L’Association canadienne des journalistes automobiles du Canada – AJAC- vient tout juste de décerner le titre de « Voiture canadienne de l’année » à la Mazda 3, et ce pour une seconde année consécutive. Cela peut surprendre puisque dans la majorité des titres de « Voiture de l’année » sont décernés à une nouvelle automobile. Pour les journalistes automobiles canadiens, on vote pour celle qui est jugée être la meilleure, même si elle est sur le marché depuis plus d’une année.
Ce n’est pas une surprise en soi, d’autant plus que plusieurs publications ont nommé récemment cette voiture comme étant la meilleure de sa catégorie et cela en récidive de ce qui avait été décerné les années précédentes. Et le sort a voulu que cette nomination soit décernée alors que j’étais justement à faire l’essai d’une berline Mazda 3 Turbo à rouage intégral. Bref, c’est ce que ce modèle a de mieux à offrir aussi bien au chapitre de la mécanique que de son niveau d’équipement.
Élégance Kodo
Kodo, la philosophie de design de Mazda, se traduit par des véhicules d’une rare élégance, et ce pour tous les modèles de la gamme. Cette application est très réussie sur la Mazda 3 actuelle. D’ailleurs, celle-ci s’est vu décerner le titre de « Design automobile mondial de l’année » en 2020. Incidemment, pour cette année, c’est la CX-30 du même constructeur qui est en lice pour l’obtention de ce prestigieux prix. Personnellement, je trouve que la berline est mieux réussie que la version Sport et son hayon alors que la section arrière s’intègre mal.
Mais, chacun ses goûts. Dans les deux types de carrosserie, on retrouve donc une section avant allongée et des parois latérales cintrées. Sur la berline, une section arrière relativement sobre se démarque par des feux circulaires dans lesquels on retrouve de minuscules DEL.
L’habitacle est tout aussi élégant et d’une présentation privilégiant l’horizontalité. Tous les éléments sont linéaires, même les buses de ventilation que l’on peine à discerner en la partie centrale. L’écran d’affichage de 8,8 pouces est installé en relief sur la planche de bord et orienté vers le conducteur.
Cependant, ce stylisme me semble un peu excessif en ce qui concerne les commandes de la climatisation qui ne sont pas faciles à localiser et à opérer. En revanche, j’ai fait bon ménage avec les commandes centrales placées sur la console. Un gros bouton de commande est entouré de pavés permettant d’accéder au système de navigation, aux commandes audio et à la gestion générale du véhicule et de l’info divertissement.
Le choix des matériaux est impeccable tout comme la finition. Les sièges avant offrent un bon support latéral, sont également confortables et peuvent se régler de multiples positions. Il est donc facile de trouver une position de conduite efficace, et ce pour la plupart des gabarits. Cependant, les places arrière sont essentiellement destinées à des personnes de taille moyenne tout au plus.
La magie du turbo
Au cours des années précédentes, nombreuses ont été les personnes qui espéraient plus de puissance pour la Mazda 3 compte tenu de la qualité de la plate-forme et de potentiel routier de cette voiture. On a donc décider d’installer sous le capot le moteur quatre cylindres 2,5 l turbo utilisés sur d’autres modèles de la marque. La puissance est de 250 chevaux et le couple de 320 livres pieds avec de l’essence à indice cent 81. Si l’utilisation de carburant super ne s’accorde pas avec votre budget, l’utilisation d’essence à indice octane 87 permettra de pouvoir compter sur 227 chevaux et un couple de 310 livres pieds. Certains ont déploré le fait que la boîte manuelle ne soit pas offerte, mais Mazda a dû se résigner à prendre cette décision en raison d’une très faible demande pour cette mécanique. La boîte automatique à six rapports fait appel à une technologie développée au fil des années qui égale presque en efficacité les boîtes de vitesses à double embrayage.
Ce turbocompresseur est à pression dynamique, ce qui permet d’accélérer le débit des gaz d’échappement qui passent par un minuscule orifice d’admission pour faire tourner rapidement la turbine du turbocompresseur lorsque le moteur fonctionne à bas régime. Cette première étape est suivie d’un passage secondaire plus gros pour permettre le flux constant des gaz à tous les régimes. Ceci permet d’éviter le temps de réponse que l’on détecte sur beaucoup de véhicules.
Bien entendu, la suspension a été modifiée afin de pouvoir mieux gérer cette puissance et ce couple et ainsi optimiser le comportement routier.
Intégration réussie
Intégrer un moteur de 250 chevaux dans une berline compacte n’est pas nécessairement un gage de réussite. En effet, si l’intégration n’est pas réussie, on risque de se retrouver au volant d’une voiture peu raffinée, offrant plus de puissance que la voiture peut gérer. Heureusement, ce n’est certainement pas le cas avec la Mazda 3 Turbo.
Malgré la puissance de son moteur, cette voiture est d’une grande douceur et des accélérations s’effectuent de façon linéaire et sans que l’on détecte la présence du turbo. Pour celles et ceux que ¨cela intéresse, j’ai bouclé le 0-100 km/h en 6,3 secondes et ce avec des pneus d’hiver.
Engagez le mode Sport en manipulant le commutateur placé sur la console centrale et le régime moteur grimpe automatiquement de 1000 tr/min. De plus les passages de rapports sont moins courts afin d’optimiser le régime moteur pour chaque vitesse.
Mais, ce n’est pas pour la puissance du moteur que les membres de l’AJAC ont voté pour cette Mazda comme étant la voiture de l’année. C’est l’homogénéité de l’ensemble. Les performances sont là, les accélérations quand même dignes de mention, mais c’est la tenue de route, la précision de la direction et le calibrage presque parfait de la suspension qui permet d’offrir une bonne tenue en virage sans pour autant que les occupants soient secoués à chaque trou et bosse rencontrés.
Mais il y a également un élément que l’on oublie, c’est le système de gestion des virages qui assure une légère diminution de l’alimentation du moteur en carburant afin d’assurer une compression du moteur de façon imperceptible et d’assurer une meilleure stabilité en virage. On ne s’en rend pas compte, mais les résultats sont probants. Il ne faut pas oublier également le rouage intégral qui a fait ses preuves et qui est tout au moins l’égal de ceux qui sont considérés comme les meilleurs de la catégorie.
Titre mérité
Peu importe que l’on opte pour la version à moteur turbo ou de celle dotée du moteur atmosphérique de moindre cylindrée, la Mazda 3 n’a pas usurpé le titre de « Voiture canadienne de l’année » en raison de son équilibre général, de son élégance et de son raffinement technologique. De plus, elle s’est mérité plusieurs mentions au chapitre de la sécurité tandis que son système d’info divertissement est fort complet. On peut lui reprocher un manque d’espaces de rangement, certaines commandes difficiles à trouver et à déchiffrer et un système de navigation parfois fantaisiste.
Mais ce ne sont que des détails par rapport à l’ensemble de la voiture qui est l’une des plus équilibrées, des plus élégantes et des plus agréables à conduire, et ce toutes catégories confondues.