Antoine Bertrand revient sur son mémorable discours de la Fête nationale

Crédit: Mario Beauregard

Antoine Bertrand a touché tout le Québec en plein cœur mardi soir, lors du spectacle de la Fête nationale à Montréal, en livrant un discours patriotique inspiré et inspirant composé de paroles tirées d’une multitude de grandes chansons du répertoire québécois.

«Mesdames et messieurs, attention, je vais vous faire une chanson. Gens du pays, c’est votre tour, de vous laisser parler d’amour», commençait ainsi son allocution, citant d’emblée 1990, de Jean Leloup, et Gens du pays, de Gilles Vigneault.

Les vers familiers de Plume Latraverse, Kaïn, Édith Butler, les Colocs, Vincent Vallières, Luc Plamondon, Mes Aïeux, Daniel Lavoie, Diane Dufresne, Gerry Boulet, les Cowboys Fringants, Marjo, Daniel Boucher, Richard Desjardins, Michel Louvain, Robert Charlebois, Patrick Norman, même Radio Radio et Marie-Chantal Toupin, et de tant d’autres classiques (impossible de tous les nommer!), de l’Alouette à la P’tite grenouille, ont ainsi déboulé dans la bouche du comédien, formant une lettre d’amour puissante et cohérente à la nation québécoise.

Antoine Bertrand est apparu droit, fier et investi (et en chemise bleue!) pendant sa magnifique prestation, pendant qu’à ses pieds la foule souriante et bruyante comme un soir de référendum gagnant hurlait son enthousiasme et agitait ses drapeaux bleus et blancs, créant un moment de communion unique dont on parlera sans doute encore longtemps.

«Le temps que l’on prend pour dire je t’aime est le seul qui reste au bout de nos jours, alors, pour un instant, aimons-nous quand même, aimons-nous jour après jour, aimons-nous, je t’aime, et les soldats seront troubadours», a conclu l’artiste, saluant d’un même souffle Gilles Vigneault (Gens du pays), Harmonium (Pour un instant), Yvon Deschamps (Aimons-nous), Lara Fabian (Je t’aime) et Raymond Lévesque (Quand les hommes vivront d’amour).

On imagine sans peine le travail de moine qu’a dû exiger le projet, de piocher dans tout ce que le Québec a fait de plus marquant en musique, et qu’ensuite le tout culmine en un exposé intelligent et émouvant, qui a fait sourire les uns et pleurer les autres.

Antoine Bertrand, qui était présent à la première du film Menteuse, au Théâtre Maisonneuve, mercredi soir (voyez nos photos ici!) a pris quelques minutes pour expliquer à Hollywood PQ le processus de création de cette œuvre qui imprégnera assurément les annales de la Fête nationale.

«J’ai eu l’idée il y a deux mois, à peu près», nous a raconté Antoine, qui a été approché par l’organisation de la Fête nationale à la fin de 2024 pour prendre la parole en ce soir important du 24 juin.

«Après, ç’a été : lire, lire, lire, lire, lire!», a enchaîné l’acteur.

Pour effectuer ses recherches et structurer son mot, Antoine Bertrand s’est adjoint la collaboration du journaliste Dominic Tardif, de La Presse, réputé pour être une véritable encyclopédie de la musique d’ici et d’ailleurs, qu’Antoine avait connu l’an dernier en participant à son balado Juste entre toi et moi.

«Il a une autre playlist que la mienne, il a un talent et une belle plume. Et on est allés avec le cœur! J’étais content : j’ai reçu, reçu, reçu une tonne d’amour des gens qui étaient là. Et j’ai essayé d’en donner autant. Au final, je pense que tout le monde a été porté par cette énergie. L’idée était de mettre la lumière, aussi, sur notre culture, sur notre chanson», a dépeint Antoine.

L’épiphanie de ce poème en pièces détachées lui est venue en réfléchissant au 50e anniversaire de l’hymne Gens du pays, qui était l’un des grands thèmes de cette Fête nationale 2025, tant à Montréal qu’à Québec.

«J’ai adoré tout le voyage que ça m’a fait faire!», s’est enflammé la tête d’affiche du film Mlle Bottine et du prochain Bye Bye. «Ça m’a fait découvrir plein de trucs de la chanson que je ne connaissais pas. Ça m’en a fait revisiter, aussi. Gilles Vigneault disait récemment, dans un article de La Presse, qu’il aimait quand les gens chantent ses chansons et qu’ils changent les mots pour se les approprier. Et j’ai l’impression qu’avec l’assemblage qu’on a fait, on a pris leurs paroles et on leur a fait dire encore autre chose. On les a transformés. Et tout le monde a semblé apprécier!»

Quel est le message précis qu’Antoine Bertrand voulait transmettre avec son laïus? Allez le lire dans le détail pour le comprendre, rétorque ce dernier. Le texte intégral du discours est disponible sur le site de La Presse, et le spectacle montréalais de la Fête nationale, au parc Maisonneuve, est encore disponible gratuitement et entièrement sur ICI TOU.TV. Il a été regardé, mardi, par 534 000 téléspectateurs à ICI TÉLÉ et 739 000 à TVA, selon le journaliste Richard Therrien du Soleil.

Maintenant, la question que tous se posent : Antoine Bertrand a-t-il déjà reçu un appel du Parti québécois pour l’inviter à se présenter comme candidat aux prochaines élections et propager encore davantage sa fierté québécoise?

«Aujourd’hui, je n’ai pas répondu au téléphone», a badiné Antoine en souriant. «J’ai juste répondu aux messages d’amour que j’ai reçus! (rires)»

Et ceux-ci, semble-t-il, ont été très, très nombreux. Antoine Bertrand, qui était déjà fier de son texte au moment de s’installer au micro, remercie d’ailleurs chaleureusement l’assistance de l’événement, qui était en liesse, ainsi que tous ses artisans, qui lui ont permis d’offrir le meilleur de lui-même.

«Je les en remercie, ça m’a donné des ailes. Et le groupe qui était derrière moi, aussi. C’est dur de ne pas être intense quand tu as 30 personnes qui jouent de la musique comme des demi-dieux en arrière!»

On pourra voir Antoine Bertrand dans le film Menteuse, d’Émile Gaudreault, avec Anne-Élisabeth Bossé, Catherine Chabot et Rémy Girard, entre autres, dès le 9 juillet dans les cinémas.