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Dans les coulisses

Top-15 des espoirs du CH | 2e rang : la « nouvelle sensation », Ivan Demidov

Avais-je été victime du fameux biais de nouveauté l’an dernier en plaçant David Reinbacher devant Lane Hutson et Juraj Slafkovsky?

Peut-être un peu.

Mais c’est surtout que ces deux principaux concurrents en 2023 n’étaient pas exactement ce qu’ils sont aujourd’hui.

D’un côté, Reinbacher, 6’3 210 livres à 18 ans, venait d’être repêché au 5e rang, on ne lui trouvait pas de défaut apparent et il comblait un besoin organisationnel archi-important du côté de droit de la défense. Il semblait l’espoir le plus sûr des trois.

Son potentiel de devenir un genre de Pietrangelo nous impressionnait aussi pas mal. Et c’est encore le cas aujourd’hui, malgré quelques petites réserves.

De l’autre, suite à sa première saison juste « correcte » à 18 ans et écourtée par une blessure, Slafkovsky, sans nous décourager, n’avait encore rien fait pour nous faire croire que le CH tenait sa version de Matthew Tkachuk.

Enfin, du côté de Hutson, le niveau d’assurance de le voir atteindre son plein potentiel avec son petit gabarit n’était pas tout à fait le même qu’il ne l’est maintenant pour les raisons qu’on connaît.

Maintenant, qu’en est-il de Demidov?

Pourquoi n’est-il pas premier cette année dans ce classement des espoirs les plus importants du CH ? Après tout, à peu près tout le monde le voit comme le « meilleur espoir du CH », le « meilleur depuis Guy Lafleur », et j’en passe, non?

Eh bien, si je suis absolument ravi que le CH ait repêché Demidov – que je classais pour ma part deuxième tout juste derrière Celebrini en vue du dernier repêchage – je garde toutefois certaines réserves au niveau de l’assurance de le voir atteindre son plein potentiel.

Et il y a aussi que je crois qu’on sous-estime encore passablement celui que je classerai au premier rang la semaine prochaine…

Bref, encore cette année, je me méfie du biais de nouveauté ainsi que du biais de popularité… et vous invite à faire de même!

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2. Ivan Demidov | AD/AG | choisi au 5e rang en 2024 | Dernier classement : aucun

Potentiel

Game breaker. Supervedette. Élite.

Voici les mots magiques qui font rêver les partisans et les dirigeants de la Flanelle parce que ce sont tout simplement les qualificatifs les plus rares qu’on a entendus à Montréal lors les 40 dernières années.

Seulement une poignée de joueurs ont pu se mériter ici et là de telles appellations durant cette période post-Lafleur : Naslund, Roy, Richer, Turgeon, Koivu, Théodore, Kovalev, Price et Subban.

Slafkovsky?

Hutson?

On verra

Mais considérant le nombre d’années au total que ces joueurs ont évolué à leur zénith dans la métropole, on ne peut pas dire que les foules post Bee Gees du Forum et du Centre Bell ont été très gâtées…

Certains me trouveront même généreux d’inclure autant de noms dans ma liste puisque du lot, seuls Price et Subban ont été considérés parmi les joueurs les plus étincelants à leur position sur une assez « longue » période. Les autres n’auront somme toute connu qu’une ou deux grosses années de gloire dans la Belle Province, certains encore aucune!

Ça ne fait pas beaucoup de rêves pour la jeunesse, ça… Et c’est peut-être une des raisons sous-estimées expliquant le fait que la popularité du hockey a grandement diminuée au Québec au cours de cette même période.

Demandez à un groupe de jeunes de 17 ans, s’ils connaissent le nom du capitaine du Canadien, vous pourriez être surpris du nombre qui n’en ont aucune espèce d’idée!

Peut-être pour ça qu’on essaie de le mettre en vedette dans des annonce de Tim Horton’s…

Bref, tout ça pour dire que depuis Lafleur, plusieurs s’accordent pour dire que le Tricolore n’a repêché AUCUN joueur avec un potentiel aussi élevé que Demidov.

Sans avoir été catalogué « générationnel », Demidov possède à peu près toutes les qualités qu’on souhaite retrouver chez un attaquant élite.

Intelligent, très agile et solide sur patins, QI hockey supérieur, vision élite, mains sensationnelles, tireur et passeur habile (double menace), etc.

Au même âge, je n’hésiterais pas à le comparer à un mélange entre Forsberg et Kucherov.

Pas exactement de la piquette.

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Assurance

Bien sûr, quand on parle d’un potentiel qui se situe dans cette stratosphère, plusieurs entretiendront des doutes tout à fait raisonnables quant à l’assurance d’une réussite totale dans la LNH.

Surtout qu’on parle ici d’un individu qui n’a pas encore évolué très longtemps dans un calibre de jeu digne de son talent. À ce sujet, certains paniquent déjà de le voir obtenir aussi peu de temps de jeu en Russie après 4-5 matchs… Vrai que la Russie n’aurait pas été mon premier choix comme endroit pour le développer à 18 ans, mais bon…

D’autres, et j’en suis, pointeront aussi en direction des blessures aux genoux qu’a déjà subies Demidov dans un calibre (MHL) où les joueurs ne sont en moyenne vraiment pas aussi gros, rapides et méchants que ceux qu’il affrontera en Amérique du Nord.

