Catégories
Uncategorized

Mélissa Désormeaux-Poulin: «C’est un fantasme de comédienne»

Mélissa Désormeaux-Poulin a interprété l’un des rôles les plus marquants – et cruels! – de sa carrière dans la troisième saison de Cerebrum, qui est débarquée sur ICI TOU.TV EXTRA l’été dernier, dans une période tranquille à la télé.

Cet ultime chapitre du thriller psychologique signé par l’auteur Richard Blaimert sera aussi diffusé à ICI TÉLÉ en janvier.

Il ne faut pas trop en révéler sur la nature du personnage de Mélissa dans ce volet de Cerebrum (peut-être le meilleur de la trilogie). En fait, on peut dire que la Jacqueline Laurent qu’elle personnifie, une criminaliste, est coupable d’une série de meurtres perpétrée sur des médecins ayant commis des fautes professionnelles. Des spécialistes que Jacqueline Laurent a déjà elle-même défendus devant la justice.

On peut le mentionner, parce que ce pot aux roses est rapidement dévoilé, au premier épisode.

Or, l’enquête se compliquera joyeusement. C’est que Jacqueline Laurent est une grande, grande séductrice… Et Mélissa Désormeaux-Poulin insuffle toute la grâce et le mystère essentiels à son aura énigmatique!

Mélissa Désormeaux-Poulin dans une scène de Cerebrum / Crédit : Courtoisie Radio-Canada

L’actrice nous a raconté s’être follement amusée à jouer ainsi les vilaines, les menteuses, les criminelles.

«Ç’a été un méchant défi à faire!», nous a dit Mélissa.

«J’ai tellement tripé! C’est un fantasme de comédienne! On rêve de jouer ce genre de fille-là! Chaque scène était un défi… J’ai capoté!», a ajouté cette dernière.

Les téléspectateurs retrouveront aussi Mélissa dans une autre fiction radio-canadienne en janvier 2025. Dans Mea Culpa, la nouvelle offrande de l’auteure Chantal Cadieux (Une autre histoire, Le monstre, Mémoires vives, Providence) présentement en tournage, elle se glisse dans la peau de Bérénice, une médiatrice spécialisée en justice réparatrice.

Encore là, il s’agit d’un type de rôle que Mélissa n’avait jamais endossé jusqu’ici.

«Je suis tellement contente de faire ça! Bérénice, mon personnage, a une vie extraordinaire. Elle est dans l’accueil universel. Je n’ai jamais vu une fille pareille! Bérénice est une personne tranquille, calme. Qui calme les gens, qui les accueille en tout temps. Ça ne m’est jamais arrivé d’incarner une fille aussi presque parfaite.»

Il faut savoir que, dans Mea Culpa, Bérénice, dans son métier, accompagne la démarche de gens victimes d’actes criminels, et de ceux qui les ont commis, pour favoriser un dialogue entre eux et mener à la réparation des torts causés. Elle veut aider les personnes blessées à tourner la page sur des épisodes troublants de leur passé, dans la sérénité. Et, dans sa vie privée aussi, Bérénice a vécu semblable drame: deux de ses amis ont été gravement blessés ou tués lors d’une agression dans une fête il y a 25 ans. Et elle espère entreprendre un chemin de médiation envers le coupable de la tragédie.

«Je n’avais jamais joué les textes de Chantal Cadieux», a joyeusement continué Mélissa.

«C’est une première fois pour moi, et c’est un grand bonheur. C’est un grand rôle de femme. Je me sens chanceuse…»

Un projet qui l’a changée

C’est à la première de pièce Incendies, au Théâtre Duceppe, le soir de l’Halloween, que nous avons rencontré Mélissa Désormeaux-Poulin, qui était accompagnée par sa fille, Léa, 18 ans, laquelle étudie en théâtre au Collège André-Grasset. Léa a récemment joué dans Indéfendable. Et sa maman a souligné sa majorité d’une très touchante façon, il y a quelques mois!

Incendies revêt une importance particulière pour Mélissa, puisqu’elle a joué dans le film de Denis Villeneuve (2010) tiré de la pièce de Wajdi Mouawad. Celle-ci est reprise aujourd’hui dans une nouvelle version et avec une distribution revampée, incluant notamment Dominique Pétin, Denis Bernard et Sabrina Bégin Tejeda, entre autres.

Une partie de l’équipe du film Incendies, dont le réalisateur Denis Villeneuve, et les comédiens Maxim Gaudette, Mélissa Désormeaux-Poulin, Rémy Girard et Abdelghafour Elaaziz / Crédit : Serge Cloutier

«Je pense qu’Incendies a changé ma carrière», a hasardé Mélissa.

«Le film a voyagé partout dans le monde. Après, on m’a confié plus de rôles. J’ai gagné de la confiance en moi. De voir la pièce, ce soir, me fait vraiment plaisir, parce que je vais pouvoir la regarder comme il se doit. Parce que, quand j’ai fait le film, je n’avais pas vu la pièce; quand je suis allée la voir, je venais d’arriver de Jordanie et je n’étais pas capable d’entrer dans l’histoire, parce que j’étais trop dans mon histoire. Aujourd’hui, 15 ans plus tard, je pense que je vais être capable!»

Et devinez quelle pièce étudie Léa, la fille de Mélissa, à l’école….? Eh oui, Incendies!

Et devinez, aussi, qui est l’un des partenaires de jeu de Mélissa Désormeaux-Poulin dans la série Mea Culpa…?

Eh oui… Maxim Gaudette!

