Suivant les pas de PUBG, Call of Duty : Warzone, Apex: Legends et Fortnite, c’est au tour d’Ubisoft Montréal de se lancer dans l’arène des Battle Royales avec son nouveau titre : Hyper Scape, disponible en version de test technique du 2 au 7 juillet. De par son gameplay vertical et nerveux ainsi que son implication active des spectateurs de streams sur Twitch dans la partie, ce nouvel arrivant promet de changer la recette classique du genre. Avec Hyper Scape, quelles nouveautés apporte donc Ubisoft à la grande famille des Battle Royales?
Du gameplay rythmé et nerveux
Hyper Scape se déroule dans un univers futuriste dans lequel les humains, à l’instar de Ready Player One, se retrouvent plongés dans un monde virtuel dénommé, vous l’aurez deviné, le Hyper Scape. Lorsqu’on rejoint cet univers virtuel, on arrive sur le Hyper Scape Hub, un environnement physique implanté directement dans le jeu faisant office de menu principal depuis lequel il est possible de rejoindre des nouvelles parties, d’équiper des skins etc. La navigation sur ce menu est intuitive et ajoute un degré d’immersion très appréciable.
Le coeur du Gameplay de Hyper Scape suit le principe de base de tout Battle Royale qui se respecte. Cent joueurs sont largués dans des petits drones dirigeables sur Néo Arcadia, une grande ville à l’européenne recouverte de points d’intérêts, armes et autres objets récupérables. À mesure que la partie avance, des secteurs de la ville se ferment les uns après les autres, dématérialisant l’environnement et obligeant les équipes à converger vers le même point; ce qui intensifie les affrontements. Les déplacements rapides défiant les lois de la physique combinés à la grande verticalité du jeu créent une expérience particulièrement rythmée et nerveuse, sans aucun temps mort. Dans Hyper Scape, contrairement à d’autres Battle Royales plus « lents », on est rapidement et quasi constamment confrontés à des équipes adverses, et peu de temps nous est laissé pour reprendre notre souffle entre chaque gunfight.
Hyper Scape se distingue notamment des autres titres du genre en faisant basculer son mode de jeu d’un Battle Royale classique à une capture de drapeau à l’approche de la fin de la partie. Lors de cette dernière phase, nommée Crown Rush, les quelques équipes encore en vie doivent aller récupérer une couronne et la garder assez longtemps en leur possession pour remporter la partie. Cette nouvelle dimension ajoute un intérêt significatif au jeu et requiert une approche stratégique assez peu vue dans les autres titres similaires. Dans sa version de test technique, Hyper Scape propose un mode solo et un mode escouade de trois personnes, mais plus d’options seront disponibles lors de sa sortie finale. Le mode escouade permet aux coéquipiers de communiquer et d’utiliser des armes et des compétences complémentaires afin de créer des synergies d’équipe. La gestion de la mort des joueurs dans ce mode est d’ailleurs bien différente de ce dont on avait l’habitude jusqu’à présent. Un coéquipier mort, plutôt que de devoir quitter la partie ou passer en mode spectateur, se réincarne en fantôme invisible aux yeux des ennemis. Il peut ainsi continuer à assister ses coéquipiers vivants en se déplaçant sur la carte et en indiquant la position des objets et des ennemis (une mécanique sûrement inspirée des drônes de Rainbow Six : Siege, du même studio), et peut être ranimé à partir d’un point de restauration. Morts ou vivants, les joueurs ont donc toujours la possibilité d’avoir une influence sur le déroulement la partie.
