Voilà une nomination qui en étonnera peut-être quelques-uns. Jean-Philippe Dion, producteur de l’émission, le concède lui-même: le dandy de la chanson québécoise peut paraître snob au premier abord. Or, Lapointe est «beaucoup plus pop» et bon enfant que son image un peu détachée le laisse paraître.
Le principal intéressé le confirme: il n’entretient aucun jugement à l’égard des concours de chant télévisés, aussi clinquants soient-ils.
S’ils ont déjà été méprisés par une certaine frange plus élitiste du show-business, ces rendez-vous aux cotes d’écoute généreuses constituent désormais des incontournables des milieux de la musique et de la télévision. Et l’homme est bien placé pour le confirmer, ayant été coach à quatre saisons de La Voix (2015, 2016, 2017 et 2020).
«Je ne sens aucun snobisme. Tout le monde de l’industrie regarde La voix et Star Académie. Mon gérant, Laurent Saulnier, regarde tous ces shows pour voir si quelqu’un se démarque. À La Voix, il y a une ouverture totale, avec des gens comme Dominique Fils-Aimé, Matt Holubowski et Charlotte Cardin. L’industrie a changé; tu ne peux plus faire ce métier si tu n’es pas connu et appuyé par une grosse locomotive. Les journaux n’ont plus l’impact qu’ils avaient avant. Alors, si tu veux vraiment faire ce métier, il faut passer par là», analyse Pierre Lapointe en entrevue.
Celui-ci sourit en se remémorant ses premiers passages sur des plateaux de télévision, au début des années 2000, alors que, raide de nervosité, il côtoyait des ex-académiciens à l’aise comme des poissons dans l’eau devant l’imposant attirail technique et tout le brouhaha d’un tel studio.
«Parce qu’ils avaient dédramatisé la caméra…»
L’équipe de professeurs de Star Académie 2025 : l’animateur Jean-Philippe Dion, Véronic DiCaire, Garou, Émily Bégin et Pierre Lapointe
De Kate Bush à Chappell Roan
Le cours hebdomadaire de musique que dispensera Pierre Lapointe à Star Académie 2025, l’hiver prochain à TVA, s’annonce des plus passionnants, tant pour les élèves de la célèbre école que pour le public assis dans son salon. L’artiste nous fera profiter de son savoir et de sa vaste culture générale et musicale en offrant à sa classe un voyage à travers les époques.
«Il y a tellement d’albums qu’on ne voit plus, qu’on n’entend plus! Mon but, c’est de ramener ça en disant, par exemple, que Chappell Roan est cool, mais il faut aussi voir ce que Kate Bush a fait en 1978, ce que Nina Hagen a fait en 1979 et ce que Diane Dufresne a fait, aussi. Dufresne qui posait seins nus sur une pochette dans une ruelle de Montréal, c’était punk, pour l’époque! Et on s’en souvient encore aujourd’hui.»
«Il faut aussi comprendre que, si tu écoutes Green Day (…) il faut aussi écouter les Sex Pistols et les premiers sons des Stones. Ce sera un plaisir pour moi d’expliquer ça. On va concentrer ça pour que les gens voient un lien avec la performance du dimanche, parce que tout va converger vers ça», continue Lapointe.
Pierre Lapointe axera-t-il beaucoup sa formation sur l’aspect technique de la musique?
Le créateur répond procéder essentiellement par instinct.
«Si tu veux chanter, il faut que tu chantes! Si tu veux devenir chanteur, chante! À force de chanter, tu vas trouver toi-même tes clés pour aller où tu veux. Mais, il faut se péter la gueule avant et avoir un peu d’encadrement», expose-t-il, en vantant du même souffle les compétences de sa collègue Véronic DiCaire, nouvelle enseignante de chant de Star Académie, qui est, selon lui, «l’une des plus grandes voix du Québec».
Pierre Lapointe reprendra par ailleurs à l’automne sa tournée de spectacles de Noël, Chansons hivernales. Les dates sont sur son site web (pierrelapointe.com).
Il lancera aussi un nouvel album en janvier prochain, dont le premier extrait sera lancé dès le mois de septembre!
Quant aux auditions de Star Académie, elles se poursuivent jusqu’au 18 août (auditionsstaracademie.ca)…
Donald Pilon se fait plus rare dans nos écrans depuis quelques années, mais n’allez pas croire que l’acteur de 86 ans n’a plus l’envie ou la santé pour jouer. Bien au contraire! Solide comme un roc, grand sourire aux lèvres, Monsieur Pilon affirme ne pas attendre la sonnerie du téléphone pour demeurer actif.
«J’ai-tu l’air d’un gars qui a envie d’arrêter?», a-t-il lancé lorsque Hollywood PQ lui a demandé s’il comptait prendre éventuellement sa retraite.
«On est rendus un vieux couple! Même que son fils est presque devenu mon fils… mais je lui laisse!», a blagué Pilon avant d’enchaîner plus sérieusement…
André Forcier / Crédit : Serge Cloutier
«André Forcier est un grand poète, un grand analyste de la société. Un peu comme un fou du roi… Dans ses films, il nous dit ce qui va bien, ce qui ne va pas bien, ce qu’on aurait dû faire, ce qu’on aurait dû ne pas faire, pourquoi ça va mal et de quoi on devrait être fiers. Sa création est toujours intense, tout le temps. C’est de la pure création.»
«Quand on regarde un film de Forcier, on peut arriver en plein milieu et, tout de suite, identifier que c’est Forcier. Comme on reconnaîtrait n’importe quel film de (…) Fournier ou Gilles Carle. Je le connais depuis très longtemps et je fais des films avec lui depuis une quarantaine d’années. C’est toujours un plaisir, un honneur et un privilège de faire du vrai cinéma avec lui, car il a sa propre signature. Ses images sont magnifiques…»
Ce tournage bouclé, Donald Pilon est dans l’attente d’un autre projet, actuellement en phase de financement: il doit jouer dans un film avec France Castel, qu’il aime beaucoup, un road trip cinématographique réalisé par Jean-Sébastien Lozeau (qui a été derrière la caméra de plusieurs téléréalités et de Sucré Salé, entre autres).
