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4 faits amusants sur 1995 avant d’aller voir le film!

Le film 1995 prend l’affiche ce 31 juillet!

Dans ce nouveau volet venant continuer la série sur sa propre vie amorcée avec 1981, puis 1987 et 1991, le personnage de Ricardo a les deux pieds dans l’âge adulte et trime dur pour se faire une place dans l’industrie du cinéma.

Le réalisateur Ricardo Trogi, la productrice Marie-Claude Poulin, de Sphère Média, et le comédien Jean-Carl Boucher ont révélé quelques secrets de tournage et autres réflexions lors d’une entrevue avec notre journaliste.

Voici 4 faits intéressants à savoir sur 1995… avant d’aller le voir!

Sandrine Bisson, Claudio Colangelo, Jean-Carl Boucher et Rose Adam dans le film 1995 / Crédit : Bertrand Calmeau / Courtoisie production

Les scènes se déroulant en Égypte ont été tournées au Maroc

Dans 1995, Ricardo (Jean-Carl Boucher), toujours pétri d’ambition, d’orgueil masculin, de maladresse et de désir de reconnaissance, encore aussi attachant – et qui en découd toujours à faire respecter la prononciation de son nom de famille…! – s’envole pour l’Égypte dans la foulée de sa participation à l’émission culte La course (pastiche de La course destination monde), édition 1994-1995.

Il y vivra une malchance qui l’entraînera dans une spirale administrative sans fin. Sa patience et sa persévérance seront mises à rude épreuve!

Or, l’équipe de 1995 n’a pas réellement tourné ces scènes en Égypte, mais plutôt au Maroc. Toutefois, les images du Népal exposées à la fin du film ont véritablement été filmées à Katmandou. Le voyage s’est amorcé à la fin octobre dernier et les troupes ont directement volé du Maroc au Népal pour compléter la production du film, sans retour au Québec entre-temps. Pour les besoins d’une séquence, le comédien Guillaume Gauthier s’est même déplacé au Népal pour seulement deux jours! Le tout s’est terminé juste avant Noël.

«L’Égypte n’était pas assez stable politiquement. Tourner à l’étranger, c’est un gros casse-tête de financement, car on a beaucoup de restrictions de dépenses hors Québec et hors Canada. La logistique de ce qu’on transporte ou pas, les lois des autres pays, trouver les bonnes équipes. C’est un gros défi, mais ç’a bien été!», explique Marie-Claude Poulin.

«La façon de travailler sur le terrain, au Maroc, ressemble à la nôtre. Il y a une grosse industrie de cinéma, là-bas. Ils sont sympathiques, ils parlent français. Ils ont l’habitude de travailler avec des Parisiens, des Américains, des Européens. Ils en ont vu d’autres!», renchérit Ricardo Trogi.

«Si j’avais voulu tourner en Égypte, il aurait fallu que je montre mon scénario à je ne sais plus quel ministère X, Y ou Z; si eux se mettent le nez là-dedans, le bordel part! Au Maroc, ils s’en foutent, et c’est bien correct…!»

Une expérience que Jean-Carl Boucher, qui porte l’œuvre 1995, sur ses épaules, a complètement adorée.

«Dans le film, Shadi Janho, l’acteur qui incarne Yunnis [un Égyptien rencontré lors du périple de Ricardo, qui lui mettra sans le vouloir des bâtons dans les roues], parle arabe, français, anglais. Je me promenais beaucoup avec lui et il me traduisait beaucoup. Il a été comme un guide. C’était vraiment formidable de rencontrer les gens. Les Marocains sont tellement gentils! Il se tourne énormément de films au Maroc; j’avais l’impression que ça serait rock and roll, mais finalement, ça a été super facile!»

Sandrine Bisson, Jean-Carl Boucher et Ricardo Trogi en rencontre de presse pour la promotion de 1995 / Crédit : Serge Cloutier

La caméra: c’était encore pire dans la réalité…  

Coincé en Égypte, où il ne vient pas à bout de terminer la conception de son court métrage pour La course, Ricardo, dans 1995, doit dénicher une caméra de toute urgence.

Or, Ricardo Trogi raconte que, si l’affaire semble rocambolesque à l’écran, elle s’est avérée encore plus complexe dans la réalité.

«Quand ça m’est arrivé, ce truc-là, ç’a duré trois jours. Dans le film, ça dure une journée et demie. Dans la vraie histoire, j’ai rencontré 34 personnes différentes; dans le film, on en voit huit!»

«J’avais tout noté après une journée aux douanes. En arrivant à mon hôtel, je me suis dit qu’il m’arrivait quelque chose d’exceptionnel et que j’allais faire un court métrage avec ça. En six mois de voyage, il m’en est arrivé pas mal, mais je me suis concentré sur la portion qui était la plus difficile à faire. Pour voir jusqu’où pouvait aller la complexité quand on faisait cette émission de télé-là [La course destination monde]…»

Le seul élément que le cinéaste a oublié de cet épisode de son «vrai» passé?  Comment il a véritablement fait pour se démerder et trouver une caméra!

Jean-Carl Boucher dans une scène du film 1995 / Crédit : Bertrand Calmeau / Courtoisie production

1995 ne conclura peut-être pas la «Trogilogie»

Non, 1995 ne sera peut-être pas le dernier volet de la série cinématographique autobiographique de Ricardo Trogi! La productrice Marie-Claude Poulin travaille fort pour convaincre le réalisateur de poursuivre sur sa lancée.

«J’espère que ça ne sera pas le dernier, parce que ça a été un bonheur de travailler avec lui», souhaite-elle à voix haute.