Dans Hyper Scape, pas de mods, de système d’armes rares ou de personnages aux pouvoirs distincts. Le jeu se démarque des autres par son système d’améliorations appelées hacks, ramassables partout à travers la carte. Qu’il s’agisse de téléportation, d’armure, de mur protecteur ou tout simplement de vague de soin, deux de ces hacks peuvent être équipés et changés en tout temps pour créer des synergies efficaces et faire varier les plaisirs d’une partie à l’autre. Les hacks, ainsi que les armes du jeu, peuvent être améliorés en ramassant plusieurs fois le même modèle au cours de la partie. Hyper Scape transforme ainsi l’habituelle frustration ressentie en trouvant des armes en double dans les autres Battle Royales en gratification. N’importe quel joueur peut donc s’équiper comme il le souhaite les hacks et les armes qu’il trouve sur son chemin et les améliorer à sa guise, ce qui permet d’envisager chaque nouvelle partie d’une manière différente.
Du Battle Royale en environnement urbain à la parisienne
Là où les autres Battle Royales classiques nous avaient habitués à combattre dans des milieux ruraux et relativement plats, Hyper Scape amène le genre dans un environnement urbain propice aux embuscades et au combat rapproché. Notons que l’omniprésence de toits, de plateformes de sauts et de phases sans gravité favorisent un style de jeu vertical que les amateurs de Fortnite apprécieront sûrement. Même en version de test, la ville de Néo Arcadia est particulièrement plaisante à découvrir et ne cache pas son inspiration parisienne futuriste. Une bonne partie de l’expérience consiste à se battre sur des toits d’immeubles haussmanniens ou devant des reconstitutions de monuments célèbres de la capitale française tels que la Cathédrale Notre-Dame. Le résultat global est plaisant visuellement et très prometteur pour la sortie finale du jeu. À l’inverse des titres réalistes tels que Apex: Legends ou PUBG, Hyper Scape s’est engagé sur une voie similaire à celle de Fortnite quant à sa direction artistique. Les environnements et les personnages arborent un style cartoon familial, épuré, intemporel et permettant de faire tourner le jeu sur toutes configurations. Combinons cela au fait que le jeu sera Free to Play à sa sortie, et on peut facilement déceler l’intention d’Ubisoft d’aller chercher un très large marché et, sans doute, d’attirer les amateurs du géant d’Epic Games.
Implication des spectateurs Twitch dans le gameplay
L’innovation majeure offerte par Hyper Scape réside sans doute dans l’implication des spectateurs de streams permise par l’extension Twitch, nommée Crowncast, qui accompagne le jeu. Lorsqu’un streamer équipe sa chaîne de cette extension, ses spectateurs peuvent avoir accès en temps réel à de nombreuses informations sur le statut de sa partie et voter pour l’influencer en déclenchant des événements divers et variés. Les parties de Hyper Scape se retrouvent ainsi ponctuées de phases de munitions illimitées, basse gravité ou encore double sauts, toutes déclenchées par les spectateurs des streamers présents dans le jeu. Outre ceci, Hyper Scape permet également aux streamers d’inviter très facilement leurs spectateurs à venir les rejoindre en jeu par un simple clic sur un bouton. Si cette influence des spectateurs reste assez discrète lorsqu’on joue, elle permet aux streamers d’impliquer activement leurs fans, de solidifier leurs communautés en créant de l’engagement et d’améliorer l’interactivité de l’expérience globale. Il s’agit là d’un grand pas franchi vers plus de rapprochement entre les créateurs de contenu et leurs audiences, et il sera très intéressant de voir comment Ubisoft gérera la frontière entre le jeu et le spectacle dans le futur.
Tant au niveau de sa collaboration avec Twitch que par son gameplay, Hyper Scape se démarque en de nombreux points des autres Battle Royales existant actuellement sur le marché. Le titre d’Ubisoft semble tirer quelques inspirations de Fortnite de par sa verticalité, son univers cartoon et son modèle Free to Play. Ses mécaniques originales combinées à son environnement urbain soigné permettent un gameplay nerveux bien à lui, oscillant entre le combat rapproché et les affrontements ouverts entre toits. Sa plus grande force, sans doute, demeure son utilisation ingénieuse de Twitch par l’extension Crowncast permettant aux streamers d’impliquer leurs spectateurs dans la partie. Alors que le test technique touche à sa fin, il s’agit certainement d’un jeu à surveiller de très près pour sa sortie!
Un texte de Paul Revert