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13Hz, de Messmer: Qui sommes-nous pour juger?

Quand un artiste lance une nouvelle œuvre, il n’est pas rare qu’il définisse celle-ci comme sa «plus personnelle à ce jour».

Ou sa «plus mature».

Sa «plus aboutie».

Ou quelconque autre cliché surutilisé du genre.

Pas toujours. Pas systématiquement. Mais avouez que vous l’avez déjà entendue. Qu’il s’agisse d’un one-man-(woman)-show pour un humoriste, d’un album pour un chanteur, d’un roman pour un écrivain, le dernier-né est toujours le chouchou, le meilleur à nos propres yeux. Et ce n’est souvent pas faux. Bien sûr qu’on s’améliore avec le temps. Il faut bien que l’expérience acquise d’un projet à l’autre, au fil des années, serve un brin.

Maintenant… Messmer pourrait-il en affirmer autant de son quatrième spectacle, 13Hz, parti pour une longue virée d’au moins un an, ici comme en Europe?

S’agit-il du joyau le plus poli et peaufiné de son répertoire?

Messmer en action lors de la première montréalaise de son quatrième spectacle, 13Hz, au Cabaret du Casino de Montréal / Crédit : Serge Cloutier

Hélas, non. Loin de là.

Jugez-en par vous-mêmes. En janvier 2012, au Centre Bell, alors qu’il battait un record d’hypnose de 422 spectateurs au Centre Bell, Messmer avait demandé à ses «victimes» d’interagir avec des martiens. L’auteure de ces lignes y était, 12 ans plus jeune d’âge et de naïveté devant les prouesses du même amuseur.

En 2024, les complices momentanés de l’hypnotiseur se sont à nouveau transformés en martiens. Pour l’auteure de ces lignes, la deuxième fois, plus d’une décennie (et une pandémie) plus tard, c’était un peu moins drôle.

Dans ses précédents opus – Fascinateur (2007), Intemporel (2012) et Hypersensoriel (2017) –, Messmer envoyait ses «magnétisés» dans de faux voyages vers l’espace, leur faisait croire qu’ils étaient empêtrés dans un nid d’abeilles, simulait avec eux un tour de l’Exposition universelle de Paris, les enjoignait de donner des câlins ou d’entonner My Heart Will Go On.

Dans 13Hz (dont le titre évoque la fréquence à laquelle circulent les ondes alpha du cerveau à l’état de relaxation), Messmer les incite à se tortiller dans une serviette sur la plage ou à personnifier des pompiers. Il convainc une dame mature qu’elle est incapable de solutionner un innocent casse-tête pour enfants (et en profite pour appeler ses propres filles de 7 et 3 ans à la rescousse; «C’est facile!», s’exclame la cadette). Il persuade ensuite un petit groupe d’une victoire à la loterie («F*ck You, patron!»), avant d’y créer la bisbille en annonçant que le billet gagnant était invalide. Après un (faux, évidemment) accident de voiture, la fête se termine dans un dj set, avec Messmer aux platines, comme à Ibiza.

Messmer en train d’hypnotiser des sujets à la première montréalaise de son quatrième spectacle, 13Hz / Crédit : Serge Cloutier

Rien qui ne soit destiné aux personnes enceintes, en convalescence ou sous l’effet de drogues ou d’alcool, répétera l’hôte à maintes reprises.

Le tout, sans grande mise en scène ou scénographie. Des projections (jolies) sur panneaux rectangulaires, des éclairages colorés à thématique fleurie (sympas), la sempiternelle rangée de chaises accueillant les «réceptifs» au fatidique «compte de 3», l’incontournable écran retransmettant les faits et gestes incriminants, la musique tout droit sortie de n’importe quel film de science-fiction… Le show réside surtout dans les réactions de l’humain «possédé».

Non, Messmer n’a jamais offert l’élite du divertissement.

Arrivé à son quatrième spectacle, il aurait pu approfondir ses numéros.

Plus substantiel que, grosso modo, les faire se tortiller…

On entend L’Incendie à Rio trois fois dans 13Hz.

Bien sûr que c’est redondant, répétitif et, finalement, peu recherché. D’autant plus que, souvenons-nous, l’homme a longtemps officié à la télé en plus de mystifier les salles. Il fut un temps où TVA nous beurrait du Messmer (L’expérience Messmer, Messmer fascine les stars, Lâchés lousses…) autant que de publicités de Vidéotron.

Quelques « cobayes » à la merci de Messmer à la première du spectacle 13Hz / Crédit : Serge Cloutier

Mais, après toutes ces années, alors qu’on pourrait croire son art épuisé, sa méthode, dépassée, que les nouvelles générations d’humoristes pourraient le talonner, voire l’évincer, on se pointe au Cabaret du Casino de Montréal un bon lundi soir d’octobre pour la première médiatique de 13Hz, et on s’ébahit de constater à quel point l’assistance –  à pleine capacité –  est captivée, hilare, passionnée par les singeries des «cobayes» de Messmer.

Ce dernier a vendu plus de deux millions de billets en carrière, indique son site officiel. Il est une mégastar en Europe. Encore bien davantage qu’ici, nous souffle son équipe.

«Méfiez-vous des gens qui disent aimer le peuple, mais qui détestent tout ce que le peuple aime…», décrétait un respecté politicien.

Messmer pourrait résolument investir un effort pour élever l’originalité et la qualité générale de son contenu. Mais impossible de nier que les gens adorent le personnage. Les vedettes cachées qui se prêtent à un numéro musical très loin de leur zone de confort sous un costume infantilisant à Chanteurs masqués, les stars grimaçant de terreur ou de dégoût à Sortez-moi d’ici!, les participants d’Occupation double ou Ma mère, ton père qui pleurent à qui mieux mieux, de sincérité ou pour la postérité: l’être humain se plaît à compatir avec ses semblables en position de vulnérabilité, à frissonner à la même cadence.

Messmer place ses sujets dans un état d’extrême, excessive fragilité, en s’emparant même de zones méconnues de leur cerveau. Et quoi de mieux, pour attirer les masses et engendrer un rire contagieux, que de taquiner gentiment des inconnus, de les humilier sans malice.

Messmer sur le point de faire des siennes avec ses « victimes » à la première du spectacle 13Hz / Crédit : Serge Cloutier

Pour peu que son procédé soit authentique, bien sûr. On ne relancera pas ici le débat qui a souvent fait rage autour de Messmer, à savoir si ses techniques sont bien réelles (et éthiques), si des acteurs sont impliqués dans le fatras.

Le running gag concernant un certain Jay Maloney, lundi (un homme «endormi» dont l’identité temporaire l’a suivi jusque pendant l’entracte) aurait très bien pu avoir été orchestré à l’avance, puis interprété par un bon comédien. Un quidam aurait aussi pu décider d’embarquer et de jouer le jeu pleinement, d’en rajouter plus que la demande du client, même, pour la cause.

Peut-être aussi que tout était vrai. Qui sait?

