Aujourd’hui marquait le coup des belles activités familiales estivales. Pour la première fois de l’été, nous avons amené notre petite à la plage pour nous baigner. Sur le chemin du retour, dans l’auto, j’ai regardé les photos prises par mon amoureux avec son cellulaire. Et LA chose que je me suis dite en me voyant a été « Mon Dieu que j’ai engraissé ! »
Ma relation avec mon corps a toujours été de type amour-haine. Je n’ai jamais eu de surplus de poids, bien au contraire. Mais au Cégep, durant mes études en danse, j’ai développé une fixation sur mon corps. À force d’être presque temps plein en léotard et en collant, de me faire parler de nutrition et d’être en constante présence de filles, on en vient à se comparer facilement. Je me suis mise à compter mes calories, à sauter des repas, à ignorer certains mets que j’aimais beaucoup. J’avais un poids que je considérais comme parfait. Pourtant, durant cette période de ma vie, j’étais des plus anxieuses et je me remettais en question constamment par manque de confiance en moi.
Puis, mes études post-Cégep se sont terminées. Encore là, ma relation avec mon corps était aussi mauvaise. Je prenais des pilules coupe-faim, je buvais une cuillère à soupe de vinaigre de cidre de pomme à jeun, chaque matin, parce que j’avais lu que c’était bon pour maigrir et je continuais à analyser mes repas. Je me souviens d’un souper au resto avec ma famille où j’avais commandé une salade alors que tout le monde mangeait de la pizza ou des pâtes. J’avais donc trouvé le souper plate…Encore là, cette période de ma vie était stressante et je me mettais beaucoup de pression.
Puis, j’ai rencontré l’amour de ma vie qui m’a fait sentir belle. L’amour de ma vie, avec qui j’allais au cinéma beaucoup trop souvent et où on se claquait du popcorn à tout coup, avec qui je commandais du resto, avec qui j’allais bruncher les dimanches et avec qui j’allais marcher sur Masson régulièrement pour me prendre un chocolat chaud avec crème fouettée. L’amour, ça doit ouvrir l’appétit. En tout cas, ça m’a fait prendre des kilos. Mais… c’est à ce moment que ma vie est devenue plus lumineuse et apaisante. C’est là que j’ai décidé de décrocher un peu mes yeux de sur la balance.
Ce matin, après la sortie à la plage, j’ai regardé les photos de moi dans le cellulaire. En bikini. Je n’en revenais pas à quel point j’avais pris du poids. Soyons bien honnêtes : je suis loin d’être grosse. Mais mon poids du Cégep, je ne l’ai plus. Et c’est ce matin que ça m’a davantage frappé au visage. Je confirme que je bouge beaucoup moins qu’avant. Avec une enfant de 3 ans à m’occuper et la routine familiale établie, je trouve moins de temps de motivation pour m’entraîner. J’ai un laisser-aller qui pourrait se corriger. Mais après réflexion et après avoir assumé ces bourrelets de plus, je me rends compte de tout le chemin parcouru par rapport à ma relation avec mon corps depuis ces dernières années. De ma réaction devant ces photos, surtout. Le temps file, les kilos s’additionnent un peu ici et là, mais mon esprit, lui, accepte mieux et est en paix avec tout ça. Et ça, c’est beau. Et ça, j’en suis fière.
La vérité, c’est que le bonheur ne se compte pas en calories et encore moins en chiffres sur une balance.