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Dans les coulisses

La LNH doit s’inspirer du soccer européen

Bonne nouvelle ! Les Coyotes de l’Arizona ne font plus partie des 32 équipes actives du circuit Bettman. Ils ont officiellement pris la route de l’Utah et très peu nombreux sont les gens mécontents suite à ce déménagement qui, avouons-le, aurait dû se faire il y a plusieurs années déjà.

La mauvaise nouvelle, par contre, c’est que Gary Bettman aurait l’intention d’ajouter prochainement entre deux et quatre concessions à sa ligue, qui en compte déjà 32 : Houston, Atlanta, Arizona (ils reviendront s’ils parviennent à construire un aréna d’ici cinq ans), Kansas City, Québec, Portland, Milwaukee, Hartford et Longueuil Hamilton sont toutes des villes qui ont fait l’objet de certaines rumeurs/spéculations.

Sincèrement, je ne crois pas qu’Alex Meruelo parviendra à bâtir un amphithéâtre d’ici 2029… alors qu’il n’a pas été en mesure de le faire quand il avait une équipe. Prends le milliard, Alex, et coule-toi la douce !

36 équipes : pourquoi c’est une mauvaise nouvelle
Pourquoi est-ce une mauvaise nouvelle de penser que la LNH pourrait passer à 36 équipes d’ici cinq à dix ans ?

1. Parce que le talent y sera encore plus dilué. Quand Michael Pezzetta et Jesse Ylonen sont des réguliers de ta formation – et qu’ils jouent contre Connor McDavid et Nathan MacKinnon -, c’est qu’il y a trop d’équipes dans la meilleure ligue au monde. Et que tu ne devrais pas être dans la même ligue que l’Avalanche, par exemple !

2. Parce que si tu n’augmentes pas le nombre d’équipes en séries, tu auras 20 équipes sur 36 qui disputeront 82 matchs réguliers sans réelle importance vers la fin et qui échapperont donc au moment le plus cool d’une année de hockey : les playoffs. Ton fan base ne peut pas constamment voir les autres avoir droit à quelque chose auquel toi, tu n’as jamais droit. Parlez-en aux courageux qui supportent encore les Sabres…

3. Parce qu’augmenter le nombre d’équipes en séries ne ferait qu’allonger une saison qui est déjà très/trop longue avec 82 matchs réguliers, six ou sept préparatoires et près de 30 éliminatoires pour les deux équipes finalistes.

4. Et parce qu’avoir une chance sur 36 de remporter la Coupe Stanley, c’est un problème. Je ne veux pas qu’on retourne à une ligue à six équipes où le CH – plus fort que les autres et backé par un repêchage géographiquement avantageux au Québec – accumulait les Coupes comme j’accumulais les dettes à 19 ans, mais l’autre extrême ne serait pas mieux.

Or, il n’y a qu’une solution qui, à mes yeux, rendrait ce projet à 36 équipes intéressant : créer deux divisions (calibre) dans la LNH.

Oui, comme on le fait dans pratiquement tous les pays au soccer. Il n’y a pas que des gars qui « fakent » au sol au soccer, Gilbert…

Je sais que ça demanderait du courage et de l’audace, mais Gary Bettman pourrait ainsi instaurer la LNH 1 et la LNH 2, deux ligues une en dessous de l’autre, qui s’échangeraient quelques équipes à chaque été. Ça se fait aussi au hockey européen, soit dit en passant.

La LNH 1 serait composée de 16 équipes pour commencer et la LNH 2, de 16 équipes également.

Huit équipes participeraient aux séries dans chacune des deux ligues. On pourrait passer à 10 – notamment avec un play-in pour les positions 7 à 10 – lorsque quatre autres concessions (ou plus) se joindront au double circuit.