Après tout, il y avait encore quelques personnes – dont l’animatrice Isabelle Maréchal – endormies sur leur siège à la fin de la prestation…

Lundi soir, au Cabaret du Casino, il n’y avait que les cascades répétées de rires, les visages ahuris, les yeux ronds, obnubilés (mais pas toujours hypnotisés) par les pitreries de Messmer et ses invités d’un jour. Les tapements de mains endiablés quand ceux-ci descendaient «faire le train» au parterre, aux notes du foutu Incendie à Rio.

Qui serions-nous pour les snober?

Messmer présente son spectacle 13Hz en tournée. Consultez son site Web (messmer.ca) pour toutes les dates.

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Mâle alpha, de Louis T: C’est beau, un homme! Mais…

Son passage à Tout le monde en parle, dimanche dernier, laissait entendre que Louis T, dans son nouveau spectacle, allait se complaire dans l’étalage d’une angoisse de vieillir remâchant des clichés vieux comme le monde sur l’âpreté de la digestion et du sommeil passé 40 ans.

Ou dans une thérapie bon marché à la morale un peu mièvre sur la douleur d’être homme en ce monde cruel.

Mais, soyez sans crainte, Louis T n’a pas sacrifié sa fibre politique cynique et engagée pour se proclamer nouvel héritier de Guy Corneau, ou de François Massicotte et Peter MacLeod au niveau de l’humour facile. Mâle alpha, troisième one man show de celui qui, ironiquement, se définit comme l’antithèse du portrait qu’on s’imagine du mâle dominant suintant la testostérone, est plutôt une observation au sens large de la condition masculine, une réflexion amusée autour de ce que vit l’homme en 2024. De ce qui le préoccupe, le confronte. De ses améliorations et ses évolutions. De ses gaffes et ses faiblesses.

«La vie est difficile pour les hommes, dangereuse pour les femmes», résume-t-il après une ouverture abordant son manque de courage (il n’aurait jamais le cran d’aller à la guerre), son hésitation à se clamer fier d’être homme (il préfère l’appellation «content», on le laissera vous expliquer pourquoi) et où il condense bien les symptômes physiques du temps qui passe (quand l’ail devient une drogue du viol, ou qu’on doit choisir entre une entrée de pain ou un orgasme en fin de soirée lors d’un repas en couple au resto…) Son affirmation, étayée d’arguments pertinents, est percutante et donne le ton.

Louis T sur scène lors de la première montréalaise de son troisième spectacle, Mâle alpha / Crédit : Serge Cloutier

Le tour de la question

Louis T se moque donc de lui-même et taquine ses semblables sans méchanceté dans cette analyse sociologique à petite échelle fidèle à son style, implanté auparavant sur scène dans Objectivement parlant (2017), Vérités et conséquences (2019) et Sexe, politique et pandémie (2022) (ce dernier spectacle n’ayant vécu que sur le Web dans la foulée des confinements dus à la COVID-19). Le propos ne déborde pas toujours d’originalité, mais Louis T manie encore avec grâce le stand up de constatation et nous sort des sempiternelles anecdotes qui fournissent souvent la matière aux humoristes.

Au Théâtre Duceppe, où Louis T présentait Mâle alpha en première médiatique devant collègues et amis, mercredi, ça riait parfois jaune ou de malaise. Comme lorsque, jasant de paternité tardive, citant l’exemple de René Angélil, il a triomphalement annoncé avoir mis le doigt sur le «petit quelque chose de bizarre» de René-Charles: «Il a été dégelé!».

Idem pour son questionnement à voix haute sur le mot «mongole»; à la demande de qui a-t-il fallu arrêter de l’utiliser, celle des habitants de la Mongolie, des personnes touchées par la Trisomie 21 ou des personnes idiotes? Puis, on a presque senti des protestations s’élever dans la salle lorsque Louis T a décrété que la réussite et l’exécution de l’acte sexuel reposent grandement sur les épaules de l’homme et que la pression est plus grande sur celui-ci à cet égard.

«C’est glissant, hein!», a hasardé notre hôte, sentant le sujet sensible.

Pas peureux, il a enchaîné avec l’image de l’homme-tronc pour illustrer son point…

N’échappant jamais son fil conducteur (on salue la cohérence, la clarté et la fluidité de la prestation) Louis T s’avère parfois très inspiré, comme lorsqu’il discourt des trans (dont il n’a rien à foutre), des trans aux Olympiques (dont il n’a encore plus rien à foutre) et, de manière plus large, de tous les groupes marginalisés – selon lui – de la société (les laids, les gros, les boomers, les trans…) qu’il associe habilement à l’acronyme LGBTQ. Il peut aussi être très niais. L’envie de «ch*er» revendique honorablement sa place dans ce long monologue de 90 minutes. Utiliser nos fesses comme GPS, vraiment?

Mais, on était prévenus : Louis T allait exploiter, dans Mâle alpha, tous les recoins de la masculinité, qu’elle soit toxique («un concept de peu de mots», considérant le peu de verbe de certains de ses représentants) ou pas. Et il fait presque entièrement le tour de sa question. La vasectomie, l’intelligence de ses deux petits garçons (il les préférerait «imbéciles heureux»), le «congé de séparation» qui devrait être octroyé aux hommes ne sachant pas réagir à la rupture (d’ailleurs, pour qui croyez-vous que le Canadian Tire vend des draps, si ce n’est pour les hommes séparés?) et tout ce qui est aujourd’hui «mieux qu’avant», comme l’implication (encore relative, il semble en convenir) du père dans les responsabilités familiales (Louis T passe le balai chez lui, mais le laisse traîner ensuite pour que sa conjointe le félicite, il emmène les petits à leurs rendez-vous médicaux sans connaître leurs bobos), en plus de son propre trouble du spectre de l’autisme: Louis T a visiblement beaucoup étudié son objet de recherche avant de monter sur les planches pour nous en documenter la conclusion.

Cela dit… en est-il fier?

Louis T sur scène lors de la première montréalaise de son troisième spectacle, Mâle alpha / Crédit : Serge Cloutier

Talentueuse Jessica Chartrand

En levée de rideau, l’étoile montante Jessica Chartrand, dont le nom s’impose graduellement dans les galas d’humour et en première partie de ses collègues, a été efficace avec un texte traitant essentiellement de son lesbianisme et de l’homosexualité de son papa, avouée sur le tard. C’était excellent.

L’humoriste Jessica Chartrand assure la première partie du spectacle de Louis T, Mâle alpha / Crédit : Serge Cloutier

En fait, elle a été aussi efficace que l’an dernier, le 21 novembre 2023, au Gesù, lorsqu’elle avait réchauffé l’ambiance à la première de Pelote, le spectacle de Michelle Desrochers, où elle nous avait servi à peu près le même numéro, à quelques phrases près. Jessica Chartrand semble bourrée de talent; ne lui restera qu’à peaufiner et à renouveler son matériel un brin…

La tournée Mâle alpha, de Louis T, s’arrêtera un peu partout au Québec dans la prochaine année.

Visitez le site Web de l’humoriste (louist.ca) pour toutes les dates et ne manquez pas les photos de la première!

