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Chevrolet Bolt, à la hauteur de la concurrence

Lancé il y a environ trois ans, la Chevrolet Bolt s’est immédiatement démarquée non pas en raison de sa silhouette relativement conventionnelle, mais surtout par le fait qu’elle proposait une autonomie de 383 km, ce qui était assez exceptionnel pour l’époque. Pour le modèle 2020, le rayon d’action est dorénavant de 417 km.

Trois ans plus tard, j’ai repris contact avec cette voiture dans le cadre du programme Voitures Écologiques de l’Association des journalistes automobiles canadiens, AJAC, qui s’est déroulé au mois de septembre. La Bolt est dorénavant confrontée à de nouvelles concurrentes qui proposent un rayon d’action plus ou moins similaire. Reste à savoir, si cette Chevrolet est toujours en mesure de justifier sa popularité.

Dans sa gamme de prix, la Chevrolet Bolt possède-t-elle encore les arguments nécessaires pour intéresser les acheteurs ? C’est ce que nous avons tenté d’établir dans le cadre d’un essai de quelques jours. Il faut souligner qu’au cours de l’hiver, un essai relativement concluant avait mis en évidence les qualités de cette voiture malgré les effets réducteurs d’autonomie du froid hivernal.

Forme conventionnelle

La Chevrolet Bolt est un véhicule cinq portes à hayon dont la silhouette est relativement classique, mais qui propose des lignes qui sont toujours modernes et qui devraient plaire à la majorité. À l’avant, la grille de calandre est minuscule et ne sert apparemment qu’à arborer le légendaire nœud papillon de la marque. Elle est encadrée de phares oblongs se prolongeant sur l’aile, ce qui contribue à lui donner une allure dynamique. Cependant, on aurait pu améliorer le coefficient de traînée qui est de 0,32. Compte tenu de la catégorie du Bolt, on se serait attendu à mieux.

Toujours à l’avant, la prise d’air est remplacée par un pare-chocs de couleur noire encastré dans la section avant et destiné à associer ce hatchback à la présentation d’autres modèles de la marque propulsés par un moteur thermique. Les parois latérales sont dotées d’une ligne de caractère en partie supérieure et d’une autre en bas de caisse, chromée cette fois-ci, juste au-dessus d’une applique de couleur noire. Toujours au chapitre des couleurs le Bolt est offert ern des coloris passablement voyants.

À l’arrière, le hayon est relativement vertical et surplombé d’un becquet intégré qui permet d’alléger la silhouette et sans doute d’améliorer l’aérodynamique. L’habitacle est spacieux compte tenu des dimensions extérieures, mais plusieurs déplorent le manque de support latéral et l’étroitesse des sièges avant. La banquette arrière accueille deux adultes de taille moyenne. Sans doute pour « faire tendance », la partie inférieure de la planche de bord est de couleur blanche tandis que l’élément supérieur sur notre voiture était de couleur grise. Un agencement plus ou moins réussi, du moins à mon avis. Chez Chevrolet, on souligne que le choix des couleurs pour la planche de bord a été effectué en fonction des goûts des acheteurs millénariaux. Espérons que ces derniers seront d’accord.

On retrouve au centre un écran d’affichage de 10,2 pouces, ce qui est quand même digne de mention. Les cadrans indicateurs sont à affichage numérique et proposent des graphiques de différentes couleurs. Personnellement, je crois que la Volt avait une meilleure approche. En effet, sur la voiture tout électrique, il m’a fallu un certain temps pour m’adapter, surtout pour jeter un coup d’œil à la consommation instantanée d’électricité.

Chassez le naturel et il revient au galop, ce constructeur nous en souvent habitué par le passé à l’utilisation abondante de plastiques durs, et on est revenu à cette tendance sur cette voiture. C’était le cas lors de mon essai initial il y a trois ans et c’est encore le fait de nos jours.

