Nous devions vous parler d’une nouvelle pièce qui sera bientôt présentée au Théâtre Prospero, à Montréal. Intitulée Notre petite mort, cette pièce d’Émilie Lajoie aborde l’infertilité d’une manière touchante et authentique. Ce sujet est rarement abordé sur les planches québécoises alors qu’il est malheureusement plutôt fréquent chez les couples.
Vous l’aurez deviné, le couple présenté dans l’histoire n’arrive pas à avoir un enfant. Ainsi, Notre petite mort traite avec sensibilité du deuil tabou qu’est l’infertilité; le deuil de ne pas arriver à donner la vie. En parallèle, l’autrice explore et remet en question la maternité comme étant l’aboutissement ultime des accomplissements de la femme dans notre société.
Voici un extrait de la pièce en question :
« On dit qu’il y a environ 100 millions de spermatozoïdes dans un millilitre de sperme et qu’une éjaculation compte approximativement 3 à 4 millilitres. Une femme ovule une fois par mois et des fois, il arrive qu’une femme produise deux ovules dans le même mois. Martin éjacule beaucoup… par beaucoup, je veux dire un bon jet de sperme qui est, selon moi, et comparativement à mes partenaires précédents, un bon 4 à 5 millilitres. Ce qui équivaut donc à 500 millions de spermatozoïdes qui, en ce moment même, grouillent en moi et qui sont activement à la recherche de mon, ou de mes, ovules. C’est beaucoup de chances ça. C’est beaucoup, beaucoup de chances que ça se passe maintenant. » – Pascale
Notre petite mort est le tout premier texte d’Émilie Lajoie. La pièce est mise en scène par Sophie Cadieux et les comédien.ne.s Simon Rousseau, Sylvie Potvin et Émilie Lajoie se partagent la scène de manière intime et humaine.
Voici un mot de l’autrice sur Notre petite mort : « Ma première création parle de l’infertilité et du deuil de la parentalité. Faire le deuil d’un enfant qui n’existera jamais est rarement abordé sur nos scènes québécoises. Un couple sur cinq vit pourtant des difficultés à concevoir naturellement un enfant. Comment un couple passe-t-il, ou non, au travers de ce drame? Je parle de l’isolement qui se crée pendant un processus de deuil, tout en exposant le côté cru, absurde et dérisoire de la vie qui continue malgré tout. Je questionne aussi la maternité comme étant le point culminant de l’accomplissement de la femme dans notre société. » – Émilie Lajoie.
La pièce sera à l’affiche au Théâtre Prospero du 1er au 19 mars 2022. Tous les détails sont ici.