Qu’en pense le principal intéressé?

«Je ne sais pas si je vais faire autre chose encore là-dessus. Ce n’est pas simple. Je vais voir. Là, je suis un peu épuisé. J’ai de la misère à voir plus loin que demain!», hasarde-t-il.

Une idée point toutefois déjà dans son esprit: ses années de réalisation de publicités pourraient lui fournir une matière intéressante…

«Il faut que je prenne quelque chose qui se traite en une heure et demie, et ça ne me tente pas de parler de cinéma. Parler de publicité ne me dérange pas. Sinon, je ne sais pas ce que je ferais…»

Sandrine Bisson, Jean-Carl Boucher, Ricardo Trogi, la productrice Marie-Claude Poulin et Patrick Roy, du distributeur Immina Films, en rencontre de presse pour la promotion de 1995 / Crédit : Serge Cloutier

Des attentes au box-office

Dans la foulée du succès du film Nos Belles-Sœurs, les attentes sont hautes au box-office pour 1995, compte tenu de l’engouement déjà créé par les opus précédents de la série, 1981, 1987 et 1991.

«Je pense qu’il y a un effet d’entraînement. Il y a un public qui se regroupe, celui qui  va voir tous les films québécois. Sinon, le public n’est pas nécessairement le même que celui des Belles-Sœurs. 1995 va attirer un public plus jeune, et aussi plus âgé, de gens qui ont regardé La course destination monde. Il y a un antécédent dans les films de Ricardo, les gens les connaissent. On dirait que la pression est là!», admet la productrice Marie-Claude Poulin.

Rappelons que 1981 (sorti en 2009) avait généré 900 610 $ aux guichets. 1987 (sorti en 2014), avait engrangé 2 461 768 $. En 2018, 1991 avait obtenu les meilleurs résultats de box-office de l’année au cinéma avec des recettes de plus de trois millions ; la barre des deux millions avait été franchie en moins d’un mois. Un coffret Blu-Ray réunissant les trois opus de la «Trogilogie» avait été commercialisé à la fin 2018.

«Mais on ne peut pas comparer avec les anciens box-offices de Boys ou de Bon Cop, Bad Cop. Des box-offices à huit millions, ça n’arrivera plus…», nuance Marie-Claude Poulin.

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«L’oxygène d’une société»: Le cri du coeur de Guylaine Tremblay

Guylaine Tremblay s’estime gâtée. Plus encore.

«Je suis privilégiée», avance-t-elle.

C’est qu’à 63 ans, l’actrice chouchou des Québécois, à la vingtaine de trophées Artis (à l’instar de sa grande amie Josée Deschênes, elle aussi très occupée) reçoit de magnifiques propositions professionnelles, variées et intéressantes.

On la voit actuellement dans l’une des robes élimées et colorées des Belles-Sœurs de Michel Tremblay au cinéma. Elle vient de terminer le tournage de Veille sur moi, première série signée Pascale Renaud-Hébert, produite par France Beaudoin, dans laquelle elle personnifie une grand-mère se battant pour faire valoir ses droits auprès de son petit-fils.

«J’ai fini il y a deux semaines, environ. J’ai tellement hâte que ça sorte! C’est beau… C’est un grand moment dans ma vie professionnelle. J’ai adoré ça», nous a précisé Guylaine, qui a elle-même eu l’idée originale de Veille sur moi, que réalise Rafaël Ouellet, et qui sera disponible sur ICI TOU.TV EXTRA cet automne.

Une partie de l’équipe de la fiction Veille sur moi, où Guylaine Tremblay côtoie Pascale Renaud-Hébert, Karine Gonthier-Hyndman et Vlad Alexis / Crédit : Serge Cloutier

Elle sera à nouveau de la distribution du Bye Bye – dont elle fait partie depuis 2019 – à la fin de l’année. Puis, en avril prochain, elle relèvera le colossal défi d’incarner la grande Janette Bertrand sur les planches du Théâtre Duceppe. La production, simplement intitulée Janette, écrite par Rébecca Déraspe en collaboration avec Janette Bertrand elle-même, survolera l’immortelle œuvre de l’auteure ayant «déniaisé le Québec» et lui rendra hommage.

«Je suis reconnaissante, a encore ajouté Guylaine Tremblay. Ça a fait 40 ans en mai que je travaille, et j’ai encore la possibilité d’être dans des projets fabuleux, avec des comédiens et comédiennes extraordinaires.»

«Je me pince encore! Je rencontre beaucoup d’amis qui disent que, présentement, c’est le désert, qu’ils ne passent même pas d’auditions. Je crois qu’à cause de la pandémie, beaucoup de projets sont en arriérage, ont été reportés ou annulés. Ce n’est pas une période facile», a continué l’artiste, illustrant du même souffle combien la bonne fortune lui sourit.

Du coup, la comédienne se réjouit par ailleurs d’une sorte d’effet d’entraînement: si elle continue d’exercer son métier, c’est que la télévision, le cinéma et le théâtre d’ici continuent de rouler, de démontrer une belle vitalité.

Et la culture, c’est l’oxygène d’une société, plaide Guylaine Tremblay:

«Il y a des gens qui disent que ce n’est pas important… mais ils consomment de la culture sans le savoir! En écoutant de la musique, par exemple, ou en regardant une murale dans une ruelle. C’est ça, la culture! C’est l’oxygène d’une société! Si tu coupes l’oxygène de quelqu’un ou que tu la réduis, c’est comme respirer à 30% versus 100% de nos capacités. Il y a une différence! Pour moi, c’est exactement ça…»

Rappelons que Claude Dubois tenait récemment un discours semblable dans nos pages, tout récemment!