«C’est l’histoire d’un homme et d’une femme de 70-75 ans, qui sont ensemble depuis la petite école, qui ont passé leur vie ensemble et qui se sont toujours promis de se marier le jour où ils auraient de l’argent et de faire leur voyage de noces en Gaspésie. Puis, la femme meurt. Alors, lui décide de faire le voyage de noces quand même, Montréal-Gaspé, avec les cendres de sa femme. Ça sera un road trip caméra à l’épaule. Ça fait quelques mois qu’on est là-dessus…», a résumé Donald Pilon, en réitérant que l’œuvre n’en est qu’à l’étape du développement présentement.
Le corps professoral de Star Académie 2025(Garou, Pierre Lapointe, Émily Bégin et Véronic DiCaire) a été officialisé il y a quelques jours, mais il reste encore beaucoup de surprises à dévoiler avant la mise à feu de la septième saison de l’émission à TVA, l’hiver prochain. Nous nous sommes entretenus avec le producteur et animateur Jean-Philippe Dion et la productrice au contenu de Star Académie, Émilie Fournier, pour tenter de leur tirer les vers du nez…
Émily Bégin et Jean-Philippe Dion à la conférence de presse de Star Académie / Crédit : Serge Cloutier
D’abord, l’emplacement de l’académie n’a pas encore été décidé.
«On ne le sait pas encore, a spécifié Jean-Philippe Dion. On est dans cette recherche-là. C’est l’un des plus grands défis de Star Ac, trouver l’académie !» Rappelons qu’aux derniers rendez-vous de Star Académie, en 2021 et 2022, les académiciens étaient hébergés au prestigieux Manoir Maplewood de Waterloo.
Aux dires de Jean-Philippe Dion, même les galas du dimanche – jusqu’ici traditionnellement tenus aux studios MELS – pourraient se déployer ailleurs.
«Tout ça est en potentiel changement. On renouvelle l’académie et le décor complet du variété. On garde toutes les bases qu’on aime de Star Académie, mais il y aura un côté fresh qui va ressortir.»
Le producteur et son équipe ont ramé fort, en 2021 et 2022, avec une «amie» appelée COVID-19 en toile de fond, pour offrir des spectacles de qualité aux téléspectateurs malgré les circonstances difficiles. En 2025, pour la première fois depuis la «résurrection» du concept à TVA, Star Académie pourra accueillir des stars internationales et un public complet en studio, sans distanciation, et dans une réelle atmosphère de fête. «Aucune COVID ne sera tolérée sur le plateau!», a même blagué Nadège Pouyez, directrice générale, contenus originaux chez Québecor Contenu, en conférence de presse.
«J’aimerais beaucoup ça. Je ne suis pas rendu là, mais j’aimerais vraiment beaucoup ça», a lancé Jean-Philippe Dion, en précisant qu’Émilie Fournier et ses autres collègues de Productions Déferlantes bossent actuellement à contacter de grandes pointures de la musique d’ailleurs dans le monde.
Getty Images
Et Gregory Charles ?
En 2021 et 2022, Star Académie mettait beaucoup l’accent sur les compétences d’auteur-compositeur-interprète, que les candidats étaient invités à développer, entre autres, lors d’ateliers avec Ariane Moffatt ou d’autres professeurs invités (Vincent Vallières, Louis-Jean Cormier, FouKi). Est-ce que cet aspect sera aussi beaucoup prôné dans la prochaine mouture?
«Il y aura évidemment toujours de la création, mais on revient davantage à la notion de concours de chant, toujours avec pertinence. On sera, bien sûr, toujours dans les grandes voix. Star Académie, ça sera toujours ça. Mais on n’est plus dans les générations d’artistes qui acceptent les moules. Il y a maintenant beaucoup d’auteurs-compositeurs-interprètes et d’autoproduction. Ça sera un joyeux mélange des deux. Aujourd’hui, si tu as juste une grande voix sans identité artistique, ça ne passe plus pour le public», a observé Émilie Fournier.
Très présent à Star Académie 2021 et 2022 comme professeur de chant, Gregory Charles ne sera pas du noyau d’enseignants réguliers cette fois, mais il fera un saut à un gala du dimanche et/ou dans une quotidienne, nous a informé Jean-Philippe Dion, qui se dit toujours très proche de Gregory.
Gregory Charles / Crédit : Hollywood PQ
Quant au commentaire que celui-ci avait formulé en 2022, à savoir que les jeunes participants de cette cohorte, particulièrement, avaient la larme facile et paraissaient avoir du mal à encaisser les commentaires négatifs, Émilie Fournier en a pris note… Mais les profs de 2025 continueront de dire la vérité, quitte à bousculer les candidats, assure-t-elle.
«Je pense qu’il faut dire les vraies choses. Les jeunes n’ont pas envie de se faire cacher des trucs. Tout se dit; il s’agit de savoir comment le dire. Les artistes de notre corps professoral sont crédibles, et les jeunes qui s’inscrivent à Star Académie veulent apprendre. Tout le monde va se parler et, inévitablement, on devient une grande famille, parce qu’on passe des semaines ensemble!»
Par ailleurs, quelle sera concrètement l’implication de Lara Fabian à titre de marraine de l’académie, elle qui en avait été directrice en 2021 et 2022?
«Elle va revenir à quelques reprises pendant la saison pour faire profiter de ses connaissances aux académiciens. Lara est une maternelle d’instinct. Une marraine, ça prend soin, ça reçoit parfois des confessions spéciales, ça offre des moments ou des sorties inédites. Lara va incarner tout ça pour nos académiciens», a détaillé Émilie Fournier.
