamais à quelqu’un de laisser tomber son rêve. Vas-y, il va y avoir une place pour toi!»

Pascale Renaud-Hébert – Premier rôle féminin : série dramatique (Veille sur moi)
«Veille sur moi, c’était vraiment magique comme expérience pour moi. Ça, on dirait que ça clôt le tout d’une belle façon. Moi, quand j’ai fini mon BAC à l’UQÀM, j’ai décidé que je voulais aller en jeu. J’ai fait le Conservatoire, et après, je ne trouvais pas de travail comme comédienne. Alors, j’ai commencé à écrire. Au début de ma carrière, j’ai donc beaucoup écrit, mais il y a une partie de moi qui doutais que j’allais jouer un jour, qui n’y croyais pas.»

Geneviève Everell – Prix Gémeaux du public / Personnalité féminine de l’année
«C’est complètement fou! Ce prix confirme que je dois continuer de partager ma passion pour les sushis, mon quotidien avec mes enfants, la maladie… En espérant ne plus en avoir! Comme quoi, je pense que j’ai rassemblé une communauté, un public qui aime entendre ce que j’ai à dire. Ils me le confirment ce soir!»
«Je pense que les gens se reconnaissent en moi. Mon quotidien de maman, d’entrepreneure, de femme… Même la maladie, je n’en ai pas parlé pour avoir de la pitié; je l’ai fait parce que je ne pouvais pas, cacher quelque chose à qui que ce soit. J’avais juste envie de partager. J’aime ça, jaser; je jase quand ça va bien, et je jase quand ça va moins bien!»

Éric Bruneau – Meilleure animation : documentaire ou affaires publiques (Le printemps le plus long)
«Je suis très, très heureux! Je le prends comme une tape dans le dos. C’est une douceur de la part de l’industrie. Je ne sais pas comment dire ça, mais je suis très heureux que les gens aient vu la qualité. C’était casse-gueule, comme projet, et je pense qu’on a trouvé une façon de ne pas se casser la gueule! Le documentaire a demandé deux ans de travail, un an et demi à développer, puis le tournage…»

France Beaudoin
Prix Gémeaux du public / Émission coup de cœur de l’année (En direct de l’univers)
Prix Gémeaux du public / Émission coup de cœur des 40 dernières années (En direct de l’univers)
«Pour l’équipe, c’est un lien public, d’abord et avant tout. Durer, c’est déjà énorme; là, c’est un lien quand même privilégié, de sentir ce rassemblement-là. Ça représente la prise de risque… On a tellement l’impression qu’on peut essayer des affaires! Que les gens ne nous en voudront pas, qu’ils ne vont pas nous flusher, qu’ils vont tout comprendre… Et quand on regarde les 40 dernières années, la possibilité de durer, c’est extraordinaire. C’est vraiment rare! Nous, on ne prend rien pour acquis. Nous, on y va show par show, on ne se contente pas et on essaie d’aller au bout. On est très conscients qu’on peut être déplogués dans pas long…»

Dominic Anctil, Pascal Barriault, Sarah Dunlavey, Olivier Gaudet-Savard, Simon Lacroix, Marie-Hélène Lapierre, Simon Laroche, Louis-Philippe Rivard – Meilleur texte : humour (Kamikazes!)
P.B : «Avec Kamikazes!, Je pense qu’on a travaillé quelque chose avec les auteurs, dans le ton, qui est proche de l’humour britannique, un peu plus pince-sans-rire, avec de l’absurdité, du caustique. Les comédiens jouent les situations d’une façon souvent vraie. En sketch, au Québec, sans dire qu’on n’avait jamais vu ça, on l’avait peut-être moins vu. C’est peut-être ce qui a attiré le regard de l’Académie!»
(NDLR : L’équipe de Kamikazes! a aussi reçu les trophées de la Meilleure émission spéciale ou série : humour, de la Meilleure interprétation : humour, de la Meilleure réalisation : humour, et de la Meilleure direction photographique : toutes catégories hors fiction).
