Une décennie dans le monde vidéoludique, c’est long ! Dans les 10 dernières années, on a eu le droit à 2 nouvelles consoles Nintendo, 10 jeux Call of Duty, 10 jeux Assassin’s Creed, 5 jeux d’Hideo Kojima et de nombreux classiques comme The Last of Us, Red Dead Redemption 2 et The Legend of Zelda : Breath of the Wild.
On a demandé LE jeu préféré de la dernière décennie à chacun de nos rédacteurs. LE jeu avec lequel ils ont eu le plus de fun. Certaines réponses pourraient vous surprendre?
PIER-LUC OUELLET – SUPER MARIO 3D WORLD (2013)
Il
aurait été facile de choisir Super Mario
Odyssey comme jeu de la décennie. J’adore les jeux de plateforme,
particulièrement les jeux de Mario, et Odyssey
est traité comme tout le monde comme la seconde venue du messie (après Super Mario 64).
Mais
le meilleur jeu de Mario est sorti quelques années plus tôt sur Wii U. Peut-être justement parce qu’il
est sorti sur la console la moins populaire de Nintendo depuis le Virtual Boy, Super Mario 3D World ne semble pas avoir dans l’inconscient collectif
le mérite qu’il mérite.
Si
certains préfèrent la liberté d’exploration proposée par Odyssey, personnellement, je préfère des niveaux plus focusés qui
proposent des expériences variées. Et avec 3D
World, j’ai été servi.
Chaque
niveau est une petite expérience jouissive bourrée de mécaniques autour
desquelles pourraient se bâtir des jeux complets. Et surtout, 3D World engloutit les nouvelles idées
comme un affamé dans un buffet à volonté.
Une variété inouïe de niveaux soutenue par une prise en main précise et (osons le dire) parfaite font de Super Mario 3D World mon jeu de la décennie.
ÉLODIE SIMARD – TOMB RAIDER (2013)
Étant
fan de Tomb Raider depuis longtemps,
plusieurs jeux de la franchise occupent une place importante dans ma vie.
J’attends donc immanquablement la sortie de chaque nouveau jeu avec impatience.
Ainsi, mes attentes étaient élevées et j’avais extrêmement hâte de découvrir le
reboot de la série proposé par Crystal Dynamics et Square Enix. En effet, on
nous promettait une nouvelle version du jeu qui s’éloignait du canon des jeux Tomb Raider classiques. C’était un défi
risqué que les studios ont relevé avec brio. Le reboot de Tomb Raider nous offre une réinvention de la franchise en nous
présentant les origines de Lara Croft et les évènements qui l’amènent à devenir
l’héroïne que l’on connaît.
Tomb Raider (2013) propose une histoire engageante, une atmosphère sombre et une Lara plus jeune et moins expérimentée qui doit se débrouiller et évoluer pour survivre. Le jeu nous entraine encore plus loin dans la psychologie de Lara Croft en nous offrant un personnage plus complexe et recherché. À la détermination, le courage et l’aplomb que l’on si connaît bien de Lara s’ajoute la vulnérabilité et la sensibilité. On est maintenant confronté à ses doutes, ses angoisses et ses découragements, ce qui nous investit davantage vis-à-vis Lara.
Ce sont toutes ces nouveautés et l’originalité que propose cet opus par rapport au reste de la franchise qui m’ont agréablement surprise et fait apprécier le jeu. Néanmoins, tout en s’éloignant des jeux précédents, Crystal Dynamics a su conserver l’essence de Tomb Raider et de Lara Croft, que ce soit par l’histoire qui demeure imbriquée dans la mythologie comme dans les jeux classiques ou encore le clin d’?il apprécié à l’héroïne mythique lorsque l’on retrouve les deux pistolets iconiques à la fin du jeu. Ainsi, malgré les différences et la distance entre les jeux classiques et le reboot, l’on entrevoit la possibilité de retrouver l’univers et l’héroïne que les fans connaissent si bien. C’est pour toutes ces raisons que Tomb Raider (2013) est mon jeu préféré de la décennie.
SÉBASTIEN SAVARD – FTL: FASTER THAN LIGHT (2012)
Faster Than Light
(Subset Games, 2012) pourrait sortir demain matin qu’il connaitrait tout autant
de succès qu’à sa sortie initiale. En fait, à mon avis, ce serait tout aussi
vrai s’il sortait dans 5 ans, tellement l’expérience est intense et unique. FTL m’a pavé la voie vers les roguelike,
m’a réconcilié avec le SCI-FI et me sert souvent à titre d’exemple à suivre
dans les cours théoriques en design de jeu que j’enseigne à l’université.