Les auditions de Star Académie, dont la première étape se déroule virtuellement au moyen d’envois de vidéos, se poursuivent jusqu’au 18 août. Émilie Fournier raconte que «ça ne dérougit pas» depuis le début, il y a un mois. «Même si on dit que les jeunes ne regardent plus la télé, on constate que les jeunes considèrent encore que Star Académie est une vraie plateforme d’apprentissage et de visibilité. Ça, c’est vraiment stimulant!»
Jean-Philippe Dion, lui, ne peut considérer plus beau remerciement pour tout le labeur investi dans Star Académie que de voir ses anciens poulains prendre leur envol et briller professionnellement. Le «papa» de l’académie est ainsi bien fier du triomphe de William Cloutier, gagnant de Star Académie 2021, dans la comédie musicale Starmania, par exemple.
«Je suis allé voir William à Paris. Je suis allé manger avec lui et j’ai été voir Starmania. On s’est justement écrit cette semaine. C’est une fierté exceptionnelle!»
Pour tout savoir sur les auditions de Star Académie, on consulte le auditionsstaracademie.ca.
Les temps changent et les mentalités évoluent. Aujourd’hui, l’équipe de Star Académie doit s’ouvrir à des réalités qui étaient beaucoup moins présentes qu’il y a 21 ans, en 2003, lorsque le concours télévisé pétaradait pour la première fois dans nos téléviseurs québécois.
La diversité de genre en est un bon exemple. Le bassin de talents invités à s’inscrire à Star Académie 2025 étant âgés de 16 à 30 ans, TVA et Productions Déferlantes, qui orchestrent l’émission, s’attendent à recevoir des candidatures de personnes non-binaires et à devoir possiblement aborder des questions d’identité de genre à heure de grande écoute, devant plusieurs milliers de téléspectateurs. Et ce, en cette période trouble où la haine envers la communauté LGBTQ2+, notamment sur les réseaux sociaux, semble connaître une bien triste résurgence.
Or, Star Académie prône l’ouverture et ses artisans jurent que l’académie sera un safe space où tout le monde pourra être totalement soi-même.
«Je peux déjà dire que, parmi les candidatures reçues sur notre plateforme d’audition, il y a des gens qui s’identifient comme étant des X, des non-binaires», rapporte Émilie Fournier, productrice au contenu de l’émission qui reprendra l’écran après Noël, en entrevue avec notre journaliste.
Jean-Philippe Dion et Émilie Fournier lors du dernier Gala des prix Gémeaux / Crédit : Serge Cloutier
«Nous, on accueille tout le monde, comme on le fait pour toutes nos émissions. Après, il faut qu’eux soient bien. On se rend aussi compte que le stress et l’anxiété de performance sont très présents, puisque ce sont des jeunes de 16 à 30 ans qui viennent faire Star Académie. C’est certain qu’on veut leur offrir un milieu qui soit un safe space où ils pourront être eux-mêmes à 100 %. On ne cherche pas à formater qui que ce soit; on veut donner un maximum de compétences à ces talents, pour leur permettre d’éclore dans le show-business québécois.»
Jagger, Bowie, Charlebois…
Même son de cloche chez le producteur et animateur Jean-Philippe Dion, qui jure par ailleurs que ce sont d’abord et avant tout les aptitudes qui sont évaluées en audition.
«Oui, dans Star Académie, il y a un côté téléréalité dans la quotidienne, mais on choisit le talent d’abord. Même qu’on a souvent ce genre de discussion-là en équipe. C’est sûr qu’on aimerait avoir les plus grandes personnalités, les personnalités les plus fortes pour faire de la grande télé; mais, ultimement, le but, c’est que le show du dimanche soit vraiment bon et que ça soit « dans le tapis »! Si on choisit des gens uniquement pour leur personnalité ou parce qu’ils apportent quelque chose de différent, on va se tromper, parce qu’on ne sera pas capables de livrer.»
«Cela dit, moi je suis gai dans la vie, et j’en parle. Je suis très ouvert. Je ne vois pas pourquoi on ne serait pas dans l’ouverture», ajoute Jean-Philippe.
Peu importe leur genre et leur style, les participants trouveront un allié précieux en la personne de leur professeur de musique, Pierre Lapointe.
«Moi, je suis beaucoup dans l’instinct et, chose certaine, je n’irai pas là où les gens ne le sentent pas, argue le chanteur. S’il y a ça à Star Académie, on va jouer là-dessus et ça va être drôle. Moi, je suis le premier à dire: si tu sens quelque chose, vas-y. Je n’ai jamais eu de préjugés sur rien. C’est peut-être même un problème d’être aussi ouvert et de tout embrasser comme ça! (rires)»
Pierre Lapointe / Crédit : Serge Cloutier
D’ailleurs, rappelle l’artiste, les questions de diversité de genre défraient peut-être les manchettes aujourd’hui, mais de tout temps, des créateurs éclatés ont défoncé des barrières, suscité curiosité et controverse… et ont marqué l’histoire.
«On parle d’identité de genre, mais Mick Jagger, Bowie, Dufresne, Charlebois, ont fait exploser des trucs, déjà. C’est déjà arrivé. Ferland a parlé de ces termes-là. Si tu regardes l’histoire du théâtre au Québec, [Claude] Gauvreau, Les fées ont soif… Il s’en est passé, des trucs punks!», conclut le très allumé Pierre Lapointe.
Pour des informations sur les auditions de Star Académie, on consulte le auditionsstaracademie.ca.
Le nom de Thomas Jolly est sur toutes les lèvres depuis la présentation de la cérémonie de lancement des Jeux olympiques de Paris (regardée, selon Radio-Canada, en après-midi et en soirée, par 13,3 millions de Canadiens, dont une moyenne de 1 024 000 personnes sur ICI TÉLÉ, et 184 000 sur RDS).
Lady Gaga en mode french cancan, la prestation de Gojira, la parade de drag queens, Philippe Katerine s’exhibant d’un banquet nu et peint en bleu, Céline Dion et L’hymne à l’amour dans la tour Eiffel, et autres fantaisies visuelles éclatées liées à mille référents culturels: ce sont les idées du créateur de 42 ans, directeur artistique des cérémonies d’ouverture et de clôture (11 août) des Jeux olympiques actuellement en cours, nouvel enfant prodige des scènes françaises («scènes», et non La Cène, que d’aucuns semblent chérir outrageusement depuis quelques jours!).