Catégories
Uncategorized

Rose-Marie Perreault nous confirme l’identité de son amoureux

La comédienne Rose-Marie Perreault a causé la surprise en se pointant sur le tapis rouge de la première de la pièce Incendies, au Théâtre Duceppe… avec les cheveux bruns!

C’est pour un nouveau rôle dans la série Anticosti que celle qu’on a toujours connue blonde a changé de tête.

«Le tournage a commencé il y a deux semaines, et on tourne jusqu’au 5 décembre», nous a précisé Rose-Marie, mentionnant que des scènes d’Anticosti se tournent sur la Côte-Nord, à Saint-Michel-des-Saints, et que l’équipe de la fiction se déplacera à l’île d’Anticosti même un peu plus tard, en juin prochain.

«Je joue Justine, une fille de l’île d’Anticosti, une professeure de littérature qui retourne sur son île pour la parution de son roman, et qui va se retrouver à enquêter sur la mort d’un des habitants de l’île», a expliqué l’actrice au sujet de son personnage.

La chaîne Séries Plus, qui diffusera les six épisodes d’Anticosti à l’automne 2025, annonçait le 22 octobre dernier la distribution particulièrement étincelante du projet, qu’on décrit comme un «thriller boréal».

Olivier Gervais-Courchesne, Hélène Florent, Sylvie Moreau, Anick Lemay, Camille Felton, Frédéric Millaire-Zouvi, Rémi-Pierre Paquin et plusieurs autres y donneront la réplique à Rose-Marie Perreault, sous la direction des réalisateurs Guy Édoin (qui a eu l’idée originale de la série et la scénarise) et Dominic Goyer. L’intrigue se tissera notamment autour d’une lutte environnementale et d’une mort suspecte au pied d’une falaise.

Un amoureux aussi comédien

Qui plus est, nous avons aussi appris, sur le tapis rouge d’Incendies, l’identité de l’amoureux de Rose-Marie: il s’agit du comédien Joakim Robillard, qu’on a vu dans Mégantic, L’air d’aller, STAT et Indéfendable, entre autres, ainsi que dans les films Souterrain et Crépuscule pour un tueur.

L’acteur accompagnait sa douce au théâtre et on a seulement eu le temps de demander à Rose-Marie et à Joakim s’ils forment un couple, et tous deux ont acquiescé dans un rire gêné.

Rose-Marie Perreault, accompagnée notamment de son amoureux Joakim Robillard et de la comédienne Rose-Anne Déry, sur le tapis rouge de la pièce Incendies / Crédit : Serge Cloutier

Craignant d’arriver en retard pour le début de la pièce, le duo n’a pas pris le temps de spécifier depuis combien de temps il est amoureux, mais en jetant un œil rapide sur le compte Instagram de Rose-Marie, on constate que celle-ci avait publié des photos de l’élu de son cœur – en l’identifiant clairement comme tel – au cours de l’été qui vient de se terminer.

On peut par ailleurs voir Rose-Marie Perreault dans deux autres grandes séries cet automne, Doute raisonnable et Veille sur moi, dans laquelle elle incarne un rôle clé dans l’évolution de l’intrigue. Lisez ou relisez ici notre critique de Veille sur moi.

«J’ai vu beaucoup de belles réactions», a noté Rose-Marie à propos de l’œuvre signée Pascale Renaud-Hébert. Je pense que les gens sont touchés et que c’est une série qui fait du bien, en parlant d’un fait social important. Ce mélange de lumière et d’obscurité est nécessaire dans nos télés, je pense.»

Catégories
Uncategorized

Défi ARFID relevé pour Guillaume Pineault!

Guillaume Pineault s’est imposé un important défi au mois d’octobre.

L’humoriste est touché par le trouble de l’alimentation évitante/restrictive/sélective (ARFID – Avoidant Restrictive Food Intake Disorder), qui suscite la crainte et le dégoût de certains aliments chez les personnes qui en sont atteintes. Guillaume Pineault a souvent évoqué, en entrevue ou en spectacle (souvenons-nous de son numéro sur le pain sandwich!), les «limites» de son alimentation, laquelle évite soigneusement certaines textures ou saveurs qui lui causent du fil à retordre.

Celui-ci a donc joué le jeu, à chaque jour du mois, de goûter un produit alimentaire qui, jusque-là, le rebutait. Surtout, dans son cas, des fruits ou des légumes.

Ainsi, quotidiennement, pendant tout le mois qui s’achève, sur son compte Instagram, les fans de Guillaume ont pu le voir ingérer céleri, raisin, kiwi ou cœur de palmier, par exemple, et jauger ses réactions spontanées.

Comment s’en est-il tiré? Interviewé par Hollywood PQ à quelques jours de la fin de son «parcours du combattant», le principal intéressé n’a pas caché avoir hâte que celui-ci se termine.

«J’ai choisi un mois long, de 31 jours. Avoir su, je l’aurais fait en février!», a rigolé l’artiste.

Cela dit, le projet n’a pas été vain, est-il ravi de constater.

«Je suis content! Je ne pensais jamais avoir autant de commentaires de parents, de médecins, de jeunes qui m’ont écrit. Je pensais vraiment le faire comme une joke au début, mais, en bout de ligne, c’est éducatif. J’essaie donc de rester respectueux, et de ne pas simplement dire qu’un aliment est dégueulasse. J’essaie d’être plus précis, pour les jeunes qui auraient le même problème et voudraient essayer de nouvelles choses», a expliqué Guillaume.

Que retiendra-t-il de son expérience? A-t-il éprouvé des coups de cœur envers certains aliments au point de les ajouter définitivement à sa routine alimentaire?

