Vous avez certainement entendu parler des protestations de l’écurie Renault envers celle de Racing Point en Formule 1.
Celle-ci accuse l’écurie dirigée par le Canadien Lawrence Stroll de ne pas avoir respecté le règlement concernant les écopes de freins arrière. Selon le nouveau règlement, il faut que celles-ci aient été conçues et développées par l’écurie alors qu’on les accuse d’avoir copié celles de Mercedes, ce qui était légal l’an dernier.
Les commissaires de la FIA ont conclu que Renault avait raison et a déduit 15 points de ceux accumulés par l’écurie Racing Point en plus d’une amende de 400 000 euros. On en appelle de part et d’autre, Renault jugeant que la sanction n’est pas suffisamment sévère tandis que l’autre partie se défend d’avoir enfreint les règlements.
Pourtant, ce qui peut sembler anodin aux yeux de plusieurs s’explique, du moins c’est mon interprétation, par le fait que Renault, une écurie appartenant à un grand constructeur, n’accepte pas le fait de se faire damer le pion par une écurie privée utilisant plusieurs composantes mécaniques Mercedes. Il faut savoir que le constructeur Renault connaît plusieurs difficultés commerciales et financières et il ne serait pas surprenant qu’on abandonne l’aventure en Formule 1. Pour convaincre les patrons de Billancourt, on s’entête à persécuter l’écurie canadienne après chaque course.
Incidemment, l’an dernier, suite au Grand prix du Japon, c’est Racing Point qui avait accusé l’écurie française d’avoir triché en utilisant un système de répartition de freinage illégal ! Et il faut se rappeler qu’en 2009 Renault avait été exclue avec sursis de la Formule pour une période de deux ans suite au scandale du Grand prix de Singapour alors que la direction de l’écurie avait demandé à Nelson Piquet Jr de provoquer un accident afin de favoriser son équipier Fernando Alonzo.
Ce n’est pas une première
Bref, il s’agit d’une confrontation relativement technique. Mais, ce n’est pas la première fois, qu’on accuse quelqu’un de tricherie. Au fil des années, nombreuses sont les équipes ou les intervenants qui se sont fait prendre la main dans le sac. Pas plus tard que l’an dernier, plusieurs écuries ont soupçonné Ferrari d’avoir trouvé une astuce technique afin de contourner le règlement au chapitre du système de débit d’essence pour que le moteur développe plus de puissance. La FIA a fait enquête et a conclu une entente avec Ferrari concernant l’alimentation en carburant du moteur.
Cette entente est secrète et on ne l’a jamais rendue publique. Cependant, Ferrari a modifié l’alimentation de ses moteurs et, à partir de là, les bolides rouges de Maranello sont devenus nettement moins véloces. Y aurait-il de cause à effet ? Pourquoi ce secret, il faut préciser que Ferrari a souvent bénéficié de la tolérance des autorités.
Il y a trois ou quatre années, les commissaires ont décrété que des ailerons placés sur la partie médiane de la carrosserie des Ferrari dépassaient les normes en longueur. On n’a pas pénalisé l’écurie parce qu’on a dit que c’est vrai que le règlement n’avait pas été respecté, mais que Ferrari n’avait pas eu l’intention de tricher.
Il y a de nombreuses années, alors que l’écurie Tyrrell était encore en existence avant d’être achetée et devenir BAR, l’équipe avait été disqualifiée du Grand prix de Détroit 1984 en raison de la présence de billes de plomb dans le réservoir de ballast. Martin Brundle qui avait terminé deuxième derrière le Brésilien Nelson Piquet sur Brabham a été déclassé et l’écurie soumise à une très forte amende.
Cette fois si ce n’était pas un aileron jugé un tantinet trop long, un museau avant trop bas, trop flexible ou quelque chose de circonstanciel, mais la ferme intention de tricher.
Au cours des années, on a connu également plusieurs épisodes d’espionnage industriel.
Des ingénieurs coupables
Il n’y a pas que des contraventions au chapitre de la mécanique elle-même, on a assisté au fil des années à plusieurs cas d’espionnage industriel. Par exemple, une équipe dépense le gros prix pour débaucher un ingénieur travaillant pour une écurie qui a connu beaucoup de succès. Ceci est dans la norme même si ce n’est pas tellement éthique. Mais il y a pire, celle de transmission de données de façon illégale.
L’un des cas les plus connus en matière d’espionnage industriel en Formule 1 est celui qui a opposé les écuries Ferrari et McLaren. Ce scandale qui a largement fait les manchettes a impliqué l’ingénieur Nigel Stepney qui avait occupé plusieurs postes importants au sein de la Scuderia. Au début de la saison 2007, la direction de l’écurie italienne l’accuse de tentative de sabotage alors qu’on a décelé la présence d’une poudre blanche à la proximité des réservoirs des Ferrari. Une perquisition à son appartement avait permis de déceler la présence de cette poudre sur ses vêtements.
Mais ce n’était que le début de cette saga judiciaire. En effet, la Scuderia Ferrari porte plainte contre Stepney pour avoir communiqué des informations confidentielles à un membre de l’écurie McLaren, sa grande rivale à l’époque. En effet, ces deux écuries se disputent la tête du championnat. Le récipiendaire de ces documents est Mike Coughlan alors designer en chef de McLaren. Le pot aux roses a été découvert alors que la femme de ce derniers est allée dans une boutique de fourniture de bureau pour y photocopier plus de 750 pages de documents portant le logo Ferrari. Le propriétaire de l’établissement a alors contacté Ferrari pour les informer.
Les pénalités imposées cette année à Racing Point sont de la petite bière comparée à ce que l’on a imposé à McLaren. En effet, elle a non seulement perdu tous ses points au Championnat du monde en plus d’une amende de 100 millions de dollars. Rien de moins. En fait, l’écurie britannique n’a jamais copié les informations techniques sur ses voitures, mais elle avait pris connaissance des stratégies de l’équipe italienne, ce qui lui donnait un avantage.
On ne triche pas, on interprète
Mais à part quelques cas spectaculaires, la plupart du temps, les écuries consacrent beaucoup de temps à étudier et interpréter les règlements qui sont nombreux et parfois très complexes. D’ailleurs, dans le cas de Racing Point, l’équipe se défend d’avoir interprété en toute honnêteté les règles qui ont été modifiées pour la saison 2020.
Bref, les ingénieurs fort talentueux sont des génies à analyser les règlements, les différentes composantes des voitures afin de voir si on ne pouvait pas améliorer les performances tout en trouvant des éléments qui ne sont pas touchés par les règlements et qui pourraient leur donner un avantage.
C’est un va-et-vient incessant entre les commissaires de la FIA qui doivent vérifier toutes les nouvelles composantes de la voiture au fil de la saison et bien entendu homologuer la voiture avant le début de la saison. Et il ne se passe pas une année sans qu’une écurie en accuse une autre de courir avec une voiture qui n’est pas totalement légale. Et puisque certaines équipes se partagent les mêmes composantes mécaniques, il ne faut pas se surprendre si plusieurs d’entre elles ne soient pas entièrement légales en raison de l’interdiction de partager certaines composantes. Les écuries comme Red Bull et Alpha Tauri font partie de la même famille. Et on peut affirmer la même chose entre les écuries Ferrari, Alfa Romeo et Haas qui se partagent les mêmes composantes de motorisation, de boîtes de vitesses et d’éléments de suspension. Même sans vouloir déroger au règlement, il est possible qu’il y ait certains éléments qui pourraient faire controverse.
Tout ce chassé-croisé de chicane technique et juridique ainsi que certains passages d’espionnage industriel rendent la Formule 1 intéressante aussi bien en dehors des circuits que sur ces derniers.
Et le mot de la fin revient à Ross Brawn ancien directeur technique de chez Ferrari et qui a eu sa propre écurie de Formule 1 a déclaré : « En Formule 1 la marge est très étroite entre le respect des règlements et leur contournement. Il y a toujours des zones d’ombre que les écuries se plaisent à interpréter de différentes façons. » Il faut souligner que ce dernier est dorénavant directeur technique et sportif du Championnat du monde de Formule 1.Il doit savoir de quoi il parle.
Le Québec regorge de voitures exceptionnelles et de collectionneurs spectaculaires de telles voitures. Serait-ce la courte saison de l’été qui nous empêche de les célébrer que je ne serais pas surpris. Les chroniqueurs automobile de la Belle Province n’ont pas toujours l’opportunité de pouvoir parler de ces autos uniques sauf s’ils peuvent se déplacer dans d’autres régions du monde. Toutefois, la situation actuelle de pandémie ne leur donne pas cette opportunité. Bien entendu, ils choisissent de se lancer sur toutes les opportunités de faire un reportage sur les autos spectaculaires qu’ils peuvent couvrir. Mais, ils ne peuvent pas toujours mettre la main sur certaines autos spectaculaires que des propriétaires privés ne sont pas toujours prêts à mettre en évidence, question de conserver une certaine intimité.
Ce serait le cas de Yves-Luc Perreault de Laval qui est un de ces collectionneurs et «dealer» de voitures extra-spéciales qui aime opérer dans l’ombre. Toutefois, à sa défense, Yves est un amateur qui partage sa passion pour les voitures avec les autres amateurs mais avec une discrétion qui l’honore. Yves Perreault est un de mes amis. On est devenu amis par l’intermédiaire d’autres amis, tous des mordus de l’automobile avec un intérêt spécial pour des autos, en général «étrangères» mais surtout inusitées.
Yves est un collectionneur de voitures spéciales. Mais il n’est pas nécessairement «attaché» à ses autos. Il a su, avec le temps, négocier avec d’autres collectionneurs et vendre, acheter et revendre des véhicules spéciaux ou inusités et se retrouver avec des automobiles dignes d’intérêt. Puis, Perreault a aussi ses goûts! Par exemple, il n’est pas nécessairement un mordu de voitures américaines du genre muscle car mais il avoue son penchant pour les Ford Thunderbird. Il admire fortement les Thunderbird originales des années cinquante mais il est aussi très fier de rouler dans sa Thunderbird 2005 de la dernière génération.
Yves Perreault possède actuellement plusieurs autos dont la Thunderbird mentionnée plus haut, une Smart électrique, un coupé Mercedes de Classe C tout récent, une Fisker hybride électrique et quelques autres autos spéciales tout en attendant que son dernier «dada», un hot-rod Ford 1932 à moteur «Flathead» (en construction) soit prêt. Il possède également le premier «concept car» des studios de Nissan Design en Amérique mais son véritable «bijou» demeure une Spyker C8 Laviolette 2009, un coupé au design unique qu’il a acheté du seul concessionnaire canadien de la marque (à l’époque) de Calgary en Alberta. Il ne «sort» cette Spyker que très rarement. C’est pourquoi lorsqu’il m’a donné un coup de fil tout récemment me disant qu’il allait «dégourdir» la Spyker, je n’ai pu refuser son offre. De toute façon, cette balade occasionnelle lui aurait été moins intéressante sans «compagnon de voyage»?
Une voiture unique
Très peu de gens connaissent les Spyker. Cette marque d’auto d’origine hollandaise a été créée par les frères Spijker en?1875 ! Ceux-ci étaient plus impliqués dans le domaine aéronautique à l’époque (au moment où le développement des autos et des avions était intimement lié) d’où la raison d’y voir une hélice d’avion à l’emblème de l’auto. Malheureusement, la marque automobile ne réussit jamais à?prendre son envol (si vous me permettez l’allusion?) et elle se termina en 1926. La marque a été ressuscitée en 1999 avec la création d’une nouvelle société, Spyker Cars N.V., fondée par l’ingénieur néerlandais Martin de Bruijn et l’homme d’affaires Victor Muller (elle tentera éventuellement de mettre la main sur la marque Saab).