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Claude Legault: «On n’est pas au bout de nos peines, avec ce mangeux de m*rde-là!»

Claude Legault n’a jamais eu l’habitude de mâcher ses mots lorsqu’il formule ses opinions. Lorsque Hollywood PQ a pris place avec l’acteur pour une entrevue en tête-à-tête dans la foulée de la sortie du film Fanny, la conversation a tout naturellement bifurqué sur Donald Trump, qui venait d’annoncer, la veille, l’application de droits de douane de 100% sur les films produits à l’extérieur des États-Unis et entrant dans le pays.

Claude Legault plaidait pour un meilleur financement du cinéma québécois, auquel les entreprises privées devraient davantage contribuer, selon lui. Et, nécessairement, la nouvelle lubie du président américain aura probablement une incidence sur les tournages cinématographiques à venir au Québec, estime l’artiste.

«Là, je ne sais pas ce qui va arriver avec ce que le gros étr*n aux États-Unis vient de caller… On n’est pas au bout de nos peines, avec ce mangeux de m*rde-là!», a hasardé Claude Legault, avant de décréter une piste de solution.

«Il va falloir, en fait, apprendre à vivre sans les États-Unis. C’est faisable!», a argué l’acteur devant l’air dubitatif de la journaliste face à lui. «À un moment donné, l’être humain s’adapte à tout. S’il n’y a plus de ça, on va manger autre chose. Si cette terre-là ne fonctionne pas, on va aller s’installer plus loin. On est résilients, les humains!»

«Là, Trump et sa gang de néonazis veulent dominer le monde. Ils vont essayer. Ils vont peut-être réussir un bout. Mais ils vont finir par tomber, comme tous les régimes. Et on sera là pour les regarder tomber! Peut-être qu’on va les aider…(rires).»

Claude Legault, même s’il comprend les motivations de Donald Trump par rapport à l’industrie du septième art, demeure convaincu que ce genre d’initiative, ultimement, ne tournera pas à l’avantage de nos voisins du Sud.

«Les compagnies américaines qui viennent tourner ici, c’est avantageux pour elles, parce qu’elles paient bien moins cher. Et eux [Trump et son équipe], veulent que ça reste là-bas, que tout se tourne là-bas. Mais ça va coûter cher en chr*stie, pour eux, tourner là-bas. Ça ne sera pas nécessairement bon pour leur industrie à eux.»

«Nous, quand les films américains viennent tourner ici, ça donne énormément de travail à nos techniciens et techniciennes. Et nos techniciens, au Québec, sont écœurants! On a du métier, ici, on a des gens extrêmement qualifiés. Et ils ne pourront pas aller travailler aux États-Unis non plus, parce que [Trump] bloque tout, à ce niveau-là…»

Donald Trump / Getty Images

«C’est comme une huître qui se referme sur elle-même. Elle va pourrir par en dedans. C’est ce qui est en train d’arriver, aux États-Unis…»

Heureusement, sur une note plus réjouissante, l’excellent film Fanny, adaptation du premier tome de la série de romans Fanny Cloutier, de Stéphanie Lapointe, a pris l’affiche vendredi dernier et a semble-t-il connu un beau succès à sa première fin de semaine en salle. Auprès de Milya Corbeil-Gauvreau et Éric Bruneau, entre autres, Claude Legault personnifie, dans le long métrage, un marin établi dans le Bas-Saint-Laurent qui détient la réponse à beaucoup de secrets sur le passé de la jeune Fanny, laquelle cherche à élucider un mystère autour de la mort de sa maman.

«J’ai d’abord été attiré par le texte», a indiqué le comédien au sujet de l’œuvre scénarisée par Stéphanie Lapointe et réalisée par Yan England.

«La qualité de ce que l’autrice a amené, je trouvais ça très bon. Ça part de là. Après, j’ai aimé le rôle que j’avais. Ce n’est pas un rôle qui me demandait tant de journées de tournage non plus. Et j’avais envie de tourner avec Yan! C’était la première fois que je tournais dans l’un de ses films. J’avais joué avec lui dans Minuit le soir, où il incarnait le fils « égaré » de Julien Poulin

Stéphanie Lapointe et Yan England, scénariste et réalisateur du film Fanny / Crédit : Serge Cloutier

«Yan, je le connais depuis qu’il est tout petit. Il venait sur le plateau de Dans une galaxie près de chez vous avec sa mère, Diane England, qui en était la productrice. D’être dirigé par lui, je trouve ça très cool, et il est très bon.»

Notons d’ailleurs, pour les nostalgiques ou pour ceux et celles qui n’auraient encore jamais vu la marquante série Minuit, le soir, que la fiction justement écrite par Claude Legault et Pierre-Yves Bernard, réalisée par Podz, est présentement en rediffusion à Télé-Québec, et disponible sur la plateforme de la chaîne (video.telequebec.tv).

Voyez ou revoyez ici nos photos du tapis rouge glamour de la première du film Fanny!

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Voici la nouvelle priorité de Claude Legault

Ne cherchez pas Claude Legault d’ici la mi-juillet: la priorité de l’acteur et auteur, sur le plan professionnel, dans les prochaines semaines, sera de terminer le scénario du troisième film de Dans une galaxie près de chez vous, attendu depuis des années par les inconditionnels de la franchise.

Son acolyte Pierre-Yves Bernard et lui en parlent depuis longtemps, mais cette fois, le duo s’oblige à aller au bout de son projet, nous a juré Claude Legault en entrevue.

«Je suis en écriture là-dessus tous les jours. On dépose le scénario au mois de juillet [auprès des institutions comme la SODEC et Téléfilm Canada pour obtenir du financement, NDLR] pour aller en production, et après, ça ne sera plus entre nos mains. On va attendre les réponses. Mais, là, il faut faire accoucher le bébé…»

«Si on est chanceux et qu’on passe au premier tour [de financement], d’après moi, on tournerait l’hiver prochain», a ajouté Claude Legault. «Il faut voir. Nous, ce qu’on essaie de faire, c’est de déposer le meilleur film possible. Pour les mettre dans le trouble de nous dire non! (rires) Le seul pouvoir qu’on a, c’est de rendre un bon film.»

Rappelons que les deux premiers longs métrages de Dans une galaxie près de chez vous sont sortis en salle en 2004 et 2008. Claude Legault a-t-il confiance que le public sera encore au rendez-vous, si le troisième opus est lancé presque 20 ans plus tard? L’attrait de Dans une galaxie… pourrait-il s’user avec le temps?