PARIS, FRANCE – JULY 26: (EDITOR’S NOTE: This Handout screengrab was provided by a third-party organization and may not adhere to Getty Images’ editorial policy.) This handout released by the Olympic Broadcasting Services, shows a view of singer Celine Dion performing on the Eiffel Tower during the opening ceremony of the Paris 2024 Olympic Games Paris 2024 on July 26, 2024 in Paris, France. (Screengrab by IOC via Getty Images)
Plus tôt cette année, nous avions eu la chance de nous entretenir avec Thomas Jolly, en vue du passage imminent dans la province de la nouvelle mouture de la comédie musicale Starmania, dont il est le metteur en scène.
Le jour J approche: c’est le mercredi 7 août, à la Place Bell de Laval, qu’aura lieu la grande première de la relecture de l’immortelle œuvre de Luc Plamondon et Michel Berger, qui se promène depuis 2022 dans une partie de la Francophonie (France, Belgique, Suisse et le Québec).
Quelques artistes québécois, dont William Cloutier, Gabrielle Lapointe, David Latulippe et Miriam Baghdassarian, font partie de la distribution, qui a été encensée à plus d’une reprise depuis presque deux ans et plus de 250 représentations devant plus d’un million de spectateurs.
«Je n’étais pas né quand Starmania a été créé, nous expliquait Thomas Jolly. Un beau jour de mars 2019, j’étais directeur d’un théâtre à Angers [dans l’ouest de la France, NDLR]. Et j’ai reçu un appel du producteur Thierry Suc, qui me demandait si j’étais disponible pour dîner avec Luc Plamondon et les ayants droit de Michel Berger. Et là….! (rires)»
Retour aux sources
Jolly est auréolé de gloire sur les planches françaises, ayant orchestré plusieurs productions d’envergure (dont Henry VI, de Shakespeare, qu’il a revisitée en formule de… 18 heures). Cet homme de théâtre et d’opéra n’avait jamais assisté à une comédie musicale avant qu’on ne lui propose de prendre les rênes de ce Starmania revampé pour son 40e anniversaire (qui devait originalement prendre l’affiche en 2021et fut repoussé à 2022 à cause de la pandémie).
Il avait bien, jeune, déjà lorgné l’album Starmania dans la discothèque de ses parents, puis pris connaissance de son contenu quelques années plus tard, mais ce n’est qu’en s’attelant à la tâche de monter la pièce qu’il s’y est véritablement plongé, a visionné les vidéos de toutes les versions (notamment celles, plébiscitées chez nous, de 1980 et 1993), pour constater combien l’univers de Starmania fut évolutif, selon les directeurs qui lui donnaient corps. Jolly a demandé à Luc Plamondon d’ouvrir ses tiroirs, de lui fournir les livrets de toutes les existences de Starmania (parfois rédigés à la machine à écrire!), de lui en expliquer la genèse, et Raphaël Hamburger, le fils de Michel Berger, lui a refilé les bandes originales, sur lesquelles on entendait l’auteur-compositeur-interprète chercher des mélodies dans ses studios.
Miriam Baghdassarian dans une scène de Starmania / Crédit : Anthony Dorfmann / Courtoisie Production
On sait que plusieurs interprètes d’ici (Diane Dufresne, Martine St-Clair, France Castel, Marie-Denise Pelletier, Bruno Pelletier, Luce Dufault, Isabelle Boulay, etc.) ont figuré dans l’une ou l’autre des éditions de Starmania, où, dans un État imaginaire aux accents futuristes, des protagonistes colorés luttent de pouvoir pour atteindre la célébrité, notamment à travers une fausse émission de télé justement intitulée Starmania (oui, comme Star Académie et La Voix!) Plusieurs de ses chansons sont passées à l’histoire : Le Blues du businessman, Ziggy (Un garçon pas comme les autres), Besoin d’amour, SOS d’un terrien en détresse, Monopolis, Le monde est stone et de nombreuses autres.
«Tout de suite, je me suis dit qu’il fallait revenir aux origines de Starmania. L’œuvre n’avait pas eu de mise en scène depuis 1993. Et en 30 ans, l’actualité a été riche, violente, a dépassé la fiction. On était la première version depuis l’an 2000, depuis le 11 septembre. La fin de Starmania, c’est la plus haute tour de l’Occident qui s’écroule à cause d’un attentat terroriste…»
«On a remis des personnages qui avaient disparu, on a clarifié la narration, parce que certaines choses étaient un peu obscures dans les successions d’événements. J’ai demandé à Luc de retravailler certains éléments par rapport à l’an 2000; en 2024, on ne peut plus dire que, quand viendra l’an 2000, on aura 40 ans! Ça ne fonctionne plus. On a ainsi travaillé, main dans la main, avec Luc Plamondon. Ce qui fut très beau à constater dès les premières représentations, c’est que les gens qui connaissaient Starmania l’ont redécouvert avec l’écart depuis 1993, et les autres y ont vu l’incroyable modernité, le caractère très visionnaire, voire prophétique, de l’œuvre.»
Luc Plamondon, co-créateur, avec Michel Berger, de l’opéra rock Starmania / Crédit : Francois Gervais / Courtoisie Production
Thomas Jolly décrit le Starmania nouveau comme un «retour aux sources», tant esthétiquement que musicalement, qu’il a voulu très onirique, où les forces obscures (dépression, mélancolie, nostalgie, quête de sens) de la trame Starmania-esque se juxtaposent à la force de la lumière que recherchent tous les protagonistes.
«Par la politique, le cinéma, la musique, la danse, la télévision… Et, à trop vouloir s’approcher de la lumière, exactement comme dans le mythe d’Icare, on se brûle…!», dépeint Jolly, qui n’hésite pas à affirmer que Starmania touche aux «très, très grands objets culturels» de notre époque, et «presque à la tragédie antique, d’une certaine manière».