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Gabrielle Fontaine, Mylène St-Sauveur et Élodie Grenier nous racontent l’histoire de leur grande amitié!

Saviez-vous que Gabrielle Fontaine et Élodie Grenier avaient déjà travaillé ensemble avant d’endosser respectivement les costumes de Passe-Carreau et Passe-Partout, de la populaire émission pour enfants du même titre, à Télé-Québec?

C’est ce que nous a raconté Élodie Grenier en entrevue.

«La genèse de notre rencontre est tellement drôle! Un an avant qu’on tourne Passe-Partout, on s’était rencontrées pour la première fois parce qu’on tournait une pub de Jean Coutu ensemble. On jouait deux meilleures amies!», a expliqué la comédienne en souriant.

«Ç’avait bien cliqué, mais on ne s’était pas reparlé… jusqu’à ce qu’on se retrouve une deuxième fois sur le plateau de Passe-Partout!»

Les deux complices entonnent désormais des comptines ensemble depuis six ans, auprès de leur camarade masculin Jean-François Pronovost, alias Passe-Montagne. L’aventure Passe-Partout se poursuit à l’écran, une sincère amitié est née, et celle-ci fait des petits: déjà une très bonne copine de Gabrielle Fontaine, Mylène St-Sauveur s’est par la suite rapprochée d’Élodie Grenier à force de la côtoyer.

Jeudi dernier, alors que Gabrielle Fontaine s’exhibait pour la première fois dans la peau de La Poune dans la pièce La Géante, ses inséparables Mylène et Élodie s’étaient déplacées à Joliette pour l’applaudir, bouquets de fleurs à la main et sourires excités aux lèvres.

«Je connais Gabrielle depuis Tactik, où on incarnait deux ennemies. Et nous sommes des meilleures amies depuis ce temps-là! C’est beau de voir que l’amitié dure, dans ce domaine-là. Je pense que personne d’autre que Gabrielle et Élo [Élodie Grenier] ne peut me comprendre à un tel point, et comprendre la réalité de ce qu’on fait…», nous a raconté Mylène St-Sauveur.

Qui plus est, puisque «tout est dans tout», comme le veut l’expression consacrée, Julien Hurteau, conjoint d’Élodie Grenier, a réalisé des épisodes d’Alertes, dont Mylène St-Sauveur est l’une des têtes d’affiche… et de Passe-Partout.

Et, en 2011, Julien Hurteau et Mylène St-Sauveur se donnaient la réplique dans le film québécois pour adolescents Sur le rythme… un souvenir «de jeunesse» avec lequel Mylène prend apparemment plaisir à taquiner Julien!

«Ça fait des beaux partys où on finit par mixer toutes nos amitiés!», a imagé Mylène St-Sauveur, en blaguant que la route entre Joliette et Montréal, au retour de la première de La Géante, leur permettrait, à Élodie, Julien, elle-même et son conjoint Ludovick Bourdages, de réfléchir à une possible collaboration professionnelle!

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Voici ce que devient Martin Fontaine depuis la fin d’Elvis Experience

Martin Fontaine, illustre personnificateur d’Elvis, a peut-être officiellement remisé ses habits du King en décembre dernier à la fin de la tournée Elvis Experience, mais il est quand même encore très actif, sur scène et derrière le rideau.

L’homme d’affaires et artiste se consacre désormais à temps plein au Memphis Cabaret, à Trois-Rivières, dont il est propriétaire depuis 2018. Gestion de l’établissement, production des spectacles qui y sont présentés (essentiellement des revues musicales, comme le Franco Yéyé Show et ses succès des années 60-70, jusqu’au début août) et prestations: l’artiste porte plusieurs chapeaux dans cette aventure qui le comble pleinement.

À l’automne, le chanteur y offrira les spectacles Sur la route de Memphis: Toujours un chemin différent, Martin Fontaine: Côté country et Martin Fontaine: Party time.

Il ressort sporadiquement sa perruque noire d’Elvis Presley, pour certaines occasions particulières. Ça sera le cas le 28 août prochain, à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières, où, avec l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières, il proposera l’événement Elvis Experience Symphonique. Or, la tournée, c’est bien fini pour Martin Fontaine!

«Je me suis justement acheté un cabaret pour ne plus faire de tournée», nous a souligné le principal intéressé lorsque nous l’avons croisé à la première médiatique de la pièce La Géante, à Joliette, jeudi dernier.

Fier de Gabrielle

C’est la fille de Martin Fontaine, la comédienne Gabrielle Fontaine, qui tient le rôle-titre de cette œuvre retraçant les hauts faits de la vie et la carrière de Rose Ouellette, mieux connue par plusieurs sous le surnom de La Poune. Sur le tapis rouge précédant la représentation, le fier papa nous disait avoir très hâte d’admirer le travail de sa progéniture dans ce contexte.

«Je suis très fier d’elle, peu importe ce qui va arriver. C’est une professionnelle, donc, elle va être impeccable. Moi, j’ai l’impression de venir assister à un cours d’histoire. J’ai hâte d’en apprendre sur le sujet, sur Rose Ouellette.»

Puisque la pomme tombe souvent près de l’arbre, Martin Fontaine a raconté que, dès sa tendre enfance, Gabrielle Fontaine, alias Passe-Carreau pour les tout-petits, manifestait un intérêt pour les arts.

«Elle nous a toujours suivis. On a fait de grandes salles partout dans le monde, alors elle nous suivait à Paris, aux États-Unis, en Asie. Elle a vécu backstage [dans les coulisses], avec des membres de l’équipe. C’était naturel chez elle. Nous, ses parents, on est là pour l’appuyer. Elle est tellement rayonnante, tellement sur son X! On est bien fiers, et on lui souhaite de continuer à être elle-même et de suivre son instinct», a dépeint Martin Fontaine.

