A post shared by Mirianne Brûlé (@miriannebrule) on Nov 13, 2019 at 8:45am PST
Ça m’a pris 6 semaines: 6 semaines de souffrance à être toujours sur le bord de lâcher. Mais je suis entêtée et je ne voulais surtout pas abandonner. Je le voyais comme une mission. Ma mission de mère, mon travail, ma responsabilité. Vous dire comment j’ai pleuré quand, à son premier rendez-vous, le médecin m’a dit les yeux remplis d’inquiétude qu’elle ne prenait pas assez de poids… La pression que je me suis mise sur les épaules par la suite… Je pense que j’ai fait une mini dépression et mon chum vous dirait sûrement que oui, vu le nombre de fois où j’ai pleuré la nuit en allaitant, en suppliant le ciel que ça arrête de faire mal. C’était vraiment une torture physique et mentale.
Si je partage mon expérience aujourd’hui, c’est parce que je sais que je ne suis pas la seule. J’ai commencé à discuter avec d’autres mamans sur les réseaux sociaux et dans mon entourage et je me rends compte que nous sommes plusieurs à passer par ce parcours du combattant.
Pourquoi personne ne m’en avait jamais parlé avant?
Est-ce un tabou de ne pas réussir son allaitement du premier coup?
Est-ce tabou de parler du fait que ce ne sont pas toutes les femmes qui réussissent à allaiter?
Est-ce qu’on peut se dire aussi que c’est ben correct d’abandonner si notre santé physique et mentale sont en cause? Que ce n’est pas un échec, que nous ne sommes pas de moins bonnes mères pour autant? Qu’il n’y a pas de honte à avoir. Qu’on peut en parler. On peut se dire tout ça?
Maman heureuse, bébé heureux. C’est une phrase toute simple prononcée par mon médecin qui est restée dans ma tête et qui joue en boucle. Peu importe les choix qu’on fait par rapport à l’allaitement, je crois que le plus important est de s’écouter et de respecter nos limites. Moi, j’ai certes poussé mes limites au maximum, mais je l’ai fait parce que je me sentais capable malgré tout et je le désirais très fort. Aujourd’hui, je suis extrêmement heureuse de l’avoir fait. Je vis aujourd’hui, 8 semaines après la naissance de ma fille, un allaitement super agréable et sans douleur. Je vis finalement ces moments magiques partagés dans une bulle d’amour et de détente avec ma fille qui grandit à vue d’oeil.
Où trouver de l’aide?
Les ressources disponibles
Avant tout, je dirais qu’il ne faut surtout pas hésiter à demander de l’aide. Il existe des ressources comme Nourri-Source pour trouver une marraine d’allaitement, les haltes d’allaitement des CLSC sont d’excellents endroits pour trouver le support le réconfort dont on a grandement besoin, les ostéopathes et les conseillères en allaitement peuvent aussi être d’une grande aide. Bref, tous les moyens sont bons pour essayer de se soulager et il ne faut surtout pas s’isoler avec le problème, car il va juste empirer.
Remèdes: Mon top 5
Comme je n’avais jamais entendu parler de ces trucs avant de passer par là et que j’aurais aimé les connaître, voici un Top 5 des remèdes qui ont sauvé mon allaitement ou, du moins, qui m’ont aidée à ne pas lâcher (on s’entend je ne suis pas médecin: demandez l’avis de votre médecin si vous éprouvez des problèmes et cherchez ensemble des solutions).
1- La crème Lanoline (en vente libre): Ça soulage un temps, mais dans mon cas, après un moment, ce n’était pas suffisant. Et surtout, c’est hyper graisseux et ça laisse des taches sur les vêtements. Tenez-vous-le pour dit.
2- La crème du docteur Newman (sous ordonnance) m’a énormément aidée à me soulager, mais comme elle contient de la cortisone et que je l’ai utilisée trop longtemps, après un moment, elle amincit la peau et ça n’aide plus à guérir les bobos. Donc, à utiliser avec modération.
3- Les téterelles (je sais, je n’avais jamais entendu ce mot de ma vie moi non plus) sont des embouts en silicone à porter directement sur les mamelons en allaitant pour créer un écran entre le sein et la bouche du bébé pour que ça fasse moins mal. Pour moi, ça m’a soulagée une semaine. Je pensais honnêtement que c’était un vrai miracle, je criais presque victoire. Mais après une semaine, ma petite a vite compris le subterfuge et refusait désormais le bout de silicone avec une moue de dégoût. C’était comme un plaster sur le bobo: ça soulage sur le coup, mais ça ne guérit pas. Mais si ça peut aider à ne pas lâcher, why not?!?
4- Finalement mon médecin m’a prescrit en crème deux des ingrédients de la crème du docteur Newman, mais de façon séparée: la Taro Mupirocin et la Clotrimaderm à appliquer 2 fois par jour seulement. C’est à partir de là que j’ai commencé à guérir. Enfin!
5- Ensuite, il faut se promener les seins à l’air le plus possible et ne pas porter de pads d’allaitements humides. Il faut que ça sèche pour que ça guérisse. J’avais même un petit éventail en papier et je me séchais les mamelons après chaque tétée (je sais, au revoir le sex appeal, mais il faut ce qu’il faut).
En terminant, j’ai juste envie de m’adresser aux nouvelles mamans qui, comme moi, ont de la misère avec l’allaitement, mais qui aimeraient vraiment que ça fonctionne. J’ai juste envie de vous dire: lâchez pas, vous êtes extraordinaires, vous n’êtes pas seules et surtout, vous êtes normales!
Parce que c’est ça qu’on a envie d’entendre quand on est une nouvelle maman et qu’on est inquiète de tout.
C’est NORMAL de trouver ça difficile, c’est NORMAL d’avoir besoin d’aide, c’est NORMAL d’être découragée, c’est NORMAL de pleurer et c’est aussi NORMAL d’arrêter l’allaitement si on n’est juste plus capable.
Je vous serre fort dans mes bras et sur ce, je retourne allaiter ma merveille!
Crédit: Mirianne Brûlé