(CHRONIQUE)
Je m’étais bien dit que je n’écrirais pas sur ça… mais là, sachant que ma région vient de passer au rouge… ça me chavire le cœur, même si c’était à prévoir. Malgré tous les mots d’encouragement, les tapes dans le dos et les marches en plein air pour se changer les idées, ce maudit virus aura réussi à miner mon moral et celui de mes troupes.
Normalement, je suis quelqu’un d’assez hop la vie. Lorsque survient un imprévu ou un changement, j’essaie toujours de prendre du recul face à la situation et d’évaluer les pour et les contre dans leur ensemble. Et souvent, ça passe, je gère bien! Sauf que là, à force d’épauler tout le monde, de tenir à bout de bras le moral de chacun, d’expliquer les faits sans terroriser mes enfants… je n’en peux plus! J’ai besoin d’air, besoin de retrouver mon quotidien sans crainte, besoin de revoir la normalité poindre le bout de son nez. Chasser ce vilain virus qui nous met tous sur nos gardes nous fait craindre le pire au moindre contact.
À force de suivre à la lettre toutes ces mesures qui sont là pour protéger tout le monde, j’en conviens et je les respecte sans rechigner, on se déshumanise et la spontanéité disparaît. Je me considère choyée d’avoir un conjoint et des enfants à qui je peux encore faire des câlins et les serrer dans mes bras. Je pleure pour ceux qui sont seuls et qui auraient tellement besoin de chaleur humaine. Je rêve du jour où l’on pourra à nouveau serrer nos proches dans nos bras et recevoir les tant détestés « becs en pincette de matante Ginette »!
À quelques semaines de Noël, l’effort est encore plus demandant. Je vois nos festivités (même minimes) s’envoler à coups de traits rouges et je trouve ça désolant, tant pour mes enfants que pour mes parents. Je sais que ces mesures sont mises en place pour le bien de tous, pour préserver la santé physique de ceux qu’on aime, mais la santé mentale elle, qui y a pensé? Les jours raccourcissent, les heures de vitamine D diminuent et avec elles s’envolent les accolades dont on aurait tant besoin.
Il ne me reste plus qu’à reprendre mon souffle, déjà très court, relever mes manches, qui sont presque à hauteur d’épaules, et continuer à faire mon devoir de citoyenne… Pour que l’espoir de jours meilleurs revienne et nous permette à nouveau de se serrer fort dans nos bras!
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