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The Cirque: Il manque le punch de RBO

The Cirque, le spectacle du Cirque du Soleil hommage à Rock et Belles Oreilles (RBO) présenté cet été à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières, est moins punché et irrévérencieux que ne l’était l’humour du groupe culte, et manque de spectaculaire.

L’attendue production, huitième opus de la Série hommage du Cirque du Soleil (qui avait jusqu’ici encensé Guy Lafleur, Les Cowboys Fringants et Beau Dommage, entre autres), était inaugurée mercredi en présence de la bande originale de Rock et Belles Oreilles : Guy A. Lepage, André Ducharme, Yves P. Pelletier, Bruno Landry, Richard Z. Sirois et Chantal Francke, «la fille de RBO», désignée ainsi dans l’un des monologues.

Le spectacle The Cirque – Hommage à RBO / Crédit : Marie-Andrée Lemire / Courtoisie Groupe Cirque du Soleil

Monsieur Caron et Madame Brossard

La principale curiosité de The Cirque réside évidemment dans la (re)découverte des personnages et chansons de RBO, dans ce contexte circassien tout singulier, où se juxtaposent danse et acrobaties dans des costumes flamboyants. Le catalogue de pitreries de la formation comique s’avérant garni, et les ressources du Cirque du Soleil, généreuses (pas moins de neuf concepteurs ont travaillé à élaborer The Cirque, dont la directrice créative Émilie Grenon-Émiroglou et le metteur en scène Jean-Guy Legault), tous les espoirs étaient permis.

En ce sens, l’effet était réussi avant même l’entrée sur le site. Et le sentiment de surprise perdure pendant deux heures.

La disposition scénique, répartie en trois petites plateformes chacune surmontée d’une énorme lettre rouge (R, B et O), permet quelques belles trouvailles, qu’on n’exploite toutefois pas suffisamment. Le «B», principal terrain de jeu, est utilisé à profusion, exhibant un protagoniste ou un autre dans ses cavités ou s’écartant le temps d’une ou plusieurs culbute(s) d’envergure. Le «R» et le «O» font davantage office d’accessoires.

Le spectacle The Cirque – Hommage à RBO / Crédit : Marie-Andrée Lemire / Courtoisie Groupe Cirque du Soleil

On n’attend pas longtemps la «touche RBO»: d’entrée de jeu, le public se fait expliquer les directives d’usage sur écran, dans un efficace bulletin de nouvelles des sourds.

Puis, il y a Stromgol, Ringo Rinfret qui descend du ciel, une relecture du mythique sketch de Génies en herbe (avec, oui, St-Jean-de-Bosco contre Entraille-les-Oies… et Bo Derek!), des contorsions et du mât oscillant sur Arrête de boire, Monsieur Caron, Madame Brossard, la famille Slomeau, Le feu sauvage de l’amour

Manque de… RBO

Seulement, la trame de fond de The Cirque, sorte de cabaret des années 80 sur l’acide avec personnages flyés et clownesques, rappelle plus ou moins l’univers initial de RBO et, avec ses numéros souvent trop longs, dilue le concept plus qu’il ne le rehausse.

La simple vignette d’ouverture, tout en danse et en patins à roulettes, avec ses joueurs de cornemuse et ses religieuses délurées, sur I Want To Pogne, manque cruellement d’attrait et s’éternise. Rares y sont les références brutes au sujet principal, outre la trame sonore.

Le spectacle The Cirque – Hommage à RBO / Crédit : Marie-Andrée Lemire / Courtoisie Groupe Cirque du Soleil

On a ainsi parfois l’impression de perdre RBO de vue dans ce délire créatif, certes coloré, mais qui pourrait coller à n’importe quel spectacle du Cirque du Soleil, avec ou sans hommage. Certains tableaux n’ont absolument rien à voir, visuellement, avec les anciens jeunots de TQS et de CIBL, et évoquent davantage le Cabaret Mado que les parodies cinglantes de nos notoires grands baveux.

Ne cherchez pas d’histoire ou de logique particulière attachant les saynètes les unes aux autres, on n’en décèle pas vraiment. Sans compter que les prestations physiques sont très peu impressionnantes. Rien pour couper le souffle ici, ni d’ébahissement, ni de rire.

Quant aux interventions de l’«animatrice» baptisée Alegria (le Cirque du Soleil sait se promouvoir), où il est question de FADOQ, de diversité et autres futilités n’ayant, encore, que peu à voir avec RBO, elles tombent à plat et durent beaucoup trop longtemps.

Le meilleur moment de The Cirque survient dans la deuxième partie, qu’il faut attendre pour finalement entendre la chanson-thème de RBO, et qui se révèle plus consistante que la première. Dans la capsule Le tour du monde (vous avez les accords en tête?), défilent quelques figures bien connues des irréductibles de RBO, comme la «madame pas contente» de «Wall Marde», le Chef Groleau, Jack Travis et même Kenny, avec une touchante œillade aux BB (le regretté Patrick Bourgeois a écrit quelques mélodies avec les membres de RBO, dont leur pièce-titre). On se demande simplement ce que Véro et Louis… et Guy Laliberté (?) viennent faire dans cette parade.