Accélération instantanée

Les ingénieurs de Chevrolet ont réussi à concevoir un moteur électrique dont la puissance est raisonnable. Celui-ci produit 200 chevaux et surtout 266 livres pieds. Il est alimenté par une unité d’alimentation électrique à piles ion lithium de 66 kWh/h placée sous le plancher et occupant pratiquement tout l’espace entre les roues avant et arrière. La localisation de cette batterie permet d’offrir un coffre à bagages de bonne dimension. Ce moteur assure des performances décentes, car il permet de boucler le traditionnel 0–100 km/h en 6,5 secondes. Ce qui est plus que suffisant dans un monde rationnel.

Comme tout véhicule à propulsion électrique, l’accélération est instantanée puisque ces moteurs produisent un couple élevé et sans délai. Les reprises nerveuses sont appréciées dans la circulation urbaine alors qu’il faut parfois réagir rapidement, c’est donc un élément de sécurité.

Il faut également ajouter que grâce à l’utilisation d’une prise de recharge combinée permettant de brancher le véhicule à un chargeur rapide, il est possible de bénéficier d’une recharge qui permet d’obtenir une autonomie de 160 km en 30 minutes. C’est la bonne nouvelle. Par ailleurs, il faut absolument, c’est un minimum, posséder une borne de recharge de 240 V à la maison, car cela prend même quelques jours si vous vous fiez au courant de 120 V.

Pour remplir cette fiche technique, la suspension avant est indépendante tandis qu’à l’arrière on retrouve une poutre déformante. Pour ralentir et freiner ce véhicule, on compte sur des freins à disque à l’avant et à des tambours à l’arrière. Quant à la direction, elle est à assistance électrique, on n’aurait pas su faire autrement.

Elle a du caractère

Depuis quelques années maintenant, ce constructeur a réussi à pratiquement éliminer les erreurs de jugement aussi bien au chapitre de l’esthétique que de la mécanique. Cette voiture propose un agréable mélange de silhouette élégante et de mécanique toujours dans le coup. De plus, la gestion de l’alimentation électrique du moteur est très bonne puisque, par exemple, on réussit parcourir une distance de 50 km alors que la consommation d’électricité est équivalente à un trajet de 40 km. Ceci, bien entendu, en conduisant de façon adaptée et en faisant appel au processus de régénération d’énergie.

À chacun de mes essais la Bolt s’est démarquée par un excellent agrément de conduite, des accélérations nerveuses, une bonne tenue de route malgré une carrosserie relativement verticale et bien entendu une autonomie rassurante. Cependant, l’empattement court ne fait pas nécessairement bon ménage avec les chaussées en mauvais état qui sont pratiquement la norme dans notre province.

Comme c’est le cas pour plusieurs véhicules fabriqués par General Motors, on se fie aux applications Apple CarPlay et Android auto pour nous assurer un système de navigation. Pour autant qu’on a souscrit à l’abonnement au système Wi-Fi. Certains le déplorent, mais cela semble devenir une tendance de plus en plus marquée chez plusieurs constructeurs.

La position de conduite est correcte et une chose que j’ai beaucoup appréciée est cette palette de freinage régénérateur placé à la gauche du volant et qui permet de conduire la voiture en utilisant uniquement l’accélérateur et ce contrôle au volant. C’est surtout apprécié dans la circulation dense alors qu’on ne cesse d’avancer, de freiner pour ensuite avancer à nouveau.

Somme toute, la Chevrolet Bolt ne s’en laisse pas imposer par la concurrence et demeure même après trois années sur le marché l’une des alternatives intéressantes pour les personnes désireuses de se convertir à la voiture électrique.

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Ford Mustang, un moteur quatre cylindres? Certainement !

La Mustang est la voiture sportive nord-américaine la plus populaire de tous les temps. Malheureusement pour certains, l’orientation du marché a incité Ford à électriser sa voiture de légende, mais on continuera quand même à offrir les versions à moteur thermique pendant un certain temps. Cela nous a donné l’opportunité de pouvoir prendre le volant de la version EcoBoost Premium à moteur quatre cylindres de 2,3 litres EcoBoost.

