Alors que plusieurs grands joueurs majeurs de l’industrie musicale s’entêtent encore à imposer le modèle classique pour la vente et la distribution de leurs albums, le groupe Misteur Valaire avait décidé en 2007, avec la sortie de son 2e disque, Friterday Night, d’entrer de plein fouet dans la nouvelle économie musicale et avait laissé à ses fans la possibilité de télécharger gratuitement celui-ci depuis le site www.mv.mu.
Sans aucun simple radiophonique, le quintette a réussi à distribuer gratuitement plus de 50 000 exemplaires de cet album.
En 2010, avec l’arrivée de Golden Bombay, son 3e opus, et malgré une notoriété mieux établie, le groupe a signé et persisté. L’album est encore et toujours offert gratuitement, mais laisse cette fois-ci le choix aux fans du groupe d’établir eux-mêmes le montant qu’ils sont prêts à débourser pour se procurer le disque, incluant de ne rien donner. De plus, l’album est en vente par le biais d’autres canaux de distribution, tels iTunes et les disquaires conventionnels.
Comment les 15 000 personnes à avoir mis la main sur Golden Bombay à ce jour ont-elles choisi de se l’approprier?
Sur le blogue officiel de Guillaume Déziel, le gérant du groupe, on peut jeter un coup d’oeil sur l’option privilégiée par les consommateurs. Sur un échantillon commun de 12 exemplaires distribués, 5 albums physiques (CD, vinyle) sont achetés en magasin ou en concert, 1 album numérique est acheté sur iTunes, 4 albums numériques sont téléchargés sur le site du groupe au prix populaire de 0 $, tandis que 2 albums numériques font l’objet d’un téléchargement accompagné d’une somme choisie par le fan, en moyenne 7,07 $.
Pourquoi une telle démarche? La maxime de Guillaume Déziel le résume bien : Donner pour mieux vendre. En laissant son courriel pour obtenir son exemplaire, l’amateur de Misteur Valaire donne au groupe un moyen de le rejoindre et de le renseigner constamment sur les activités de la formation et les spectacles à venir, un atout indispensable au succès des 5 musiciens.
Et cette façon de faire, force est d’admettre, explique en bonne partie la notoriété grandissante de Misteur Valaire.