«Sénèque et Shakespeare parlent encore de nous, et on continue à les jouer. Starmania n’a que 45 ans, elle est toute petite par rapport à Roméo et Juliette, mais elle continue de parler de nous… Qu’elle soit pop, classique, française, étrangère, c’est l’écho qu’on trouve dans le présent qui fait la beauté et la puissance d’une œuvre.»
S’unir et faire l’humanité
Au moment de notre rencontre, Thomas Jolly ne pouvait évidemment rien révéler de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, sinon que le rendez-vous d’inauguration serait hors stade, déployé dans la ville, sur la Seine, sur six kilomètres, et que les athlètes défileraient sur bateaux, avec Paris et ses monuments comme décor.
«C’est quand même plutôt chic!», sifflait-il, le regard brillant.
Or, si l’art poursuit comme objectif de susciter émotions et réactions, on peut aujourd’hui statuer que Thomas Jolly peut crier bien haut et fort: mission accomplie!
«Les Jeux olympiques, c’est entre 1,5 et 2 milliards de personnes qui regardent la même chose au même moment. C’est puissant, ce n’est pas croyable! D’une puissance politique, aussi, très grande…»
Kevin C. Cox/Getty Images
«C’est l’histoire du pays qui se raconte, c’est un moment où il faut redire ce qu’est la France. Paris est une ville qui s’est construite, en permanence, avec sa relation aux autres. Toute son histoire le dit. Avec les autres cultures, les autres pays. À un moment où tout le monde revient sur lui-même, sur sa nationalité et son identité, il faut dire qu’il n’y a pas une identité fixe de la France. C’est une identité mouvante, poreuse, qui ne cesse de se construire et de se déconstruire dans un grand récit, toujours en écho, en vibration avec le reste du monde. C’est porteur de solutions pour l’avenir que nous devons traverser ensemble, parce que nous sommes tous et toutes vivants et vivantes au même endroit, sur la planète que nous partageons en même temps. On a beau avoir tous les discours politiques qu’on entend aujourd’hui, on ne peut pas nier cette réalité», ajoutait-il.
«Ensemble, on fait de grandes choses. Le repli ne peut pas être une finalité. Je ne crois pas à un monde où les pays se replient sur eux-mêmes. Parce que nous sommes tous connectés, reliés par nos histoires. Le climat politique est difficile et différent d’un pays à l’autre, mais au moment où tout le monde regarde la même chose, c’est là qu’il faut se dire que nous sommes ensemble, et qu’il faut réussir à faire l’humanité.»
Starmania tiendra l’affiche à la Place Bell de Laval du 6 au 18 août.
Dans ce nouveau volet venant continuer la série sur sa propre vie amorcée avec 1981, puis 1987 et 1991, le personnage de Ricardo a les deux pieds dans l’âge adulte et trime dur pour se faire une place dans l’industrie du cinéma.
Le réalisateur Ricardo Trogi, la productrice Marie-Claude Poulin, de Sphère Média, et le comédien Jean-Carl Boucher ont révélé quelques secrets de tournage et autres réflexions lors d’une entrevue avec notre journaliste.
Voici 4 faits intéressants à savoir sur 1995… avant d’aller le voir!
Sandrine Bisson, Claudio Colangelo, Jean-Carl Boucher et Rose Adam dans le film 1995 / Crédit : Bertrand Calmeau / Courtoisie production
Les scènes se déroulant en Égypte ont été tournées au Maroc
Dans 1995, Ricardo (Jean-Carl Boucher), toujours pétri d’ambition, d’orgueil masculin, de maladresse et de désir de reconnaissance, encore aussi attachant – et qui en découd toujours à faire respecter la prononciation de son nom de famille…! – s’envole pour l’Égypte dans la foulée de sa participation à l’émission culte La course (pastiche de La course destination monde), édition 1994-1995.
Il y vivra une malchance qui l’entraînera dans une spirale administrative sans fin. Sa patience et sa persévérance seront mises à rude épreuve!
Or, l’équipe de 1995 n’a pas réellement tourné ces scènes en Égypte, mais plutôt au Maroc. Toutefois, les images du Népal exposées à la fin du film ont véritablement été filmées à Katmandou. Le voyage s’est amorcé à la fin octobre dernier et les troupes ont directement volé du Maroc au Népal pour compléter la production du film, sans retour au Québec entre-temps. Pour les besoins d’une séquence, le comédien Guillaume Gauthier s’est même déplacé au Népal pour seulement deux jours! Le tout s’est terminé juste avant Noël.
«L’Égypte n’était pas assez stable politiquement. Tourner à l’étranger, c’est un gros casse-tête de financement, car on a beaucoup de restrictions de dépenses hors Québec et hors Canada. La logistique de ce qu’on transporte ou pas, les lois des autres pays, trouver les bonnes équipes. C’est un gros défi, mais ç’a bien été!», explique Marie-Claude Poulin.
«La façon de travailler sur le terrain, au Maroc, ressemble à la nôtre. Il y a une grosse industrie de cinéma, là-bas. Ils sont sympathiques, ils parlent français. Ils ont l’habitude de travailler avec des Parisiens, des Américains, des Européens. Ils en ont vu d’autres!», renchérit Ricardo Trogi.
«Si j’avais voulu tourner en Égypte, il aurait fallu que je montre mon scénario à je ne sais plus quel ministère X, Y ou Z; si eux se mettent le nez là-dedans, le bordel part! Au Maroc, ils s’en foutent, et c’est bien correct…!»
Une expérience que Jean-Carl Boucher, qui porte l’œuvre 1995, sur ses épaules, a complètement adorée.