«Je ne pense pas refaire un défi comme ça. Mais il y a certains aliments que j’ai réalisé que j’aimais bien. D’autres que j’ai réessayés après les avoir détestés autrefois, et que j’ai finalement adorés, comme les raisins. Mais d’autres, comme les cœurs de palmier… C’est confirmé que je ne réessaierai jamais ça de ma vie! Je n’avais pas aimé ça à 20 ans, je n’aime toujours pas ça à 40!»

Guillaume Pineault affirme aussi avoir davantage apprivoisé les notions de montage vidéo avec son défi ARFID.

Catégories
Uncategorized

Debbie Lynch-White: «Il y a une déception»

Les finalistes au prochain Gala Québec Cinéma ont été dévoilés le 8 octobre dernier.

Les films Vampire humaniste cherche suicidaire consentant (22 nominations), Simple comme Sylvain (14), 1995 (11) et Richelieu (10) dominent la course aux prix Iris, qui seront remis le 8 décembre. Animée par Phil Roy, cette 26e édition de la grande fête du septième art québécois sera diffusée en direct sur Noovo et Noovo.ca.

Un fait étonne lorsqu’on jette un œil à la liste des catégories. Malgré son incroyable succès au box-office, avec plus de 3,5 millions amassés aux guichets, et des critiques pour la plupart très enjouées, le long métrage Nos Belles-Sœurs reçoit six nominations (pour la plupart techniques, comme les effets visuels, les costumes, les maquillages, les coiffures ou la musique de Daniel Bélanger)… mais aucune mention pour ses actrices.

Geneviève Schmidt, Anne-Élisabeth Bossé, Guylaine Tremblay, Valérie Blais, Debbie Lynch-White, Ariane Moffatt, Véronic DiCaire, Pierrette Robitaille, Diane Lavallée, Véronique Le Flaguais… aucune prestation de ces grands talents dans Nos Belles-Soeurs n’a été remarquée par les jurys du Gala Québec Cinéma.

On a brièvement questionné Debbie Lynch-White à ce sujet sur le tapis rouge de la première de la pièce Incendies, la semaine dernière, au Théâtre Duceppe. La troupe de la mouture cinématographique des Belles-Sœurs est-elle désappointée de cette absence de reconnaissance?

«Il y a une déception, quand même. Je m’attendais à ce qu’il y en ait quelques-unes…», nous a avoué l’interprète de la «vieille fille» Des-Neiges Verrette dans le film réalisé par René Richard Cyr.

«Mais ce n’est pas nous qui choisissons. On est quand même toutes vraiment fières du travail qu’on a fait», a-t-elle rapidement ajouté.

D’autant plus que le public lui a beaucoup parlé – et lui parle encore! – des Belles-Sœurs, a avancé Debbie. Surtout que l’œuvre vient d’arriver sur la plateforme illico+.

«C’est vraiment un beau succès!»

Une scène du film Nos Belles-Soeurs / Crédit : Courtoisie TVA Films

Heureusement, l’engouement en salle pour Nos Belles-Sœurs, lui, est déjà salué: la production est en nomination pour le Prix Michel-Côté, décerné au film favori du public. Elle croise le fer avec 1995, Ru, Simple comme Sylvain et Testament, c’est-à-dire les autres titres québécois ayant généré le plus grand nombre d’entrées au cinéma entre le 1er septembre 2023 et le 31 août 2024. Les cinéphiles peuvent voter jusqu’au 8 décembre pour leur long métrage préféré (au quebeccinema.ca). Le résultat sera dévoilé pendant le gala du 8 décembre.

Quant à Debbie Lynch-White, elle a créé la surprise en apparaissant récemment dans une émission très populaire.

On vous en dit plus ici…

La comédienne fera aussi partie de la tournée du spectacle Chansons hivernales, de Pierre Lapointe, on la retrouve dans la pièce Safia Nolin: Surveillée et punie, qui sera à l’affiche à Ottawa la semaine prochaine, et elle tourne dans la série jeunesse Le pacte, de Télé-Québec.

Catégories
Uncategorized

Le Cyclone de Noël: Cabotiner autour du vert sapin

L’idée de transposer la famille de L’œil du cyclone dans un film de Noël était brillante.

Les œuvres du genre sont rares au cinéma québécois (à l’exception, par exemple, de 23 décembre, Nez rouge ou Station Nord, du regretté Jean-Claude Lord), et d’orchestrer une telle histoire à partir de personnages que le public connaît et aime déjà, en l’occurrence ici Isabelle (Christine Beaulieu), sa marmaille (Emi Chicoine, Juliette Aubé, Joey Bélanger), sa sœur Éliane (Véronique Cloutier), sa mère Louise et son beau-père Michel (Danielle Proulx et Luc Senay), ainsi que son ex Jean-François (Patrick Hivon) et l’amoureuse de celui-ci, Mylène (Catherine Souffront Darbouze), était une valeur sûre.

Les Gagnon-Despatie évoluent dans nos téléviseurs depuis (bientôt) cinq saisons (la cinquième arrivera sur ICI TOU.TV EXTRA au début 2025, et la quatrième, déjà sur la plateforme, sera relayée à ICI TÉLÉ dès janvier). C’était, d’emblée, gage de réconfort et d’un succès minimal assuré.