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Guylaine Tremblay est bouleversante dans Veille sur moi

Guylaine Tremblay en a gagné, des trophées Artis. En a reçu une flopée, de marques d’affection du public. Au point où certains trouvaient à une certaine époque que c’en était presque trop, à l’époque d’Annie et ses hommes, puis d’Unité 9. Mais, que voulez-vous, quand les Québécois aiment, ils aiment pour longtemps!

La comédienne de 64 ans – c’était son anniversaire récemment, le 9 octobre! – est encore extrêmement active, enchaînant chaque année les projets stimulants à la télé et au théâtre (elle incarnera même la grande Janette Bertrand sur les planches au printemps prochain…). Qu’elle s’arrache le cœur dans du drame (comment oublier Unité 9 ou, plus récemment, Anna et Arnaud?) ou s’éclate dans la comédie (elle renouait l’an dernier avec sa Caro de La petite vie, était hilarante dans Nos Belles-Sœurs et participera à sa sixième édition du Bye Bye à la fin de l’année), Guylaine Tremblay brille, se démarque et nous fait vivre de sincères émotions. On s’en émeut moins maintenant, tant la dame est présente un peu partout, mais Guylaine Tremblay est résolument l’une de nos très grandes actrices.

Guylaine Tremblay lors du visionnement de presse de Veille sur moi / Crédit : Serge Cloutier

Elle le prouve encore dans Veille sur moi, nouvelle minisérie de six épisodes fraîchement débarquée sur ICI TOU.TV EXTRA, où Guylaine s’avère bouleversante dans la peau d’une grand-maman au grand cœur d’un milieu modeste, Maggie Bougie, qui se bat pour protéger son petit-fils de quatre ans. Pascale Renaud-Hébert, tout aussi excellente, personnifie Corinne, sa fille déboussolée, mère de l’enfant, qui voudrait bien ravoir la garde de son fiston, mais que ses démons ralentissent à se prendre en main.

Absence pesante

Au commencement de Veille sur moi, Corinne rapplique sans préavertissement. Trois ans et demi plus tôt, elle avait confié son bébé à sa mère, apparemment pour un après-midi. Elle s’est plutôt évaporée dans la brume, ne se rapportant que sporadiquement au téléphone, partie sur le party avec un amoureux du type peu recommandable, le toxique Joey (Guillaume Laurin). Son absence date de si longtemps que son garçonnet, Zack, ne la reconnaît pas. (Note de la plus haute importance : le petit Jérôme Hébert, qui interprète Zack, est mignon à faire fondre, et joue avec un naturel désarmant! Et il n’a aucun lien de parenté avec Pascale Renaud-Hébert, soit dit en passant). Le gamin jouit d’un quotidien sain et stable avec sa grand-mère, avec qui il est heureux et encadré.

Maggie devient méfiante aussitôt qu’elle aperçoit sa fille. Celle-ci jure ne plus consommer, avoir quitté Joey, avoir l’intention de s’enraciner et de se responsabiliser. Elle paraît sincère. Maggie la croit. Veut la croire. Mais Corinne ne tardera pas à dégainer de trop gros sabots, désireuse de reprendre son enfant, sans égards pour les sentiments de Maggie qui s’y est consacrée corps et âme pendant trois ans et demi. Celle-ci, non seulement inquiète de la condition de son héritière, ne veut évidemment pas perdre le petit bonhomme qui représente tout son univers.

Pascale Renaud-Hébert et le petit Jérôme Hébert dans une scène de Veille sur moi / Crédit : Danny Taillon / Courtoisie Radio-Canada

La DPE (Direction de la protection de l’enfance, équivalant de la DPJ) devra rapidement s’en mêler. Quels seront les droits de Maggie, protégée par aucun papier légal? Or, derrière les différends, violents, on ressent toujours l’amour profond qui unit Maggie et Corinne. Un rapport affection-haine qui aura tôt fait de perturber le vulnérable Zack.

Après quelques soubresauts, les deux femmes parviendront à trouver une erre d’aller. Mais Corinne reste fragile. Et impulsive. Bien sûr que son manipulateur Joey n’acceptera pas de se faire ainsi larguer. Quand surviendra l’ultime cassure, au quatrième épisode, les choses se détérioreront sérieusement. Et Corinne aura des cartes dans sa manche, puisqu’elle-même est une ancienne protégée de la DPE, Maggie ayant jadis connu ses périodes tumultueuses quand sa progéniture était petite.

Pascale Renaud-Hébert et Guillaume Laurin dans une scène de Veille sur moi / Crédit : Danny Taillon / Courtoisie Radio-Canada

Veille sur moi ne se campe pas en milieu aisé. Nous sommes ici dans un monde défavorisé, mais pas totalement pauvre, comparable à celui de M’entends-tu? Les personnages sont peut-être mal engueulés et peu éduqués, mais ils sont vaillants et ne se laissent pas abattre. La langue, belle, réaliste, rappelle celle de Michel Tremblay, peu châtiée mais venant du cœur.

De beaux personnages

Et tout l’entourage de Maggie, Corinne et Zack est aussi attachant que le noyau central. La délurée et pragmatique Samantha (Karine Gonthier-Hyndman), amie de Maggie comme de Corinne, sera coincée entre l’arbre et l’écorce. Yolanda (Fabiola N. Aladin), l’éducatrice de Zack au centre d’entraide, voit d’un très mauvais œil le retour de Corinne, ne pensant qu’au bien-être du chérubin. Jean-Philippe (Étienne Lou) est un gentil jeune papa qui fait de l’œil à Corinne, tandis que Mario (Luc Senay), patron de Maggie au restaurant où elle est une serveuse très appréciée, use de douceur et de patience pour apprivoiser cette dernière.

Spécifions que tant Guylaine Tremblay que Pascale Renaud-Hébert portent cette fiction dans leurs tripes; la première en a eu l’idée originale, sensible au sort des grands-parents de sa génération et elle-même amoureuse folle de sa petite-fille (dont elle nous parlait ici!), et la seconde en signe les textes. Comme elles l’ont raconté à Tout le monde en parle la semaine dernière, Guylaine tenait à ce que ce soit Pascale qui écrive Veille sur moi, séduite par le style sensible et vrai de cette dernière. Pascale a aussi cosigné M’entends-tu?, In Memoriam, Sans rendez-vous, et plusieurs autres émissions. Veille sur moi est sa première fiction complète en solo.

Le petit Jérôme Hébert, alias Zack, dans une scène de Veille sur moi / Crédit : Danny Taillon / Courtoisie Radio-Canada

Le réalisateur Rafaël Ouellet (Aller simple : Survivre, Double faute, Ruptures, Blue Moon, Nouvelle adresse, etc) a parfaitement rythmé cette histoire poignante, dirigeant ses têtes d’affiche de main de maître.

Et c’est Pamplemousse Média, l’entreprise de France Beaudoin, qui produit Veille sur moi. Une première fiction pour une boîte déjà reconnue pour ses variétés et ses documentaires de qualité (Maman est malade, En direct de l’univers, On ramassera demain, Je viens vers toi) et pas la dernière, gageons-le.

