Vivement l’été, le soleil, les enfants qui s’amusent, les petits partys entre amis.e. qui reviennent post-covid et… la piscine. J’ai un beau set up de cours arrière avec piscine creusée bien clôturée et certifiée Child Secure. Cela n’a pas empêché mon petit trésor de 3 ans de sauter à l’eau sans ses flottes.
J’étais là, fidèle au poste, lorsque j’ai entendu ceci: « regarde Marion, je suis capable de nager moi aussi sans ma flotte! » Deux secondes après, c’était des ballounes de petite fille de 3 ans qui essayait de respirer en se débattant comme un animal pour se sortir la tête de l’eau. Ni une ni deux j’ai laissé tomber ma bière sur le ciment, j’ai descendu à l’eau habillée de la tête au pied et j’y ai sorti mon enfant.
Je l’ai enroulée dans sa serviette de plage et je l’ai bercé. Elle s’est endormie dans mes bras, épuisée. Pendant qu’elle se reposait de sa mésaventure, je réfléchissais. C’est quoi la bonne chose à faire en tant que parent? Nager, ça s’apprend quand? Est-ce que tous les enfants doivent tomber une fois pour comprendre que c’est dangereux? Et si j’étais allée chercher quelque chose dans la maison à ce moment-là?
En date du 8 juillet 2021, la Société de Sauvetage du Québec a recensé 33 noyades depuis le début de la saison dont 2 enfants en bas de 10 ans. Toujours selon la Société de Sauvetage, 12 enfants ont perdu la vie par noyade lors de la saison estivale de l’année 2020. Je sais bien qu’un accident, ça arrive vite, mais on fait quoi pour que ça n’arrive plus JAMAIS.
Mes enfants n’ont pas suivi de cours de natation. Je n’avais pas le temps. J’en avais déjà plein les bras dans les dernières années. Est-ce que ça aurait changé ce qui s’est passé chez moi ce samedi-là? Mes enfants connaissent les consignes de base de l’accès à la piscine. Je leur ai parlé souvent des dangers qui peuvent survenir. Elles sont au courant, oui, mais ça n’empêche pas un enfant d’être un enfant!
Ma grande fille a 5 ans et elle a décidé d’enlever sa flotte cette année. Par elle-même. Ma deuxième fille a 3 ans. Je ne l’ai jamais forcée à se baigner. Elle a passé le premier mois de la saison à juste se tremper les petits pieds dans l’escalier et à lancer des ballons à sa sœur. Est-ce que l’obliger à savoir nager, comme un enseignement essentiel, aurait été mieux?
Je ne veux pas qu’elle ait peur, mais je veux quand même qu’elle soit consciente. La peur reste l’émotion qui envoie le signal d’alerte au cerveau qu’on est en présence d’un danger potentiel et qui fait, instinctivement, embarquer la notion du « sauve ta peau ». Alors, l’histoire du parent qui, dans mon jeune temps, lançait son kid dans la piscine et qui le regardait apprendre à s’en sortir vivant, c’était une bonne solution vous croyez? #onjase
