On est à l’heure des bilans. Comme lorsqu’on s’apprête à passer un nouveau cap, une petite introspection s’impose. On réfléchit à ce qu’on vient de traverser, à ce qu’on a fait du précieux temps qui nous a été alloué. On souligne les bons moments, on espère apprendre des moins agréables.
S’il y a une chose sur laquelle presque tout le monde va s’entendre, c’est que 2020 a été probablement à des années-lumière de ce qu’on avait imaginé il y a tout juste un an. Alors qu’on était sur le point de faire notre bilan personnel de 2019, qui aurait pu prédire tout ce qu’on a vécu depuis mars? Personnellement, l’année a été difficile. Elle a modifié ma perception, ma personnalité. L’année a été émotive. 2020 m’a fait grandir, parce que c’est bien souvent quand on bûche un peu qu’on grandit vraiment.
Et à travers tout cela, tant personnellement que collectivement, j’aimerais formuler 10 souhaits pour l’année qui suit.
Que 2021 sonne la fin de la pandémie. Qu’on puisse enfin retrouver un peu de normalité, de légèreté. Que le virus cesse de nous effrayer, de diriger nos vies. Que les bulles sociales éclatent sans qu’on ressente cette petite angoisse au creux du ventre.
Que 2021 soit sous le signe de la famille, des amis. Que l’isolement cesse et que ma mère puisse enfin réunir ses sept enfants, ses sept petits-enfants. Tous ensemble sans choisir qui vient ou pas. Que la maison tremble de nos rires et de notre joie.
Que le télétravail puisse se poursuivre en 2021. Pandémie et restrictions gouvernementales obligent, plusieurs employeurs ont été plus rapides et ouverts à une merveilleuse conciliation travail-famille. Que cette facilité que j’ai trouvée devant les arrangements à prendre, ne pas avoir le choix déchirant à faire entre mon enfant et mon travail que j’adore, se manifeste encore et encore. Bien au-delà de la problématique du virus qui paralyse la vie.
Que le Canada aille vraiment de l’avant avec son projet d’abolition du plastique à usage unique. Cette mesure, annoncée en janvier 2020, pourrait avoir pris du retard à cause de toutes les restrictions imposées par la Covid-19. Bien que de nombreux commerces emboîtent le pas, j’ai beaucoup d’espoir et je souhaite vraiment qu’on se mette à l’appliquer partout, tout le temps.
Qu’on prenne enfin conscience du racisme systémique et qu’on se batte pour l’éradiquer. Cet automne, l’histoire de Joyce Echaquan a fait énormément réagir, tant ce qu’elle a vécu est horrible. Le racisme est un vrai fléau dans notre communauté, et je rêve du jour où l’on arrêtera d’avoir peur et de cataloguer les êtres humains de par leurs différences.
Qu’on cesse de mettre en doute la crédibilité des gens qui dénoncent. Cette année, une deuxième vague de dénonciation publique a secoué fort les réseaux sociaux partout dans le monde. Mais, malheureusement, plusieurs personnes qui ont dénoncé se sont fait ridiculiser, intimider et leurs propos ont été remis en question. Encore aujourd’hui, malgré qu’on se proclame être plus ouvert d’esprit qu’avant, on pointe du doigt trop souvent une personne qui parle et qui dénonce. Parce qu’une telle personne n’est pas assez jolie, une telle autre se montre trop, une autre avait un comportement qu’on n’aime pas. Il est temps d’écouter, d’entendre, d’aimer. Et surtout, de laisser le jugement très loin de ces histoires.
Qu’en 2021, on change nos relations avec les gens qui nous sont chers. C’est parfois en perdant quelque chose qu’on réalise la place qu’elle occupait dans notre vie. Depuis quelques mois, je me sens vraiment plus proche des personnes importantes de ma vie. Quand je peux les voir, quand je leur parle, j’essaie de profiter au maximum. J’aimerais conserver cette capacité que je me suis trouvée à écouter, aimer, prendre le temps. La vie allait trop vite parfois. Et bien que je m’ennuie de notre rythme d’avant, plus libre et plus spontané, je veux continuer d’apprécier chaque câlin, chaque moment, chaque histoire. Prendre le temps de dire: comment ça va? et d’écouter pour vrai tout ce qui va s’en suivre.
Que l’engouement soudain qu’on a connu pour l’achat local perdure et ne cesse jamais. Par rapidité ou par souci d’économie, j’avoue que j’étais aussi adepte des grandes chaînes et des magasins où l’on trouve tout au même endroit. Bien que cela me trottait dans la tête souvent, la pandémie était la petite poussée dont j’avais besoin pour mettre en pratique les choses que je trouvais justes et bonnes en matière de consommation. J’ai suivi la vague, et j’espère que nous continuerons dans cette voie pour les années à venir.
Que 2021 nous ramène à l’essentiel, à la paix. Quand j’ai discuté avec ma fille de cet article que j’avais à rédiger, elle m’a tout de suite dit: la paix dans le monde. Peut-être qu’à une autre époque, j’aurais souri devant sa candeur. Mais, oui, un de mes souhaits les plus profonds est que 2021 amène la paix dans le cœur de chacun. Qu’on retrouve ce qui fait notre bonheur, qu’on revienne à l’essentiel.
Que 2021 voit la concrétisation de mon projet d’adoption. Et j’aimerais terminer avec ce souhait très très personnel. Voilà une couple d’années qu’on a discuté de ce projet, lorsque la vie nous a pris un petit bébé qu’on attendait depuis si longtemps. La peur, le doute et l’incertitude me faisaient cogiter. Mais, il y a quelque temps, nous avons remis le projet en branle. Et je nous souhaite qu’il fonctionne, que je puisse un peu recoller les morceaux de mon cœur de mère. Et donner à un enfant un peu moins choyé les mêmes chances que je donne à ma fille.
Peu importe de quoi elle sera faite, peu importe les joies et les peines qui se placeront sur votre route, je vous souhaite, du plus profond de mon cœur, une année exceptionnelle. Merci à ma famille et à mes amis de m’encourager. Merci à ma fille de me motiver à faire de moi une meilleure personne chaque jour. Merci à vous tous et toutes qui nous lisez.
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