Un moteur quatre cylindres !

J’en vois déjà déchirer leur chemise à la seule mention qu’un vulgaire moteur quatre cylindres soit placé sous le capot d’une voiture qui a contribué à la popularité des moteurs V8. Pour ces gens-là, ce type de voiture ne peut se passer d’un moteur V8. Mieux vaut oublier cette proposition.

Avant d’élaborer, ce texte n’est pas nécessairement un essai routier conventionnel, mais plus une évaluation d’une semaine à conduire une Mustang à moteur quatre cylindres. En tout premier lieu, il faut se rendre compte que nous sommes en 2020 et non plus en 1964. De plus, on doit reconnaître que le développement des moteurs a fortement progressé au cours des dernières décennies, qu’une seule rangée de cylindres peut performer encore mieux qu’il y a 15 ans avec un moteur V8.

Par exemple, il y a une quinzaine d’années, la Mustang GT était propulsée par un moteur V8 5,0 litres d’une puissance d’environ 205 chevaux. Je dis environ, parce que chaque année, on nous parlait toujours d’une augmentation de la puissance, mais on proposait toujours 205 chevaux. J’ai souvent demandé aux ingénieurs pourquoi on disait avoir progressé alors que les chiffres étaient similaires d’une année à l’autre. On me répondait le plus sérieusement du monde qu’il s’agissait d’une interprétation des données!

De nos jours, le moteur EcoBoost de 2,3 litres qui propulsait notre Mustang d’essai produisait 310 chevaux et 350 livres pieds de couple. Ce qui est fortement supérieur à bien des moteurs V8 de la Belle Époque. En ce qui nous concerne, notre moteur EcoBoost à double turbo était associé à une boîte manuelle à six rapports. Bref, une configuration comme dans le bon vieux temps. Cependant, cette boîte manuelle ne passait pas les rapports avec une grande douceur et en plus le second rapport était trop court tandis que la sixième vitesse était trop longue. Mais, au fil des journées, on s’habitue à cette configuration et j’ai adapté mon pilotage en conséquence et ce qui m’irritait au début me laissait indifférent à la fin de l’essai.

Parlant de performance maintenant. Ce n’est pas parce qu’il y a un moteur quatre cylindres sous le capot que les accélérations doivent être anémiques. Chronomètre en main, j’ai été en mesure de boucler le traditionnel 0–100 km/h en 6,3 secondes. Et je ne suis pas un as des temps d’accélération, je le reconnais. Mais, admettez que c’est passablement adéquat pour une voiture de tourisme. Si on opte pour la version GT avec son moteur V8 5 litres qui développe 150 chevaux de plus, on atteint 100 km/h, départ arrêté, en six secondes piles. Bref, à moins d’être très pointilleux sur les performances, les différences sont passablement minimes. Par contre, j’ai enregistré une moyenne de consommation de 10,8 litres aux 100 km tandis que si j’avais piloté la version à moteur V8, cette consommation aurait été de peu plus de 15,2 litres aux 100 km. Et contrairement à plusieurs voitures nord-américaines, ces deux groupes propulseurs s’abreuvent à l’essence super.

De 37 675 $ à 50 365 $

Bien entendu, la voiture qui m’a été fournie par Ford du Canada proposait toutes les options disponibles ou presque. Ce qui explique la différence entre le prix de base et le prix final de la voiture d’essai. Mais ce n’est pas nécessairement la politique à adopter dans le cas d’un particulier désireux de s’acheter une telle voiture.

En effet, même à son prix de base pour la version EcoBoost Premium, on bénéficie du moteur de 310 chevaux. Si vous optez pour le groupe d’options performance, au coût de 6500 $, vous allez pouvoir compter sur un système de soupape d’activation sonore du système d’échappement qui permet de passer d’un murmure à un rugissement comme le souligne fièrement Ford dans sa documentation. Personnellement, si vous voulez faire une bonne affaire, vous pouvez vous passer du rugissement sur demande.