Les 6 épisodes de Veille sur moi sont déjà disponibles sur ICI TOU.TV EXTRA et seront diffusés à la télé traditionnelle, sur ICI TÉLÉ, en janvier.

Voyez ou revoyez ici nos photos du visionnement de presse de Veille sur moi avec les vedettes de la série!

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Effectuant une rare sortie publique, Daniel Lemire aborde son amitié avec Yvon Deschamps

Daniel Lemire se fait généralement rare sur les tapis rouges, mais l’estimé humoriste n’aurait raté pour rien au monde la première du spectacle Yvon Deschamps raconte la shop (voyez ou revoyez nos photos de l’événement ici).

D’abord, parce qu’il connaît des gens œuvrant sur la production, dans l’équipe technique. Puis, parce qu’Yvon Deschamps est son grand ami, de longue date.

Les deux hommes ont bien sûr travaillé ensemble à plusieurs reprises au cours de leur fructueuse carrière, notamment aux Parlementeries et au festival Juste pour rire, nous a précisé Daniel Lemire. Celui-ci s’est aussi autrefois beaucoup impliqué à la Fondation Yvon Deschamps Centre-Sud, qui soutient des programmes d’activités destinés aux jeunes défavorisés de ce quartier montréalais.

Mais, c’est surtout dans leur vie privée que les deux monstres sacrés de l’humour entretiennent une belle relation.

«On mange ensemble à l’occasion. Je me considère très chanceux de l’avoir comme ami!», a confié à notre journaliste Daniel Lemire, qui balaie humblement la comparaison du revers de la main lorsqu’on lui signale qu’il est très certainement le premier des héritiers de l’immense legs culturel d’Yvon Deschamps, l’un de ses premiers descendants spirituels.

«C’est gentil, mais on n’est pas au même niveau trop, trop», s’est esclaffé l’artiste qui célèbre ces jours-ci ses 69 ans (le 10 octobre).

«Yvon est quelqu’un de plus grand que nature. Et ce n’est pas mon cas. Je me considère extrêmement chanceux de l’avoir comme ami. Souvent, on fait des soupers, on rit, on jase et on refait le monde. Et… ça ne marche pas tout le temps! (rires)»

Daniel Lemire a repris il y a quelques jours sa tournée Daniel Lemire – 40 ans de carrière, spectacle qui pourrait être son dernier et qu’il présente depuis déjà presque deux ans. Ce rendez-vous lui a d’ailleurs permis de vivre il y a quelques semaines une expérience formidable, dont il parle avec grande émotion.

«Je suis allé faire un spectacle pour la communauté innue à Schefferville», nous a-t-il appris, le regard émerveillé.

«Écoute, je suis encore collé au plafond! C’était extraordinaire! Ils sont tellement gentils…»

Rappelant le titre de l’ouvrage Le peuple rieur: Hommage à mes amis Innus, du regretté Serge Bouchard et de l’écrivaine Marie-Christine Lévesque, Daniel Lemire a précisé à quel point les spectateurs rencontrés à Schefferville constituaient un public enthousiaste et généreux, malgré les problèmes sociaux qui peuvent déchirer certaines communautés autochtones. Cette visite de Daniel Lemire sur la Côte-Nord s’inscrivait dans un contexte festif, alors que la population célébrait l’inauguration d’une Yourte pour les jeunes luttant contre les dépendances à Matimekush Lac-John. Le Commandant Robert Piché et le comédien Denis Bouchard (qui signe la mise en scène du spectacle de Lemire) étaient également de la partie.

«Je ne pensais pas être aussi connu de leur part. Mais ils sont tellement fins! Des soies. C’était… Wow!», s’est encore enflammé Daniel Lemire.

Enfin, côté santé, comment se porte l’interprète d’Oncle Georges et de Ronnie Dubé?

«Pas pire! Mononcle vieillit…», s’est-il borné à répondre, sa phrase culminant dans un gloussement de son rire si unique.

Vous pouvez lire ou relire ici la critique d’Yvon Deschamps raconte la shop, une grande fresque célébrant l’œuvre de Deschamps à travers diverses disciplines, comme la chanson, la danse et le cirque.

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Mariana Mazza et Simon Delisle ont un lien bien spécial

On sait que Mariana Mazza compte plusieurs bons amis dans la colonie artistique. Karine Vanasse en fait partie. Les deux copines se sont d’ailleurs offert des vacances ensemble au printemps dernier.

Dans la garde rapprochée de l’humoriste, on retrouve également (au moins) un autre comique, Simon Delisle. Et Mariana et Simon sont très liés; non seulement ils font équipe professionnellement depuis une quinzaine d’années (Delisle a été scripteur sur les deux premiers one woman show de Mariana, et cosignera son troisième, qui se mettra très bientôt en branle), mais ils se côtoient aussi de près dans leur vie privée.

Tellement que Mariana a été nommée marraine de la fille de Simon.

«Clémence a 7 ans et Victor a 9 ans», a glissé Mariana au sujet de la progéniture de son vieux complice, lorsqu’on l’a croisée, justement, à la première médiatique du nouveau spectacle de ce dernier, intitulé Tache.

Simon Delisle, grand ami de Mariana Mazza / Crédit : Serge Cloutier

«On est très proches, je suis une grande fan et je l’aime. C’est un très bon ami. Il a toujours été là pour moi quand je faisais En route vers mon premier gala [en 2013, NDLR]. Il est pris avec moi!», a continué la jeune femme en guise d’éloges envers Simon Delilsle.

Mariana Mazza, qui était saluée et sollicitée de toutes parts sur le tapis rouge de Tache, a encore mille projets à son agenda. Outre le nouveau spectacle qu’elle s’apprête à lancer, elle entame la promotion de son nouveau roman, Rivière-des-Prairies, joue dans la deuxième saison de L’aréna, à Noovo (date de diffusion à confirmer) et sera l’une des têtes d’affiche d’ICI ARTV en janvier, avec le magazine littéraire Livre ouvert, qui comportera huit rendez-vous d’une demi-heure. Une deuxième saison est déjà en chantier.

«Il y aura autant des intervenants en littérature, que des artistes dont je vais visiter la bibliothèque et parler avec eux de leurs livres préférés. Je vais faire une recommandation express de livre à la fin de chaque épisode», a détaillé l’animatrice, précisant que Livre ouvert s’intéressera à tous les aspects des bouquins, de leur production à leur promotion. Mariana Mazza se rendra aussi dans une prison pour s’intéresser aux lectures des détenus, se renseignera sur le caractère «somnolent» des livres, questionnera l’attraction des enfants vers les pages couvertures, fouillera les montants de droits d’auteurs, etc.

«C’est vraiment l’univers du livre!», a résumé la grande lectrice assumée, qui, depuis quelques étés, présente justement des chroniques littéraires au talk-show Bonsoir Bonsoir, à ICI TÉLÉ.

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Bouleversant, Jonathan Roberge dédie ce projet de cœur à ses deux garçons

«À Xavier et Jules. Nous ne dirigerons jamais le vent, mais alignerons toujours nos voiles.»

