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Cinéma

La Vénus à la fourrure : un huis clos sulfureux signé Roman Polanski

Roman Polanski propose un nouveau film qui oscille entre fiction et réalité.

Avec La Vénus à la fourrure, le Franco-Polonais Roman Polanski signe un huis clos théâtral entre un metteur en scène et une actrice sur fond de sadomasochisme, dans lequel s’entremêlent subtilement art et réalité.

Une Emmanuelle Seigner tantôt vulgaire tantôt lascive, passant constamment d’un ton et d’une posture à l’autre, face à un Mathieu Amalric plongeant peu à peu dans la fascination et la sidération : les deux acteurs incarnent avec brio les deux personnages de ce film souvent drôle, aux dialogues savoureux.

Adapté d’une pièce de David Ives, La Vénus à la fourrure est la deuxième adaptation consécutive d’une oeuvre théâtrale par le cinéaste, après Carnage d’après Yasmina Reza.

Thomas (Mathieu Amalric), un metteur en scène énervé après des auditions ratées, reçoit Vanda (Emmanuelle Seigner, épouse de Polanski), une actrice vulgaire et écervelée, mini-jupe et collier en cuir, qui vient se présenter pour une pièce adaptée du roman La Vénus à la fourrure de Leopold von Sacher-Masoch, roman érotique dont l’auteur a donné son nom au masochisme.

Alors que commence l’audition, Vanda change du tout au tout pour coller parfaitement au personnage de la pièce, qui porte curieusement le même prénom qu’elle. Peu à peu, les rapports de domination vont s’inverser entre les deux protagonistes, tandis que la pièce qu’ils répètent et la « vraie vie » des personnages se mélangent inextricablement dans une mise en abyme vertigineuse.

Explorant des thèmes qui lui sont chers comme la perversion, l’oppression psychologique ou l’ambiguïté du rapport entre victime et bourreau, Roman Polanski s’amuse aussi à creuser le parallèle entre sadomasochisme et théâtre.

La Vénus à la fourrure se dévoile le mercredi 13 novembre dans les salles françaises. Sa date de sortie en Amérique n’a pas encore été fixée