Dans la liste des options, le seul groupe qui m’intéresse est celui du comportement routier avec des amortisseurs MagneRide, des pneus sport et un différentiel Torsen à glissement limité. Vous pouvez oublier les groupes décoratifs et de choix de couleurs si vous êtes un pur et dur qui s’intéresse à la conduite.

Il ne faut pas oublier non plus que moteur quatre cylindres est plus léger que le V8 et cela permet souvent d’avoir un comportement routier plus équilibré. Souvent, lors des présentations de différents modèles chez différentes compagnies, nombreux sont les ingénieurs qui nous disaient préférer le modèle intermédiaire moins puissant et plus léger qui était plus agréable à conduire.

Et il ne faut pas oublier que si vous voulez une Mustang à prix encore plus abordable, il y a la version de base offerte à 28 873$ et qui est quand même propulsée par le moteur EcoBoost de 310 chevaux. Vous allez avoir moins de gadgets, avis aux puristes. De plus, avec l’argent épargné par rapport à la version Premium, vous pourrez remplacer les amortisseurs, les jantes, les pneumatiques sur le marché de l’équipement et personnaliser votre voiture.

Somme toute, une Mustang EcoBoost n’a peut-être pas le même pedigree qu’un GT ou un GT 350 ou 500, mais elle propose plus ou moins de la même silhouette, un moteur performant et suffisamment puissant tandis que la tenue de route n’est pas à dédaigner non plus et toutes les Mustang se partagent la suspension arrière indépendante.

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BMW Motorsport: Karl Lagerfeld, oui ! Sanair, non !

Au cours de sa carrière, Denis Duquet a rencontré bien des gens et connu des situations qui étaient parfois cocasses. Cette fois-ci, il s’amuse au détriment des gens de Motorsport.

Il arrive parfois que les Allemands soient trop concentrés, trop rigoureux ou trop à la recherche de la vérité. J’en ai eu la preuve une fois de plus alors que nous avions été évités à visiter les quartiers généraux de la division sportive Motorsport de BMW. Ces ateliers produisaient des voitures fort impressionnantes aussi bien en course que sur la route. Il faut se souvenir qu’à cette époque, dans la catégorie des voitures de tourisme, certaines améliorations au chapitre de la mécanique et de la suspension en plus d’accessoires aérodynamiques étaient autorisées, pour autant que le constructeur fabrique un certain nombre d’unités destinées à la vente au public.

Centre Motorsport Munich

En ce qui nous concerne, la Série 3 revue et corrigée par les ingénieurs de Motorsport dominait en course et faisait saliver les amateurs de voitures de performance. De plus, comme la production était limitée, cela rendait cette voiture encore plus désirable. Mais, il y avait plus que ce modèle à découvrir dans ces ateliers et la direction de BMW nous avait invités à découvrir cette caverne aux trésors qu’était Motorsport. Je me souviens encore aujourd’hui des ateliers de modification des moteurs, de l’endroit où l’on préparait les voitures de course et la rencontre avec les ingénieurs responsables de ces tours de magie. Nous avons même été présentés au Prince de Bavière, coureur automobile à ses heures, qui était venu s’informer de la progression de la mise au point de sa voiture de course.

BMW M3

Inutile de préciser que nous étions au septième ciel dans le cadre de cette visite alors qu’on pouvait admirer et contempler des voitures extraordinaires. En plus, on était très heureux de nous présenter une voiture que l’on avait individualisée pour le designer de mode Karl Lagerfeld, mondialement connu. En effet, Monsieur Lagerfeld avait établi la liste des modifications qui devaient être apportées à cette voiture. Il ne s’agissait pas de transformation mécanique, si je me souviens bien, mais surtout d’éléments de décoration, de matériaux et de tissus. Je me rappelle d’un élément que j’avais trouvé cocasse, un réceptacle tout de cuir revêtu servant à accueillir une vulgaire boîte de papier mouchoir. Même les grands de ce monde ont besoin d’utiliser ce produit de temps à autre.

