Lancée il y a un peu plus de 16 ans, la Nissan Murano a toujours proposé une silhouette vraiment unique en son genre. La première génération s’est démarquée de multiples façons et les stylistes n’avaient nullement désiré lui donner les apparences d’un tout-terrain pur et dur. Au contraire, la silhouette était raffinée et très élégante. Au fil des modifications et améliorations, on a toujours respecté ce crédo.
La dernière génération se démarque à nouveau avec une silhouette très élégante et ce modèle a été le premier à proposer un pilier « C » vraiment exclusif alors que la section toit ne semble pas être rattachée à la partie inférieure. Il faut souligner au passage que plusieurs constructeurs se sont inspirés de cette approche esthétique. Je ne parle pas de copie, mais d’inspiration, la nuance est importante. Pour l’édition 2019, on a apporté plusieurs modifications à la présentation extérieure et intérieure.
Personnalité accentuée
Même si le constructeur parle de transformation majeure sur le plan visuel, il faut se garder une petite gêne à ce chapitre même si plusieurs modifications ont été apportées. C’est ainsi que l’incontournable calandre en V est plus accentuée, les feux avant et arrière sont dorénavant à Del tout comme les phares antibrouillard. On a profité de cette cure de rajeunissement pour redessiner les jantes en alliage de 18 pouces. La palette de couleurs comprend également deux nouvelles entités : soleil couchant et bleu nacré profond. À ce dernier chapitre, je me suis toujours interrogé quant à la pertinence de choisir des noms de coloris romantiques et parfois exotiques. Par exemple, la couleur blanche n’existe pas par elle-même, on parle de blanc matinal, de blanc arctique et que sais-je encore.
La Murano n’a jamais été considérée comme un véhicule à vocation économique. L’habitacle a toujours été plus relevé que la moyenne de la catégorie et les versions plus luxueuses le sont davantage. Notre véhicule d’essai était une version Platinum, la plus luxueuse de la famille. Pourtant, dès que j’ai ouvert la portière, la première chose qui m’a frappé a été la pédale de frein d’urgence, une configuration qui semble avoir été abandonnée par la majorité des constructeurs, Nissan inclus, au profit de freins de secours à commande électrique.
Le second élément qui m’a sauté aux yeux est la présence de surpiqûres en forme de losange sur les dossiers des sièges avant et arrière, une tendance forte chez les modèles de luxe. De plus, sur la version la plus chère, on remarque les appliques contrastantes sur certains éléments des sièges avant. On retrouve également la présence d’appliques en bois sombre sur la Platinum, en bois clair sur les SV et SL et métallique sur toute la gamme à l’exception de la version Platinum.
Il faut souligner la qualité de la finition et des matériaux ainsi qu’une atmosphère de luxe et de raffinement sur notre modèle d’essai. À l’avant, les sièges baquets présentent des bourrelets latéraux qui donnent l’impression que le support latérasera supérieur à la moyenne. Pourtant, c’est tout au plus dans la bonne moyenne. Du moins, si vous vous excitez derrière le volant et tentez de jouer les Lewis Hamilton sur une route sinueuse. Les places arrière sont confortables, le dossier peut s’incliner, mais cette banquette est pour deux occupants seulement, puisque la place centrale est inconfortable.
L’habitabilité est bonne, la capacité de l’espace pour les bagages est relativement limité en fonction du hayon arrière incliné. Le prix à payer pour obtenir une silhouette qui se démarque des VUS.
Cette année, tous les véhicules Murano sont munis du système d’alerte de portières arrière, qui détecte l’ouverture des portes arrière avant le départ et avise le conducteur si elles ne sont pas ouvertes à la fin du voyage afin qu’il n’oublie rien sur le siège arrière.
Une valeur sure
Les responsables du développement de ce modèle ont déterminé que les acheteurs potentiels privilégient le luxe, le confort et une rassurante fiabilité mécanique plutôt que de s’intéresser à des technologies plus avant-gardistes, mais dont la fiabilité n’a pas subi l’épreuve du temps.
Ce qui explique la présence de l’incontournable moteur V6 3,5 litres atmosphérique de 270 chevaux. Ce moteur est utilisé par Nissan depuis des années, et ce dans une multitude de modèles. Mais avant de crier à l’obsolescence, il est important de souligner que cette motorisation a été révisée à de multiples reprises et que ce V6 est aussi moderne que la majorité des autres moteurs de ce genre présentement sur le marché.
Seule la boîte automatique Xtronic à rapports continuellement variables est offerte. Il est vrai qu’au cours des dernières années cette mécanique n’a pas toujours convaincu les essayeurs, mais il faut souligner que Nissan a réussi à atténuer les défauts et caractéristiques parfois irritantes de cette boîte. De plus, le système de gestion de cette boîte automatique simule les passages de rapports pour que le conducteur et les occupants ne soient pas trop agacés par la sonorité parfois désagréable de ce type de transmission.
