Depuis quelque temps, de nombreux constructeurs automobiles nous font parvenir des communiqués de presse faisant état des progrès, parfois surprenants, de leurs véhicules dans la plus récente enquête de qualité initiale, IQS, de J.D. Powers & Associates.
Pour le non-initié, on est immédiatement porté à croire que ce classement ne porte que sur la qualité du véhicule en fait de comportement routier, de performance et de fiabilité.
C’est en partie vrai, puisque les sondages des différents véhicules commercialisés en Amérique du Nord sont établis pour une période de 90 jours depuis la date de l’achat. Mais c’est plus que la satisfaction de la conduite et de la fiabilité initiale. En effet, les personnes sondées doivent répondre à un questionnaire de plus de 223 questions portant sur une foule d’éléments répartis en neuf catégories : extérieur, intérieur, commande/affichage, système info divertissement/navigation, sièges, climatisation, rouages d’entraînement, assistance à la conduite et expérience de conduite.
Comment on peut-on le constater, c’est vraiment une évaluation de l’entièreté du véhicule. Cette approche est certainement la plus complète, mais elle pénalise parfois des véhicules pour certaines caractéristiques qui n’ont rien à voir avec la qualité en elle-même. Par exemple, les voitures de grand luxe dotées de systèmes de navigation et d’info divertissement plus sophistiqués que la moyenne et donc que souvent plus complexes à opérer, sont pénalisés à ce chapitre. L’évaluation des systèmes d’info divertissement n’est pas toujours basée sur la fiabilité de ces systèmes, mais sur leur facilité d’opération.
Il y a quelques années, Ford avec son système de reconnaissance vocale a dégringolé dans les sondages en raison de ce système qui n’était pas vraiment facile d’utilisation et qui refusait souvent de reconnaître la voix du conducteur. Un autre exemple encore plus radical. Lors de son lancement, dans le cadre du premier sondage IQS du Hummer, celui-ci avait fini en dernière place, non pas en raison de son manque de fiabilité, mais parce que son assemblage laissait à désirer et surtout que la consommation de carburant était jugée excessive. Pourtant, pas besoin d’être grand génie en astrophysique pour savoir qu’un véhicule de cette taille et propulsé par un gros moteur allait consommer.
D’ailleurs, plusieurs observateurs soulignent que c’est l’organisme Consumer Report qui offre l’évaluation de fiabilité et de qualité la plus crédible. En effet, cet organisme américain refuse tout annonceur, achète les véhicules évalués et est donc théoriquement plus en mesure de donner l’heure juste, d’autant plus que les sondages auprès de millions de ses membres donnent un portrait plus réaliste.
Il faut dire également que les sondages J.D. Powers et Associate ne portent pas uniquement sur la qualité initiale, puisqu’une autre enquête d’évaluation est effectuée après trois ans de possession d’un véhicule. Dans ce cas, les résultats ne sont pas toujours en harmonie avec ceux portant sur la qualité initiale.
Pour fins de comparaison, je vous propose la plus récente liste de la qualité initiale et celle des résultats de l’évaluation des modèles 2017, donc après trois ans d’utilisation.
Dodge est en tête de liste cette année dans le classement IQS avec Kia
Avec Dodge, la marque Kia est en tête du classement IQS 2020
Classement 2020 IQS J.D.Powers et Associates
Le chiffre indique le nombre de défauts répertoriés en moyenne par véhicule.
- Dodge (136)
- Kia (136)
- Chevrolet (141)
- Ram (141)
- Genesis (142)
- Mitsubishi (148)
- Buick (150)
- GMC (151)
- Volkswagen (152)
- Hyundai (153)
- Jeep (155)
- Lexus (159)
- Nissan (161)
- Cadillac (162)
- Infiniti (173)
- Ford (174)
- Mini (174)
- BMW (176)
- Honda (177)
- Toyota (177)
- Lincoln (182)
- Mazda (184)
- Acura (185)
- Porsche (186)
- Subaru (187)
- Chrysler (189)
- Jaguar (190)
- Mercedes-Benz (202)
- Volvo (210)
- Audi (225)
- Land Rover (228)
- Tesla (250)
Ces données ont été colligées par J.D. Powers & Associates
Tesla en était à sa première présence au classement IQS
Classement 2017 IQS J.D.Powers et Associates
Le chiffre indique le nombre de défauts répertoriés en moyenne par véhicule.
