Chaque fois que les chiffres de vente des véhicules moteurs sur le marché canadien sont émis, il y a toujours de nombreux commentateurs qui déchirent leur chemise en public, se plaignant de la hausse constante des VUS et camionnette de toutes sortes. Selon eux, tout ce qui est VUS signifie une attaque combinée des constructeurs automobiles pour augmenter l’émission de gaz à effet de serre.
Je leur donne raison en grande partie puisque l’acquisition sans cesse croissante de véhicules propulsés par de gros moteurs V8 n’est pas de nature à assainir l’environnement. Mais il faut prendre toutes les choses en perspective. En effet, les chiffres de vente en général sont divisés en deux sections en ce qui concerne les statistiques : automobile et camionnette. Et c’est généralement dans cette division très arbitraire que l’on pose des hauts cris en constatant que la catégorie des camionnettes/VUS est sans cesse à la hausse et celle des automobiles en décroissance.
D’ailleurs, ce phénomène est tellement important, que plusieurs constructeurs ont décidé d’abandonner pratiquement la production de berlines pour se concentrer sur la production de véhicule utilitaire.
Cette division du parc des véhicule moteur est cependant illogique. En raison des normes gouvernementales au chapitre des émissions et de certaines normes de sécurité, il est plus économique pour un constructeur automobile de placer certains modèles dans la catégorie des camionnettes et VUS alors qu’il s’agit tout au plus de véhicules dérivés d’une berline et doté de la traction intégrale ainsi que d’une carrosserie en hauteur. Et encore, plusieurs de ces modèles ne sont offerts qu’avec les roues motrices avant.
Prenez par exemple le Mazda CX-3 qui est dérivé de la sous compacte Mazda2 qui n’est plus commercialisée sur notre marché, mais qui l’est ailleurs de par le monde. On s’est servi de ce modèle pour élaborer un VUS sous-compact propulsé par un moteur quatre cylindres 2,0 litres produisant 146 chevaux. Considéré comme un VUS en raison de sa silhouette un peu plus verticale et de son rouage intégral disponible en option, il est considéré aux yeux de certains comme un véhicule indésirable. Pourtant, sa consommation en ville est de 8,9 l/100 km en ville et de 7,3 l/100 km sur la grand- route.
Et si on se limite encore à la même marque, son modèle CX-9 plus cossu et plus puissant.
Pourtant, sa consommation sur la grand-route est de 8,3 l/100 km. Pas trop mal pour un méchant VUS.
Les cotes de consommation sont plus ou moins similaires si on vous retrouve au volant de la berline Mazda6 qui consomme presque autant que la CX-3 en conduite urbaine avec une moyenne de 9,4 l/100 km. Cependant, en raison d’un profil aérodynamique plus efficace, sa consommation est moindre sur l’autoroute avec une moyenne de 6,3 l/100 km.
On peut citer les exemples à tour de bras pour constater que dans bien des cas, des VUS sous-compacts, compacts et même intermédiaires ont des cotes de consommation presque similaires à celles de plusieurs berlines dans chaque catégorie. Par contre, lorsqu’on parle d’authentiques VUS et non pas d’une berline avec une silhouette relevée et l’option de la traction intégrale, les choses sont différentes.
Un exemple dans la catégorie des grosses camionnettes, la consommation du Nissan Titan est de plus de 17,3 l/100 km en ville. Heureusement, les choses s’améliorent sur la grand-route avec une moyenne de 12,3 l/100 km. Et si on examine un tant soit peu les cotes de consommation des autres camionnettes de cette catégorie, selon le moteur, c’est généralement un peu mieux mais quand même la consommation est importante.
Dans la catégorie des camionnettes compactes, la consommation est moindre en raison de moteurs moins puissants et de véhicules plus légers. Dans ce cas, les consommations moyennes sont équivalentes à celles d’une berline pleine grandeur.
Dans la catégorie des gros VUS comme le Chevrolet Suburban, sa consommation ? 15,1 l/100 km en ville -est plus ou moins à l’égale de celles de la camionnette Silverado. Ce qui est normal puisque ce VUS lui emprunte son châssis et sa motorisation à la camionnette.