«Dans le film, Shadi Janho, l’acteur qui incarne Yunnis [un Égyptien rencontré lors du périple de Ricardo, qui lui mettra sans le vouloir des bâtons dans les roues], parle arabe, français, anglais. Je me promenais beaucoup avec lui et il me traduisait beaucoup. Il a été comme un guide. C’était vraiment formidable de rencontrer les gens. Les Marocains sont tellement gentils! Il se tourne énormément de films au Maroc; j’avais l’impression que ça serait rock and roll, mais finalement, ça a été super facile!»
Sandrine Bisson, Jean-Carl Boucher et Ricardo Trogi en rencontre de presse pour la promotion de 1995 / Crédit : Serge Cloutier
La caméra: c’était encore pire dans la réalité…
Coincé en Égypte, où il ne vient pas à bout de terminer la conception de son court métrage pour La course, Ricardo, dans 1995, doit dénicher une caméra de toute urgence.
Or, Ricardo Trogi raconte que, si l’affaire semble rocambolesque à l’écran, elle s’est avérée encore plus complexe dans la réalité.
«Quand ça m’est arrivé, ce truc-là, ç’a duré trois jours. Dans le film, ça dure une journée et demie. Dans la vraie histoire, j’ai rencontré 34 personnes différentes; dans le film, on en voit huit!»
«J’avais tout noté après une journée aux douanes. En arrivant à mon hôtel, je me suis dit qu’il m’arrivait quelque chose d’exceptionnel et que j’allais faire un court métrage avec ça. En six mois de voyage, il m’en est arrivé pas mal, mais je me suis concentré sur la portion qui était la plus difficile à faire. Pour voir jusqu’où pouvait aller la complexité quand on faisait cette émission de télé-là [La course destination monde]…»
Le seul élément que le cinéaste a oublié de cet épisode de son «vrai» passé? Comment il a véritablement fait pour se démerder et trouver une caméra!
Jean-Carl Boucher dans une scène du film 1995 / Crédit : Bertrand Calmeau / Courtoisie production
1995 ne conclura peut-être pas la «Trogilogie»
Non, 1995 ne sera peut-être pas le dernier volet de la série cinématographique autobiographique de Ricardo Trogi! La productrice Marie-Claude Poulin travaille fort pour convaincre le réalisateur de poursuivre sur sa lancée.
«J’espère que ça ne sera pas le dernier, parce que ça a été un bonheur de travailler avec lui», souhaite-elle à voix haute.
Qu’en pense le principal intéressé?
«Je ne sais pas si je vais faire autre chose encore là-dessus. Ce n’est pas simple. Je vais voir. Là, je suis un peu épuisé. J’ai de la misère à voir plus loin que demain!», hasarde-t-il.
Une idée point toutefois déjà dans son esprit: ses années de réalisation de publicités pourraient lui fournir une matière intéressante…
«Il faut que je prenne quelque chose qui se traite en une heure et demie, et ça ne me tente pas de parler de cinéma. Parler de publicité ne me dérange pas. Sinon, je ne sais pas ce que je ferais…»
Sandrine Bisson, Jean-Carl Boucher, Ricardo Trogi, la productrice Marie-Claude Poulin et Patrick Roy, du distributeur Immina Films, en rencontre de presse pour la promotion de 1995 / Crédit : Serge Cloutier
Des attentes au box-office
Dans la foulée du succès du film Nos Belles-Sœurs, les attentes sont hautes au box-office pour 1995, compte tenu de l’engouement déjà créé par les opus précédents de la série, 1981, 1987 et 1991.
«Je pense qu’il y a un effet d’entraînement. Il y a un public qui se regroupe, celui qui va voir tous les films québécois. Sinon, le public n’est pas nécessairement le même que celui des Belles-Sœurs. 1995 va attirer un public plus jeune, et aussi plus âgé, de gens qui ont regardé La course destination monde. Il y a un antécédent dans les films de Ricardo, les gens les connaissent. On dirait que la pression est là!», admet la productrice Marie-Claude Poulin.
Rappelons que 1981 (sorti en 2009) avait généré 900 610 $ aux guichets. 1987 (sorti en 2014), avait engrangé 2 461 768 $. En 2018, 1991 avait obtenu les meilleurs résultats de box-office de l’année au cinéma avec des recettes de plus de trois millions ; la barre des deux millions avait été franchie en moins d’un mois. Un coffret Blu-Ray réunissant les trois opus de la «Trogilogie» avait été commercialisé à la fin 2018.
«Mais on ne peut pas comparer avec les anciens box-offices de Boys ou de Bon Cop, Bad Cop. Des box-offices à huit millions, ça n’arrivera plus…», nuance Marie-Claude Poulin.
«J’ai fini il y a deux semaines, environ. J’ai tellement hâte que ça sorte! C’est beau… C’est un grand moment dans ma vie professionnelle. J’ai adoré ça», nous a précisé Guylaine, qui a elle-même eu l’idée originale de Veille sur moi, que réalise Rafaël Ouellet, et qui sera disponible sur ICI TOU.TV EXTRA cet automne.
Une partie de l’équipe de la fiction Veille sur moi, où Guylaine Tremblay côtoie Pascale Renaud-Hébert, Karine Gonthier-Hyndman et Vlad Alexis / Crédit : Serge Cloutier
«Je suis reconnaissante, a encore ajouté Guylaine Tremblay. Ça a fait 40 ans en mai que je travaille, et j’ai encore la possibilité d’être dans des projets fabuleux, avec des comédiens et comédiennes extraordinaires.»
«Je me pince encore! Je rencontre beaucoup d’amis qui disent que, présentement, c’est le désert, qu’ils ne passent même pas d’auditions. Je crois qu’à cause de la pandémie, beaucoup de projets sont en arriérage, ont été reportés ou annulés. Ce n’est pas une période facile», a continué l’artiste, illustrant du même souffle combien la bonne fortune lui sourit.
Du coup, la comédienne se réjouit par ailleurs d’une sorte d’effet d’entraînement: si elle continue d’exercer son métier, c’est que la télévision, le cinéma et le théâtre d’ici continuent de rouler, de démontrer une belle vitalité.
