Dire au revoir à un ami de longue date.
L’humoriste et comédienne Marie-Lyne Joncas traverse une période difficile, alors qu’elle souligne le départ d’un ami très cher à sa famille, le journaliste et communicateur Robert Pelletier.
Il a consacré quinze années au Journal de Québec avant de mettre son expertise au service de divers projets en communication dans la région de la Capitale-Nationale.
C’est sur sa page Facebook que Marie-Lyne Joncas a réagi à cette triste nouvelle, partageant un texte émouvant rédigé par Guy Ménard, lui aussi un ami proche de Robert Pelletier.
«Dire au revoir à un ami de longue date», confie l’humoriste en marge du puissant message.
Un texte de Guy Ménard consacré à Robert:
«Parti courir no 126: The End. Je suis parti courir. Quand on court, arrive un moment où on attrape son «deuxième souffle». Le corps embarque sur le «cruise control». À partir de là, on peut avancer longtemps sans effort. Robert, lui, se contenterait bien d’un premier souffle, juste un bon premier souffle. Robert est atteint d’une sale maladie aux poumons, une MPOC, maladie pulmonaire obstructive chronique. En termes pas scientifiques, pour cinq cennes, ça signifie que les poumons perdent de leur efficacité et, progressivement, l’air rentre de plus en plus difficilement. Imaginez ce que ce serait d’aspirer avec une paille. Et la paille rétrécit. Sans espoir qu’elle ne puisse s’élargir à nouveau. Alors, Robert a décidé de ne pas laisser traîner les choses. Il a entrepris les démarches pour une ultime grande décision: il a demandé l’aide médicale à mourir. Le processus est long. À de multiples reprises, on vous demande si vous êtes certain, on vérifie si c’est la seule avenue possible, vous devez répondre à plusieurs critères, des médecins doivent signer. Bref, on peut bien faire la demande, les possibilités de refus sont réelles. Malgré sa lourdeur, la démarche administrative donne parfois lieu à des moments cocasses, comme lorsqu’une secrétaire a appelé Robert pour lui annoncer joyeusement: «J’ai une bonne nouvelle pour vous! Le docteur a accepté de signer votre requête!». Le médecin en question avait la réputation de ne pas signer facilement ce genre de demande, mais de là à qualifier la chose de « bonne nouvelle»… C’est là qu’on est rendu. Les papiers sont signés, le moment choisi: le 29 novembre, à 11 h 00. Les adieux par internet ou téléphone, ça ne compte pas. Après quelques heures de route un samedi ensoleillé et exceptionnellement chaud, nous voici, Mme Ménard et moi, chez lui. On cogne à la porte, Robert nous ouvre. On passe tout droit à la poignée de main et on s’étreint. Un peu plus fort que d’habitude, c’est sûr. On commence à jaser, un peu sur la pointe des pieds. Vous essaierez, pour voir, de faire un brin de placotage sans inclure une seule banalité qui, dans le contexte, n’a rien de banal. «Tu fais quoi de beau?», «As-tu de quoi de prévu dans les prochains mois?». On peut facilement participer au Festival du pied dans la bouche. Mais on s’en est pas trop mal tiré. De toute façon, avec la visite reçue dans les dernières semaines, il avait déjà pas mal tout entendu. Surtout, on a coupé court aux lieux communs. On a parlé de tout. De la vie… et de la mort: «T’as eu une belle carrière!», «Tu te souviens d’Untel?», «Ton ex, tu es toujours en contact avec elle?», «As-tu peur?», «Comment tu vois l’après?». On s’est donné des tapes dans le dos à propos des vingt et quelques années où on faisait de la formation ensemble: «On était bons!». On s’est souvenu du Cégep, d’amis communs, proches ou éloignés, toujours là ou déjà partis. Une belle et longue conversation. Robert nous a affirmé qu’il y avait au moins une bonne chose à se retrouver dans sa situation: c’est que les éloges funéraires, on est encore là pour les recevoir! Il était rassuré de savoir qu’après avoir eu une belle vie, il aurait une belle mort. Philosophe, il nous a dit qu’à la fin, l’amour qui te reste, c’est celui que tu as donné. Peut-être qu’il ne le savait pas, mais il paraphrasait Lennon et McCartney. Le temps est venu de quitter, Robert avait le souffle plus court. On s’est serré plus longtemps, le temps de se dire qu’on avait été heureux de faire partie de la vie de l’autre. On a refermé la porte. De retour dans l’auto, on n’a pas parlé beaucoup, perdus qu’on était encore dans ce qu’on venait de vivre. J’avais une chanson des Beatles en tête, la dernière de leur dernier album: The End (…) Note: Lorsque j’ai écrit cette chronique, le plan pour Robert était de quitter le 29 novembre. La maladie a tout bousculé. Quelques jours après notre passage, il a été hospitalisé. Son état s’est rapidement dégradé et il nous a quittés le 10 octobre, entouré d’amis et de membres de sa famille.»
Une grande vague d’amour et de soutien
De nombreux internautes ont exprimé leurs sympathies à Marie-Lyne, touchés par la sincérité et l’émotion du message qu’elle a repartagé.


En cette période éprouvante, nous lui adressons tout notre amour, nos pensées les plus douces et nos plus sincères sympathies.




















