Le cyclone de Noël
Une scène du Cyclone de Noël avec Emi Chicoine, Étienne Lou et Christine Beaulieu / Courtoisie Films Opale

Le producteur Louis Morissette, de KO24, nous expliquait d’ailleurs ici la genèse de la production, née en un temps record. Le cyclone de Noël démontre une fois de plus l’énorme capacité des créateurs québécois à accomplir des miracles avec deux bouts de ficelle, en mode ultrarapide. Et, à la grande joie de plusieurs, il ne faudra pas attendre une éternité avant de voir le résultat sur ICI TOU.TV EXTRA.

Facile et rassembleur

Cela dit, est-ce que le scénario de Dominic Anctil, Marie-Hélène Grégoire et Louis-Philippe Rivard, mis en images par le réalisateur Alain Chicoine (tous artisans de la série), est une réussite absolue? Une promesse de classique qu’il faudra à tout prix re-re-re-regarder chaque année en décembre en emballant les cadeaux et en popotant nos biscuits de pain d’épices?

Certes, Le cyclone de Noël passera et repassera à ICI TÉLÉ à tous les ans à l’approche des vacances des Fêtes, comme Maman, j’ai raté l’avion, Le sapin a des boules, Le lutin et les dessins animés d’Astérix à Ciné-Cadeau. Les inconditionnels de L’œil du cyclone – seront-ils aussi nombreux, dans 10 ans, que le sont encore les fidèles de La petite vie?– en feront peut-être leurs choux gras en cette période de l’année.

La famille du Cyclone de Noël / Courtoisie Films Opale

Mais est-ce un bijou de cinéma populaire audacieux, drôle à s’en taper les cuisses? Pas nécessairement. Tel que mentionné plus haut, les troupes n’ont pas bénéficié de délais très généreux pour mitonner leur opus de Noël.

Il finit par y avoir beaucoup de cabotinage dans cette trame où Isabelle, irrémédiablement attachée aux traditions du temps des Fêtes, souhaite empêcher ses proches d’aller voir ailleurs s’ils y sont le soir du réveillon. Dans le penthouse de Drake à New York ou à Fort Lauderdale, par exemple.

Oui, remettre le party à une autre date, c’est possible, mais ça ne sera pas pareil… Isabelle et Éliane feront donc équipe pour faire subtilement entendre raison aux leurs, à leur insu. En découleront – bien sûr – quantité de quiproquos. La supercherie, lorsque révélée, fera un peu de dégâts. Pas trop, bien sûr, on reste dans l’amour.

La durée du film est parfaite – 90 minutes, tout juste – et le récit ne s’éparpille pas de façon significative. Seulement, certaines scènes donnant dans le burlesque, voire le slapstick (humour très physique) – est-ce obligatoire dans un film de Noël? – gâchent un peu le portrait.

Des segments de karaoké impliquant Véronique Cloutier et Dominic Paquet s’étirent à en devenir agaçant.

Le gag est ici facile, gentil, très rassembleur.

Véronique Cloutier dans une scène du Cyclone de Noël / Courtoisie Films Opale

Et l’apparition surprise, à la fin, d’une célèbre chanteuse, fière représentante d’un show-business vivant actuellement ses derniers milles, ne fait pas nécessairement office de cerise sur le gâteau. D’autres caméos auraient pu surprendre et ravir bien davantage, et tous les âges.

Même Ti-Blanc Richard trouverait peut-être le choix surprenant, en 2024.

Or, ça sent vraiment le Noël québécois dans Le cyclone Noël. On parle de pain sandwich, de fort comme dans La guerre des tuques, de centres de tables fabriqués à la main. Non, il n’y a pas de jeune professionnelle esseulée qui retourne dans son patelin d’un bled perdu pour faire la paix avec les démons de son passé et qui rencontrera au passage l’homme de sa vie. On n’est pas dans The Holiday (Les vacances). On est dans un Noël ici, chez nous, avec nos coutumes. Ça fait du bien.

23 décembre, sorti il y a deux ans, empruntait davantage aux codes de la comédie romantique et du baiser sous le gui; Le cyclone de Noël patauge davantage dans les eaux de La course au jouet.

Verdict final: Le cyclone de Noël est un bon film de circonstance à voir avec les enfants. Un divertissement amusant, rigolo. Une jolie sortie au cinéma en perspective. Des personnages qui n’ont pas été dénaturés parce que sortis de leur cadre habituel de 30 minutes.

Mais il flotte quand même, à travers les effluves de sapin, de crème de menthe et de Ferrero Rocher, une odeur de manque. De manque de temps, de moyens. Peut-être d’idées. D’originalité. Et par moments de bon goût.

Joyeux Noël à tous! (Une quarantaine de jours à l’avance!)

Voyez ou revoyez ici nos photos du tapis rouge de la première du Cyclone de Noël, qui avait lieu lundi dernier au Théâtre Outremont!

Catégories
Uncategorized

Antoine Desrochers revient sur les troublantes scènes de viol dans STAT

Des scènes difficiles attendaient les téléspectateurs de STAT, les jeudi 24 et lundi 28 octobre derniers.

Dans un segment brutal, mais très bien filmé et monté, le personnage de Rosalie (Marine Johnson), la fille de Philippe (Patrick Labbé), se faisait violer par son ex-amoureux, Francis (Antoine Desrochers), un jeune homme aux dangereuses tendances masculinistes, un mouvement hélas encore trop dans l’air du temps.

Tout l’entourage de Rosalie lui répétait de se méfier de Francis, que celui-ci pourrait devenir dangereux, mais la jeune femme refusait de dénoncer le harcèlement de son ancien petit ami. L’irréparable s’est alors produit, dans des images à glacer le sang. Les épisodes peuvent être rattrapés sur ICI TOU.TV, si vous les avez ratés.