«Kaamelott, le film est sorti presque 14 ans après la série», a observé Legault en guise de comparaison. «Moi, je ne table pas sur ces affaires-là. Le seul contrôle que j’ai, c’est de faire un bon film. Même pour ceux qui n’ont jamais vu Galaxie

«Moi, je pense que les gens vont suivre. Déjà, le fan base [les admirateurs de la première heure, NDLR] va embarquer. Je pense qu’on une bonne gang pour faire de la publicité. Nous, on va en faire. Je pense qu’on va remplir nos salles. Puis, ça va être le bouche-à-oreille. Si le film est bon, ça va se promener.»

Il faut dire que Dans une galaxie près de chez vous conserve encore à ce jour son aura de comédie-culte. Encore l’an dernier, la plateforme Crave lançait la série documentaire Dans une galaxie près de chez vous : 25 ans de mission, un survol en trois épisodes de la genèse de cet univers éclaté, qui a fait les beaux jours de Canal Famille et VRAK TV, et qui n’a jamais pris les jeunes téléspectateurs pour des cons, et de son immense succès. En 2024 également, paraissaient deux livres Dans une galaxie près de chez vous, qui recensent l’entièreté des scénarios de la première saison de l’émission, écrite en 1998-1999.

La couverture du premier livre Dans une galaxie près de chez vous, paru en 2024 aux Éditions Les Malins / Crédit Marie-Josée R. Roy

Claude Legault ne ferme d’ailleurs pas la porte à la possibilité de commercialiser d’autres ouvrages et produits dérivés de Dans une galaxie près de chez vous… une fois le troisième film mis en branle.

Quoi qu’il en soit, malgré les soubresauts que peut traverser la culture québécoise, et malgré les caprices de Donald Trump qui pourraient avoir des répercussions jusque dans nos écrans, Claude Legault croit encore et toujours au septième art d’ici.

«Il n’y a pas assez d’argent investi là-dedans. Je pense que les [entreprises] privées pourraient s’investir un peu plus. Il faut mettre plus de sous… Et ce, malgré les dénigreurs du milieu artistique, qui ne comprennent pas qu’un film fait travailler énormément de gens! Ce ne sont pas juste trois ou quatre personnes « installées », qui se font de l’argent là-dessus. Ça fait travailler beaucoup de monde, ça donne beaucoup de salaires à beaucoup de personnes, qui vont consommer beaucoup de produits. Il y a beaucoup de corps de métier qui travaillent là-dessus. Ça fait fonctionner beaucoup de types d’industries différentes. Je pense qu’il faut investir un peu plus là-dedans», a martelé celui qui doit par ailleurs garder le silence sur quelques-uns de ses tournages à venir, qu’on peut toujours voir dans le suspense La collecte, sur illico+, et qui animera un gala au festival Juste pour rire de Québec, le 16 août prochain.

Justement, parlant grand écran, on peut y retrouver Claude Legault, ces jours-ci, dans le film Fanny, où il apparaît très différent physiquement – avec barbe longue et cheveux hirsutes – dans son rôle de marin du Bas-Saint-Laurent bourru, mais bien intentionné sous ses dehors rustres.

Son personnage, Nicolas Birgman, en apparence froid avec la jeune Fanny (Milya Corbeil-Gauvreau) au premier abord, aidera beaucoup celle-ci dans une quête cruciale de vie, à propos de ses origines.

«Il sait plein de choses, mais il ne peut pas parler. On lui a ordonné de se taire… et il se tait. Quand la petite Fanny vient aux nouvelles, c’est difficile, pour mon personnage, de ne rien dévoiler», a dépeint Claude Legault, en pesant soigneusement ses mots pour ne révéler aucun punch de l’histoire, en parlant du protagoniste qu’il incarne dans Fanny, transposition au cinéma du premier roman de la série Fanny Cloutier, de Stéphanie Lapointe, mise en images par Yan England.

Un tournage que Claude Legault raconte avoir adoré, dans le Bas-Saint-Laurent, une région qu’il affectionne particulièrement.

«Rivière-du-Loup, Rimouski, Pointe-au-Père, Kamouraska, ce sont des coins que j’adore. Je trouve que le fleuve est tellement beau, là-bas! Les gens sont cool, en plus. C’est beau partout! C’était du gros travail, on travaillait fort, Yan [England] est exigeant dans ses scènes – de la bonne façon –, mais on était dans un décor paradisiaque. C’est beau, le Québec! C’est un beau pays…», s’est finalement émerveillé Claude Legault, qui célèbre cette année ses 10 ans de vie de couple avec la chanteuse Gaële.

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Katrine de Star Académie revient sur sa rupture médiatisée et fait le point sur ses projets

Katrine Sansregret, finaliste de la récente édition de Star Académie qui s’est terminée à TVA le mois dernier, apprivoise le retour à la réalité, la tête bouillonnante de projets.

Rencontrée sur le tapis rouge de la première de la pièce musicale We Will Rock You, la semaine dernière (voyez nos photos ici et lisez notre critique ici), l’auteure-compositrice s’est confiée à Hollywood PQ sur sa rupture encore fraîche avec son ex-copain Justin Roy, ainsi que sur son avenir au sein du groupe Classe Moyenne et en solo.

D’abord, la jeune vingtenaire affirme ne pas éprouver le mal de l’académie, un peu plus d’un mois après la fin de son séjour à la célèbre école.

«Ça se passe bien! Je travaille fort. J’ai pris le temps de retomber sur terre. C’est beaucoup, cette grande expérience-là! Mais ça fait du bien de revenir dans la réalité, de retrouver mes proches, ma famille, mon entourage. Et là, je travaille sur de la musique», a raconté Katrine, qui avoue n’avoir pas pris de réelle pause depuis la fin de l’émission qui vient de la révéler au grand public.

«On dirait que je suis encore stimulée! J’ai besoin d’avoir des trucs qui me motivent. J’écris, et la machine recommence à rouler!»

En ce sens, Katrine Sansregret dit réfléchir aux multiples avenues professionnelles qui s’offrent aujourd’hui à elle. La chanteuse n’est pas certaine de continuer à faire partie du groupe Classe Moyenne, dont la joyeuse chanson du même titre tourne abondamment à la radio ces jours-ci. Fortes d’un troisième EP lancé en début d’année, intitulé Autour du feu, les troupes de Classe Moyenne s’apprêtent à partir en tournée de festivals cet été, mais Katrine nous a fortement laissé entendre qu’elle ne serait pas du périple, d’autant plus qu’elle doit donner quelques spectacles avec la bande de Star Académie (notamment au Festivent de Lévis, au Festival Osiko en lumière de Rouyn-Noranda et à l’International de montgolfières de St-Jean-sur-Richelieu).