Et la culture, c’est l’oxygène d’une société, plaide Guylaine Tremblay:
«Il y a des gens qui disent que ce n’est pas important… mais ils consomment de la culture sans le savoir! En écoutant de la musique, par exemple, ou en regardant une murale dans une ruelle. C’est ça, la culture! C’est l’oxygène d’une société! Si tu coupes l’oxygène de quelqu’un ou que tu la réduis, c’est comme respirer à 30% versus 100% de nos capacités. Il y a une différence! Pour moi, c’est exactement ça…»
Saviez-vous que Gabrielle Fontaine et Élodie Grenier avaient déjà travaillé ensemble avant d’endosser respectivement les costumes de Passe-Carreau et Passe-Partout, de la populaire émission pour enfants du même titre, à Télé-Québec?
C’est ce que nous a raconté Élodie Grenier en entrevue.
«La genèse de notre rencontre est tellement drôle! Un an avant qu’on tourne Passe-Partout, on s’était rencontrées pour la première fois parce qu’on tournait une pub de Jean Coutu ensemble. On jouait deux meilleures amies!», a expliqué la comédienne en souriant.
«Ç’avait bien cliqué, mais on ne s’était pas reparlé… jusqu’à ce qu’on se retrouve une deuxième fois sur le plateau de Passe-Partout!»
Les deux complices entonnent désormais des comptines ensemble depuis six ans, auprès de leur camarade masculin Jean-François Pronovost, alias Passe-Montagne. L’aventure Passe-Partout se poursuit à l’écran, une sincère amitié est née, et celle-ci fait des petits: déjà une très bonne copine de Gabrielle Fontaine, Mylène St-Sauveur s’est par la suite rapprochée d’Élodie Grenier à force de la côtoyer.
Jeudi dernier, alors que Gabrielle Fontaine s’exhibait pour la première fois dans la peau de La Poune dans la pièce La Géante, ses inséparables Mylène et Élodie s’étaient déplacées à Joliette pour l’applaudir, bouquets de fleurs à la main et sourires excités aux lèvres.
«Je connais Gabrielle depuis Tactik, où on incarnait deux ennemies. Et nous sommes des meilleures amies depuis ce temps-là! C’est beau de voir que l’amitié dure, dans ce domaine-là. Je pense que personne d’autre que Gabrielle et Élo [Élodie Grenier] ne peut me comprendre à un tel point, et comprendre la réalité de ce qu’on fait…», nous a raconté Mylène St-Sauveur.
Qui plus est, puisque «tout est dans tout», comme le veut l’expression consacrée, Julien Hurteau, conjoint d’Élodie Grenier, a réalisé des épisodes d’Alertes, dont Mylène St-Sauveur est l’une des têtes d’affiche… et de Passe-Partout.
Et, en 2011, Julien Hurteau et Mylène St-Sauveur se donnaient la réplique dans le film québécois pour adolescents Sur le rythme… un souvenir «de jeunesse» avec lequel Mylène prend apparemment plaisir à taquiner Julien!
«Ça fait des beaux partys où on finit par mixer toutes nos amitiés!», a imagé Mylène St-Sauveur, en blaguant que la route entre Joliette et Montréal, au retour de la première de La Géante, leur permettrait, à Élodie, Julien, elle-même et son conjoint Ludovick Bourdages, de réfléchir à une possible collaboration professionnelle!
Martin Fontaine, illustre personnificateur d’Elvis, a peut-être officiellement remisé ses habits du King en décembre dernier à la fin de la tournée Elvis Experience, mais il est quand même encore très actif, sur scène et derrière le rideau.
L’homme d’affaires et artiste se consacre désormais à temps plein au Memphis Cabaret, à Trois-Rivières, dont il est propriétaire depuis 2018. Gestion de l’établissement, production des spectacles qui y sont présentés (essentiellement des revues musicales, comme le Franco Yéyé Show et ses succès des années 60-70, jusqu’au début août) et prestations: l’artiste porte plusieurs chapeaux dans cette aventure qui le comble pleinement.
À l’automne, le chanteur y offrira les spectacles Sur la route de Memphis: Toujours un chemin différent, Martin Fontaine: Côté country et Martin Fontaine: Party time.
Il ressort sporadiquement sa perruque noire d’Elvis Presley, pour certaines occasions particulières. Ça sera le cas le 28 août prochain, à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières, où, avec l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières, il proposera l’événement Elvis Experience Symphonique. Or, la tournée, c’est bien fini pour Martin Fontaine!
«Je me suis justement acheté un cabaret pour ne plus faire de tournée», nous a souligné le principal intéressé lorsque nous l’avons croisé à la première médiatique de la pièce La Géante, à Joliette, jeudi dernier.
«Je suis très fier d’elle, peu importe ce qui va arriver. C’est une professionnelle, donc, elle va être impeccable. Moi, j’ai l’impression de venir assister à un cours d’histoire. J’ai hâte d’en apprendre sur le sujet, sur Rose Ouellette.»
Puisque la pomme tombe souvent près de l’arbre, Martin Fontaine a raconté que, dès sa tendre enfance, Gabrielle Fontaine, alias Passe-Carreau pour les tout-petits, manifestait un intérêt pour les arts.
«Elle nous a toujours suivis. On a fait de grandes salles partout dans le monde, alors elle nous suivait à Paris, aux États-Unis, en Asie. Elle a vécu backstage [dans les coulisses], avec des membres de l’équipe. C’était naturel chez elle. Nous, ses parents, on est là pour l’appuyer. Elle est tellement rayonnante, tellement sur son X! On est bien fiers, et on lui souhaite de continuer à être elle-même et de suivre son instinct», a dépeint Martin Fontaine.
The Cirque, le spectacle du Cirque du Soleil hommage à Rock et Belles Oreilles (RBO) présenté cet été à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières, est moins punché et irrévérencieux que ne l’était l’humour du groupe culte, et manque de spectaculaire.