En entrevue avec Hollywood PQ lors de la première de la pièce Incendies, au Théâtre Duceppe, Antoine Desrochers – résolument plus sympathique que le Francis qu’il incarne! – a raconté que ces tranches du scénario de STAT ont été captées dans la plus grande délicatesse.

«Ça s’est bien passé, dans le terrible cadre que sont ces scènes-là», nous a spécifié le comédien.

«J’ai eu la chance de tourner avec Marine [Johnson], qui est une amie. C’est sûr que ça aide. Ç’a été un travail d’équipe.»

Comme toujours lors de l’enregistrement de telles scènes de sexualité à la télévision et au cinéma, une personne en charge de la coordination d’intimité (veillant notamment au bien-être des acteurs impliqués) était présente sur le plateau de STAT.

«Dans ces scènes-là, il n’y a pas de place pour l’improvisation. Il faut que ça soit chorégraphié», a souligné Antoine.

«C’est 100 % une chorégraphie. Il y avait un cascadeur avec nous. J’étais content que le réalisateur prenne le temps. Même si c’est une série où tout va vite, on a pris le temps de faire cette scène-là. On ne peut pas botcher ça! C’est viscéral. Dangereux, même. Il y a des notions de combat d’impliquées. Et on espère que les gens vont voir à quel point c’est terrible…»

Antoine Desrochers entouré de ses amis Léa Roy, Noah Parker et Maxime Gibeault à la première de la pièce Incendies, au Théâtre Duceppe / Crédit : Serge Cloutier

Antoine Desrochers a par ailleurs répété à quelques reprises combien le réalisateur de ces moments de STAT, Jean-Marc Piché, a été à l’écoute avec Marine Johnson et lui.

«Son travail était impeccable. Il était vraiment là pour nous! Parce que, moi, je cherchais le chemin psychologique, en tant qu’acteur, pour motiver de tels gestes. Le réalisateur me disait: Ton personnage ne comprend pas qu’elle t’a dit non. Ce réalisateur-là a déjà travaillé dans des centres de femmes, et il disait que c’est malheureusement souvent ce qu’on entend. Que les hommes qui commettent ces terribles gestes, ils ne comprennent pas. Ils ne sont pas capables, ils n’entendent pas, ils ne connectent pas avec ce que la femme leur dit… »

Pour l’instant, Antoine Desrochers dit avoir encore quelques jours de tournage de prévus pour STAT, mais ignore si son Francis restera encore longtemps dans l’histoire. «STAT, ça s’écrit au fur et à mesure», a-t-il indiqué.

L’auteure Marie-Andrée Labbé utilisera-t-elle le personnage pour traiter encore davantage en profondeur de la notion de masculinisme dans sa quotidienne?

«J’espère que mon personnage ira en prison ou sera sérieusement pris en main par un psychologue! Parce qu’il ne faut pas laisser passer des actes comme celui-là…»

Antoine Desrochers dit n’avoir, pour l’heure, aucun autre projet à la télé et au cinéma. La série de science-fiction Société distincte (dont nous vous parlions ici), dans laquelle il a joué auprès de Maude Guérin, Antoine Pilon et Robert Naylor, est disponible sur la plateforme illico+ et fera le saut à l’écran traditionnel éventuellement.

Rappelons que STAT est en ondes à ICI TÉLÉ du lundi au jeudi, à 19 h.

Catégories
Uncategorized

Une première sortie publique pour Roch Voisine et son amoureuse

Roch Voisine était en charmante compagnie au 46e Gala de l’ADISQ, dimanche soir.

Le chanteur a en effet foulé le tapis rouge au bras de Marie-Ève Racine, son amoureuse avec qui il est en couple depuis un an.

La dame ne travaille pas du tout dans le domaine artistique.

«Je suis comptable», nous a-t-elle confié.

«Ça amène un équilibre», a renchéri Roch Voisine en rigolant.

Impossible de savoir dans quelles circonstances se sont connus les tourtereaux.

«C’est une longue histoire! Ce n’est pas sur un plateau, ni dans des 5 à 7, parce que je n’en fais pas! C’est une longue histoire», a indiqué Roch, qui a toujours été reconnu comme étant plutôt discret au sujet de sa vie privée.

Roch Voisine vit également de fabuleux moments de musique actuellement, alors que sa tournée Hélène 35, dans laquelle il revisite les grands succès de son album Hélène –  lequel, vous l’aurez deviné, célèbre cette année ses 35 ans – vient d’être lancée à Montréal. Le 10 octobre dernier, un Roch Voisine de 61 ans a fait revivre les grands morceaux de son tout début de carrière (Hélène, Fille de pluie, Darling et combien d’autres), au grand plaisir d’une salle totalement comble.

Et au gala de dimanche, l’auteur-compositeur-interprète a également offert tout un numéro avec Isabelle Boulay, où les deux artistes se sont échangé leurs tubes immortels respectifs.

«Ça faisait justement 35 ans ce week-end-là, qu’on avait fait la première à Wilfrid-Pelletier. J’étais content que les gens soient venus en si grand nombre, qu’ils aient aimé ça autant. J’ai un band de feu, les musiciens sont vraiment bons. C’est un show qui est vraiment le fun à faire et qui passe super vite!», nous a raconté Roch.

Catégories
Uncategorized

Gregory Charles réagit au décès d’Herby Moreau

La nouvelle du décès de l’animateur et reporter culturel Herby Moreau, à l’âge de 56 ans, confirmée par le quotidien La Presse en début de soirée, dimanche, a pris par surprise et laissé tout le monde sous le choc sur le tapis rouge du 46e Gala de l’ADISQ, qui battait son plein devant la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.