«Pour moi, c’est encore à voir», a simplement indiqué Katrine.

Faisons taire les mauvaises langues, toutefois: même si son ancien amoureux Justin Roy fait partie de Classe Moyenne, ce n’est pas du tout à cause de leur séparation que la destinée de Katrine s’écartera peut-être de celle du groupe.

«Ah, pas du tout! Ça n’a aucun rapport! Pas du tout!», a vivement insisté Katrine, réitérant que Justin et elle sont demeurés de très bons amis.

À cet égard, comment la jeune artiste a-t-elle composé avec la grande médiatisation de sa rupture, qui est rapidement devenue publique et a alimenté plusieurs gros titres? On peut dire que l’académicienne a vécu comme un train à grande vitesse le revers de la médaille des aléas de la célébrité soudaine….

«J’ai eu en pleine face ce que c’est, d’avoir une vie publique, du jour au lendemain. Ce sont les côtés un peu plus négatifs», a confirmé Katrine, sans perdre son grand sourire.

«Du jour au lendemain, j’y ai goûté. Je sais maintenant ce que c’est. Je pense que, dorénavant, il y a des aspects que je vais préférer garder privés. Parce que c’est le fun, avoir son jardin secret. Et moi, je suis quelqu’un qui garde son jardin secret, quand même!»

Aurait-elle pu faire quelque chose différemment pour s’éviter ce petit tourbillon médiatique? Katrine est d’avis que non. D’autant plus que ces événements de sa vie privée se sont bousculés très rapidement à sa sortie de Star Académie.

«Moi, j’étais encabanée. J’étais dans une académie. Je ne pouvais pas faire grand-chose là-dessus. Star Ac est un concept où la vie privée est exposée publiquement pendant un certain moment. Dorénavant, j’aurai le choix de décider ce qui sera public ou privé. C’est important pour moi, d’avoir mon jardin secret», a réitéré l’étoile montante.

Côté musique, Katrine soutient ne pas manquer d’idées. Est-ce que le label Musicor, de Québecor, qui commercialise l’album de Star Académie et chapeaute les carrières de William Cloutier et Krystel Mongeau, gagnants des moutures 2021 et 2022 du concours, lui a fait signer un contrat?

«Tout ça est encore en décision. Beaucoup de choses se travaillent en ce moment… C’est à voir!», a laissé planer Katrine.

Cette dernière avait participé à La Voix Junior en 2017 et à La Voix en 2020 et avait déjà un EP à son nom, Dans un élan, lancé l’an dernier, lorsqu’elle a intégré l’académie de Jean-Philippe Dion en janvier.

«Moi, je veux juste faire de la musique», a conclu Katrine. «Star Ac a réussi à mettre de la lumière sur mon projet. Pour moi, c’est important de définir qui je suis en tant qu’artiste, en sortant. C’est ma priorité. Je veux prendre le temps de voir ce qui se dessine pour moi.»

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We Will Rock You: Si Queen nous délivrait de «Mike chez Rona»

Imaginez un univers où tout le monde, à peu près dépouillé de son âme, sous le joug d’une intelligence artificielle, serait condamné à écouter sans arrêt une seule et même musique.

(Et imaginez combien d’autant plus pénible s’avérerait ce scénario si ladite musique était l’abrutissante ritournelle de «Mike chez Rona»… Au secours!)

Bon, oubliez la pub de l’heure, parce qu’on parle plutôt ici de We Will Rock You, pièce du Britannique Ben Elton rendant hommage à l’œuvre de Queen et portée par les tubes légendaires du mythique groupe de Freddie Mercury, laquelle vient de prendre l’affiche à l’Espace St-Denis, à Montréal.

Un énième blockbuster des planches né en Angleterre, applaudi dans une trentaine de pays depuis près de 25 ans et entériné ici par la vente de 25 000 billets en cinq mois, avant même la première médiatique, qui avait lieu mercredi devant un parterre d’artistes (incluant la récente cohorte de Star Académie) et de médias.

Annie Villeneuve dans une scène de la comédie musicale We Will Rock You / Crédit : Serge Cloutier

Dans We Will Rock You, les êtres humains sont désignés par des numéros et se «reformatent» à qui mieux mieux. La redoutable Killer Queen (Annie Villeneuve), androïde dominatrice, et sa méga corporation mondiale Globalsoft, veillent à garder le contrôle sur l’humanité – et ce que celle-ci écoute. Gare à ceux et celles qui oseront sortir du rang, penser par eux-mêmes, rêver à grand et… fredonner Oops!… I Did It Again.

Nous sommes dans le futur, quelque part dans les années 2300, dans une société dystopique (où Britney Spears est décédée!), sur fond de laquelle se dessine un combat épique entre le bien et le mal au nom de l’amour et la passion du rock’n’roll. Les rebelles Galileo (Pierre-Olivier Grondin) et Scaramouche (Frédérique Cyr-Deschênes), alias les Bohémiens aux noms rappelant une certaine Bohemian Rhapsody, n’entendent pas se laisser dicter leur existence et s’unissent pour faire triompher le pouvoir de la musique. De toutes les musiques.

Une scène de la comédie musicale We Will Rock You / Crédit : Serge Cloutier

Et leur lutte se ponctue de titres que vous connaissez bien : I Want it All, We Are The Champions, Under Pressure, Bohemian Rhapsody, Another One Bites The Dust, Crazy Little Things Called Love, Don’t Stop Me Now, Somebody To Love, The Show Must Go On, I Want to Break Free et… Devinez? Eh oui, We Will Rock You. Bref, une trame sonore 100 % Queen. Projetée en pistes enregistrées et non livrée par un orchestre en chair et en os.

Avec cette relecture québécoise de We Will Rock You, le metteur en scène Steve Bolton signe un spectacle particulièrement vitaminé, aux décors absolument magnifiques, entre des projections évoquant une cité urbaine scintillante fantasmée et un repaire aux airs de grenier dûment construit, avec échelles de bois et plateforme surélevée.

Costumes, chorégraphies, éclairages : visuellement, We Will Rock You en jette superbement. C’est beau, c’est léché, c’est coloré, c’est soigné. Chaque tableau comporte ses jolies surprises. Et Dieu sait qu’avec pareil cadre, c’aurait été facile de verser dans le ridicule.