- Genesis 89
- Lexus 100
- Buick 103
- Porsche 104
- Toyota 113
- Volkswagen 116
- Lincoln 119
- BMW 123
- Chevrolet 123
- Ford 126
- Mazda 130
- Cadillac 131
- Hyundai 132
- Kia 132
- Moyenne de l’industrie 134
- Audi m136
- Nissan 136
- Acura 139
- Honda 139
- Ram 140
- Mitsubishi146
- Mini 147
- Mercedes-Benz 152
- Subaru 154
- Infiniti 155
- Dodge 158
- Jeep 159
- Fiat 160
- GMC 162
- Volvo 185
- Jaguar 186
- Chrysler 214
- Land Rover 220
Ces données ont été colligées par J.D. Powers & Associates
La marque Genesis a terminé en tête de l’enquête de fiabilité à long terme.
Détail à souligner, la voiture qui a dominé le classement IQS toutes catégories est le Chevrolet Sonic, qui n’est plus vendu au Canada faute de preneurs et dont les ventes vont cesser aux États-Unis cette année. Incidemment, c’est le seul véhicule de sa catégorie fabriqué aux États-Unis, à l’usine de Orion dans le Michigan.
Chevrolet Sonic
Certains reprochent à J.D. Powers & Associates de vendre les droits d’afficher les résultats dans la publicité aux constructeurs automobiles. D’autres critiquent la multitude des résultats. Un journaliste américain a déjà, déclaré : « Il n’y a pas de constructeurs qui ne peuvent des vanter de recevoir un trophée J.D. Powers & Associates à la condition qu’il paie. »
Peu importe ce jugement, ce classement annuel est un bon baromètre de l’évolution des marques.
Il n’y a pas si longtemps encore, la possibilité de commander une camionnette de catégorie 1500 avec un moteur diesel était impossible. Puis, toujours imaginatif, Ram est arrivé avec son moteur V6 EcoDiesel et Ford a emboîté le pas avec son V6 diesel Power Stroke. Bien entendu, chez General Motors, on ne pouvait pas laisser la concurrence faire cavalier seul.
Mais il a fallu plusieurs mois d’attente avant que la réplique se fasse connaître. Contrairement aux deux autres moteurs offerts par la concurrence, on a opté pour un moteur Duramax six cylindres en ligne de 3,0 litres comprenant un bloc et une culasse en aluminium. Bien entendu, pour une meilleure durabilité, les parois des cylindres ont des chemises en acier.
Lorsque ce moteur est arrivé sur le marché, ce fut la confrontation des puissances entre les trois protagonistes. À ce chapitre, le Silverado devance les deux autres avec 277 chevaux comparativement aux 250 équidés du Ford et les 240 du Ram. Mais, on sait pertinemment que c’est le couple qui est l’élément le plus important. Lorsque le Duramax fut dévoilé, ses 460 livres pieds de couple devançaient le Powers Stroke du F-150 de 20 livres pieds et l’EcoDiesel du Ram de 27 livres pieds. Chez Chevrolet, on semblait avoir gagné la course. Mais, chez Ram on a rapidement augmenté le couple à 480 livres pieds, remportant le titre du couple. Tout en concédant quelques chevaux en moins.
Mais la course des chiffres n’est pas terminée là. En effet, le nouveau Silverado à moteur diesel propose une capacité de remorquage de 9300 livres ce qui le place au troisième rang par rapport à ses deux concurrents. En effet, le Ram est capable de remorquer une charge de 11 000 livres et le Ford peut tracter 10 000 livres.
Mais, un véhicule, ce n’est pas uniquement une affaire de chiffres.
Quelle douceur !
Lorsque j’ai lancé le moteur de ma camionnette Silverado à moteur diesel, celui-ci était tellement silencieux que je croyais que je m’étais trompé de véhicule. En effet, aucun cliquetis, aucun ronronnement abusif, et encore moins de vibrations. La raison est bien simple, c’est que les ingénieurs ont opté pour un moteur six cylindres en ligne, configuration reconnue pour sa grande rigidité, sa plus grande réactivité et l’absence presque totale de vibrations[DD1] . Donc pas besoin d’arbre d’équilibrage. En outre, il comporte deux fois moins de pièces ou presque qu’un moteur à cylindres en V. Ce qui devrait être le gage d’une bonne fiabilité.
J’ai conduit cette camionnette sur un parcours mi-ville, mi-autoroute, ce qui m’a permis de découvrir une motorisation qui répond instantanément, dont le silence de fonctionnement est impressionnant et qui est en plus capable de temps d’accélération relevés pour un moteur diesel puisque le 0-100 km/h se boucle en 7,3secondes. Ce six cylindres en ligne est associé à une boîte automatique HydraMatic à 10 rapports qui ne s’attire aucune critique importante. Curieusement, alors que Ford opte pour un levier de passages des rapports sur la console centrale et Ram pour un gros bouton rotatif, chez Chevrolet le levier de passages des rapports est placé sur la colonne de direction. Ça fait vieux jeu, certes, mais cela a pour avantage de dégager la console centrale.