Enfin, il est important de souligner que la conception de ce modèle cible davantage les acheteurs surtout intéressés par autre chose que la mécanique. D’ailleurs, le communiqué de presse portant sur l’édition 2019 de la Murano consacre plus d’espace aux nombreux de coussins gonflables, il y en dix, qu’à tout autre élément mécanique.
Élégance et confort
Même si certains soulignent que la silhouette commence à prendre de l’âge, il n’en demeure pas moins que la Murano est toujours l’une des plus élégantes de sa catégorie. Mieux encore, certains modèles concurrents n’ont pas hésité à copier la configuration du pilier « C ». Bref, les stylistes ont décidé d’éviter le piège de l’apparence de VUS pour en faire un compromis entre le VUS et une familiale.
Il est certain que la silhouette toujours élégante de ce modèle réussit à en convaincre plusieurs. Tout comme la rassurante fiabilité de la mécanique. Quant à la conduite, la sportivité n’est pas au rendez-vous et, en plus, la légèreté de la direction n’incite pas à conduire de façon agressive.
La Murano cible une personne qui recherche un véhicule polyvalent, doté d’un rouage intégral correct et d’une suspension confortable. De plus, un comportement routier relativement neutre ne vous donnera pas des sueurs froides en certaines circonstances. Le véhicule a évolué, mais est demeuré fidèle au crédo de la première génération.
Dans la majorité des cas, les communiqués de presse émis par les constructeurs automobiles en beurrent généralement épais quant aux qualités de leurs véhicules. Tout est merveilleux, tout est parfait et rien ne peut égaler le modèle en question.
Chez Mitsubishi, on pousse le bouchon davantage pour l’Outlander PHEV. C’est quasiment un délire de qualificatifs, d’épithètes gonflées, d’affirmations d’unique au monde, de plus vendu sur la planète et je vous laisse deviner la suite. C’est vrai en grande partie que l’Outlander PHEV jouit d’une très grande popularité un peu partout sur la planète et que ses ventes au Canada sont de nature à remonter le moral des concessionnaires qui ont dû manger leur pain noir pendant quelques années alors que l’avenir de cette marque était incertain sur notre marché.
À lire ces communiqués ronflants, on a l’impression que ce constructeur souffre d’un complexe d’infériorité et que pour une fois il commercialise un véhicule supérieur à la moyenne dans une catégorie donnée, et en met plus que le client en demande. En fait, il faut pratiquement se raisonner pour ne pas avoir envie d’y aller d’affirmations contradictoires, juste par esprit de contradiction. Comme je tente de faire mon métier avec impartialité, je dois avouer que ce modèle est unique à plusieurs points de vue.
Technologie raffinée
Avant les compliments, on peut se permettre une critique de leur système hybride rechargeable. En effet, même si on se « pète les bretelles » au sujet du rouage EV-Hybride de ce véhicule, il n’en demeure pas moins que son autonomie n’est que de 35 km en mode électrique pur. On aurait apprécié un rayon d’action plus ou moins similaire à celui de la Chevrolet Volt. Je sais, ce n’est pas un VUS hybride, mais c’est la preuve qu’on peut faire mieux en la matière.
Pour le reste, le rouage hybride de cette japonaise propose de multiples configurations allant du mode EV pur et dur, à une propulsion hybride faisant appel au moteur thermique quatre cylindres 2,0 litres associé à deux moteurs électriques de 80 chevaux chacun pour une puissance totale de 200 chevaux. Le tout est géré par un système très sophistiqué qui permet de régénérer les batteries à l’aide du moteur thermique qui sert de génératrice en certaines occasions. Il permet également de recharger la batterie tout en roulant, ce qui est vraiment apprécié.
Bref, ce système hybride sophistiqué et complexe m’a permet d’obtenir une consommation moyenne combinée de moins de 4 litres aux 100 km. Et si vous vous inquiétez de la fiabilité de ce système tout de même complexe qui comprend en plus un rouage intégral que l’on peut programmer, une généreuse garantie de 10 ans, 160 000 km devrait être de nature à vous rassurer.
Combattre l’obsolescence
Ce n’est pas un secret, Mitsubishi a connu des années difficiles sur le plan financier ce qui a entraîné un ralentissement du développement de nouveaux modèles. On a dû déployer des miracles d’ingéniosité pour pouvoir maintenir la gamme de modèles au diapason de la concurrence. C’est ainsi que lorsque l’Outlander a été révisé en 2016, les critiques ont apprécié les efforts constants soulignant qu’il s’agissait d’un modèle relativement ancien qui avait été modernisé tant bien que mal.