Ấm – la première pièce de théâtre de la romancière Kim Thúy – a lancé la saison du Théâtre du Nouveau Monde. Présenté jusqu’au 8 octobre, ce spectacle à saveur autobiographique est une ode à l’amour et à l’humanité qui peut se déployer à travers la différence, à travers l’acceptation d’autrui.

Dès que le rideau se lève, l’intention de Kim Thúy résonne clairement : honorer sa terre natale, le Vietnam, tout comme sa terre d’accueil, le Québec. La pièce débute avec deux récits contés en parallèle : l’un d’Anh, incarné par Cynthia Wu-Maheux, l’autre de Jacques, joué par Jean-Philippe Perras. L’un témoignant d’une enfance difficile dans un Vietnam déchiré par la guerre, l’autre décrivant sa jeunesse dans un Québec en pleine Révolution tranquille.
La différence des deux personnages – la Vietnamienne et le Québécois, l’artiste et l’homme d’affaires – est le catalyseur de leurs conflits comme de la force de leur union, ainsi qu’un fil rouge de l’intrigue. Leurs échanges de mots doux, dans lesquels on ressentait bien leur tendresse et leur admiration l’un pour l’autre, étaient touchants.

Le jeu des acteurs était clair et juste, sans artifices matériels pour l’amplifier : ils étaient vêtus de costumes sobres, aux teintes neutres, et habitaient un décor moderne et épuré.
En ce qui concerne le décor, il était notamment composé de plateformes flottant dans l’espace. Ces dernières bougeaient entre les scènes, ce qui ajoutait une touche de dynamisme à la pièce.
Les comédiens jouaient parfois dans un bassin d’eau, ce qui accentuait l’impact dramatique de certaines scènes. Le troisième personnage de la pièce, Noé, y dansait souvent.

C’est le danseur contemporain Jimmy Trieu Phong Chung qui donnait vie au rôle muet de Noé, un jeune aux prises avec un trouble du spectre de l’autisme.
À travers le mouvement, il nous ouvrait les portes du monde intérieur singulier de ce personnage neuro-atypique.
En définitive, Ấm est une pièce qui émeut par sa sincérité et sa poésie visuelle, et nous la recommandons vivement!