Interviewé par Hollywood PQ alors que l’information commençait à se répandre parmi les convives, Gregory Charles a réagi avec émotion.

«Je suis vraiment triste d’apprendre ça. C’est assez particulier qu’on apprenne ça sur un tapis rouge, lui qui en a tellement fait…!», a-t-il observé, faisant ainsi écho à la pensée de beaucoup de gens sur place.

«J’espère que ses derniers jours auront été sereins, et j’espère qu’il y aura la sérénité pour ses proches», a ajouté Gregory.

Herby Moreau et Gregory Charles font partie de la génération d’artistes Noirs ayant pavé la voie à bien d’autres dans les années 1990, alors que la diversité culturelle n’était pas aussi préconisée qu’aujourd’hui au petit écran.

«Je ne sais pas si on y pense tout le temps, mais c’est sûr que ç’a un impact. Voir des gens qui te ressemblent, ça motive. Herby a fait ça», a conclu Gregory Charles.

Catégories
Uncategorized

Ahh Caramel… : Enterrer la hache de guerre avec Martin Vachon

Martin Vachon dévoilait en première montréalaise son deuxième spectacle, Ahh Caramel…, à L’Olympia de Montréal, mercredi soir.

Son premier one-man-show, éponyme, avait été lancé au Théâtre St-Denis (maintenant Espace St-Denis) le 21 novembre 2018. Il y a donc six ans. Une éternité, entrecoupée d’une pandémie mondiale et de combien de frasques de Donald Trump, entre autres.

L’auteure de ces lignes se souvient néanmoins très bien de ce fameux 21 novembre.

Parce que l’auteure de ces lignes, alors employée d’un gros empire médiatique, avait été très sévère à l’égard de Martin Vachon dans son compte rendu du spectacle.

Rien pour blesser l’individu à titre personnel. Évidemment! Le rôle d’une critique n’est jamais de varloper violemment un être humain pour le plaisir de la chose. La critique juge une œuvre et son contenu, la décrit le plus fidèlement possible et l’évalue avec toute l’objectivité envisageable. C’est tout. Rien de personnel.

Martin Vachon à la première de son spectacle Ahh...Caramel
Martin Vachon à la première de son spectacle Ahh…Caramel / Crédit : Bertrand Exertier / Courtoisie Groupe Entourage

L’article intitulé «Du remâché et du réchauffé pour Martin Vachon» n’avait rien, mais absolument rien à voir avec la personnalité attachante et sympathique de Martin, qu’on imagine comme le bon bougre qui fait lever les partys de famille les plus ennuyants. Comme l’oncle rigolo qui fait s’esclaffer les ados ou le gendre idéal que toutes les dames âgées voudraient voir épouser leur petite-fille.

Mais le thème général du rendez-vous tournait beaucoup autour du bas de la ceinture et ça devenait un tantinet redondant.

Semble-t-il que le principal intéressé avait été sincèrement blessé de ces mots durs. Pas outré par orgueil mal placé comme d’autres l’auraient été; sincèrement peiné, avons-nous compris. Cela dit sans le moindre sarcasme: Martin Vachon donne l’impression d’être un grand sensible (nous y reviendrons).

C’est la cruelle réalité du métier d’artiste: l’exposition à tout vent aux commentaires négatifs. Qu’ils soient bourrés de fautes d’orthographe sur les réseaux sociaux ou savamment tournés dans un papier journalistique.

«L’affaire» a longtemps suivi l’auteure de ces lignes. Publicité ironique imprimée dans un quotidien à vaste tirage, moqueries ciblées au balado Sous Écoute de Mike Ward, taquineries par des collègues: les critiques, il ne faut pas simplement les écrire, il faut les assumer entièrement par la suite. L’auteure de ces lignes (encore elle) l’a appris comme jamais grâce à Martin Vachon. Message reçu!

On n’utilisait pas, plus haut, le mot «bougre» par hasard: celui-ci était contenu dans l’article «litigieux» et avait beaucoup amusé Mike Ward et ses complices du moment à Sous écoute. Soyons bons joueurs et inclinons-nous.

Octobre 2024, l’heure de la première de Ahh Caramel… de Martin Vachon approche.

Ô, surprise: aucune invitation pour l’événement dans la boîte courriel de l’auteure de ces lignes.

Vous comprendrez l’écorchure d’ego de cette dernière en constatant la méprise.

Une absence d’invitation à une première de spectacle, pour une journaliste culturelle, équivaut au moins à la douleur d’une mauvaise critique pour un humoriste. Peut-être même pire. Quand l’intérêt public est en jeu, il faut réagir! (Bon, on exagère. Mais si peu.)

Vérification fut faite promptement auprès du producteur Groupe Entourage.

Qu’on se rassure illico: c’était un simple problème d’envoi de courriels.

Fiou!

S’il avait fallu.

Invitation fut sitôt dûment reçue. Merci, Groupe Entourage!

Martin Vachon à la première de son spectacle Ahh… Caramel / Crédit : Bertrand Exertier / Courtoisie Groupe Entourage

Folie retenue?

C’est le cœur rempli de bonnes intentions et, surtout, d’espoir que ce nouveau cru de l’animateur de Combien tu m’aimes?, à Noovo, soit hilarant, ou, du moins, supérieur à son premier effort, que l’auteure de ces lignes (toujours elle; c’est son texte, après tout!), s’est donc pointée à L’Olympia, à quelques minutes de 20h, mercredi.