Le spectacle The Cirque – Hommage à RBO / Crédit : Marie-Andrée Lemire / Courtoisie Groupe Cirque du Soleil

Les danseurs nus aux bijoux de famille savamment cachés par des serviettes Gammick International et le Clown triste, et son énorme éléphant comme décor, transportent un beau potentiel, sans faire honneur à celui-ci. Le segment final, sur Bonjour la police en roue de la mort, intéressant au départ, s’allonge tant qu’il en perd toute saveur. Et il n’encapsule pas tout le symbolisme d’une icône comme RBO pour le Québec.

C’est peut-être là l’un des principaux problèmes de The Cirque : on n’y ressent ni l’essence de RBO, ni l’attachement collectif à l’endroit du groupe. On imagine sans peine l’énorme labeur nécessaire pour en arriver à harmoniser fluidement une œuvre aussi colossale, emblématique, avec le monde du cirque.

L’exercice était périlleux.

Or, ce serait hélas mentir que d’affirmer que The Cirque constitue un incontournable pour tout inconditionnel de RBO, ou même du Cirque du Soleil, qui nous a habitués à mieux.

Le spectacle The Cirque – Hommage à Rock et Belles Oreilles, est présenté jusqu’au 17 août à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières.

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Un «retour abrasif» pour STAT, promet Lou-Pascal Tremblay

L’équipe de STAT reprendra du service dans quelques jours sur le plateau de tournage, mais bien malin celui ou celle qui saura tirer les vers du nez aux acteurs au sujet de ce qui attend leur personnage…! Il faudra être à l’écoute d’ICI TÉLÉ en septembre pour connaître la suite de l’histoire mitonnée par l’autrice Marie-Andrée Labbé.

Lou-Pascal Tremblay a toutefois consenti à dévoiler une toute petite information à notre journaliste. On se souvient qu’à la fin de la deuxième saison, en avril, son alter ego Jacob Faubert révélait à sa collègue Emmanuelle St-Cyr (Suzanne Clément) qu’il était l’artisan de la mort – néanmoins accidentelle – de François (Daniel Parent), l’amoureux de cette dernière. Un aveu que le public de STAT attendait depuis deux ans!

«L’intrigue reprendra le lendemain [des événements du dernier épisode]», nous a mentionné Lou-Pascal.

«Contrairement à la pause entre les années un et deux [en 2023], où deux mois s’étaient écoulés, cette fois, ça ne sera pas deux ou trois mois plus tard. Ça reprendra le lendemain. Ceux qui ont été au bout de leur siège à la fin de la deuxième saison, on va reprendre dans ce même souffle. On peut s’attendre à un retour assez abrasif!», a encore laissé planer le comédien.

Une partie de l’équipe de STAT lors d’un lancement à Radio-Canada / Crédit : Serge Cloutier

«Pour Jacob, est-ce qu’il y aura un pardon? Ira-t-il en prison? Reviendra-t-il à l’hôpital? Ça laisse des portes ouvertes pour l’instant!», a enchaîné Lou-Pascal, en affirmant être très heureux d’hériter d’une partition aussi complexe à jouer à l’écran.

«Autant c’est chargé pour un interprète, autant je sens qu’on m’accorde une certaine confiance. Ça veut dire beaucoup, au sein d’une équipe aussi talentueuse. Ça me donne le goût d’évoluer encore plus. Mais je suis au service de l’histoire; si ça fait un bon show que Faubert se ramasse en dedans… (sourire) Ainsi soit-il!»

L’acteur nous a néanmoins glissé un indice à demi-mot en nous énumérant ses projets de l’été. En plus d’avoir récemment filmé, à titre de réalisateur, deux publicités pour Tourisme Montréal (qui seront diffusées à l’échelle internationale l’hiver prochain pour promouvoir la métropole), Lou-Pascal a raconté avoir poursuivi les rénovations sur sa maison de Villeray et effectué des voyages avec son amoureuse, Marina Bastarache.

Jeudi dernier, il assistait à la première de la pièce La Géante, à Joliette, en compagnie de sa maman.

«Ma batterie est rechargée, et prête à affronter les 150 jours de tournage…!», a-t-il décrété.

«150 jours de tournage»…

Doit-on comprendre que Lou-Pascal sera de l’entièreté des enregistrements de STAT en 2024-2025 et que son Jacob ne quittera pas la série?

À suivre!

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Lou-Pascal Tremblay: une rare sortie publique avec sa maman

Lou-Pascal Tremblay était en très charmante compagnie à la première de la pièce La Géante, au Centre culturel Desjardins de Joliette, jeudi dernier: l’acteur de STAT était accompagné de sa précieuse maman, Nicole, qui semblait particulièrement fière de poser avec son grand garçon!

Vous pouvez d’ailleurs voir ou revoir ici toutes nos photos du tapis rouge de La Géante. Nous vous parlons plus longuement du spectacle ici.

«Il n’y a pas de mots pour dire combien je suis fière de mon homme! Il est très bon! Et il est tellement gentil, à part de ça…», a déclaré la sympathique Nicole à notre journaliste.

Le jeune homme en question a renchéri, amusé des propos de la créatrice de ses jours:

«Ma mère a des classeurs. Si j’ai le malheur d’apparaître dans le mot croisé à la fin d’un magazine, elle y collera un post-it! Les articles sont classés par année!», s’est amusé Lou-Pascal.

«Je suis sa fan numéro 1! C’est sûr! Je pense que les mères sont toutes pareilles», a ajouté la principale intéressée.

Lou-Pascal Tremblay avait déjà parlé publiquement à quelques reprises de sa belle maman, qui a reçu il y a quelques années un diagnostic de cancer de stade 4. Il lui a même dédié un bel honneur l’automne dernier, en mentionnant que sa mère était en rémission et en saluant son courage.