L’attendue production, huitième opus de la Série hommage du Cirque du Soleil (qui avait jusqu’ici encensé Guy Lafleur, Les Cowboys Fringants et Beau Dommage, entre autres), était inaugurée mercredi en présence de la bande originale de Rock et Belles Oreilles : Guy A. Lepage, André Ducharme, Yves P. Pelletier, Bruno Landry, Richard Z. Sirois et Chantal Francke, «la fille de RBO», désignée ainsi dans l’un des monologues.
Le spectacle The Cirque – Hommage à RBO / Crédit : Marie-Andrée Lemire / Courtoisie Groupe Cirque du Soleil
Monsieur Caron et Madame Brossard
La principale curiosité de The Cirque réside évidemment dans la (re)découverte des personnages et chansons de RBO, dans ce contexte circassien tout singulier, où se juxtaposent danse et acrobaties dans des costumes flamboyants. Le catalogue de pitreries de la formation comique s’avérant garni, et les ressources du Cirque du Soleil, généreuses (pas moins de neuf concepteurs ont travaillé à élaborer The Cirque, dont la directrice créative Émilie Grenon-Émiroglou et le metteur en scène Jean-Guy Legault), tous les espoirs étaient permis.
En ce sens, l’effet était réussi avant même l’entrée sur le site. Et le sentiment de surprise perdure pendant deux heures.
La disposition scénique, répartie en trois petites plateformes chacune surmontée d’une énorme lettre rouge (R, B et O), permet quelques belles trouvailles, qu’on n’exploite toutefois pas suffisamment. Le «B», principal terrain de jeu, est utilisé à profusion, exhibant un protagoniste ou un autre dans ses cavités ou s’écartant le temps d’une ou plusieurs culbute(s) d’envergure. Le «R» et le «O» font davantage office d’accessoires.
Le spectacle The Cirque – Hommage à RBO / Crédit : Marie-Andrée Lemire / Courtoisie Groupe Cirque du Soleil
On n’attend pas longtemps la «touche RBO»: d’entrée de jeu, le public se fait expliquer les directives d’usage sur écran, dans un efficace bulletin de nouvelles des sourds.
Puis, il y a Stromgol, Ringo Rinfret qui descend du ciel, une relecture du mythique sketch de Génies en herbe (avec, oui, St-Jean-de-Bosco contre Entraille-les-Oies… et Bo Derek!), des contorsions et du mât oscillant sur Arrête de boire, Monsieur Caron, Madame Brossard, la famille Slomeau, Le feu sauvage de l’amour…
Manque de… RBO
Seulement, la trame de fond de The Cirque, sorte de cabaret des années 80 sur l’acide avec personnages flyés et clownesques, rappelle plus ou moins l’univers initial de RBO et, avec ses numéros souvent trop longs, dilue le concept plus qu’il ne le rehausse.
La simple vignette d’ouverture, tout en danse et en patins à roulettes, avec ses joueurs de cornemuse et ses religieuses délurées, sur I Want To Pogne, manque cruellement d’attrait et s’éternise. Rares y sont les références brutes au sujet principal, outre la trame sonore.
Le spectacle The Cirque – Hommage à RBO / Crédit : Marie-Andrée Lemire / Courtoisie Groupe Cirque du Soleil
On a ainsi parfois l’impression de perdre RBO de vue dans ce délire créatif, certes coloré, mais qui pourrait coller à n’importe quel spectacle du Cirque du Soleil, avec ou sans hommage. Certains tableaux n’ont absolument rien à voir, visuellement, avec les anciens jeunots de TQS et de CIBL, et évoquent davantage le Cabaret Mado que les parodies cinglantes de nos notoires grands baveux.
Ne cherchez pas d’histoire ou de logique particulière attachant les saynètes les unes aux autres, on n’en décèle pas vraiment. Sans compter que les prestations physiques sont très peu impressionnantes. Rien pour couper le souffle ici, ni d’ébahissement, ni de rire.
Quant aux interventions de l’«animatrice» baptisée Alegria (le Cirque du Soleil sait se promouvoir), où il est question de FADOQ, de diversité et autres futilités n’ayant, encore, que peu à voir avec RBO, elles tombent à plat et durent beaucoup trop longtemps.
Le meilleur moment de The Cirque survient dans la deuxième partie, qu’il faut attendre pour finalement entendre la chanson-thème de RBO, et qui se révèle plus consistante que la première. Dans la capsule Le tour du monde (vous avez les accords en tête?), défilent quelques figures bien connues des irréductibles de RBO, comme la «madame pas contente» de «Wall Marde», le Chef Groleau, Jack Travis et même Kenny, avec une touchante œillade aux BB (le regretté Patrick Bourgeois a écrit quelques mélodies avec les membres de RBO, dont leur pièce-titre). On se demande simplement ce que Véro et Louis… et Guy Laliberté (?) viennent faire dans cette parade.
Le spectacle The Cirque – Hommage à RBO / Crédit : Marie-Andrée Lemire / Courtoisie Groupe Cirque du Soleil
Les danseurs nus aux bijoux de famille savamment cachés par des serviettes Gammick International et le Clown triste, et son énorme éléphant comme décor, transportent un beau potentiel, sans faire honneur à celui-ci. Le segment final, sur Bonjour la police en roue de la mort, intéressant au départ, s’allonge tant qu’il en perd toute saveur. Et il n’encapsule pas tout le symbolisme d’une icône comme RBO pour le Québec.
C’est peut-être là l’un des principaux problèmes de The Cirque : on n’y ressent ni l’essence de RBO, ni l’attachement collectif à l’endroit du groupe. On imagine sans peine l’énorme labeur nécessaire pour en arriver à harmoniser fluidement une œuvre aussi colossale, emblématique, avec le monde du cirque.
L’exercice était périlleux.
Or, ce serait hélas mentir que d’affirmer que The Cirque constitue un incontournable pour tout inconditionnel de RBO, ou même du Cirque du Soleil, qui nous a habitués à mieux.
Le spectacle The Cirque – Hommage à Rock et Belles Oreilles, est présenté jusqu’au 17 août à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières.