Pendant 9 mois, je n’ai pas su que ma fille était une fille. Elle n’était encore qu’un bébé pour moi. Sans genre.
Même chose pour mon garçon. Pendant 9 longs mois, il n’était que mon deuxième bébé.
Plusieurs choses nous ont amenés, mon conjoint et moi, à prendre la décision de ne pas nous informer sur le sexe de nos enfants durant mes grossesses. Pour moi, la principale raison était que je refusais qu’on se prononce sur la vie de mon enfant en ne prenant en considération que cette information: « Oh! Une fille! Je suis certaine qu’elle sera douce, jolie et gentille! Peut-être une enseignante, comme sa maman! » ou encore « Oh! Un garçon! Il sera costaud comme son papa! Il jouera au football! »
Comment peut-on imaginer la vie d’un enfant en se basant seulement sur le fait que c’est une fille ou un garçon? Je crois que c’est impossible de le faire sans tomber dans les stéréotypes. Je ne voulais pas ça. Bien sûr, mon enfant à venir subirait les stéréotypes sociaux qu’on subit tous, mais si je pouvais lui sauver 9 mois de ça, j’étais prête à le faire.
Je ne voulais pas non plus que mon enfant ne reçoive que des vêtements roses ou que des vêtements bleus parce qu’on lui aurait, avant même sa naissance, apposé une étiquette sociale. Je savais que peu importe le sexe de mon enfant, il aurait des vêtements de toutes les couleurs et des jouets pour différents intérêts.
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Finalement, j’ai eu le fameux « couple ». Une fille, puis un garçon. À la naissance de mon cadet, plusieurs m’ont fait la remarque « Tu as le couple! Tu dois être contente! » et on a dit à mon conjoint (et même à mon père !) « Un garçon! Tu dois être content! ». Pourtant, le sexe de ce nouvel humain nous laissait tous et toutes bien indifférent.e.s. Nous avions un magnifique bébé en santé! Voilà ce que nous célébrions!
Je suis contente de découvrir ce que c’est, avoir un petit bonhomme, mais j’aurais été tout aussi contente que ma plus grande ait une soeur, surtout que j’ai moi-même une soeur qui est aussi ma meilleure amie.
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Bref, pour moi, un bébé n’a pas vraiment de sexe. Que ce soit un gars ou une fille, surtout à cet âge, ça ne change rien à mes yeux.
Quand j’entends des parents s’offusquer parce qu’une caissière à l’épicerie a pris leur garçon pour une fille, j’ai de la difficulté à comprendre. C’est difficile à deviner, à cet âge! Puis, comme mes deux enfants s’habillent de toutes les couleurs, je sais pertinemment qu’on ne peut pas assumer le sexe à l’aide des vêtements portés.
Il n’y a pas de mauvais choix entre demander ou non le sexe du bébé pendant la grossesse. Pour moi, l’important est de laisser à l’enfant l’opportunité d’être qui il est et d’aimer ce qu’il aime en lui présentant des options variées de couleurs, de jouets, d’avenir.
À ce sujet, j’adore suivre l’illustratrice et auteure Elise Gravel, qui conscientise les enfants et les parents au fait que les garçon et les filles peuvent tout faire, indépendamment de leur genre.