Sous le signe de la sobriété
Si vous lisez un tant soit peu les essais routiers publiés, vous allez vous rendre compte que les chroniqueurs s’emballent devant l’habitacle du Ram qui est le mieux stylé de la catégorie et en plus il est possible de commander un écran de 12 pouces monté verticalement. On s’exclame également sur la présentation des sièges et leur confort. Bref c’est la totale au chapitre de l’admiration.
Lorsqu’on prend place dans l’habitacle d’un Silverado, on est confronté à une planche de bord d?une grande sobriété qui n’a pas tellement évoluée au fil des années. Pire, aux yeux de plusieurs, l’écran d’affichage n’est que de huit pouces.
Cependant, après quelques kilomètres au volant de cette camionnette, j’ai conclu que les concepteurs de l’habitacle avaient en tête une utilisation pratique privilégiant l’efficacité des commandes et de l’ergonomie de celles-ci. À défaut de briller par son design, la planche de bord propose une disposition logique des multiples commandes alors que tout est à la portée de main. De plus, des prises USB, 12 V et même 120 V sont placés aux endroits stratégiques. Et sur la version High Sierra essayée, de multiples cadrans indicateurs numériques proposaient des informations sur toutes les facettes de la conduite. En plus, l’affichage tête haute est l’un des plus complets sur le marché.
Toujours sur le côté pratique, on peut dépasser le cap des 1000 km sans devoir faire le plein. Lors de notre essai, la consommation moyenne a été inférieure à 9 l /100km, ce qui est quand même digne de mention pour un véhicule de cette taille avec un rouage intégral. Parlant de rouage intégral, à la gauche à la planche de bord, on en regroupé les multiples commandes du système intégral.
La vedette : le moteur
Il est vrai que si on compare la capacité de remorquage du moteur V8 6,2 litres à essence et sa consommation de carburant, le tout comparé au prix demandé, il semblera un choix plus logique. D’autant plus que le diesel commande un prix de plus de 3000$. En fait, même comparé au V8 de 5,3 litres, les chiffres pourraient pencher en faveur de ce dernier. Mais, aucun de ces deux V8 n’a les mêmes caractéristiques de conduite que le six cylindres en ligne diesel. Celui-ci impressionne aussi bien par son empressement à déployer ses chevaux sans grondement ni vibration. Ajoutez à cela une boîte automatique fort bien adaptée et il est difficile de trouver mieux.
Pour le reste, on retrouve les mêmes caractéristiques générales des autres versions Silverado avec une direction précise et un comportement routier qui nous permet de pousser de façon quasiment sportive sur les routes à l’essai. Et j’ai remarqué que la suspension arrière était plus docile que lors de mon dernier essai d’un Silverado.
Et il faut souligner la qualité d’assemblage et de finition du modèle mis à ma disposition. Une finition parfois perfectible était autrefois l’un des talons d’Achille des produits de cette marque, on semble avoir compris. Et si vous aimez les gadgets, vous pouvez monter et abaisser de façon automatique le battant arrière de la caisse.
En conclusion, si vous vous arrêtez exclusivement aux chiffres et désirez un habitacle relativement plus sophistiqué au chapitre de la présentation, votre votre c?ur ira sans doute du côté de chez Ram. Pour l’instant, on peut oublier les concurrents japonais dans ce secteur. Par contre, l’expérience de conduite, la sophistication générale de l’ensemble au chapitre de la mécanique sont autant d’éléments qui risquent de vous convaincre de choisir la marque au n?ud papillon. Parlant de n?ud papillon, si vous voulez avoir un emblème Chevrolet noir, vous devrez dépenser 180$ de plus. Je crois qu’on exagère.
Malgré cela, compte tenu de l’équipement, de la motorisation et de l’expérience de conduite et malgré quelques déficiences, le prix de vente inférieur à 80 000 $ de notre modèle d’essai le rend compétitif face à des concurrents vendus plus cher et pas nécessairement meilleurs.
Dans le but d’homogénéiser davantage sa gamme de véhicules, Lexus a lancé l’an dernier l’UX, un hatchback compact destiné à faire oublier le CT200 qui n’avait pas tellement impressionné. Et comme on le fait souvent chez cette division, on a fait appel à des composantes de la marque Toyota pour parachever ce modèle. En effet, il s’agit d’une version modifiée et améliorée de la Corolla hatchback. De ce fait même, elle partage avec cette dernière la nouvelle architecture globale TNGA-C. ce qui est loin d’être un élément négatif, bien au contraire puisque cette plate-forme est l’une des mieux réussies de l’industrie.