Une grande amie

Lou-Pascal Tremblay tenait à aller encourager ses amies de la production La Géante. Gabrielle Fontaine (qui y incarne le rôle-titre de Rose Ouellette, alias La Poune), entre autres, est sa grande copine depuis qu’ils ont joué ensemble dans la série jeunesse Fée Éric, sur la défunte chaîne VRAK, de 2012 à 2014.

Stéphanie Arav, jadis sa complice dans Jérémie (aussi à VRAK, de 2015 à 2019, et dont les cinq saisons sont disponibles sur Crave) est également de La Géante, dans la peau de Juliette, une comparse de La Poune.

Lou-Pascal et Gabrielle Fontaine sont d’ailleurs tellement liés, que cette dernière connaît bien la famille de son ami; il faisait d’ailleurs chaud au cœur d’assister aux retrouvailles de Gabrielle et Nicole dans le hall du théâtre à la fin de la représentation de La Géante de jeudi dernier.

«Gabrielle venait même faire dodo chez moi, parce qu’elle habitait plus loin. Je la connais très bien!», a précisé la mère de Lou-Pascal.

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Ricardo: «Après toutes ces années, j’ai succombé!»

Il a longtemps résisté, mais Ricardo vient finalement de céder à la tendance du air fryer (friteuse à air)!

Le chef et entrepreneur ajoutera dans quelques semaines sa propre version du populaire outil de cuisine à la collection d’accessoires culinaires portant son nom. Gageons que bien des air fryer marqués du logo de Ricardo se trouveront sous les sapins de Noël cette année!

«Après toutes ces années, j’ai succombé!», a rigolé le principal intéressé en entrevue avec nous, en précisant que la sortie d’un magazine Ricardo de recettes au air fryer accompagnera le lancement de l’appareil.

On sait que l’engouement pour la friteuse à air a grimpé en flèche dans les dernières années, tant et si bien que certains croient que le petit cuiseur encensé pour sa facilité d’utilisation, sa rapidité et la texture à la fois croustillante et moelleuse qu’il laisse aux aliments, remplacera d’ici un certain temps les cuisinières traditionnelles. Reste à voir si cette prédiction se concrétisera vraiment, mais chose certaine, l’air fryer a désormais trouvé sa place sur nos comptoirs, et les livres lui étant dédiés se multiplient comme des petits pains chauds (cuits au air fryer, pourquoi pas!) Alexandra Diaz, notamment, lui a consacré un ouvrage, intitulé L’amour est dans l’air fryer.

Jusqu’ici, Ricardo vendait dans ses boutiques les machines air fryer de marque Starfrit. Or, son site web regorge néanmoins déjà de plats à mitonner à la friteuse à air.

Ricardo et sa conjointe Brigitte Coutu / Crédit : Serge Cloutier

Un nouveau mandat stimulant

Ricardo, qui s’apprête à prendre des vacances avec sa douce Brigitte en Gaspésie, mijote par ailleurs une tonne d’autres projets, fidèle à ses habitudes.

Il a terminé son prochain livre de recettes qui sortira à l’automne, et dont il tait jalousement le thème. «Ça faisait longtemps qu’on se le faisait demander, et ça s’en vient!», a-t-il crâné, attrapé entre deux accolades avec ses amis artistes sur le tapis rouge de la première du film Nos Belles-Sœurs, lundi soir.

L’émission La cuisine d’Isabelle et Ricardo, avec Isabelle Deschamps Plante, qu’il produit avec sa boîte, Productions 350°, et à laquelle il collabore également devant la caméra, non seulement se poursuivra pour une deuxième saison  ICI TÉLÉ cet automne, mais elle comptera dorénavant cinq épisodes originaux par semaine (du lundi au vendredi, à 11 h, dès le 9 septembre), au lieu de trois comme l’an dernier.

«C’est un gros mandat de confiance que Radio-Canada donne à Isabelle. Nous, comme producteurs, on est heureux d’être avec elle. Elle est pleine de talent et elle va être là longtemps. C’est une fille talentueuse et humble. Je suis très fier d’elle!», a spécifié le mentor au sujet de sa protégée, qui est aussi juge au panel des Chefs!, toujours à ICI TÉLÉ.

Enfin, Ricardo mordra dans un autre beau gros gâteau professionnel à la rentrée : la coanimation de Deux hommes en or et Rosalie, auprès de Jean-Philippe Wauthier et Rosalie Bonenfant, en remplacement de Patrick Lagacé, à Télé-Québec. Le communicateur dit ne pas avoir commencé à beaucoup se préparer en vue de cet engagement, puisque le talk-show hebdomadaire du vendredi soir se colle beaucoup à l’actualité. Mais Ricardo entrevoit avec grand enthousiaste ce nouveau chapitre.

«Ça me sort de ma zone de confort et je suis flatté que l’équipe et Télé-Québec aient pensé à moi, que Jean-Philippe et Rosalie aient eu le goût de travailler avec moi. Pour moi, c’est juste du bon!»

On lui connaît une répartie et un humour savoureux, mais Ricardo est en outre un féru d’information, un aspect de lui qui s’approfondira dans le décor de Deux hommes en or et Rosalie.

«Le matin, je me lève une heure, une heure et demie à l’avance, pour lire tous mes journaux. Certains sujets me passionnent plus que d’autres, et c’est la beauté d’être trois animateurs, parce qu’on se les partage selon nos désirs. Moi, je suis interpellé par tout ce qui est social, éducation, éducation alimentaire, culture… Je pense aussi que le fait qu’on soit trois personnalités très différentes, avec des intérêts différents, et de générations différentes aussi, créera une émission qui aura l’œil de tous les publics.»