Karl Lagerfeld

Il faut préciser que par la suite, dans les années subséquentes, BMW a produit plusieurs versions de la L7 portant la signature de Karl Lagerfeld. Mais dans le cas qui nous concerne, ce n’était qu’une voiture personnalisée dans le cadre du programme « Individual » du constructeur.

Donc, c’est avec grande fierté que cette voiture nous a été présentée dans le menu détail. Puis, l’un de nos interlocuteurs nous a souligné que chaque voiture offerte par ce service propose une palette de couleur dont chacune était nommée en inspiration de circuits de course reconnus. Dans le cas qui nous concerne, la voiture était de couleur Bleu Monza. On a précisé que pour Silverstone en Grande-Bretagne, c’était le vert et pour le Nürburgring en Allemagne, c’était la couleur blanche.

BMW L7 Karl Lagerfeld

Alors, le plus sérieusement du monde, je leur ai demandé s’il y avait une couleur pour la piste de course de Sanair au Canada. À peine avais-je terminé ma phrase, que je pouvais lire la consternation et la confusion chez mes interlocuteurs. Les Allemands, surtout dans le milieu automobile, n’aiment pas tellement se faire prendre en défaut au chapitre des connaissances, qu’il s’agisse d’une obscure piste de course quelque part dans le monde ou encore d’un circuit bien établi au Canada. Devant les regards interrogateurs, j’ajoute que cette piste avait été visitée par le circuit Indy Car, était à l’époque le site d’une épreuve d’accélération NHRA d’envergure continentale en plus d’ajouter que Sanair était le site de nombreuses compétitions nationales et locales.

Je leur ai même suggéré que si une couleur pour ce circuit n’existait pas de développer la couleur Bleu Sanair en s’inspirant de la couleur du drapeau du Québec ou encore, le noir et le blanc du logo Sanair. Il y a eu beaucoup de va et vient, de conciliabules, pour finalement se confondre en excuses et m’annoncer avec grand regret qu’on n’avait pas concocté de couleur pour ce circuit, bien qu’il soit connu mondialement selon mes dires, tout simplement parce que personne n’avait commandé de voitures « Individual » au Canada. Je les ai remerciés poliment et cessé de me payer la tête de nos hôtes qui étaient fort accueillants soit dit en passant.

Circuit Sanair

Une fois notre visite matinale terminée, on nous a intimé de choisir un modèle parmi les voitures qui étaient à notre disposition et nous avons quitté l’Allemagne la direction de l’Italie pour ensuite poursuivre notre route vers la Suisse et la France dans les jours qui ont suivi dans le cadre d’un périple qui m’a permis pendant quelques jours d’essayer à chaque journée un modèle différent.

C’était pratiquement un paradis pour un chroniqueur automobile aussi bien d’avoir la possibilité de conduire des voitures très agréables et performantes sans oublier des routes qui permettent un agrément de conduite fort relevé. Quant à la couleur Bleu Sanair, j’attends toujours.

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C’est déjà le temps des pneus d’hiver!

Que vous le vouliez ou non, c’est déjà le temps des pneus d’hiver! «Whoa!» allez-vous me dire! «On n’est qu’au mois de septembre. Et la loi ne nous oblige, au Québec, aux pneus d’hiver qu’à partir du 1er décembre!»

Qu’importe si ça vous plaise ou non, il faut que vous sachiez que le marché est déjà bien actif dans ce domaine! Si vous vous êtes récemment procuré un véhicule neuf ou si vos pneus d’hiver actuels sont fortement usés, sachez que les distributeurs peuvent ne fournir qu’un certain nombre de pneus d’hiver des grandeurs les plus populaires à un prix abordable. Car, voyez-vous, si vous croyez que les fabricants de pneus répondent à une demande ponctuelle, vous vous trompez. Au moment d’écrire ces lignes, les grandes usines de pneus sont plus occupées à débuter la production des pneus toutes saisons ou d’été pour le printemps 2021. Ils ne font plus de pneus d’hiver!

