Les jeux de rôle font partie des genres que j’affectionne particulièrement. Certains de mes meilleurs souvenirs de gaming se sont déroulé alors que je découvrais pour la première fois le vaste de monde apocalyptique de Washington dans Fallout 3, que je pleurais devant la fin de Final Fantasy X (j’étais un adolescent sensible, laissez-moi tranquille) ou alors que je franchissais la porte de la ligue Pokémon pour la première fois.
Mais malgré tout le respect dont bénéficient les jeux de rôle, ils ont eu des bas aussi spectaculaires que leurs sommets. Vous rappelez-vous du Nintendo 64 et de ses TROIS jeux de rôles en Amérique du Nord, dont 2 étaient nuls. Une chance qu’il y avait Paper Mario.
Heureusement, la Switch n’a pas ce problème; elle dispose d’une énorme sélection de jeux de rôles, que vous soyiez fans de JRPGs classique tour par tour ou de RPG occidentaux plus contemporains.
En fait, il y en a tellement que c’est difficile de s’y retrouver.
On vous a donc préparé un petit guide des jeux de rôle incontournables, dans aucun ordre particulier.
Et non, Zelda ne compte pas comme un RPG.
DRAGON QUEST XI S: Echoes of an Elusive Age
J’ai dit que je ne plaçais pas les titres dans un ordre particulier, mais j’ai menti; j’ai commencé avec mon préféré.
En effet, cet épisode de la légendaire franchise de Square Enix est peut-être l’un de mes jeux de rôles favoris, pas seulement sur la Switch, mais sur toutes les plateformes confondues.
Vous y incarnez, comme à l’habitude, un protagoniste muet qui apprend au tournant de l’âge adulte qu’il est un élu destiné à de grandes choses. Il part donc à l’aventure, au fil de laquelle il rencontre une foule de personnages attachants, notamment Erik, le voleur et Sylvando, un artiste exubérant.
Dragon Quest 11 est un jeu des plus classiques, mais il porte ce gameplay retro comme un badge d’honneur. En fait, DQ11 est tellement fier de ses racines nostalgiques que vous avez l’option de jouer au jeu en entier en 2D avec une caméra vue d’en-haut, dans un style qui rappelle les épisodes au NES.
À l’époque de la sortie, je me rappelle d’avoir lu une critique qui comparait Dragon Quest 11 à un conte de fée qu’on se fait raconter avant le dodo, et c’est la meilleure comparaison qui soit. Amenez votre Switch dans votre lit, jouez une petite heure avant de vous coucher et endormez-vous en rêvant à des mondes fantastiques.
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Ikenfell
Il y a une époque où tous les enfants de ma génération rêvaient de recevoir leur lettre d’admission à Poudlard.
Malheureusement, au fil des ans, JK Rowling a pris d’assaut Twitter pour bien faire comprendre à tous que les portes de l’école de sorcellerie n’étaient pas vraiment ouvertes à tout le monde.
Heureusement, on a Ikenfell. Dans ce petit RPG indie, on incarne Maritte, une jeune femme dépourvue de pouvoirs magiques qui décide quand même d’aller à l’école de sorcellerie Ikenfell pour retrouver sa soeur, Safina, qui ne donne plus de nouvelles.
Mais quand elle franchit les portes d’Ikenfell, plusieurs surprises attendent Maritte; l’école est laissée à l’abandon, une aura menaçante plane sur les terrains de l’école… et Maritte a soudainement des pouvoirs.
Au fil de son périple, Maritte rencontre une foule de collègues de Safina, qui l’aident à percer les mystères d’Ikenfell… et de sa soeur Safina. Les relations entre les personnages sont complexes et nuancées, et l’histoire fait place à plusieurs protagoniste de genre, d’orientation et d’ethnicité diverses qui sont toujours traités avec respect.
Les amateurs de Paper Mario risquent d’aimer ce titre qui reprend les mini-jeux basés sur le timing dans son système de combat. Le système a toutefois une profondeur supplémentaire puisqu’on doit déplacer nos personnages sur une grille, et leur positionnement influencera l’arsenal qui sera à notre disposition.
Un jeu de rôle exceptionnel et plein d’amour, porté par une trame sonore époustouflante.
Fire Emblem: Three Houses
Encore une série légendaire dont on peut retracer les origines au bon vieux NES.
Si vous ne connaissez Fire Emblem que par la foule de personnages qu’on retrouve dans Super Smash Bros, laissez-moi vous présenter la série en bonne et due forme.
Fire Emblem, c’est une série de jeux de rôle tactiques joués au tour par tour. Vous dirigez une armée sur une grille, et vous devez affronter les ennemis en prenant soin de penser aux forces et faiblesses de chacun.
Il vous faut toutefois être prudents; en mode classique, les unités perdues au combat décèdent de façon permanente.
Pour vous aider, vous pouvez développer des liens entre vos unités entre les combats. Ces liens de support leur donneront des avantages sur le terrain de combat, tout en vous permettant de mieux connaître les personnages de votre armée.
Vous incarnez dans cet épisode Byleth, un mercenaire qui se retrouve à enseigner à l’Académie de Garreg Mach par un concours de circonstances. En plus des combats habituels, vous devrez également vous assurez que vos étudiants atteignent leur plein potentiel.
Une blague récurrente sur le web veut que Fire Emblem soit comme un jeu d’échecs où les pions peuvent se donner des bisous, et ce n’est pas complètement faux. Mais c’est pour ça qu’on aime la série.