Une scène de la comédie musicale We Will Rock You / Crédit : Serge Cloutier

Pas de grande prestation d’acteurs-chanteurs à signaler (ils sont 16 sur scène). Chacune des voix brille au moment qui lui est propre, sans que quiconque ne vole la lumière. Pierre-Olivier Grondin suscite les rires lorsqu’il révèle toutes les chansons qui se bousculent dans sa mémoire (occasion de clins d’œil à Plume Latraverse, Richard Séguin, Ginette Reno, Gerry Boulet, à Agadou dou dou, au Bal masqué, à La Ziguezon, à Who Let The Dogs Out…)

La renaissance des Bohémiens au dernier droit du récit, avec la découverte émerveillée d’instruments de musique, et les numéros finaux sur We Are The Champions et Bohemian Rhapsody nous laissent sur une note pétillante.

Pierre-Olivier Grondin dans une scène de We Will Rock You / Crédit : Serge Cloutier

L’audacieux mélange de science-fiction et de comédie musicale sur lequel repose We Will Rock You recèle beaucoup de potentiel, lequel est très bien exploité. Il faut bien sûr jouer le jeu, l’histoire gagnerait à être mieux exposée dès le départ, et peut-être que le lien entre les mélodies de Queen et la fresque futuriste aux allures de dictature virtuelle est parfois ténu (il faut d’ailleurs attendre à la deuxième partie, beaucoup plus enlevante que la première, pour vraiment s’imprégner totalement de l’esprit de Queen). Mais…

Voilà pourquoi on parle de «jouer le jeu». Pourquoi bouder son plaisir? L’ambiance imaginaire que propose l’œuvre est somme toute crédible. En bonus, We Will Rock You nous balance toute la gamme des émotions, avec beaucoup d’humour en assaisonnement.

Annie Villeneuve dans une scène de We Will Rock You / Crédit : Serge Cloutier

Sinon, peut-être avez-vous déjà lu pareilles paroles en ces pages – et sûrement ailleurs aussi –, au sujet d’autres comédies musicales: le résultat est long (2 h 35 et des poussières, avec entracte) et pourrait aisément être resserré ici et là.

Pas qu’on ait si hâte de retourner à nos téléviseurs pour retrouver Mike chez Rona, pas que les spectacles trop longs nous donnent le goût de faire la grève comme «des jeunes» qui militeraient pour ravoir leurs cellulaires en classe…

Mais, avouons-le, très rares sont les productions du genre qui ne s’étirent pas. Ce qui gâte nécessairement un peu la sauce. The Show Must Go On, oui… Mais dans des temps raisonnables, s’il vous plait.

La pièce We Will Rock You tient l’affiche de l’Espace St-Denis, à Montréal,jusqu’au 18 mai,puis se transportera au Capitole de Québec du 20 juin au 13 juillet, à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières les 5 et 6 septembre, puis au Théâtre du Casino du Lac-Leamy, à Gatineau, du 2 au 19 octobre. Pour informations : gestev.com.

Quelques faits amusants sur We Will Rock You

Il faut 1 heure pour maquiller chaque artiste du spectacle…

Les décors ont pris 3 mois à construire…

La troupe a dû répéter pendant environ 4000 heures…

Les décors se déplacent dans 3 camions de 53 pieds chacun…

Et We Will Rock You exige l’utilisation de près de 200 costumes et accessoires!

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Où regarder la soirée électorale lundi et comment rattraper vos émissions régulières?

Ce lundi 28 avril, la plupart des grands réseaux bousculeront leur programmation régulière pour présenter les résultats de ce scrutin très attendu. L’équivalent d’un soir de Super Bowl pour les férus de politique!

À cette occasion, quoi regarder, et à quelle chaîne? Et quand et où pourra-t-on rattraper les émissions habituelles du lundi, compte tenu de ces circonstances exceptionnelles? Suivez notre petit guide.

À Radio-Canada

À ICI TÉLÉ et ICI RDI (et ICI TOU.TV, Radio-Canada.ca et la chaîne Radio-Canada Info sur YouTube), le rendez-vous est fixé à 18 h ou 19 h, selon la région où vous habitez.

Patrice Roy tiendra le gouvernail d’une équipe composée des analystes Hélène Buzzetti et Alec Castonguay, de Sébastien Bovet qui rendra compte des résultats et des commentateurs Françoise Boivin, Michelle Courchesne, Michael Fortier et Jean-François Lisée. Les correspondants Louis Blouin, Valérie Gamache, Laurence Martin et Daniel Thibeault seront pour leur part basés aux quartiers généraux des quatre grands partis (Libéral, Conservateur, Bloc québécois et Nouveau Parti démocratique), tandis que les journalistes de partout au Canada prendront le pouls de l’atmosphère dans tout le pays.

À la radio d’ICI PREMIÈRE et sur Radio-Canada OHdio, le survol débutera à 19 h, sous l’animation de Madeleine Blais-Morin et ses accompagnateurs analystes, journalistes et reporters.

Même les ados ne sont pas en reste : sur le site Rad.ca (et YouTube, Fast, et TikTok) les électeurs de demain auront droit à une couverture pensée spécialement pour eux, avec les journalistes Julia Pagé et Pasquale Harrison-Julien, l’analyste politique Nadjim Fréchet et l’humoriste François Ruel-Côté.

Enfin, la chaîne RDI consacrera sa journée du mardi 29 avril à un retour sur les élections de la veille. Points de presse des chefs et éditions spéciales de Mordus de politique (12 h 30 à 14 h) et 24 – 60 (19 h à 21 h) seront à l’horaire. D’ailleurs, ICI RDI est débrouillée pour les non-abonnés jusqu’au 5 mai prochain.

L’explosif dernier épisode de la saison de STAT (qui deviendra une série hebdomadaire, et non plus quotidienne, à l’automne) ayant été diffusé jeudi – heureusement pour les adeptes très fidèles! –, les frustrations ne s’annoncent pas trop grandes, lundi, pour les amateurs du feuilleton de Marie-Andrée Labbé.

ICI TÉLÉ présentera exceptionnellement à 17 h 30 la première de la cinquième saison de Question de jugement, qu’anime toujours Pierre Hébert. Question de jugement reprendra ensuite sa case habituelle de 19 h le mardi 29 avril.

Les épisodes prévus de Lakay Nou (19 h 30), De Pierre en fille (20 h) et Le monde de Gabrielle Roy (20 h 30) seront simplement décalés d’une semaine et relayés le lundi 5 mai. Quant à Bonsoir Bonsoir (21 h), le rendez-vous prévu sera disponible sur ICI TOU.TV le soir même, puis diffusé le mardi 29 avril à 13 h à ICI TÉLÉ. Les invités seront Mélanie Maynard, Simon Boulerice, Sonia Vachon et Mélanie Couture.