Chaque parcours stellaire dans FTL force le joueur à apprendre de ses erreurs et le place dans une cadence addictive entre stratégie d’optimisation (ou d’expérimentation) de vaisseau(x) et de combats tactiques en temps réel. La défaite dans FTL signifie forcément une leçon à retenir et au fil des nombreuses heures de jeux, le joueur a vraiment l’impression de faire ses classes et de devenir un commandant de vaisseau. Ce jeu vidéo est un bijou intemporel. C’est un devoir d’y jouer.
ANTOINE CLERC-RENAULT – SKATE 2 (2009)
Quel
trip ! Que de nouveautés ! On peut enfin descendre de sa planche, pousser et
tirer différents objets pour se faire des nouveaux obstacles par exemple. Et la
ville, si elle porte le même nom, n’a que peu à voir avec celle de l’original.
En effet, suite à un tremblement de terre, la topographie a changé, détruisant
certains spots pour en créer de nouveaux. Cette catastrophe a de plus laissé le
champ libre à la vile Mongocorp pour prendre le contrôle de certains points
clés.
De
nouvelles figures sont ajoutées à notre panoplie, de nouveaux skaters sont de
la partie et notre fidèle caméraman est encore plus bavard qu’avant.
Mais ce que j’aime et ce qui me fait continuer à aimer ce jeu, c’est la rejouabilité infinie. Même si on ne peut pas mettre sa propre musique, comme dans GTA IV sur PC par exemple à moins d’utiliser des moyens détournés, on recommence encore et encore même après avoir fini le mode Carrière. On partage nos meilleurs clips avec la communauté. On fait la course aux succès. Et on se mesure à d’autres rouliplanchistes en ligne. Je ne suis d’ailleurs pas peu fier de dire qu’à l’époque je figurais dans le top du classement mondial. J’espère un éventuel skate 4, mais je doute que ça arrive un jour, Black Box ayant fermé peu de temps après skate 3.
ANTOINE BORDELEAU – GOD OF WAR (2018)
J’ai
de la difficulté à bien exprimer ce que j’ai vécu quand j’ai vu la première
bande-annonce pour God of War. Fan de
la série depuis les premiers jours, il y avait en moi un mélange d’excitation
et d’appréhension palpable, mais force est d’admettre que l’équipe de Cory
Barlog a relevé le défi avec brio et audace.
Avec une histoire poignante qui m’a embué les yeux plus d’une fois, des mécaniques de combat à la fois brutales et raffinées et une direction photo révolutionnaire, cette mouture moderne de God of War m’a profondément marqué. De plus, c’est grâce à ce jeu que ma copine est désormais une vraie de vraie gameuse. Nous avons fait notre premier playthrough complètement ensemble, vivant émotions et exaltations en duo, ce qui non seulement nous a rapproché encore plus, mais lui a aussi fait voir que les jeux pouvaient être tout autant (sinon plus) engageants que les plus grandes oeuvres cinématographiques.
Depuis, elle joue tout autant que moi. Ce fait n’est pas simplement émotif, pour moi: il révèle que l’oeuvre de Santa Monica Studios a un pouvoir transformateur sur la vision qu’ont les gens de notre fascinant médium. Si de nombreux jeux auraient pu être mon «jeu de la décennie», c’est cet aspect d’élévation artistique qui fait remporter la palme à God of War.
ANTOINE VINETTE-LAMBERT – BATTLEFRONT (2016)
J’adore tous les jeux solos. Ces jeux qui te font vivre une aventure, ceux avec une bonne histoire. Star Wars Jedi : Fallen Order, Red Dead Redemption, The Last of Us, toute cette gang-là. Mais bizarrement le jeu auquel j’ai le plus joué durant la décennie est un jeu multijoueur en ligne. Un des rares jeux en ligne que j’ai joués dans les 10 dernières années. Et le pire, ce n’est même pas un bon jeu selon les critiques?
C’est
Battlefront. 2016. Celui d’EA et
DICE. Oui oui. Qui plus est, le jeu qui m’a fait acheter une PlayStation 4.