Déjà, l’interminable file d’attente de spectateurs qui longeait l’établissement, tournant même le coin de la rue Saint-Timothée, à côté, et bien au-delà, était d’excellent augure. Mauvaises critiques ou pas, Martin Vachon est populaire. Effet Big Brother Célébrités (où il a été participant à l’édition 2022), ici?

Deuxième bonne nouvelle: Ahh Caramel… est effectivement plus consistant que son précédent opus. Martin Vachon, en tant que comique, commence à trouver le filon qui lui est propre. À asseoir sa personnalité. Son bagage d’acteur n’est certainement pas étranger à son aisance grandissante; il bouge beaucoup sur scène, ne ménage pas les mouvements.

D’ordre général, son style se réclame peut-être davantage de celui des vedettes des années 1990 à la François Massicotte ou Mario Jean que de l’audace de jeunes pousses comme Pierre-Yves Roy-Desmarais ou Mégan Brouillard. Ce n’est pas un reproche: bien des spectateurs se régalent encore de l’anecdote brute du «plancher des vaches», parfois simpliste, tout bonnement bien racontée. Vachon a du succès à ce niveau, ça se voyait et s’entendait dans la salle comble de L’Olympia.  

Il y a encore, dans Ahh Caramel… beaucoup de gags de bijoux de famille. Mais ils sont mieux enrobés, voire davantage justifiés.

Misant beaucoup sur l’autodérision, l’hôte table sur ses peurs au fil de ses numéros. Son animation en costume d’Adam du documentaire Le monde est à nu, à TV5, sa vasectomie («comme la vraie version du jeu Opération»), ses deux garçons (très bon segment, alors qu’il illustre combien ses héritiers peuvent être turbulents), son chien, ses palettes arrachées, le délirium de son papa (un terreau qui aurait pu être fouillé encore plus en profondeur), ses angoisses qu’il affronte désormais.

Ahh Caramel… met abondamment en relief l’anxiété du nouveau quadragénaire. «Catheriiine, j’paniiiique!», crie-t-il apparemment souvent à sa conjointe (et à sa foule pendant sa prestation). Une anxiété qui le rend peut-être spécialement fragile à la critique…?

Puis, à la toute fin – mercredi, ce fut après les remerciements d’usage – arrive LE moment de la soirée. Celui sur lequel Martin Vachon devait capitaliser encore davantage. Celui qui, donne-t-il l’impression, fait ressortir le meilleur de sa personnalité d’artiste.

Martin Vachon à la première de son spectacle Ahh… Caramel / Crédit : Bertrand Exertier / Courtoisie Groupe Entourage

Ça n’a rien d’exceptionnel: relatant craindre le fait de vieillir, Vachon annonce qu’il célébrera son anniversaire à chacune de ses représentations, balance des flûtes à l’assistance et enjoint celle-ci de lui entonner un hymne de circonstance. S’ensuit une joyeuse cacophonie (faut y aller pour comprendre pourquoi).

Ce genre de «niaiseux», lorsque exploité à la couleur typique d’un amuseur comme lui, peut être drôlement efficace. Ce le fut mercredi. L’éclat de rire de l’auteure de ces lignes (coucou!) fut spontané et senti.

Est-ce qu’en pataugeant dans le récit de sa vie, le prudent et émotif Martin Vachon joue justement trop de prudence, reste «safe» et se retient peut-être de s’aventurer dans une certaine zone de folie qui le distinguerait véritablement?

À la lumière de la finale de Ahh Caramel…, on se permet d’oser la question.

Le plus gentiment du monde.

Cela dit, Martin Vachon peut ne pas totalement satisfaire une critique, il a sa place bien à lui dans la sphère comique québécoise. Il y avait une généreuse file d’attente près de L’Olympia, mercredi, pour le prouver. Et l’auteure de ces lignes (OK, on vous laisse tranquilles avec elle) s’infiltrerait bien à sa fête d’anniversaire pour le voir s’éclater sans contrainte.

Alors, Martin, on enterre la hache de guerre?

Martin Vachon présente Ahh Caramel… en tournée partout au Québec (avec supplémentaires à Montréal les 11 et 12 avril).

Consultez son site web (martinvachon.ca) pour toutes les dates.

Catégories
Uncategorized

Le Matou: Divertissant, émouvant, chansons vitaminées et chorégraphies exaltées

L’idée pouvait paraître saugrenue sur papier. L’univers du Matou transposé en comédie musicale? Le petit Monsieur Émile («MONSIEUR Émile, compris?!»), alcoolique et mal engueulé, allait chanter sa petite misère sur fond de la Binerie de l’avenue du Mont-Royal?

Seulement, rendons à César ce qui appartient à César: l’auteur Jessy Brouillard, à qui on doit le livret de la production, et le metteur en scène Joël Legendre, ont conçu un spectacle qui, sans être grandiose ou exceptionnel, s’avère hautement divertissant et émouvant, avec des chansons vitaminées et des chorégraphies exaltées. Qui rend dignement hommage au petit monde façonné par le grand écrivain Yves Beauchemin, puis amené au cinéma par le tout aussi marquant (et regretté) Jean Beaudin. Et qui fait exploser à la face du monde le talent d’un jeune interprète, Eliot Dupras (dans le rôle-titre), qui n’est probablement qu’aux balbutiements d’une carrière qui s’annonce prometteuse. Un peu comme un certain Guillaume Lemay-Thivierge avant lui.