À TVA

Sur la chaîne principale de TVA, Paul Larocque et ses collaborateurs entreront en service à 19 h 30 pour un récapitulatif complet des événements récents et en cours, mais à LCN, tout le contenu régulier de la grille sera adapté à la sauce électorale : La Joute (16 h, qu’animera Emmanuelle Latraverse), TVA Nouvelles 17 h (animé par Sophie Thibault), le segment Zappa à la carte (17 h 15), et retour à La Joute (17 h 27) en duplex avec Paul Larocque en studio et les analystes Mario Dumont, Philippe-Vincent Foisy et Jean-Marc Léger. L’émission spéciale officielle débutera à 18 h 30, avec correspondants partout au Québec, dans les caravanes des principaux partis et à Washington.

Sophie Thibault / Courtoisie TVA

Quant aux épisodes d’ Un zoo pas comme les autres (19 h 30), Si on s’aimait Célébrités (20 h) et La Recrue (21 h) originalement programmés le lundi 28 avril, ils seront reprogrammés le lundi 5 mai. À LCN, les émissions TVA Nouvelles et À vos affaires sont retranchées et remplacées par Fédérales 2025.

Les élections ne compromettent pas le début de MasterChef Junior Québec, qui sera présenté tel qu’annoncé à 19 h le lundi 28 avril, puis en format quotidien jusqu’au jeudi.

À Noovo

Dans un studio virtuel immersif créé spécialement pour l’occasion, à Noovo, sur Noovo.ca, Noovo.info et la chaîne YouTube de Noovo.invo, à compter de 19 h 30, Marie-Christine Bergeron et Michel Bherer piloteront une tribune multiplateforme, avec, bien sûr, résultats en temps réel et analyses.

Les collaborateurs Yves Boisvert, Antonine Yaccarini, Alain Rayes, Philippe J. Fournier, Jacinthe-Ève Arel, Déborah Cherenfant et Victor Henriquez apporteront leur grain de sel en détaillant les éléments importants de cette élection fédérale, en observant les différentes courses, les régions à surveiller et les luttes décisives, et en récapitulant les prévisions et les moments forts (ou faibles) de la campagne électorale.

Sitôt les bureaux de vote fermés s’enclenchera la communication des résultats, avec reporters basés dans les différents coins du Canada, et aux lieux de rassemblements des chefs des principaux partis.

À 23 h, une édition spéciale à thématique électorale des Débatteurs est prévue, avec les participants François Lambert, Antonine Yaccarini, Jacinthe-Ève Arel, Déborah Cherenfant et Victor Henriquez.

Sur les chaînes radio appartenant à Bell Média, Énergie et Rouge FM, des bulletins d’information spéciaux retransmettront aussi les faits saillants des urnes.

En ce qui a trait à la grille coutumière du lundi de Noovo, celle-ci sera déplacée au mardi 29 avril. Se succéderont alors le Grand Chantier Rona (19 h 30), Les traîtres (20 h) et Démasqués (21 h 30). Les épisodes planifiés de L’Agent Will Trent et NCIS Hawaï seront décalés au mardi 6 mai. Le reste de la semaine, le Grand Chantier Rona sera diffusé à 19 h 30, et ce, jusqu’à vendredi.

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Une sortie émouvante pour Marie-Annick Lépine

Marie-Annick Lépine a offert une prestation lors d’un événement très significatif, jeudi soir : le 32e Bal de la Jonquille de la Société canadienne du cancer (SCC), qui se tenait à la Gare Windsor, à Montréal.

Devant un parterre de 700 convives, la chanteuse et musicienne a interprété sa pièce Ta dernière adresse, tirée de son quatrième album solo lancé en mars, Le cœur est un rêveur, son premier opus depuis le décès de son amoureux et chanteur des Cowboys Fringants, Karl Tremblay, survenu le 15 novembre 2023.

Marie-Annick Lépine avait des raisons personnelles et évidentes de donner de son temps à ce rassemblement-bénéfice, après le courageux combat contre le cancer de la prostate mené pendant trois ans par son conjoint.

Attrapée au vol avant le début du souper pour une courte entrevue, l’artiste a expliqué à Hollywood PQ pourquoi elle conserve néanmoins espoir envers les recherches sur le cancer, malgré le deuil immense qu’elle-même et sa famille ont vécu avec le départ de leur cher Karl.

«Nous, au départ, dès le diagnostic de cancer incurable, le premier traitement dont Karl a bénéficié, c’est un traitement en protocole de recherche», a raconté Marie-Annick.

«Déjà, en partant, on était très ouverts à avoir l’aide de la science. Parce que les traitements qui existaient avant n’auraient pas fait le boulot avec le cancer de Karl, pour la première année. C’est certain que, moi, j’appuie la recherche et la science. Parce que le seul espoir qu’il te reste, quand tu reçois un diagnostic comme ça, c’est d’avoir l’espoir que la science évolue plus vite que la maladie!»

Il y a donc des raisons de demeurer optimiste face au cancer… «si les gens donnent et qu’on aide la recherche!», a complété la multi-instrumentiste des Cowboys Fringants, qui est maman de deux jeunes filles.

Par ailleurs, Marie-Annick Lépine se réjouit de l’accueil réservé à son album Le cœur est un rêveur.

«La réaction est super belle! Je suis vraiment contente. J’espère surtout qu’il y aura du monde dans les salles. Parce que les albums, maintenant, c’est davantage une carte de visite. Ce ne sont pas les ventes qu’on regarde pour mesurer un succès! Si tu remplis tes salles, c’est là qu’est le vrai succès.»

Marie-Annick Lépine donnera quelques spectacles dans les festivals cet été et entamera sa tournée en salle à l’automne.

Le Bal de la Jonquille 2025 a permis d’amasser 3 413 908 $ – un montant que la Société canadienne du cancer qualifie «d’historique»  – pour financer la recherche sur le cancer.

Pour plus d’informations, ou pour faire un don, consultez le baldelajonquille.ca.

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Louison Danis se relève d’une longue maladie

La comédienne Louison Danis, alias l’inoubliable Rita «Maman» Bougon, traverse des années difficiles sur le plan professionnel et vient d’affronter de sérieux ennuis de santé.

Nous avons profité du passage de la dame sur le tapis rouge de la première de la pièce Janette, au Théâtre Duceppe, la semaine dernière, pour prendre de ses nouvelles, elle qui se fait de surcroît très rare dans les soirées mondaines du genre.

«Je me remets d’une très longue maladie», a d’abord lancé Louison Danis en désignant la canne sur laquelle elle s’appuyait pour se déplacer.