C’est ainsi que se lit la dédicace aux premières pages de Bisou – Le one-man show damné qui n’a presque jamais vu le jour, nouveau livre de Jonathan Roberge, qui contient le texte du spectacle Bisou, que l’humoriste et animateur devait originalement lancer en 2020. La maladie de son fils aîné et la pandémie auront eu raison de cette tournée qui a sans cesse été annulée, puis reportée, pendant plus de deux ans.

L’artiste avait donné une quarantaine de représentations de rodage, mais n’a jamais pu atteindre le grand soir de la première médiatique. Son garçon Xavier, alors âgé de 10 ans, a reçu son diagnostic de cancer du cerveau, puis la COVID-19 a forcé la fermeture des salles de spectacle.

«Quand on a voulu repartir, Xa est retombé malade. On a réannulé. Déplacé toutes les dates. J’ai ensuite voulu recommencer; j’ai fait un ou deux soirs. Xa a eu une autre récidive. On est arrêtés encore! Puis, il y a eu la deuxième vague de confinement. Une fois déconfinés, j’allais repartir… Et Xa est tombé malade une autre fois…. Je n’étais pas capable de monter sur scène en sachant que mon gars était en train de récupérer d’une opération au cerveau», nous raconte Jonathan Roberge.

La succession d’événements est résumée à l’endos de son petit bouquin bleu, mais pas exactement de cette façon. On comprend que les souvenirs s’emmêlent peut-être un peu dans l’esprit du papa toujours souriant malgré les épreuves, mais l’essentiel y est : les astres n’étaient résolument pas alignés pour que Bisou voie le jour sur les planches. Alors en ondes quotidiennement à CKOI, Jonathan s’est fait conseiller par ses collègues de radio de mettre le projet de one man show comique sur la glace. Il aura toute la vie, après tout, pour sillonner les routes et les salles. Et, plus tard, Adib Alkhalidey, qui venait lui-même de consigner en un ouvrage littéraire le scénario de son très plébiscité opus Québécois Tabarnak (lancé en 2022), lui a glissé l’idée d’imprimer son contenu pour le grand public.

Réponse de Jonathan?

«Tellement!»

«J’ai mis beaucoup d’huile de coude dans ce projet-là. J’ai travaillé très fort dans les derniers mois», soutient Jonathan Roberge au sujet du livre publié aux Éditions Stanké, déjà disponible en librairie. «Je suis retourné dans mes textes écrits entre 2016 et 2019, je les ai remis au goût du jour. Il y a des numéros que j’avais ajoutés quand Xa est tombé malade. J’ai aussi écrit toute l’histoire derrière ce show-là, pourquoi ç’a été annulé. Ç’a été très thérapeutique de travailler ce livre-là. Je pense qu’il va faire rire, pleurer et faire du bien aux gens.»

La couverture du nouveau livre de Jonathan Roberge, Bisou – Le one-man show damné qui n’a presque jamais vu le jour / Courtoisie Groupe Livre Québecor

Comment va Xavier?

Marie-Annick Lépine signe la préface de Bisou – Le one-man show damné qui n’a presque jamais vu le jour. Il faut savoir que (et la musicienne le relate dans son touchant message) Jonathan Roberge et elle se connaissent depuis l’adolescence. «Parce qu’on vient du même coin. C’est une bonne amie de longue date», signale ce dernier. Tous deux se souviennent que Marie-Annick a d’ailleurs bercé Xavier lorsqu’il était bébé.

«Karl (Tremblay) a eu son diagnostic [de cancer] trois mois après Xa. Et on a réalisé, Marie-Annick et moi, qu’on était mutuellement la seule personne qu’on connaissait qui avait vécu la même chose que nous, c’est-à-dire de monter sur scène et faire comme si tout allait bien, comme si on était heureux. On sait tous les deux ce que c’est, de monter sur une scène après avoir pleuré dans les coulisses parce que la personne qu’on aime le plus au monde est malade… Quand Marie-Annick a dit oui, ça m’a vraiment flatté. Et le texte est beau. C’est difficile de ne pas pleurer!»,

Aujourd’hui, Xavier a 15 ans. «Le petit bonhomme de 6 ans qu’on voyait dans la série Papa est rendu à 15 ans», s’enorgueillit son attentionné géniteur, le torse presque bombé de fierté. Xavier a subi quatre récidives de la maladie et, donc, cinq cancers en cinq ans. Il a traversé cinq opérations, 69 traitements de radiothérapie et de la chimiothérapie palliative.

«On en a fait, du chemin!», siffle Jonathan, en précisant que son adolescent guerrier a eu une autre opération en juillet dernier. «Au cerveau, encore, réalisée avec succès par le même docteur. En ce moment, on dit qu’il va bien dans les circonstances. C’est un cancer avancé. Xa continue le combat, un jour à la fois. Il est beau à voir aller : il joue au hockey, il va à l’école. Il n’abandonne jamais, cet enfant-là. Il est incroyable! Il a une urgence de vivre que peu de gens ont. Il est inspirant! Et tellement mature. Quand tu parles avec lui, tu as l’impression qu’il est un monsieur de 85 ans…»

Or, la dédicace qu’on mentionnait au début de cet article, elle est certes adressée à Xavier, mais aussi à son petit frère Jules, qui a 6 ans.

«On parle souvent du combat de Xavier, mais il ne faut pas oublier Jules, à côté, qui voit son idole avoir une maladie. Il a vu ses parents se séparer [Xavier et Jules n’ont pas la même maman, NDLR], il a vécu la pandémie, il a vécu un déménagement. Il est la victime collatérale de tout ce qui brasse! Il est dans l’ombre, à côté. Son frère est son idole et, à 6 ans, il commence à comprendre que ses bobos à la tête ont l’air sérieux. Alors, le livre est dédié à mes deux fils.»

Steak, blé d’Inde, patates : Bon appétit!

Jonathan Roberge connait par ailleurs un automne professionnel du tonnerre, alors qu’il est à la barre de trois émissions : Au-delà du sexe, à Télé-Québec, La guerre du web, à Unis TV,et Steak, blé d’Inde, patates, à Historia.

Au sujet de cette excellente série documentaire retraçant l’histoire culinaire de la Belle Province, Jonathan Roberge indique qu’elle répond presque à un fantasme qu’il entretenait!

Jonathan Roberge combine ses passions pour l’histoire et la gastronomie en animant Steak, blé d’Inde, patates, sur la chaîne Historia / Courtoisie Corus Média

«Moi, dans la vie, je voulais être artiste, humoriste, mais si ça n’avait pas fonctionné, mon plan B était de devenir professeur d’histoire. C’est une passion pour moi. Des émissions de cuisine, il y en a en simonac, mais ce show-là, c’est plus que de la cuisine. C’est de la fierté canadienne française, québécoise! En regardant cette émission-là, on est « une coche » plus fiers de vivres ici!», dépeint celui qui a pris goût à organiser de grandes tablées avec ses amis et leurs familles depuis le tournage de Steak, blé d’Inde, patates, où sont abordés plusieurs aspects de l’évolution de l’assiette des Québécois (Expo 67, la bouffe de nos grand-mères, les émissions et les livres de cuisine, la tradition de l’érable, etc).