J’ai tellement joué au vieux Battlefront II sur PS2 que j’avais hâte que la franchise renaisse. Non seulement la version 2016 était un des plus beaux jeux de l’année (sans compter la musique épique et le bruitage identique à ceux des films), le fait de pouvoir vivre ces grandes batailles, autant sur terre que dans les airs ou en jouant un des nombreux héros de la franchise, c’était vraiment trippant.
Le nombre de fois que j’ai rapidement sauté dans un vaisseau afin de couvrir mes troupes depuis les airs. Ou qu’on s’est regroupé afin de vaincre un puissant héros qui anéantissait les autres joueurs. Battlefront était loin de faire l’unanimité, mais c’est pour moi le jeu où j’ai eu le plus de fun durant la dernière décennie.
SYLVAIN A. TROTTIER – MASS EFFECT 2 (2010)
Tali,
Garrus, Miranda, Thane, ? Chaque nom suscite immédiatement un moment drôle, un
choix déchirant ou une scène poignante. Si Mass
Effect est ma série préférée, c’est clairement le 2 qui m’a le plus marqué.
Ici, on ne suit pas un héros, on suit un groupe de marginaux auquel on ne peut
que s’attacher tant ils sont bien écrits. Mais le 2, c’est plus que les
protagonistes, c’est aussi un ton sombre, des thématiques lourdes et? la
fameuse mission suicide.
Un moment prenant qui m’a jeté à terre tant pas sa cohérence avec la narration que pour son côté impitoyable où une erreur de jugement peut causer la perte de protagoniste. En somme, Mass Effect 2 c’est le Empire Strikes Back de la trilogie. Et pour citer une grande parmi les grands : « Ce jeu est mon préféré de la Citadelle ».
MICHAEL BERTIAUX – RAINBOW SIX SIEGE (2015)
Il
y a quelques années, si vous m’aviez dit qu’un FPS m’aurait fait autant trippé
que Rainbow Six, je ne vous aurais tout
simplement pas cru. Et pourtant, c’est exactement ce qui s’est passé. Après des
centaines d’heures passées sur Counter-Strike
1.6 puis Source, j’ai moins accroché avec Global Offensive. Je me
retrouvais donc sans shooter favori, jusqu’à l’arrivée de Rainbow Six Siege en 2015. Destruction d’environnements, jeu
tactique à souhait, prise en main excellente, je ne pouvais demander mieux. Mes
amis ont aussi embarqué dans l’aventure, eux qui sont moins gamers que moi.
Depuis, le jeu est devenu un classique pour nous et un rendez-vous hebdomadaire. Malgré un départ en dents de scie, Ubisoft a corrigé le tir (héhé) pour nous livrer une expérience hors-pair qui est devenue l’une de mes favorites au cours de la dernière décennie. C’est aussi un parfait exemple de rebondissement après un faux départ, mais aussi d’un soutien continu de la part d’Ubisoft avec de nombreuses mises à jour gratuites pour brasser les choses.
PAUL REVERT – THE WITCHER 3 (2015)
Ce
choix n’est pas surprenant et n’étonnera personne, mais il me paraît absolument
impossible d’établir une liste des meilleurs jeux de cette décennie sans
mentionner The Witcher 3. Le titre
sorti en 2015 demeure de nos jours le jeu vidéo le plus récompensé de
l’histoire, et pas sans raisons. Ce qui m’a marqué dans The Witcher 3, outre la prouesse technique tant au niveau sonore
qu’au niveau visuel dont les artistes de CD Projekt ont fait preuve, c’est
l’incroyable richesse du scénario et l’originalité de l’univers dans lequel on
se retrouve plongés pendant potentiellement des centaines d’heures de jeu.
Avec son monde médiéval sombre inspiré du folklore européen, ses personnages charismatiques et son lot impressionnant de détails, d’intrigues et de quêtes secondaires captivantes, The Witcher 3 se distingue par l’authenticité de sa personnalité à une époque où les jeux vidéo triple A ont de plus en plus tendance à se ressembler les uns aux autres et à obéir aux mêmes codes.
L’expérience de base est complémentée par deux DLC extrêmement riches en contenu et vendus à des prix plus que raisonnables. Espérons que le nouveau jeu du studio, Cyberpunk 2077, saura suivre la cadence et satisfaire les attentes des fans après un succès aussi massif.