«Il y a 18 mois, un matin, je me suis levée et je n’étais plus capable de marcher. J’ai fait de la physiothérapie deux ou trois fois par semaine, pendant 18 mois. Là, ça fait une semaine que je marche avec une petite canne, et non pas deux grosses!»

Madame Danis traîne apparemment de longue date ce type de douleurs corporelles.

«J’en ai eu toute ma vie. À l’âge de deux ans et demi, je faisais des fièvres rhumatismales. Je fais de l’arthrite depuis l’âge de 15 ans. J’ai caché ça plus longtemps que Céline Dion! (rires) Je l’ai caché, parce que si j’avais dit que j’avais de l’arthrite, de l’arthrose, de la fibromyalgie, que j’avais la colonne vertébrale déplacée… je pense que je n’aurais pas fait 57 ans de carrière!»

C’est là l’une des raisons expliquant l’absence de l’actrice de 73 ans «et quelques poussières» de la sphère médiatique, ces dernières années. Louison Danis raconte que la pièce Janette était sa première sortie au théâtre depuis octobre 2023. «Le résultat de l’arthrite, de l’arthrose, de la fibromyalgie, de l’emphysème…», a-t-elle précisé, sans perdre son sourire. Louison Danis raconte avoir également récemment subi une opération aux yeux.

Or, ses propres bobos n’ont pas été le seul frein à sa carrière d’artiste. À l’automne 2019, Louison Danis, qui est franco-ontarienne, est retournée s’installer momentanément à Ottawa pour prendre soin de sa mère, qui était alors en fin de vie. Elle y a finalement passé un an et demi, c’est-à-dire à peu près toute la période de la pandémie.

«Quand je suis arrivée là, on m’a dit que ma mère serait peut-être encore là dans trois mois, mais qu’elle pouvait aussi partir après trois semaines. Finalement, elle a vécu 13 mois. J’étais au CHSLD pendant les trois fermetures de COVID. J’étais là de cinq à sept heures par jour, six jours par semaine. Je n’aidais pas juste ma mère; j’aidais tout le monde qui n’était pas aidé. J’ai vu environ 90% du monde n’avoir jamais de visite! C’est d’une grande tristesse…»

Louison Danis le déplore sans animosité: son exil d’un an et demi a apparemment contribué à faire quelque peu «oublier» son nom aux producteurs québécois.

«C’est comme si j’avais été partie cinq ans.  Depuis trois ans, je ne fais rien. Aucun travail ne m’a été offert. Je suis allée tourner la minisérie Paris Paris (d’Unis TV, NDLR) à Toronto et j’ai fait une petite journée avec Mariana Mazza dans son film Maria (sorti en 2021, NDLR). À part ça, je n’ai absolument rien fait…»

Après Les Bougon (trois saisons étalées de 2004 à 2006, et un film, Votez Bougon, sorti en 2016), Louison Danis a tenu des rôles dans les séries La promesse, Toute la vérité, 30 vies et 19-2, entre autres. Auparavant, on l’avait notamment vue dans Les moineaux et les pinsons, À plein temps, Marilyn, Virginie et Grande ourse. En 1996, elle collaborait avec Janette Bertrand pour un épisode d’ Avec un grand A, intitulé L’enfer de l’âge d’or.

Sur les planches, c’est au Théâtre d’Aujourd’hui, dans la pièce Dimanche napalm, de Sébastien David, en 2016, que Louison Danis a formulé ses dernières répliques.

«J’ai encore ce feu-là en moi», souligne celle qui aimerait encore jouer, mais qui affirme n’éprouver aucun regret. «J’en ai fait 3000, des shows, sur une scène!»

Louison Danis ne s’ennuie pas pour autant. Présentement, elle écrit. Deux maisons d’édition lui ont demandé de rédiger sa biographie, nous informe-t-elle.

«Mais je ne veux pas dire les noms pour ne pas qu’il y ait de chicane!»

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Perizzolo le dramatiste: La joyeuse déprime de Martin Perizzolo

«Ça fait 30 ans que je fais ce métier-là, et je pense que je ne suis l’humoriste préféré de personne…»

Avouons qu’on a déjà vu mieux comme pitch de vente pour un artiste sur scène! En fait, de tout Perizzolo le dramatiste, nouveau spectacle de Martin Perizzolo, après Nous (2017) et Vieux garçon (2019), émane une petite déprime.

Est-ce vraiment une déprime, en fait, ou une sorte de résignation désabusée aux inévitables fatalités de l’existence, façon Les Voisins, de Meunier, par exemple?

Toujours est-il que Martin Perizzolo accepte et affirme sa propre lourdeur dans Perizzolo le dramatiste. «Ma vie est un drame», décrète-t-il sans ambages et quasi sans émotion.

Martin Perizzolo dans son troisième spectacle, Perizzolo le dramatiste, au Lion d’Or, à Montréal, le jeudi 10 avril 2025 / Crédit : @villedepluie

Cela dit, rassurez-vous: le Lion d’Or, qui accueillait la première médiatique de Perizzolo le dramatiste, jeudi dernier, croulait vraiment de rire aux analyses philosophico-tragi-comiques du posé et pince-sans-rire Perizz, qui semble plus que jamais en possession de ses moyens avec cette nouvelle cuvée.

Et avec raison, parce que celui-ci propose un matériel très solide, authentique (en ce sens qu’il reflète parfaitement la personnalité de celui qui le récite, du moins, le présume-t-on allègrement) et différent.

Déjà, avant même que sa prestation commence, depuis l’arrière-scène, alors que la salle est plongée dans le noir, Martin Perizzolo babille sur les gens qui voudraient peut-être le saluer après la représentation. Ouais, bon, ne vous sentez pas obligés, finit par cracher Martin, en tournant graduellement de moins en moins autour du pot. Après tout, sa soirée de travail aura été longue…

Puis, s’amorce et se déploie Perizzolo le dramatiste, dans une enfilade de sujets qui ne sont pas nécessairement jojo. Or, ironiquement, notre dramatiste les dédramatise joyeusement en les faisant siens. Ici, l’anecdote est courte et ouvre presque toujours sur une réflexion et une perspective plus large, que le comédien des Beaux malaises pimente de son cynisme aussi implacable que rigolo.