Entre deux et quatre équipes pourraient être promues chaque année de la LNH 2 vers la LNH 1, ce qui reléguerait automatiquement le même nombre de formations de la LNH 1 vers la LNH 2 : le champion de la saison régulière, le champion des playoffs, le finaliste et disons le vainqueur d’un match ultime (ou d’un deux-de-trois) entre les deux équipes éliminées en demi-finale pourraient grimper, alors que les huit équipes qui ne font pas les séries dans la LNH 1 pourraient devoir participer à un éventuel tournoi afin d’éviter d’être reléguées.

Je salive déjà.

Le plafond salarial pourrait également être plus élevé de 10 à 25 millions $ en première division ; les meilleurs joueurs seraient donc plus nombreux à jouer en LNH 1 qu’en LNH 2. Ça créerait des vrais superclubs… et ça enverrait les clubs d’expansions en D2, et non face aux meilleurs joueurs de la planète.

Les interminables reconstructions devraient inévitablement passer par la LNH 2, ce qui rendrait le jeu de la LNH 1 toujours au top. Et bien des proprios y penseraient à deux fois avant d’accepter de reconstruire et de devenir pourri, puisque ça entraînerait alors un séjour de plusieurs saisons dans la deuxième division (et aucune promotion assurée à court terme ensuite).

Et tant qu’à y être, on pourrait aussi penser à revoir la formule du repêchage. On pourrait trouver un moyen de cesser de récompenser la médiocrité avec une loterie dont les meilleures probabilités sont données aux pires clubs du circuit. Au soccer européen, tu dois spotter, développer via ton académie (et sa réputation) et garder les meilleurs jeunes athlètes, pas espérer avoir l’opportunité de les repêcher tout bonnement à 18 ans parce que tu auras assez perdu de matchs pour avoir de bonnes boules dans le boulier !

Ah oui, je ne ferais également aucun effort pour que la géographie fit au niveau des divisions. Tout sera décidé en fonction du rendement des équipes. Tu veux jouer dans la meilleure ligue au monde, débrouille-toi. Et joue contre les 15 à 17 autres équipes de la division !

Puisqu’il y aurait plus de kilomètres à parcourir entre les différentes villes, des séries de matchs comme au baseball ou comme durant la saison COVID de la LNH serait toutefois envisageable. Ça éviterait de surmener les athlètes et ça ne ferait pas trop réagir les «greens» de la planète.

Je suis pas mal certain qu’un tel système, qui offrirait des matchs significatifs à pas mal tout le monde et qui rehausserait les émotions/passions des partisans, a déjà fait saliver Gary Bettman. Le problème, c’est que Bettman ne décide rien ; ce sont les gouverneurs/proprios qui ont le dernier mot. Et je vois très bien 17 proprios ou plus avoir peur d’un tel système qui pourrait les reléguer dans une ligue de deuxième calibre.

Montréal continuerait de supporter son club – les partisans le font depuis trois ans malgré un jeu décevant sur la patinoire -, mais des villes comme Anaheim, Columbus, San Jose et autres n’auraient probablement pas la patience nécessaire. Et les proprios de ces équipes-là le savent !

Malheureusement, le système qui est en place actuellement risque donc de rester… mais si un jour la LNH et ses proprios ont un peu de courage, ils songeront sérieusement au scénario dont je viens de vous parler.

Imaginez l’an prochain une première ligue avec les 16 équipes qui ont fait les séries cette année et une deuxième ligue avec les autres. Et un processus pour faire migrer des équipes d’une ligue à l’autre. Ce serait fou !

En attendant, je vais continuer de regarder le Canadien jouer dans la meilleure ligue au monde malgré un rendement décevant… tout en suivant les circuits de soccer européen de premier niveau.

Comme la Premier League actuellement ! Qui remportera le titre ? Arsenal ou Manchester City ?

Mais surtout, qui devra être relégué et qui sera promu ?

En rafale

– C’est logique.

 

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Une publication partagée par Puck Empire 👑 (@puckempire)

– Aucune surprise ici.

– Ah, les séries!

– Ouain.