Une comédie musicale créée de toutes pièces ici, bien de chez nous, pour une œuvre phare de chez nous, soulignant les 40 ans d’un des romans les plus vendus de l’histoire de la province: déjà, l’initiative était louable. On aime les franchises de Broadway à la Waitress; mais une création d’ici, dans notre joual, notre Montréal, notre réalité, c’est encore plus réconfortant.

Une scène de la comédie musicale Le Matou, avec Matthieu Lévesque, Nicolas Drolet et Marilou Morin / Crédit : Serge Cloutier

C’était, mardi, la première montréalaise de cette colorée mouture scénique du Matou, à la Salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau. Et l’envie récurrente de siffloter et de s’attendrir nous a fréquemment envahis au gré des tableaux!

Fières chansons

L’histoire est connue: en 1974, l’idéaliste Florent, soutenu par sa compagne Élise, rêve d’acquérir son propre restaurant. Un mystérieux bougre du nom d’Egon Ratablavasky surgit de nulle part pour leur offrir une opportunité en or. Mais la proposition dissimule une supercherie. De magouille en revirement, Florent et Élise, épaulés de leur jeune protégé Monsieur Émile, du cuisinier français Picquot et du journaliste fouineur Gladu, parviendront à sortir la tête hors de l’eau. Mais la fin ne sera pas heureuse pour tous…

Sur la scène généreusement occupée de panneaux de décors mobiles (on passe de la ruelle à la Binerie, puis au salon de Florent et Élise, parfois côte à côte), textes autant qu’environnement mettent parfaitement en relief le va-et-vient de la population malfamée du quartier populaire de Montréal où se campe l’intrigue du Matou.

Les dialogues bien fournis mènent aux refrains tout aussi évocateurs, morceaux d’une trame sonore de très grande qualité, tant au niveau des paroles que des mélodies. Avec son chat, en ouverture, dans laquelle la faune des environs décrit habilement le petit bonhomme impoli qu’est le Matou et déplore son triste sort, suscite d’emblée la curiosité et donne envie d’aller plus loin. D’autres numéros aux ritournelles fortes, comme Les Chaudrons de Cléopâtre, Lucifer, Papillon et Qu’une vie, ainsi que la douce complainte Petit homme, retiennent aussi l’attention.

C’est simple: les airs du Matou reflètent bien le Matou. Le détail n’est pas anodin: si cette portion du Matou n’était pas réussie, jamais on n’aurait pu croire à l’ensemble de l’œuvre. Mais la mission est très finement accomplie.

Norman Carrière, alias Ratablavasky, dans une scène du Matou / Crédit : Serge Cloutier

Surtout, les comédiens habitent des personnages qui leur vont comme des gants. Bien sûr que Matthieu Lévesque et Audrey-Louise Beauséjour (dont la puissance vocale épate) rappellent les Serge Dupire et Monique Spaziani du long métrage de 1985. Martin Larocque (Picquot), Alain Dumas (Gladu), Norman Carrière (Ratablavasky) et Marilou Morin (Loretta, la mère d’Émile), brillent allègrement.

Craquant et solide

Par-dessus tout, Eliot Dupras (vu, entre autres, dans la série Les moments parfaits) constitue une révélation. Dans la peau du frondeur petit Monsieur Émile, évidemment vêtu de son mythique chandail lainé rouge rayé bleu, toujours, ou à peu près, flanqué de son chat Déjeuner, le petit garçon est aussi craquant que solide. Même en sacrant comme un charretier, le gamin démuni attire la sympathie, et la petite famille qui se tisse entre Florent, Élise et lui est parfaitement crédible. Mardi, la pièce À temps plein, où le couple entonne son affection pour son petit pensionnaire, a suscité de chaudes réactions au parterre.  

Au fil des représentations du Matou, le garçonnet est interprété en alternance par Eliot Dupras et Diego Flint Djebari (lequel, souffle-t-on, est aussi talentueux que son vis-à-vis). Rappelons qu’à l’origine, Théodore Lemay-Thivierge, fils de Guillaume, et sa maman Émily Bégin, devaient personnifier Émile et Loretta dans le projet, mais ils se sont retirés par souci d’horaire trop chargé. Une décision qui n’avait rien à voir, a-t-on beaucoup répété, avec les événements du début de l’année impliquant Guillaume Lemay-Thivierge.

À tout juste 6 ans à l’annonce de la comédie musicale du Matou, l’an dernier, le petit Théodore n’avait peut-être pas encore la maturité nécessaire pour assumer une telle partition.

Une scène de la comédie musicale Le Matou, avec, entre autres, Matthieu Lévesque / Crédit : Serge Cloutier

Pour revenir à la prestation, il a évidemment fallu condenser la riche trame du Matou (plus de 660 pages en format poche) pour lui permettre de tenir en 1 h 45 (avec entracte). Miracle (rare pour une comédie musicale): aucun segment ne s’étire en longueur et le rythme est efficace.

Il nous tardera de replonger dans le bouquin (fraîchement réédité chez Québec Amérique), voire également dans le film (disponible dans le répertoire Éléphant d’illico sur demande), pour départager et comparer ce qui a trouvé place dans cette réinvention actualisée de notre classique qu’est Le Matou.

Assurément, considérée indépendamment, cette fresque théâtrale est un magnifique hommage, honnête et respectueux, à un beau bijou de notre patrimoine culturel.

Le spectacle Le Matou est présenté à Montréal jusqu’au 10 novembre, et partira en tournée par la suite.

Consultez le site officiel (lematou.ca) pour toutes les dates.