Martin Perizzolo dans son troisième spectacle, Perizzolo le dramatiste, au Lion d’Or, à Montréal, le jeudi 10 avril 2025 / Crédit : @villedepluie

L’immigration qu’on conçoit mal, ses doutes sur la capacité des personnes décédées à nous guider à partir «d’en haut» (après tout, comment son oncle André, plombier de son état professionnel, pourrait contribuer à lui éviter une fraude bancaire, lui qui ne répertoriait ses finances que dans un petit livret?), les bobos de santé de sa maman (ses parents ont atteint l’âge du «terrible 80»), les «causes» (Suicide Action l’a récemment contacté; pour une fois que c’était eux qui l’appelaient!), les microplastiques et les wokes qui vont raccourcir la vie des X et des Y, les beaux-parents qui vont nécessairement vous haïr…

Alors, à quoi bon?, semble se demander à voix haute le Poudy du L’Gros Show. Mais Perizz nous allège et nous relativise les petites tares fatigantes d’une observation d’esprit finement trouvée. Et il le fait, ô joie, en une heure quinze bien tassée, longueur parfaite pour son style.

À lui seul, son fantasme de ce que devrait être une fin du monde idéale vaut le prix d’un billet pour Perizzolo le dramatiste.

Martin Perizzolo dans son troisième spectacle, Perizzolo le dramatiste, au Lion d’Or, à Montréal, le jeudi 10 avril 2025 / Crédit : @villedepluie

À retenir du comique involontaire que semble vouloir incarner Martin Perizzolo dans Perizzolo le dramatiste (dont l’affiche évoque justement une tragédie théâtrale clownesque): la vie est saprément difficile, mais mieux vaut en rire (jaune) qu’en pleurer.

Martin Perizzolo présente Perizzolo le dramatiste en tournée partout au Québec. Consultez son site Web (martinperizzolo.com) pour toutes les dates.

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«Ça change toute» de Mélanie Couture: Pour sortir avec vos chums de filles

Le premier one-woman-show de Mélanie Couture, Pure Couture (2019), avait le propos joyeusement salace, salé, osé, imaginez le terme que vous voulez référant à tout ce qui tourne dans le bas de la ceinture et au-dessus des genoux. Pure Couture n’était pas pour les enfants de chœur!

Qu’en est-il de Ça change toute, son deuxième effort, dont la première avait lieu à l’Olympia de Montréal, mercredi soir? Disons simplement que Mélanie Couture continue de loger – fièrement, sans malaise – à la même enseigne. Une enseigne grivoise, qui hurle fort «16 ans et plus» en néons voyants.

«Je suis consciente que je parle plus de mes organes génitaux que de mes géniteurs, dans la vie», confirme d’ailleurs Mélanie, une fois son texte bien entamé.

Elle semble bien déterminée à prouver qu’elle n’a peur de rien et, surtout, d’aucun mot.

Mention spéciale à l’expression «fourche», d’ailleurs, qui pourrait charger un peu de temps supplémentaire à la fin de Ça change toute tant elle est récurrente.

Aux gens qui auraient envie de juger les femmes grosses qui se lèvent la nuit pour manger du gâteau, Mélanie Couture leur envoie un «f*ck you» bien senti.

«Qui se lève la nuit pour manger du chou kale…?»

Qui d’autre qu’elle pour s’inquiéter des menstruations des personnages féminins dans les films de zombies? Pour dénoncer que «l’orgasme du point G, c’est comme le porc effiloché, faut en revenir»? Ou pour s’insurger (très intelligemment, au demeurant) de manque de sexologues (son ancienne profession) dans les écoles?

Cela dit, l’épicé extra piment extra chauffant de Mélanie Couture ne sort pas de nulle part. C’est en parlant de l’éducation de ses garçons (elle a un «droit acquis» sur l’aîné de 22 ans, rencontré en même temps que le papa, et est «propriétaire» de son plus jeune depuis 8 ans), de son insomnie, de sa difficulté à prendre des bains vu sa corpulence, de la confiance en soi, des cours de formation personnelle et sociale et des profs d’arts plastiques, et alouette, que Mélanie ouvre son robinet à vulgarités. Autrement dit, des choses qui font partie de n’importe quelle vie.

Mais dans chacune de ces choses, sur la planète Mélanie Couture, il y a de l’obscénité à tirer.

Même au Céramic Café, le vase vulve est à l’honneur.

Mélanie Couture à la première de son spectacle Ça change toute, à l’Olympia de Montréal, le mercredi 9 avril 2025 / Crédit : Salomé Bengoufa-Maltais / Pomme Grenade

Rendons à Couture ce qui revient à Couture: son regard libidineux est très singulier. Il y a bien eu des Cathy Gauthier avant elle pour paver cette voie décomplexée dans les salles québécoises, mais façon Mélanie Couture, la luxure atteint des sommets peut-être encore jamais touchés.

Néanmoins, Ça change toute ouvre une parenthèse davantage intime sur la personne qu’est Mélanie Couture, une parenthèse qu’on aurait souhaité plus importante.

Oui, cette fois, l’humoriste raconte des parcelles de sa famille dans ce qui constitue l’un des meilleurs segments du spectacle. Dommage que celui-ci soit plutôt court et qu’il bifurque sans trop d’élégance, sans trop de lien, sur… les variations de types d’éternuements.  Pas inintéressant, mais il est dommage d’interrompre brusquement la matière plus profonde pour retourner sans crier gare dans une trivialité déjà maintes fois explorée.

Comme si Mélanie Couture avait peur de réellement s’ouvrir et de se laisser aller à vraiment parler d’elle-même. Un défi à contempler en vue d’un troisième spectacle?

La portion des photos d’elle-même et de son petit garçon, qu’elle rebaptise selon son inspiration du moment, est un excellent filon. Et sa longue analyse toute personnelle de la pornographie – pour qui aime ce genre d’humour – fait mouche au parterre.

Vous aurez compris qu’une prestation de Mélanie Couture est une sorte d’écho à une chanson de Marie-Chantal Toupin où les chums de filles sortent en ville, dans une soirée de pitounes au centre-ville sans faire de bêtises (succès souvenir). Tout adulte aux oreilles pas trop chastes pourra y prendre son pied, bien sûr, mais avouons que Miss Couture doit causer un tabac dans les enterrements de vie de jeunes filles.

Nadine Massie: en demi-teinte

Mélanie Couture avait confié à sa pote Nadine Massie le soin de réchauffer sa salle en lever de rideau.

Peu sûre d’elle au début de son monologue, Massie a gagné en confiance lorsqu’est venu le temps d’attaquer le corps de son propos: sa nouvelle vie de maman monoparentale, avec un crochet pas du tout mauvais sur la littérature érotique, puis sur un rancart amoureux ayant viré en ghosting.

Un numéro inégal, mais néanmoins prometteur, livré par une artiste au potentiel apparent, qui doit simplement se muscler l’assurance pour vraiment avoir les deux mains sur son volant.

Mélanie Couture présente Ça change toute en tournée partout au Québec.