Cela veut donc dire qu’ils auront livré la presque totalité de leur production aux distributeurs qui, à leur tour, auront commencé à les livrer aux revendeurs. Si votre véhicule fait partie des modèles les plus courants, il se peut qu’en octobre, vous me puissiez plus vous procurer les pneus qui devraient faire sur votre véhicule à un prix raisonnable. Il restera alors des pneus plus coûteux ou des pneus de moindre qualité que la majorité des revendeurs les plus sérieux ne vous recommanderont pas…

Choisissez les produits de qualité

Évidemment, votre choix se portera sur des pneus à prix abordable. C’est très compréhensible. Mais au lieu de rechercher le «pneu le moins cher possible», il vaut mieux rencontrer un véritable spécialiste et lui expliquer vos véritables besoins. Cela veut dire lui expliquer quelles sont les conditions auxquelles vous croyez faire face l’hiver prochain. Par exemple, si vous êtes un citadin qui se déplace plus en ville qu’en campagne, vous aurez certes plus besoin d’un pneu plus adapté aux pavés glacés qu’un «snow grip», un pneu agressif pour la neige qui est mieux adapté aux conditions hivernales de la campagne où les routes sont constamment enneigées!

Si, au contraire, vous devez vous déplacer sur des autoroutes pour vous rendre au travail, pensez à des pneus spécifiquement conçus pour la glace. Je pense ici à des banlieusards qui doivent rouler sur des autoroutes des alentours de grandes villes où les vents des grands champs provoquent des couches de glace sur le pavé. Dans certains cas, les pneus les plus efficaces peuvent être assez coûteux mais rappelez-vous que votre vie et celle de vos passagers (surtout celle de vos «petits» passagers!) reposent sur quatre points de contact d’une grandeur semblable à celle de la paume de vos mains. Pensez-y lorsque vous roulerez à plus de 100 km/h sur une route très froide ou, pire encore, légèrement glacée ou enneigée! Quand je pense à des pneus conçus pour les routes glacées, je pense ici au fameux Nokian Hakkapeliitta R3 qui est très coûteux mais aussi très efficace sur la glace tout en étant capable de supporter des vitesses assez élevées sur pavé sec sans être bruyant et surtout sans crampons.

En général, les pneus à crampons ne viennent qu’avec certaines limites de qualité. Il existe des pneus à crampons de haute qualité (encore une fois des Nokian) mais ils sont coûteux. De plus, sachez que de tels pneus doivent venir d’usine déjà cloutés (ne croyez pas que vous pourriez faire clouter des pneus qui ont déjà roulé ne serait-ce que quelques kilomètres).

Les pneus cloutés sont pratiques sur des routes légèrement glacées mais à basse vitesse. Toutefois, ils sont bruyants sur autoroute et refusés dans la plupart des stationnements souterrains (ils endommagent les planchers de ciment). Ils peuvent aussi endommager le revêtement de votre allée de maison où vous aller stationner le véhicule.

Mais quel pneu choisir?

Il existe alors différentes catégories de pneus d’hiver. Toutefois, si vous possédez une voiture de performance ou un modèle de luxe qui vient d’usine avec des pneus de performance (fort possiblement avec indice de vitesse Z ou plus rapides), il n’est pas recommandé de choisir un pneu à bon marché avec indice de vitesse inférieur qui pourrait changer le comportement routier de votre véhicule. Et, méfiez-vous car, même si votre véhicule vous semble plus une modeste berline, certaines de ces autos le moindrement équipées peuvent être équipées d’usine de pneus de performance! Même de plus petites autos!