Et aux mauvaises langues qui pourraient déplorer que Ricardo n’est pas intervieweur de métier, alors que plusieurs animateurs dans ce créneau cherchent actuellement du boulot, que répond l’homme? Celui-ci préfère voir le verre à moitié plein que vide.

«Je me dis qu’il y a de la place pour tout le monde! Le mot final revient au public. S’il t’aime, il t’aime, et si les gens ne te veulent plus là, tu ne seras plus là!»

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Critique: «Nos Belles-Sœurs» donne le goût d’aller aux vues!

Les célébrissimes Belles-Sœurs de Michel Tremblay ont connu d’innombrables vies sur les planches, se sont exprimées dans une quarantaine de langues un peu partout à travers le globe, ont chanté leurs petites misères dans la comédie musicale cocréée par René-Richard Cyr et Daniel Bélanger acclamée jusqu’à Paris, mais elles n’avaient – étonnamment! – encore jamais fait le saut au cinéma.

Pourtant, depuis presque 60 ans qu’elles meublent notre culture populaire, Germaine Lauzon et ses commères de voisines méritaient bien leur long métrage. Elles n’ont toutefois rien perdu pour attendre. Le film de René Richard Cyr (qui vit par la même occasion son baptême de scénarisation et de réalisation au septième art) qui les célèbre, elles et leurs petites vies ordinaires, égayées le temps d’une soirée de collage de timbres Gold Stam, passeport pour une richesse jusque-là fantasmée sur papier glacé, est amusant, sensible et drôle, et rend tout à fait justice à l’époque et au monde ouvrier façonné par Tremblay.

Geneviève Schmidt, Anne-Élisabeth Bossé et Jeanne Bellefeuille dans une scène du film Nos Belles-Soeurs / Courtoisie Cinémaginaire / TVA Films

Il cristallise le mythe des Belles-Sœurs et tout ce que celles-ci représentent pour le Québec, et s’en avère hautement digne. Il est coloré (presque criard par moments!) sans amoindrir la pauvreté et la souffrance de ces ménagères surchargées mentalement et physiquement bien avant l’émergence de la désormais consacrée expression «charge mentale». Il fait rire, sûrement pleurer les cœurs plus tendres, et ne nous laisse pas nous ennuyer une seconde. Et on n’a même pas encore parlé des prestations impeccables des actrices, Geneviève Schmidt en tête, et Anne-Élisabeth Bossé, Guylaine Tremblay, Debbie Lynch-White, Ariane Moffatt (excellente dans un premier rôle de fiction), Valérie Blais et Pierrette Robitaille non loin derrière.

Les voix, les costumes, les perruques, les textes: Nos Belles-Sœurs fleure l’odeur des Belles-Sœurs telle qu’on se l’imagine, jusqu’à travers nos écrans. Bref, sans conteste de quoi donner le goût d’aller «aux vues», comme on disait à l’époque!

Envie et jalousie

Nos Belles-Sœurs, c’est encore et toujours l’histoire qu’on connaît, celle de Germaine Lauzon et ses amies fanatiques de bingo dans leur quartier populaire de Montréal quelque part dans les années 1960.

Germaine remporte par hasard le million de timbres lui permettant de remeubler le petit appartement qu’elle et son homme Henri (Steve Laplante) peinent à payer, et rêve à tout le bric-à-brac qu’elle pourra enfin se procurer pour goûter au luxe pour la première fois de son existence – avec des pots en fer chromé pour le sucre, la farine et le thé, s’il vous plait! Son entourage féminin ravale sa jalousie en même temps que la liqueur que Germaine lui sert pour mieux faire passer le service qu’elle lui demande, soit de l’aider à coller le million de timbres faisant d’elle une femme riche.

À tour de rôle pendant cette réunion douce-amère, chacune déverse ses grands et moyens malheurs (pendant que les rubans et livrets de timbres glissent dans les sacs à main sans subtilité, jusqu’à l’explosion de la supercherie!)

Une scène impliquant plusieurs actrices du film Nos Belles-Soeurs / Courtoisie Cinémaginaire / TVA Films

Thérèse Dubuc (Guylaine Tremblay, dont le personnage fusionne avec celui de Marie-Ange Brouillette que les habitués des Belles-Sœurs connaissent bien), envieuse et jalouse, en découd avec sa belle-mère en chaise roulante, Olivine Dubuc (superbe Véronique Le Flaguais, qui jase en onomatopées) ; la «vieille fille» Des-Neiges Verrette (Debbie Lynch-White) en pince secrètement pour un vendeur de brosses qui lui attire les moqueries; Lisette De Courval (Valérie Blais) tente d’en mettre plein la vue à «perler»; les «amies» Rhéauna Bibeau et Angéline Sauvé (Pierrette Robitaille et Diane Lavallée) se cachent des secrets…

Toutes se désâment à leur façon, et leur désarroi est suffisamment palpable et touchant pour qu’on compatisse à leur envie de voler dix… ou mille timbres!

Avec des scènes plus longues et plus fournies que des tableaux théâtraux, Nos Belles-Sœurs nous entraîne davantage en profondeur dans la réalité de ces ménagères nées pour un petit pain, aspirant comme tout être humain à la boulangerie tout entière. On rencontre les conjoints, les enfants de nos dames, on voit se dérouler un petit matin occupé de cris et de bousculades dans les cuisines mal nettoyées. La complainte du Maudit cul de Rose Ouimet prend tout son sens lorsqu’on mesure à quel point son rustre mari Roland (Guillaume Cyr) est répugnant. Le portrait de famille d’Yvette Longpré (Ariane Moffatt) au mariage de sa fille bien-aimée s’anime de façon très comique.