Consultez son site (melaniecouture.com) pour toutes les dates.

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«Champion» : Mario Tessier n’est pas si con!

Mario Tessier venait de mimer le mouvement d’une bouteille de ketchup presque vide qu’on remue. Ce faisant, remarquant du coin de l’œil la réaction d’une spectatrice, il l’a résumée et résolue en quelques mots:

«Ça va tu être niaiseux de même tout le long? Oui, madame!», a fièrement décrété l’ex-Grande Gueule, annonçant du même coup la thématique de son troisième et nouveau spectacle, intitulé Champion.

La scène s’est déroulée mardi, sur les planches de la Salle Pierre-Mercure, où Tessier dévoilait son nouveau cru (voyez les photos du tapis rouge ici!). Pour lequel il a d’ailleurs reçu, à la fin de sa prestation – des mains de la boxeuse Kim Clavel – une plaque attestant de la vente de 25 000 billets pour Champion… assortie d’une ceinture de champion.

Le fil conducteur de Champion? À 54 ans, Mario Tessier ne se trouve pas si brillant. À tout le moins, il pensait le devenir davantage en vieillissant, lorsqu’il était plus jeune.

«Pas que je me trouve niaiseux. Je me trouve intelligent… correct», admet-il sans amertume.

Mario Tessier à la première de son troisième spectacle, Champion, le 8 avril 2025, à la Salle Pierre-Mercure

Après tout, n’est-on pas toujours «le con de quelqu’un d’autre»? C’est en ce sens que l’humoriste a titré le projet Champion, en raison de la double signification que peut emprunter l’expression. Lui-même, n’estime pas toujours être un champion de catégorie A…

Simplet, comme prémisse? Peut-être. Mais Mario Tessier l’étoffe considérablement, avec des exemples évocateurs, vivement racontés et efficacement imagés, avec une énergie qui ne trahit aucun signe d’usure.

Bon, il y a certes dans Champion des gags de femmes fontaines ou de «bizounes» qui auraient pu être charcutés de la version finale du texte. Le style juvénile des Grandes Gueules collera sans doute toujours un peu à la peau de Mario Tessier. Mais faufilé à travers un contenu plus abouti, ça se justifie allègrement.

Le grand sac fourre-tout de la connerie humaine, d’hier à aujourd’hui, offre prétexte à cibler beaucoup de sujets : certaines habitudes de son enfance paraissant aujourd’hui douteuses, les enfants qui, aujourd’hui, «répondent» à leurs parents, le dédain de la technologie de Mario –  lui qui n’a jamais rien acheté en ligne et qui va déposer ses chèques en personne à la banque («Amazon, pour moi, c’est un bar de danseuses!») –, les activités «typiques» des gens de 55 ans…

Mario Tessier à la première de son troisième spectacle, Champion, le 8 avril 2025, à la Salle Pierre-Mercure

Rendu à ce dernier point, Tessier bifurque vers le temps qui passe et l’humiliation qu’on lui inflige lorsqu’on insinue qu’il est «trop vieux», par exemple, pour affronter un adversaire plus jeune dans un ring.

Le récit de sa coloscopie, diablement amusant, relaté avec emphase comme une expérience traumatisante (incluant une imitation de Charles Tisseyre qui commenterait une découverte fascinante), est très réussi. Avoir «le cul en l’air dans une jaquette bleue» : rien de tel pour nous replacer l’ego, dixit Mario Tessier. Ceux qui l’ont vécu s’y reconnaîtront sûrement.

La tirade sur les animaux de compagnie, du poisson rouge qu’on flushe rapidement après trois semaines de lune de miel au cheval exigeant moult investissements pour les passionnés d’équitation, rejoint celle sur les absurdités de tous les jours et fait également mouche. Et les chevaux aussi, subissent des coloscopies…

Mario Tessier à la première de son troisième spectacle, Champion, le 8 avril 2025, à la Salle Pierre-Mercure

La conclusion portant sur le bonheur, émouvante, trace une belle boucle avec la proposition de départ. «Je ne serai jamais plus intelligent, et je ne serai jamais assez mature pour m’asseoir à la table des adultes», épilogue Tessier, qui a apparemment finalement su trouver une plénitude malgré un caractère d’emblée tourmenté. Les plus sensibles auront certainement la larme à l’œil.

Champion est un excellent exemple de spectacle d’un «vieux routier» (sans offense, Mario) de l’humour qui a su demeurer alerte et adapter son propos au goût du jour, sans tomber dans la facilité. Drôle, universel, sympathique et accessible, avec juste ce qu’il faut de «niaiseux» pour combler les irréductibles.

Mario Tessier à la première de son troisième spectacle, Champion, le 8 avril 2025, à la Salle Pierre-Mercure

Il faut de surcroît absolument saluer la conception visuelle de Champion, qui ajoute énormément de dynamisme au monologue de Mario Tessier. Ce dernier apporte toujours un soin particulier aux décors de ses spectacles; son premier, Seul comme un grand (2015), dont la mise en scène était signée Serge Postigo (cette fois, le maître d’œuvre est Marc Gélinas), était aussi minutieusement soigné à cet égard.

Mardi, l’artiste est entré en piste en boxant (sa nouvelle passion) dans le grand cerceau qui surplombe son espace, les éclairages répartis autour. Les comiques de stand up n’ont pas tous la même délicatesse, d’en investir autant dans le tableau visuel que dans le punch.

«Make Plessisville Great Again»

Avec sa casquette marquée «Make Plessisville Great Again» (savoureux clin d’œil au slogan fétiche d’un certain président des États-Unis), son accordéon au cou, Sam Vigneault a fait montre d’une belle maîtrise en première partie de la soirée, mardi.

Sam Vigneault, en première partie du spectacle Champion, de Mario Tessier, le 8 avril 2025, à la Salle Pierre-Mercure

Sous son couvre-chef, Sam Vigneault dissimule une calvitie naissante qui ne rend pas justice à ses 28 ans, mais qui lui fournit une belle entrée en matière sur scène.  «La calvitie, c’est comme ch*er dans ses culottes. C’est jamais grave, tant que c’est pas à toi que ça arrive», lance Sam Vigneault, avant d’y aller d’une très honorable imitation de Gilles Vigneault.

De l’instrument de musique supposé lui apporter le succès auprès des femmes, jusqu’au TDAH qui lui complique l’existence, Sam Vigneault a la verve colorée et nous a donné hâte d’en apprendre davantage sur lui.

Mario Tessier présente son spectacle Champion en tournée partout au Québec. Toutes les dates sont sur son site, mariotessier.ca.