(CHRONIQUE)
Depuis le début de la pandémie, on a tous connu l’école à distance avec nos enfants à plus ou moins grande échelle. On dira ce qu’on voudra, ça a l’air tout beau sur papier, et en théorie c’est la meilleure solution, mais qu’en est-il de la réalité? Ici, c’est loin d’être une partie de plaisir!
Il faut savoir qu’au début, j’avais un enfant au primaire et que comme je travaillais dans une école et que ces dernières étaient fermées, j’avais beaucoup de temps pour l’aider. Mes deux plus grandes sont au secondaire et au Cégep et de prime abord, tout avait l’air de rouler. Comme la pandémie s’étire dans le temps et que mon mari et moi sommes des travailleurs essentiels, nous ne sommes plus disponibles le jour pour apporter du support à nos enfants. Ils ont beau avoir toujours eu de la facilité à l’école, de bonnes notes et une organisation quand même efficace pour leurs âges, se retrouver seuls pour gérer horaire, connexion Zoom, cahiers, travaux et devoirs, ça devient vite une charge de travail imposante. Surtout pour mon fils de 12 ans!
Au début, ma fille de secondaire 5 trouvait que c’était le meilleur des deux mondes d’étudier en présentiel un jour sur deux. Elle peut se lever plus tard (on habite en région et l’autobus passe beaucoup trop tôt), étudier à son rythme, voir ses amis de temps en temps à l’école, etc. Sauf que bien qu’au départ le rendement était le même, les choses ont changé peu avant le congé des Fêtes. Certaines matières ne sont pas du tout efficaces à distance, comme la biologie et la physique.
Les résultats de certaines matières dégringolent et on réalise que même si elle y met tous les efforts, apprendre derrière un écran, ce n’est pas bon pour elle! Et visiblement, la moyenne de la classe connaît le même sort, ce qui signifie que la majorité est dans le même bateau. Elle doit faire son inscription au Cégep en mars prochain. Espérons qu’elle puisse remonter ses notes, et ce, malgré le fait qu’il n’y aura que deux bulletins au lieu de trois cette année.
D’ailleurs, parlons-en, du Cégep! Ce sont de jeunes adultes, me direz-vous, mais rien n’est plus insécurisant pour eux que d’être lancés dans le vide de cette manière. Je m’explique! Le passage du secondaire aux études post-secondaires est déjà une grosse étape, puisque les étudiants doivent vraiment tout gérer par eux-mêmes. Les suivis en ligne ne se font pas correctement, les plages horaires pour remettre les travaux de fin de session sont limitées et les bugs informatiques rendent le tout assez compliqué.
En ce moment, ma plus vieille a des cours en ligne tous les jours, mais parfois, elle doit être présente au Collège. Le réel problème, c’est qu’elle n’a pas assez de temps entre ses cours pour prendre l’autobus et s’y rendre. Personne n’a pensé à ça? Résultat, l’anxiété monte en flèche, mon mari qui travaille de la maison tente de se libérer pour l’y reconduire, c’est complètement fou! Peu avant les Fêtes, elle a d’ailleurs été dans l’impossibilité de se présenter à son dernier cours de la session, puisqu’elle avait un autre cours à distance juste avant. Gros conflit d’horaire! À cause de son absence, elle est en échec! Elle doit reprendre son cours en entier, alors qu’elle avait déjà eu sa note et réussissait haut la main! Elle devra faire une demande d’incomplet.
Bref, tellement de choses incongrues, tellement de déceptions pour les élèves, de défis à relever et d’expériences perdues. Je trouve que malgré tout, on s’en sort bien, au sens où ça met à l’épreuve notre capacité d’adaptation. En tant que parent, on apprend à se revirer de bord, et faire de notre mieux pour soutenir nos enfants.
J’ai envie de vous donner une petite tape dans le dos d’encouragement ainsi qu’à tous les élèves et étudiants et de vous demander; comment ça se passe chez vous?