Vous pouvez voir ou revoir ici nos photos du lancement de Steak, blé d’Inde, patates, auquel participaient plusieurs chefs vedettes du Québec, le mois dernier. Le rendez-vous est diffusé le vendredi, à 21 h, à Historia (en rediffusion le samedi à 9 h et le lundi à 15 h).

Le livre Bisou – Le one-man show damné qui n’a presque jamais vu le jour, de Jonathan Roberge, est présentement en vente.

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Hollywood PQ

Mariana Mazza: «Je pense que les gens ne vont pas bien»

Chacun des passages de Mariana Mazza à Tout le monde en parle, ou à peu près, fait du bruit et crée controverse.

On se souvient, par exemple, de la vague d’indignation suscitée par son interaction avec le regretté Guy Lafleur, en 2020, quand l’humoriste avait lancé un «Mon tab*rnak!» bien senti au hockeyeur chouchou des Québécois. Une photo de Mariana et M. Lafleur, très complices dans un fou rire, avait eu beau circuler abondamment sur la Toile, la jeune femme avait dû composer avec des insultes (ironiquement, encore plus violentes que ses propos) et des accusations de non-respect à la légende qu’incarnait Guy Lafleur, voire de profanation de symbole.

Encore dimanche dernier, Mariana Mazza comptait au nombre des invités de l’émission dominicale radio-canadienne, essentiellement pour promouvoir son deuxième roman, Rivière-des-Prairies (déjà en librairie), suite de l’ouvrage Montréal-Nord, paru en 2022.

Et encore dimanche dernier, Mariana, dans toute sa spontanéité et son exubérance, a entraîné des réactions virulentes…

Différents extraits de l’entrevue ont fait jaser, mais celui dont Mariana a le plus entendu parler, c’est ce bref échange avec Pénélope McQuade. Mariana était lancée dans une envolée défendant la légitimité de son nouveau magazine littéraire, Livre ouvert (huit épisodes de 30 minutes), qui sera diffusé en janvier à ICI ARTV, lorsque Pénélope l’a interrompue pour la contredire gentiment.

Ce à quoi Mariana a répliqué: «Attends, laisse-moi terminer ma phrase!»

Un ordre qui a résonné sèchement à nos oreilles, mais qui a surtout jailli rapidement de la bouche de Mariana. Dans le feu de la discussion, celle-ci n’a, disons, pas eu le temps d’enfiler de gants blancs. De son côté, Pénélope McQuade a elle aussi reçu des commentaires sévères pour avoir coupé la parole de Mariana.

Mariana Mazza assure actuellement la promotion de son nouveau roman, intitulé Rivière-des-Prairies / Montage photo – Courtoisie Productions J / Éditions Québec Amérique

«Les gens ont pensé que j’étais fâchée, mais pas du tout», a expliqué Mariana Mazza à Hollywood PQ au surlendemain de la diffusion de Tout le monde en parle.

«On est des amies. On se parlait du même sujet dans la loge. Et Pénélope n’a pas mérité les critiques qu’il y a eu à son égard. C’est juste poche pour elle, parce qu’elle était là de bonne foi. J’ai trouvé ça vraiment plate.»

«Les gens aiment basher, des fois. Je pense que les gens ne vont pas bien. On dirait que les gens sont vraiment impatients, et je ne sais pas pourquoi. Mais, bon, on ne peut rien faire…», a calmement ajouté l’artiste.

Cet énième épisode de tempête dans le grand verre d’eau des réseaux sociaux n’a pas empêché Mariana d’aller s’amuser à la première du nouveau spectacle de son grand ami Simon Delisle, Tache, qui se tenait mardi, à la Place des Arts. Celui-ci a été scripteur sur les deux premiers spectacles de Mariana, Femme ta gueule (2016) et Impolie: Pardonne-moi si je t’aime (2022), et collaborera également à son troisième, dont les détails seront dévoilés la semaine prochaine.

Mariana Mazza tourne par ailleurs présentement dans la deuxième saison de la comédie L’aréna, pour Noovo.

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Hollywood PQ Style de star

«Tache» de Simon Delisle: L’autodérision est une arme de séduction massive

Simon Delisle est de ces intrépides qui se sont faufilés dans l’écosystème humoristique par la porte de côté, peut-être la plus authentique.

Pas assez médiatiquement présent pour qu’on se lasse de lui. Pas imbu de lui-même au point de rechercher la lumière à tout prix. Souvent scripteur pour ses collègues (Jeremy Demay, Laurent Paquin, Mariana Mazza). Intelligent et sûr de lui (du moins, il paraît).

Et il est vivement apprécié dans son milieu, à en constater le nombre de personnalités qui s’étaient déplacées à la Cinquième Salle de la Place des Arts, mardi, pour la première médiatique de son deuxième one man show, Tache. Celui-ci succède à Invincible, son premier effort entamé au printemps 2022. Si Simon Delisle constitue encore pour vous un secret bien gardé, tendez l’oreille, il y a là une jolie perle à découvrir.

Seulement, votre oreille, elle devra s’habituer au débit trépidant de ses paroles. Était-ce le stress du baptême devant les pairs, mardi, ou la simple impatience de nous balancer un contenu dont il aurait raison d’être fier, mais on en perdait des bouts tant les mots se bousculaient dans la bouche de Simon. Ce dernier tire tellement à gauche et à droite, avec des observations souvent si savoureuses, qu’il est dommage d’en échapper des parcelles.

Simon Delisle sur scène, à la première de son deuxième one man show, Tache / Crédit : Serge Cloutier

Du Windex intellectuel!

Le titre Tache prend son sens à la fin de l’heure-et-des-poussières de la représentation, son explication fermant un récit «d’accident» de jeunesse honteux qui a permis au petit Simon Delisle de jadis d’apprivoiser timidement la notion de deuil, apprentissage semblant se poursuivre aujourd’hui.

Mais les taches de son existence, notre hôte les éponge à grands coups de Windex intellectuel tout au long de ce deuxième spectacle. Car Simon Delisle décrie, surtout, dans ce monologue ininterrompu, davantage qu’il n’encense. C’est subtil au début, puis le ton s’affirme au rythme où la tirade progresse: Simon Delisle est chialeux! Mais son chialage est de bon goût et souvent très drôle.

Parce que la pression est grande sur les épaules d’un humoriste qui rapplique avec une deuxième tournée, Delisle déjoue le mauvais sort en remémorant, d’emblée, deux de ses pires shows en carrière. Délectables anecdotes, parfois dures pour l’ego de notre homme.

Celui-ci décrète ensuite une vérité peut-être inéluctable (discutez?): si vous aimez l’hiver, vous êtes atteints du syndrome de Stockholm. Qu’on soit d’accord ou pas, ses explications sont pertinentes. Le seul sport enneigé qui fait du sens pour Simon Delisle est le biathlon, parce que déambuler en ski de fond lui donne véritablement des envies de tirer à la carabine. Preuve de la singularité du style du nouveau quadragénaire: parvenir à réinventer, en 2024, le grommelage envers la saison froide, alors que Dominique Michel entonnait Hiver maudit (J’haïs l’hiver) à la fin des années 1970, il faut le faire.