Mais déjà dans la KHL, il doit se rendre compte que ça va un peu plus vite et que ça frappe un peu plus fort et plus on a le contrôle de la rondelle dans les zones dangereuses (sorties et entrée de zone), plus on s’expose aux chocs violents.

À ce sujet, Simon Boisvert y allait d’une remarque très juste dans le dernier épisode de Processus. Je suis tout à fait d’accord avec l’ami auquel Boisvert fait référence, lorsqu’il dit que Demidov risque de s’exposer davantage aux blessures aux genoux et je rajouterais aussi à l’aine, aux hanches, aux cuisses et aux chevilles, voire au blessures en général comme un certain… Peter Forsberg.

En entrant aussi large et en coupant aussi souvent au centre en entrée de territoire adverse, Demidov joue très certainement d’une manière assez dangereuse et ça le sera encore davantage dans la LNH.

Saku Koivu, un autre qui patinait très large et qui coupait souvent au centre en début de carrière, l’a appris à ses dépens et n’a jamais plus été le même joueur après cette triste blessure contre Chicago alors qu’il flirtait avec le sommet du classement des marqueurs à tout juste 23 ans en 1996-1997.

En contrepartie, Demidov possède aussi les qualités les plus garantes de succès pour les joueurs de son talent : c’est un travaillant, un compétiteur et véritable passionné.

Exactement les mêmes qualités que le monstrueux Slafkovsky avec les résultats spectaculaires qu’on a déjà commencé à voir…

Enfin, et pour ce que ça vaut, je respecte beaucoup le jugement de son agent Dan Milstein.

Ce dernier ne s’étaient pas trompé au sujet d’Alexander Romanov qu’il avait osé cataloguer contre vents et marées comme un talent digne du top-10 en 2018.

Donc, s’il estime que son nouveau client Demidov a au moins autant de talent que Celebrini, et qu’il aurait au moins été sérieusement considéré pour le premier rang overall en 2024 s’il avait joué en Amérique, j’ai tendance à lui donner un certain crédit et à être rassuré.

Mais on a tous hâte qu’il traverse en Amérique, justement…

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Valeur d’usage

Après avoir dit qu’il était le joueur repêché par le Tricolore montrant le plus beau potentiel depuis Price, voire Lafleur, vous aurez compris que sa valeur d’usage anticipée est quasiment inestimable pour ses patrons.

Suzuki a de la difficulté à s’affirmer comme le boss en avantage numérique et on préfère peut-être utiliser Slaf près du gardien ?

Pas de problème, Demidov est là.

Le score est de 3-1 en milieu de partie et le Canadien a besoin d’un gros jeu pour revenir rapidement dans le match?

On donne la rondelle à qui ? Demidov.

La marque est de 3-3 et il reste 3 minutes à faire au match…

Bon, vous avez compris.

On ne dit pas qu’il y aura des feux d’artifices à tous les soirs dès ses premiers coups de patins dans la LNH, mais avec les vrais de vrais, ce genre de choses ne tardent jamais bien longtemps, surtout lorsqu’ils arrivent à 19 ans…

Mais on a déjà vu ce qu’il a fait dans la KHL, la deuxième meilleure ligue au monde, à son tout premier match.

Depuis le temps qu’on dit que le plus grand problème des Canadiens était le manque de talent brut et plus particulièrement l’absence d’un joueur pouvant changer le cours d’un match à lui seul, ben là, ils semblent en avoir un popire….

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Valeur d’échange

C’est bien sûr toujours un peu grotesque de parler de la valeur d’échange d’un joueur qui vient d’être repêché aussi haut et avec d’aussi grandes attentes.

Mais l’idée ici n’est pas de discuter de probabilités d’échanges, ni de cibles à identifier en retour. C’est tout simplement de se donner une idée de ce que vaut et de ce que vaudra un joueur comme Demidov une fois qu’il sera installé et performant dans la LNH.

Évidemment, tant que Demidov évoluera en Russie où il aura beau connaître une belle rentrée dans la KHL, on n’aura pas une très bonne idée de sa valeur réelle.

Par la suite, s’il devient rapidement une vedette, voire une supervedette de la LNH comme on le pense, il sera le genre de joueur avec une valeur quasi inestimable qu’on n’échange à peu près jamais sauf dans des situations désolantes comme celle de Matthew Tkachuk à Calgary.

Mais on sait déjà que l’enthousiasme de Demidov pour Montréal est incomparable à celui que Tkachuk ressentait pour le pays du Stampede, des chapeaux de cowboy et des gros pancakes.

On reconnecte la semaine prochaine avec le « dividu » en première position et la conclusion de ce classement des 15 plus importants espoirs du CH que plusieurs lisent religieusement année après année! #Merci

Entre temps, c’est un rendez-vous dans le respect aux pays des licornes démocratiques sur Facebook et Twitter!