Non, mais c’est écoeurant de dire ça à quelqu’un…
L’aimable et populaire Marie-Claude Barrette était récemment de passage à l’émission Pour une fois, où elle s’est entretenue en tête-à-tête avec Charles Lafortune. Leur discussion a mené à l’un des moments les plus émouvants de l’épisode.
En revenant sur son enfance, marquée par de nombreux déménagements en raison du travail de son père, Marie-Claude s’est confiée à Charles Lafortune sur sa relation avec sa mère, qu’elle a accompagnée à travers la maladie et jusqu’à la fin de sa vie.

Un témoignage touchant sur une relation mère-fille complexe
«Tu es une femme de famille, tu as eu une relation que… est-ce que tu dirais de complexe avec ta maman», lance l’animateur de ce moment privilégié.
«(…) Moi, ma mère… elle avait quand même… elle n’a jamais été diagnostiquée, mais je pense qu’elle avait quelque chose au niveau de l’humeur, une humeur qui était… qui changeait, ce que moi je n’ai pas vraiment. Et moi, j’ai besoin d’explications. Depuis que je suis née, je pense que je cherche des réponses. Et quand ma mère, elle était sévère, elle était très autoritaire, donc, quand elle me disait non, j’étais là: Mais pourquoi? Mais parce que… et ça, là, ça me choque encore quand quelqu’un me dit ça (…)», explique-t-elle.
«Non, mais c’est écoeurant de dire ça à quelqu’un: Non, mais parce que. Puis même si c’était ma mère… Puis moi, je m’obstinais avec, puis des fois je me sauvais aussi de la maison. Mais j’ai été vraiment une enfant sage. C’est drôle parce qu’elle était très sévère, puis je me disais toujours: Moi, un jour, ma vie sera autre chose. Et après ça, on s’est bien entendues (…) Je n’avais pas envie que quelqu’un me dise quoi faire. J’étais petite et je ne tolérais pas qu’on me dise quoi faire. Je ne me souviens pas que j’aie accepté qu’on me dise quoi faire. Si on me le demande, il y a une façon de le faire, mais l’autorité, je déteste ça. Donc, imagine avec une mère autoritaire (…) Je me faisais tout le temps couper les ailes, donc j’ai plus vécu ça à l’intérieur de moi (…)», poursuit Marie-Claude.

Apprendre à revenir sur ses paroles: Une leçon précieuse
Charles a ensuite orienté la conversation vers le fait que Marie-Claude avait accueilli sa mère chez elle pour la fin de sa vie, malgré tout ce qu’elles avaient traversé. C’est à ce moment que l’émotion est montée chez l’invitée.
«C’est parce que… moi j’avais dit à maman: Jamais je ne vais m’occuper de toi quand tu vas être vieille. On arrivait à bien s’entendre, on ne va pas revenir. Puis quand elle m’a appelée me dire: Je suis malade, j’ai dit: Tu t’en viens. Et deux jours après, ils sont venus vivre avec nous. Puis ma mère, elle parlait toujours de la maladie, puis elle était là: Qu’est-ce qu’on fait avec les enfants? J’ai dit: Les enfants, ça fait partie de la vie, la maladie, la mort. Puis, on l’a vécu ensemble jusqu’à la fin. Les enfants ont été avec elle, tout le temps. C’est pour ça que des fois je dis à des gens, parce que je trouve qu’on s’entête des fois, on dit des choses puis après c’est comme si, une fois que c’est dit, on ne peut plus changer d’idées. Et ça m’emmerde, ça (…) Moi, ma mère, je te dis, je lui avais dit: Là, maman, regarde, là vous allez aller en résidence parce que vous ne viendrez jamais vivre chez nous. C’était comme impossible de penser ça. Et pourtant, quand elle est tombée malade… j’étais au téléphone: Bien là, vous vous en venez. Je ne pourrai pas m’occuper de toi en Gaspésie, on a 12h de route de différence. Puis ils sont arrivés avec leurs bagages et ils ne sont jamais retournés en Gaspésie (…)», témoigne-t-elle, la voix chargée d’émotion, en affirmant que si elle s’était entêtée, elle serait passée à côté de quelque chose d’essentiel.
«Je suis un peu devenue sa mère», affirme-t-elle.
Un moment très touchant dans lequel plusieurs pourront se reconnaître, grâce au témoignage de Marie-Claude, qui démontre une fois de plus son côté humain et authentique, celui qui fait d’elle une personnalité si aimée et attachante.