Simon Delisle sur scène, à la première de son deuxième one man show, Tache / Crédit : Serge Cloutier

L’une des grandes forces de Simon Delisle réside dans sa capacité à fondre les sujets les uns dans les autres avec la fluidité du beurre s’éteignant dans la poêle. On glisse sur ses propos, et pouf! Soudainement, on est ailleurs. Sans l’avoir réalisé. La transition a été tellement naturelle qu’on ne l’a nullement décelée. La rapidité de son phrasé y est peut-être pour quelque chose, mais Delisle possède indéniablement le talent de parler d’Old Orchard, de paresse, d’hyper-positivité, de ChatGPT, de Dixie Lee (chaîne de restaurants apparemment pas tout à fait végane où peut s’incarner le symbolisme profond de la surutilisée expression «YOLO») et du mantra «Merci la vie» (qu’il abhorre) dans un même seul et long trait, sans qu’on ne sache où tout a commencé et où tout se terminera. Bref, il nous envoûte. Comme si, dans sa tête, toutes ces réflexions étaient tangiblement interreliées. Et l’ensemble demeure digeste.

Au cœur de Tache, l’autodérision, l’une des armes de séduction massive de Simon Delisle. Celle-ci point un peu partout, comme dans ce segment médical brodé autour de sa passion des hôpitaux (la cuisson du poulet y est plus à point que dans un tout-inclus, soutient-il). Aussi, lorsqu’il est question de son alopécie, de son vitiligo, de son diabète (Simon Delisle est atteint de polyendocrinopathie et a reçu son diagnostic à l’âge de 9 ans, comme il l’explique à sa manière dans son texte).

Mais l’autodérision en elle-même est aussi l’objet d’un très habile numéro, dans le même souffle que cette «résilience» qu’on célèbre tant, à tort, observe Delisle. Sa propension à savoir rire de lui-même ne devrait pas ouvrir la porte aux commentaires méchants d’autrui. Le message, transmis façon Simon Delisle, frappe dans le mille.

Simon Delisle sur scène, à la première de son deuxième one man show, Tache / Crédit : Serge Cloutier

Mat Lévesque, un dur à cuire

En première partie de Tache, Mathieu «Mat» Lévesque est arrivé sur scène comme un coup de poing avec sa carrure respectable, son autorité naturelle, sa voix tonitruante et son vocabulaire de taverne.

La comparaison est à-propos; le jeune sosie (physiquement) du défunt comédien Robert Gravel nous raconte justement, entre autres, sa plus grosse «brosse» à vie, expérimentée pendant la pandémie. Un épisode où il était vraiment «en feu», au propre comme au figuré!

L’humoriste Mat Lévesque assure la première partie du spectacle Tache, de Simon Delisle / Crédit : Serge Cloutier

Aussi bon orateur que son complice de coulisses (et aussi vite à déballer son sac), Lévesque, avec «[sa] face de chips Yum Yum au vinaigre», tourne beaucoup dans le rayon des paradis artificiels, avec un ultime jab aigre-doux à la paternité.

Pas pour les bambins, mais on a entendu pire.

Simon Delisle présente Tache en tournée. Visitez son site web (simondelisle.ca) pour plus d’informations.

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Hollywood PQ

On en sait plus sur le «biopic» de Diane Dufresne!

Il avait été annoncé, à l’automne 2020, qu’un film était en préparation sur la vie de Diane Dufresne.

Bien que peu de détails relatifs au projet n’aient filtré depuis quatre ans, le long métrage est toujours en chantier, a assuré Richard Langevin, conjoint et partenaire professionnel de la chanteuse, à Hollywood PQ, dans la foulée de la visite de presse de l’exposition Aujourd’hui, hier et pour toujours, consacrée à l’œuvre de Madame Dufresne, dont vous pouvez lire le compte-rendu ailleurs dans nos pages.

L’idée de porter au grand écran la foisonnante carrière de Diane Dufresne, qui célébrera ses 80 ans le 30 septembre, n’a jamais été remise en question; c’est plutôt la longue pause imposée par la pandémie qui a ralenti le processus, chapeauté par le producteur Christian Larouche, de Christal Films, a expliqué Richard Langevin.

Or, le développement du film est toujours en cours, et on devrait en avoir des nouvelles bientôt.

Très bientôt, même, laisse entendre Richard Langevin.

«Le film, on va repartir la machine. C’est long, c’est compliqué, faire un film (rires). On repart la machine avec le même producteur. On est en train de décider qui va faire quoi, la scénarisation, la réalisation. C’est en train de se décider. On va avoir des nouvelles dans environ un mois.»

Richard Langevin, conjoint et partenaire professionnel de Diane Dufresne, entouré de cette dernière et du designer Michel Robidas, à l’inauguration de l’exposition Aujourd’hui, hier et pour toujours, consacrée à l’oeuvre de la chanteuse / Crédit : Serge Cloutier

À l’origine, le scénariste Sylvain Guy (Monica la mitraille, Louis Cyr : l’homme le plus fort du monde, Mafia Inc, Confessions, La cordonnière) était rattaché au projet.

On ignore toujours à quel moment aura lieu le tournage et, bien sûr, quelle actrice et/ou chanteuse prêtera ses traits à la monumentale artiste. En 2020, les noms d’Eve Landry et de Christine Beaulieu avaient circulé comme possibles interprètes de Diane Dufresne.

Aussi, l’œuvre cinématographique couvrira-t-elle la vie entière de Diane Dufresne, ou se concentrera-t-elle sur différentes périodes ou aspects de son existence? Là encore, c’est à voir, nous a spécifié Richard Langevin.

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Hollywood PQ Nightlife.ca

L’oeuvre d’Yvon Deschamps, en chair et en os

Elle est plus que venue, l’heure de célébrer dignement les immuables accomplissements du papa de nos humoristes, du grand Deschamps. Il a 89 ans. Il faut le remercier pendant que résonne encore à nos oreilles son rire aussi sonore que candide, ses gloussements uniques, rien qu’à lui, reconnaissables entre mille.

Plus que jamais, on prend collectivement conscience de sa valeur, à ce trésor comique-philosophe-critique de l’ordinaire et de ses contemporains comme seul le Québec a su en créer ou à peu près. On dirait qu’actuellement l’urgence se presse, on réalise que Deschamps n’est pas plus immortel que Ferland ou qu’un autre, les projets d’hommages s’accumulent et s’entrecroisent: le recueil Vraiment tout Deschamps… au complet vient de paraître en librairie, une série télévisée se mitonne sous le parrainage d’Alexis Durand-Brault (rapportait le quotidien La Presse l’an dernier), Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques offre son coup de chapeau dans le balado Les mots d’Yvon Deschamps, sur OHdio, et d’autres rumeurs de spectacles en gestation se murmurent ça et là. Le Deschamps des beaux jours nous aurait probablement taquiné avec son sourire moqueur qu’il était temps qu’on se réveille.

