La comédienne Julie Le Breton était récemment invitée au micro de Patrick Lagacé dans son émission Lagacé le matin, diffusée sur les ondes du 98,5, pour parler de la toute nouvelle série Le retour d’Anna Brodeur.
Après avoir discuté du sujet principal de l’entrevue, l’animateur a évoqué des déclarations faites précédemment par le réalisateur de la série, Richard Blaimert.
«(…) Richard Blaimert, il y a quelques mois a fait des déclarations sur l’industrie de la télé (…) il a expliqué que oui, il y a certains visages qu’on revoit tout le temps en télé, des gars, des filles, mais c’est parce que c’est gens-là travaillent bien, travaillent vite etc… et il t’a nommé. Il a reçu quelques tomates pour avoir osé dire quelque chose qui est une vérité dans le milieu (…)», met-il en contexte, questionnant son invité sur comment elle se sent d’avoir été nommée en exemple.
«(…) C’est sûr que c’est une posture un peu inconfortable pour moi (…) je reconnais le privilège que j’ai de travailler. Cela dit, je fais mon métier avec mon coeur, avec passion, je n’ai pas envie de m’excuser de le faire (…) je n’ai pas envie de m’excuser de travailler et je ne suis pas non plus dans une posture où je peux faire: J’ai assez travaillé pour les deux prochaines années, je vais prendre un petit recul et laisser ma place», lance Julie.
Elle a ensuite déclaré que les propos de Richard avaient peut-être été maladroits et sortis de leur contexte et a ajouté qu’elle se demande parfois pourquoi ses amis extraordinaires travaillent moins.
L’animateur a ensuite comparé les États-Unis au Québec, affirmant qu’aux États-Unis, certains comédiens peuvent se permettre de prendre des pauses, ce qui n’est pas le cas au Québec.
Julie a donc approuvé les propos de Patrick et a ajouté que personne ne peut se le permettre au Québec, elle y compris.
«(…) Non, pas du tout, non, pas moi et personne en fait (…) après ça, il y a des trucs qui vont être payants, si tu fais de la publicité, si tu deviens le porte-parole de quelque chose (…) ça c’est des trucs qui peuvent, peut-être, te permettent de mettre des sous de côté, mais sinon, comme on est des travailleurs autonomes, on a besoin de travailler. Moi, je fais du théâtre aussi donc ça prend des gros blocs dans l’année où je vis en dessous du seuil de la pauvreté, parce qu’on s’entend que les gens qui ne font que du théâtre ne font vraiment pas beaucoup d’argent. Donc j’ai besoin de pallier aussi à ça, en tournant j’ai le privilège de pouvoir le faire mais on est très, très, très loin d’un modèle américain (…)», affirme-t-elle.
L’animateur a alors demandé à Julie pourquoi elle fait du théâtre alors qu’elle affirme que c’est de vivre parfois en dessous du seuil de la pauvreté.
«(…) Pour l’art, Patrick. Pour le plaisir de créer. Pour être dans une salle de répétitions où le temps s’arrête et soudainement on découvre une humanité et on s’arrête pour en parler d’une façon où on n’a plus le temps de le faire. Le temps est complètement dilaté, pour la rencontre avec le public (…) et où soudainement tu partages un moment qui est précieux, qui est rare et qui est plein de rituels et ça, ça n’existe plus (…)», explique-t-elle, ajoutant qu’il s’agit de quelque chose qui la nourrit et d’un besoin.
Elle explique également que se produire sur scène lui donne confiance, et que sa capacité à tourner comme elle le fait vient du théâtre.
L’animateur a donc résumé en disant que le théâtre fait d’elle une meilleure comédienne en général.
Propos que Julie a approuvé.
Seriez-vous prêts à vivre de votre passion sachant que le salaire qui l’accompagne est faible?