(CHRONIQUE)
Nous sommes les fiers parents d’une petite poule de 10 mois. Nous sommes encore en train d’apprivoiser notre vie de parents, trouver l’équation qui fonctionne pour nous entre le travail très demandant de papa et ses horaires chargés, le besoin de se retrouver en couple, la nécessité que maman puisse aussi travailler ici et là sur des choses qui lui tiennent à cœur. Ça n’a pas été de tout repos, ça ne l’est pas toujours encore, mais nous savons que notre famille n’est pas complète.
Nous avions des projets de mariage pour l’été 2021, mais pandémie oblige, nos plans sont à réviser un peu. En plus que je gère très mal l’incertitude et le « dernière minute », ce que la pandémie met à rude épreuve chez bon nombre d’entre nous, je me vois mal attendre jusqu’en février pour un mariage en juin. On a donc entamé la réflexion de repousser le mariage à 2022 et opter pour la création de bébé #2 ce printemps (si la vie le veut bien).
C’est fou tout ce qui se bouscule dans mon cœur et dans ma tête depuis que l’idée d’être enceinte à nouveau a émergé; de savoir un peu plus ce qu’implique la grossesse, l’accouchement et, surtout, d’accueillir un nouveau membre dans notre trio. D’une part, il y a de la peur. Parce que même si, selon moi, la transition la plus difficile a été faite – celle qui transforme un couple en famille – accueillir un nouvel humain dans la maisonnée implique aussi son lot de défis et d’ajustements.
Nous avons trouvé notre rythme à trois et maintenant, il faudra changer la cadence et trouver celle qui accompagnera la vie à quatre. J’ai peur des émotions que je pourrais encore ressentir, quoique je me sens beaucoup mieux outillée aujourd’hui comme maman 1x. J’ai peur aussi, car le premier accouchement ne s’est pas passé du tout comme prévu. Je souhaiterais tant pouvoir vivre un accouchement naturel, mais ça, je pense que je peux faire un chemin émotionnel d’ici là. J’ai bon espoir.
Puis, il y a de la fébrilité. Parce que c’est une nouvelle grossesse, une nouvelle aventure, un nouveau corps qui se dessinera en harmonie avec les traces de ma merveilleuse grossesse d’avant. L’inconnu, une autre rencontre à l’aveugle. Le 2e plus grand amour de ma vie. Les achats de tous les petits détails pour rendre douillet au maximum l’endroit qui lui servira de maison lorsque ce petit être aura quitté mon ventre.
Finalement, il y a aussi de la tristesse ou de la nostalgie; je peine à mettre le doigt dessus réellement. Je suis triste parce que ça implique que mon premier bébé, celle qui m’a d’une certaine façon donné naissance comme mère, perd sa place, devient une grande sœur. Tout le temps, l’attention, l’amour qu’elle avait en exclusivité sera désormais partagé (quoique je lis souvent qu’il se multiplie).
Depuis que le projet plane dans mon cœur et dans ma tête, je me surprends à être plus sensible, émue et touchée par tous les petits gestes, aussi insignifiants soient-ils, que pose ma fille. Je suis concentrée plus que jamais sur ses expressions faciales, la couleur de ses yeux, sa drôle de coupe de cheveux, la forme de sa nuque et l’odeur de son petit cou. Nos ressemblances me frappent de plus en plus chaque jour, je ne veux rien manquer.
Je filme, je capture sur mon écran chacun de ses sourires, de ses « bravo » qu’elle vient tout juste d’apprendre à faire, chaque pas qu’elle exécute avec tant de fierté grâce à son trotteur! Le cœur me tord et déborde en même temps de toutes ces émotions que je ne sais trop comment contenir. Et son papa aussi est tout mélangé à l’idée d’agrandir notre trio. De longues discussions sont à notre porte, bouleversantes, touchantes et excitantes.
Et vous, pouvez-vous me dire comment on se sent quand on pense au deuxième enfant?