Et l’épisode Switch est sans doute le plus achevé. La durée de vie est démentielle (vous passerez aisément le cap des 100 heures si vous voulez tout voir), et la difficulté est bien calibrée; les fans de la première heure auront un bon défi à se mettre sous la dent, alors que les néophytes bénéficient d’options qui rendent cet épisode de la saga plus accessible.
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Rainbow Billy: The Curse of the Leviathan
Développé par les Montréalais de Manavoid Entertainment, Rainbow Billy est un jeu à la croisée de plusieurs influences; son système de jeu rappelle à la fois Pokémon et Paper Mario, alors que son esthétique nous rappelle un peu Cuphead.
Dans ce jeu, on incarne Billy qui part à l’aventure pour ramener dans son monde la couleur qui a été dérobée par le villain Leviathan. Rainbow Billy est un jeu non-violent; au lieu de vous battre contre des monstres, vous devrez trouver les bons mots pour les aider à faire face à leurs problèmes psychologiques, qu’il s’agisse d’anxiété, de manque de confiance en soi, de narcissisme ou de tendances violentes.
Au fil des conversations, représentées par des mini-jeux qui rappellent les Paper Mario d’antan, vous agrandirez votre cercle d’amis, qui seront alors disponibles pour aider de nouvelles créatures à leur tour.
Un jeu mignon et réconfortant qui nous démontre le pouvoir de l’empathie.
The Witcher 3: Wild Hunt
C’est à peine croyable que CD Projekt Red est la même compagnie qui a lancé le très buggé et instable Cyberpunk 2077, mais qui a réussi à porter l’immense Witcher 3 sur Switch.
Si vous ne connaissez pas ce jeu légendaire, il s’agit d’un jeu de rôle où vous incarnez Geralt of Rivia (Geralt de Riv en français), un witcher ou sorceleur qui se promène dans un monde médiéval, protégeant une population méfiante contre les monstres qui la menacent.
Geralt est à la recherche de Yennefer, une sorcière à la mèche courte avec qui il entretient une relation complexe, puis éventuellement Ciri, une jeune femme aux pouvoirs mystérieux que Geralt considère comme sa propre fille.
Comme son nom l’indique, The Witcher 3 est une suite. Mais la plupart des joueurs, moi y compris, ont commencé par ce troisième opus, et il demeure très accessible aux nouveaux venus qui n’ont pas touché aux deux premiers épisodes.
The Witcher 3, paru à l’origine en 2015 sur PS4 et Xbox One, est un chef-d’oeuvre pur et simple. Le monde est immense et excessivement dense en contenu, et la qualité de l’écriture est quasiment inégalée dans le monde du jeu vidéo. Encore à ce jour, je crois que la quête du Baron rouge est tout simplement la meilleure quête dans un jeu vidéo, point à la ligne.
C’est donc impressionnant de voir ce jeu titanesque rouler sur la petite console portable de Nintendo. Certes, la résolution est un peu embrouillée, mais c’est quand même l’expérience entière de The Witcher 3 que vous retrouvez sur Switch.
Et quelle expérience inoubliable.
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Shin Megami Tensei V
Annoncé en même temps que la Switch au tout début de 2017, ce cinquième opus de la franchise Shin Megami Tensei d’Atlus a su se faire attendre.
Mais l’attente en a valu la peine pour les fans de la franchise.
Si vous ne connaissez pas cette série culte qui a donné naissance à la franchise Persona, entre autres, Shin Megami Tensei est un espèce de Pokémon version plus adulte, religieuse et étrangement lubrique.
Vous y incarnez un étudiant qui se retrouve plongé dans un Tokyo parallèle devenu un vaste désert pris d’assaut par des forces démoniaques. Fusionnant avec un esprit mystérieux, vous devenez le Nahobino, une entité capable de tenir force aux armées de l’enfer.
Shin Megami Tensei V est un jeu qu’on recommande aux habitués de jeux de rôles japonais, puisque le niveau de difficulté est très élevé.
Mais si vous êtes prêts à faire preuve de persévérance, vous découvrirez un jeu de rôle unique avec une atmosphère qu’on ne retrouve tout simplement pas ailleurs.
Triangle Strategy
Je vais vous faire une confession terrible; je n’ai pas beaucoup aimé Octopath Traveler, le jeu précédent du développeur Tomoya Asano. Tout le monde a salué (avec raison) le style visuel du titre qui rappelait les graphismes des jeux de rôle de l’âge d’or du SNES, mais avec un vernis HD bluffant.
Mais au-delà des visuels époustouflants et de l’aspect nostalgique, je trouvais Octopath Traveler très mince au niveau histoire.
Triangle Strategy a répondu à toutes ces critiques.
On retrouve tout le flair visuel d’Octopath Traveler, mais cette fois-ci dans un jeu qui rend hommage aux jeux tactiques, de Final Fantasy Tactics à Fire Emblem. Mais dans Triangle Strategy, l’histoire brille autant que les visuels.
On joue le jeune seigneur Serenoa qui se retrouve à la tête d’un petit royaume sur le continent de Norzelia. Mais alors qu’il prend le pouvoir, la guerre éclate et le jeune homme se retrouve à la croisée des chemins. Et c’est à nous de lui tracer la voie. Allons-nous privilégier la raison, la sécurité, ou allons-nous défendre nos idéaux, quitte à condamner une population innocente?
Triangle Strategy est un jeu qui fait preuve d’une étonnante maturité, avec un système de combat captivant qui ajoute une énorme profondeur sous le vernis scintillant de sa présentation visuelle.
Un texte de Pier-Luc Ouellet de Jeux.ca