Les étudiants de familles monoparentales et les étudiants étrangers notamment sont concernés. Pourront aussi en bénéficier des étudiants en situation isolée, indépendants de leur famille.
"Le dispositif est en train d’être mis en place pour être le plus réactif possible, avec cette année un seuil de 2.000 étudiants", a déclaré la ministre de l’Enseignement supérieur Geneviève Fioraso, lors d’une visite sur le campus de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) Paris-Nord à Bondy (Seine-Saint-Denis), où elle était venue inaugurer une résidence étudiante.
Mis en place de façon expérimentale cette année, le dispositif ciblera 14.000 à 20.000 étudiants à la rentrée 2014.
"L’idée, c’est de se substituer à une famille qui ne peut pas se porter caution pour permettre à l’étudiant de bénéficier du logement qui correspond à ses besoins", a insisté Mme Fioraso.
Le ministère de l’Enseignement supérieur et la Caisse des dépôts se portent caution à hauteur de 300.000 euros. Le Crédit coopératif, opérateur du dispositif, est garant à hauteur de 4 millions d’euros.
En contrepartie, l’étudiant bénéficiaire versera chaque mois une somme correspondant à 1,5% de son loyer "pour faire face à des aléas", a expliqué la ministre, selon laquelle un tel système "responsabilise l’étudiant".
"Trop ciblé"
Le dispositif a toutefois suscité quelques réserves du côté des syndicats d’étudiants.
La Fage, pour qui "c’est une véritable avancée pour les étudiants que Geneviève Fioraso accède à leur demande", s’inquiète toutefois de "l’urgence dans laquelle les Crous se retrouvent pour une mise en place dès la rentrée 2013".
Plus critique, l’Unef a pointé du doigt un "système trop ciblé", qui aurait un "effet stigmatisant". "Ne réserver le cautionnement qu’à une petite partie des étudiants revient à les désigner comme public à risque. Ainsi, entre deux potentiels locataires, un propriétaire aura tendance à choisir celui qui n’en est pas bénéficiaire", a regretté la première organisation étudiante.
Interrogé par l’AFP, le président de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), Jean-François Buet, a jugé le dispositif "intéressant", car "pour les étudiants, le parcours est toujours un peu difficile, le propriétaire leur demandant forcément une garantie".
La région Aquitaine, qui a initié ce système de caution locative en juin 2006, s’est félicitée d’une annonce "totalement inspirée d’une initiative régionale qui a fait ses preuves" et dont ont bénéficié 4.190 jeunes.
Tiavina Labarre, étudiante bordelaise, est l’une d’entre eux. Ses parents vivant à l’étranger, elle a accédé à un logement grâce à ce dispositif. "Je ne connais personne en France pouvant se porter garant pour moi, heureusement que ce dispositif existe sinon je n’aurais pas eu d’appartement", a-t-elle expliqué à l’AFP.
Franck, 22 ans, espère lui aussi bénéficier de cette mesure dans quelques jours. Originaire d’Alsace, il poursuit ses études en Master à partir de cette rentrée à Paris. Son père étant décédé, seule sa mère peut se porter caution pour lui. "J’ai déjà fait cinq à six visites de logements", a précisé l’étudiant, convaincu de passer systématiquement derrière des "dossiers d’étudiants dont les deux parents se portent caution".
Jugeant la mesure annoncée par la ministre Fioraso "intéressante", il s’interroge toutefois. "A qui je vais devoir m’adresser, les propriétaires sont-ils au courant, est-ce que ça ne va pas me mettre une étiquette +aidé par l’Etat+"?
as-lab-sr/at/bma