Somme toute, il ne faut pas généraliser et mettre tous les VUS dans le même sac. Il y en a dont la consommation est égale ou presque égale à celle d’une berline tandis que les costauds de la catégorie sont vraiment coupables de consommer et de polluer plus. Mais même dans cette dernière catégorie, la plupart des constructeurs proposent également des moteurs de plus petit cylindrée, des diesels afin de réduire la cote de consommation.
Et il ne faut jamais oublier de toujours choisir son véhicule en raison de ses besoins et de ses ressources financières et non pas céder aux tendances du marché. Un résident du Plateau qui se procure une grosse camionnette à moteur V8 habite sans doute dans le mauvais quartier et il se fera certainement des ennemis. Et une pourvoirie qui ne peut compter que sur un VUS sous-compact n’a probablement pas fait le meilleur choix.
Toyota C-HR : Un peu trop tard
Si cet utilitaire était venu au monde dans la foulée du Nissan Juke, j’aurais compris que le marché va vers ce genre de véhicule hybride par sa forme.
Mais là, à l’aube de la disparition de son plus proche rival, je ne comprends pas. À moins que le but avoué soit de prendre laissée vacante.
Le C-HR arrive à un drôle de moment. Les tendances s’orientent vers les utilitaires sous-compactes, mais aux vertus connues. De plus, il a la grande faiblesse de se pointer en mode traction seulement. Pas de rouage intégral pour l’instant. Vous me direz que ce sera suffisant pour affronter notre saison froide? Moi je vous dis que tant qu’à faire! De plus, la valeur de revente sera plus élevée et ce sera surtout plus facile à vendre. De toute façon, il faut faire avec actuellement et j’ai peut-être tort.
La silhouette du C-HR ne laisse personne indifférent. Sa partie avant cache bien l’entrée d’air. À la manière du RAV4, pas de grille, mais une partie avant pleine reconnaissable. De profil, il est aussi extravagant avec ses pourtours d’ailes exubérants et sa fenestration limitée. Au premier regard, je peux simplement vous dire que la visibilité sera des plus réduites. À l’arrière, une Honda Civic se reconnaît. Un hayon qui se retrousse s’harmonise avec une lunette réduite et un aileron qui la surplombe.
À l’intérieur, c’est tout aussi spécial avec une partie extraite qui porte l’écran multimédia.
Au premier coup d’oeil, c’est joli et différent. Mais l’espace est réduit et vos hôtes assis derrière vont demander à répétition l’heure d’arrivée. Le coffre est tout de même spacieux avec un volume de chargement de 538 litres.
Pour la motorisation, un seul choix soit un autre quatre cylindres de 2,0 litres pour 144 chevaux. Rien pour réveiller sa mère, mais suffisant pour une utilisation quotidienne.
Pour :
- Style unique
- Fiabilité assurée
- Présentation moderne
Contre :
- Un seul moteur
- Pas de rouage intégral
- Visibilité réduite
Toyota Corolla iM, ou la rescapée
Si votre mémoire est bonne, vous avez en tête la division scion de Toyota. Cette aventure a pris fin subitement il y a deux ans.
La direction de Toyota a avoué que cette division n’avait plus sa raison d’être. Lancée en Californie, cette division s’adressait aux jeunes conducteurs désireux de s’offrir des voitures différentes et faciles à personnaliser.
Force est d’admettre que malgré tous les efforts du constructeur, les jeunes n’ont pas répondu. Je me souviens du kiosque au salon de Montréal ou une énorme chaîne audio crachait la musique de l’heure comme pour lancer un message clair. Rien n’y fit et la marque est disparue. La seule rescapée du lot est la dernière lancée sous cette bannière, la iM devenue Corolla iM.
Elle vient ajouter une configuration de plus à la berline Corolla. Cette compacte à hayon porte pourtant une silhouette tout à fait différente. Elle offre un profil beaucoup plus dynamique avec un capot plongeant et une grille plus effilée entourée de phares stylisés. Espérons qu’elle ne recevra pas la grande grille de la berline. Sa partie arrière demeure générique.