Geneviève Schmidt impressionne dans la peau de Germaine Lauzon, mythique personnage principal des Belles-Soeurs de Michel Tremblay / Courtoisie Cinémaginaire / TVA Films

Oui, il y a des chansons, quelques-unes choisies dans la trame sonore de la comédie musicale scénique, et que le public a peut-être retenues: Maudite vie plate, J’ai-tu l’air de que’qu’un qui a déjà gagné que’qu’chose?, Ode au bingo. Elles ont toutes été réarrangées, et Gratis a même été recomposée pour l’occasion. Elles sont rehaussées par des chorégraphies endiablées signées Team White, qui ajoutent kitsch et légèreté à un propos somme toute grave. C’est qu’elles jouissent de leur petite touche Broadway, Nos Belles-Sœurs! Parfois, ce sont aussi des ballades hurlant un mal-être déclamées plus sobrement à la caméra, comme Crisse de Johnny, par la rebelle Pierrette (Véronic Dicaire) ou La porte d’en avant, par Pierrette et la jeune Linda Lauzon (Jeanne Bellefeuille, une jolie révélation).

Or, «ce n’est pas une comédie musicale» a martelé l’équipe à quelques reprises en conférence de presse, lundi matin. Ce à quoi on donne raison: les personnages ne dialoguent pas en musique, et les airs chantonnés ne constituent qu’un infime pourcentage de ce polaroïd si joliment capté dans nos passés à tous. Et il y a encore un p’tit peu de nous autres dans Nos Belles-Sœurs, et ça sera sans doute encore le cas dans 50 ans.

Le film Nos Belles-Sœurs, une production de Denise Robert et Cinémaginaire, prend l’affiche en salle ce jeudi, 11 juillet.

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Isabel Richer se souvient de son regretté père avec émotion à travers ce projet

Moi… et l’autre revit aujourd’hui sur les planches, et on ne pouvait qu’avoir une pensée émue à l’endroit du créateur de la comédie, Gilles Richer, à la première médiatique de la pièce, qui se tenait jeudi soir, au Théâtre du Vieux-Terrebonne.

La comédienne Isabel Richer, fille du regretté auteur de cinéma, de télévision et de chanson (Les Couche-Tard, Poivre et sel, Tiens-toi bien après les oreilles à papa, Mommy Daddy), a d’ailleurs fièrement foulé le tapis rouge et pris la pose aux côtés du premier ministre du Québec, Monsieur François Legault, et son épouse, Isabelle Brais, qui effectuaient une rare sortie culturelle du genre, avant la représentation.

Serge Cloutier

Bien que l’idée de ramener à la vie les personnages de Dodo et Denise vienne d’Éric Belley, conjoint d’Isabel Richer, qui agit comme directeur artistique du spectacle, l’actrice ne savait rien de l’histoire mitonnée par l’autrice Kim Lévesque-Lizotte et le metteur en scène Charles Dauphinais, et n’avait assisté à aucune répétition avant le grand rendez-vous de jeudi soir.

Elle n’avait pas non plus discuté avec Dominique Michel et Denise Filiatrault, qui étaient absentes jeudi, et n’ont jamais, sauf erreur – ou très peu – commenté publiquement cette entreprise de relecture de Moi… et l’autre chapeautée par les producteurs Martin Leclerc et ComediHa!.

«Je n’ai rien vu, rien lu. (…) Je ne sais rien du tout!»,  a mentionné Isabel Richer, en entrevue avec Hollywood PQ.

Gilles Richer, décédé en mai 1999, était un homme particulièrement avant-gardiste, quand on y pense, pour avoir créé un univers où les jeunes femmes assumaient autant leurs désirs, leur sexualité, leur envie de plaire, et se laissaient aller à mille folies, dans les conservatrices années 1960.

«Mon chum (Éric Belley) s’est fait poser la question, quand il a initié ce projet-là : qu’est-ce qui fait qu’en 1966, Gilles Richer a mis deux femmes en minijupes dans un appartement, comme colocs? Et je n’ai pas la réponse. Je ne sais pas d’où cette idée est partie…», a soulevé Isabel Richer, en spécifiant que son père serait probablement content de savoir que Moi… et l’autre résonne encore en… 2024!

«Ça me touche que les gens soient excités d’être ici pour voir ce que c’est devenu aujourd’hui. Moi… et l’autre est entrée en ondes à Radio-Canada en 1966, l’année de ma naissance», a souligné la dame, en balayant du regard le tapis rouge bondé de gens, personnalités connues ou pas, qui longeait le Théâtre du Vieux-Terrebonne jeudi.

Henri Picard, fils d’Isabel Richer né de son union avec Luc Picard, également comédien, devait à l’origine être de l’événement jeudi, mais un empêchement l’a hélas retenu ailleurs.

«Il connaît le nom Moi… et l’autre, mais je ne sais même pas s’il a vu des reprises», a hasardé la maman.

Justement, parlant reprises, ICI ARTV continue de rediffuser la série Moi… et l’autre, en alternant entre les épisodes des années 1960 et ceux des années 1990.

Et Gilles Richer, comme papa d’une fille, était-il agréable, du point de vue de son héritière?

«Oui, tout à fait!», a acquiescé cette dernière, dans un grand sourire.

Isabel Richer tourne présentement dans Dumas, nouvelle série de Luc Dionne qui sera présentée à ICI TÉLÉ cet automne. La pièce Moi… et l’autre est à l’affiche du Théâtre du Vieux-Terrebonne jusqu’au 3 août, puis partira en tournée par la suite.