Yvon Deschamps et Judi Richards à la première d’Yvon Deschamps raconte la shop, le mardi 24 septembre, au Théâtre Maisonneuve / Crédit : Serge Cloutier

Et il y a cette fresque, Yvon Deschamps raconte la shop, qui se dévoilait au Théâtre Maisonneuve, à Montréal. Qui ne constitue peut-être pas «l’hommage des hommages», mais qui s’avère incontestablement digne de la grandeur de son sujet. Une magnifique production, inventive, respectueuse, articulée autour de l’œuvre brute d’Yvon Deschamps, de ses textes marquants. Sur papier, Yvon Deschamps raconte la shop laissait craindre le pire: on présentait le tout comme un amalgame de jeu, de chanson, de danse, de cirque, dans un univers «rétrofuturiste» (ce dernier n’étant finalement pas si palpable). Mais, qu’est-ce que cet objet disparate allait bien pouvoir manger en hiver?, redoutions-nous.

C’était toutefois de sous-estimer la vision du concepteur et metteur en scène Jean-François Blais (En direct de l’univers, La Voix, galas ComediHa!) et, sans doute aussi, sa passion pour l’héritage de Deschamps, que de douter ainsi. La pièce de théâtre qu’il nous propose illumine les monologues du maître de brillante façon en les supportant de musiques (variées), de chorégraphies (soignées) et d’acrobaties (réussies). On ne se tanne jamais de les réentendre, ces numéros d’Yvon Deschamps, ces Unions, qu’ossa donne? et autres Le bonheur, mais ils sont ici mis en valeur autrement et superbement… et nous font réaliser que bien peu de choses ont changé depuis l’époque où Deschamps maniait encore sa plume.  

Une scène acrobatique du spectacle Yvon Deschamps raconte la shop / Crédit : Serge Cloutier

Sur scène, un décor d’usine. Celui de la shop. Des blocs et des tonneaux blancs, d’immenses pièces de machinerie, une clôture, qui disparaîtra, puis reviendra. Et les travailleurs, tout en blanc aussi. Il y a le frondeur (David Savard), la rêveuse (Elizabeth Duperré), le mouton (Stéphane Archambault), le syndicaliste (Sylvain Marcel) et le contremaître (David-Alexandre Després, dans un rôle muet). Chacun aura, dans les deux heures trente suivantes, sa partition de Deschamps à réciter, selon la personnalité de son personnage, dans une habile distribution des mots. Les travailleurs racontent leurs splendeurs et leurs misères. Les monologues, ici, se répondent et deviennent parfois dialogues. Autour du noyau de protagonistes se meuvent les autres ouvriers, alias huit danseurs et deux acrobates, et trois musiciens par-dessus le marché.

Yvon Deschamps lui-même n’est pas dans le spectacle… Ou, plutôt, oui. Il apparait dans son écran en médaillon, un peu plus haut que l’action, dans des petits bouts de narration récemment filmés, où il brasse encore la cage de ses observations et de la douce ironie qui est la sienne, liant ainsi les tableaux entre eux. On n’a heureusement pas abusé du procédé; ce n’est pas un one-man-show d’Yvon Deschamps comme tel, après tout, mais on a ainsi une idée de ce que dirait l’homme s’il devait monter au micro du Bordel en 2024.

On a aussi trouvé façon d’insérer des références à l’univers de Charlie Chaplin, l’une des idoles de Deschamps, surtout au début, avec des directives adressées aux spectateurs en noir et blanc: «Applaudissez!»; «Êtes-vous en forme?»; «Plus fort que ça!»

Une scène d’Yvon Deschamps raconte la shop / Crédit : Serge Cloutier

La première vignette est celle du dur labeur. Celle d’Une job steady pis un bon boss et des Unions, qu’ossa donne?,où on se réjouit de la semaine de 54 heures de travail et d’une unique semaine de vacances par année, sans sécurité physique, sans sécurité d’emploi. Les artistes se déplacent en mouvements militaires dans une union – justement! – de gestes étudiés. Puis, il y aura Les filles, La noce de la fille du boss, L’argent, La paternité, Papa, Le boss est mort, Lock Out et l’inévitable Bonheur en fermeture. Avec tous ces bouts de phrases mémorables d’Yvon Deschamps qui ont imprégné notre mémoire collective.

À eux seuls, les acteurs, tous excellents, constituent une immense force d’Yvon Deschamps raconte la shop. David Savard insuffle un aplomb imposant à son séducteur frondeur qui se questionne sur le consentement dans Les filles (d’actualité, Deschamps, vous avez dit?) Mention spéciale à Elizabeth Duperré, dont la voix magnifie un peu tous les segments. En grande contemplative qui rêve d’un mariage fastueux comme La noce de la fille du boss, la comédienne des Moments parfaits et d’Avant le crash allie vulnérabilité et caractère. Elle est sans contredit la révélation du spectacle.

Yvon Deschamps entouré de Sylvain Marcel, Elizabeth Duperré et David Savard à la fin de la première médiatique d’Yvon Deschamps raconte la shop, le 24 septembre 2024, au Théâtre Maisonneuve / Crédit : Serge Cloutier

Dans chacune des parenthèses, une ou des chanson(s). Pas nécessairement de Deschamps. Yvon Deschamps raconte la shop est également, à petite échelle, une fleur à tous nos grands auteurs-compositeurs. Travailler, de Pagliaro, et Comme un million de gens, de Dubois, accompagnent le flot Dans ma cour. Il y aura aussi La vie de factrie (Clémence Desrochers), À hauteur d’homme (Vincent Vallières), La maudite machine (Pierre Flynn)… La prouesse circassienne romantique de main à main sur Sous les cheminées, de Richard Séguin, avec, encore, le timbre de Duperré pour rehausser le tout, est émouvante. La relecture de Cash City, du répertoire de De Larochellière, sonne un peu douteuse en filigrane de la diatribe sur l’argent, mais la plupart des arrangements sont harmonieux. Et on entend aussi, bien sûr, les On est content, Les fesses, Papa, Seul, Boum Boum, Le bonheur et Aimons-nous, toutes signées ou cosignées Deschamps.

Une scène du spectacle Yvon Deschamps raconte la shop / Crédit : Serge Cloutier

Yvon Deschamps raconte la shop incarne en somme l’illustre décret de jadis d’Yvon Deschamps (qui jaillit bien sûr rapidement dans l’enchaînement): «On veut pas le sawoère, on veut le woère!». Sous les ordres de Jean-François Blais, le petit monde d’Yvon Deschamps prend corps en chair et en os, réinventé, mais fidèle à l’original. C’est de toute beauté. Et on se surprend à réaliser, en écoutant ces doléances d’une maudite machine qui aurait avalé les salariés, en recevant les autoritaires: «Moé pis ma sœur, on veut de l’industrialisation!», aujourd’hui, à l’heure où l’intelligence artificielle nous fait craindre le pire, que les observations d’Yvon Deschamps étaient réellement, cruellement, et resteront, intemporelles.

Le spectacle Yvon Deschamps raconte la shop est présentement en tournée.

Des supplémentaires ont déjà été annoncées dans plusieurs villes.

Consultez le yvondeschamps.com pour plus d’informations!