Et n’allez pas vous imaginer que, parce que vous conduisez un véhicule à traction intégrale (AWD) ou à quatre roues motrices que vous pouvez être moins exigeants en matière de pneus. La traction intégrale ou la motricité aux quatre roues peut être très efficace dans la neige ou sur la glace mais quant au freinage et à la tenue de route, l’équation demeure la même sur des revêtements enneigés ou glacés. Il vous faudra de bons pneus d’hiver de qualité!

Les nouveaux pneus dits «homologués»

Il existe, depuis les quelques dernières années, une «nouvelle» catégorie de pneus d’hiver dits «homologués». Ce sont des pneus presque «toutes saisons» qui sont désormais reconnus comme «légaux» pour l’hiver c’est-à-dire qu’ils affichent le petit logo de la silhouette d’une montagne avec un flocon de neige en son centre. Même les plus importants producteurs de pneus d’hiver commencent à inclure ce type de pneu dans leur gamme. Malgré leur aspect «légal», il faut se méfier. Il s’agit ici de pneus qui se «débrouilleront» bien dans la neige (mais sans plus!) et qui seront efficaces sur la glace mais qui sont plutôt destinés aux automobilistes (surtout urbains) qui ne comptent pas se déplacer dans la neige profonde ou qui ne comptent pas faire beaucoup de kilométrage. Ils sont attrayants puisqu’on peut les laisser douze mois par année sur son véhicule. Mais encore une fois, soulignons que ces pneus sont un «compromis». Ils ne seront pas aussi «performants» dans des circonstances hivernales plus exigeantes.

Oh! En passant, ces remarques s’appliquent aussi aux VUS, VUM et camionnettes de tout gabarit. Et sachez qu’au Québec, même les camionnettes plus robustes de classe 2 (Ford F-250, Transit 250, Chevrolet Silverado et GMC Sierra 2500, Chevrolet Express et GMC Savana 2500, Ram 2500 et ainsi de suite) doivent aussi être équipées de pneus d’hiver spécifiques durant la saison froide.

Enfin, il reste l’épineux sujet des pneus à bon marché, les fameux «pneus chinois» qui peuvent être à moitié prix des pneus de grande qualité. Jusqu’ici, plusieurs essais routiers effectués par des journalistes professionnels ont démontré que ces pneus ont une limite tant au point de vue performance qu’au point de vue qualité de construction. Toutefois, certaines marques ont commencé à montrer une amélioration notable. Néanmoins, sachez que leur disponibilité est surtout au niveau de la qualité moyenne, peu ne pouvant se vanter d’être des pneus de performance.

Donc, vous êtes avertis! Si vous avez besoin de pneus d’hiver, faites vite si vous voulez jouir de l’embarras du choix! Sinon, vous devrez en payer le prix ou vous retrouver avec des produits de moindre qualité auxquels vous n’aurez pas nécessairement confiance!

Puis, essayez de choisir le bon concessionnaire de pneus qui saura bien vous conseiller et qui pourra vous offrir un service de qualité incluant l’entreposage de vos pneus d’été…

Quand on parle de pneus de grande qualité, il faut mentionner les produits Blizzak de Bridgestone. (Photo Bridgestone)

Michelin a revu ses pneus d’hiver et nous propose son nouveau X-Ice Snow mieux adapté aux conditions hivernales. (Photo Michelin)

Certains pneus chinois commencent à se distinguer sur le marché comme le Sailun IceBlazer, par exemple. (Photo Éric Descarries)

Le nouveau Goodyear WinterCommand est un de ces pneus homologués qui peuvent servir autant en hiver qu’en été. (Photo Goodyear)

Si vous préférez un pneu à crampons, optez pour des produits de marque avec clous montés en usine comme le nouveau Michelin X-Ice North. (Photo Éric Descarries)

Certains manufacturiers comme Toyo ont développé leur propre technique de construction comme ce GSI-6 avec gomme enduite de poussière d’écaille de noix! (Photo Éric Descarries)

Le manufacturier allemand Continental a développé un pneu d’hiver spécifique au Canada (surtout au Québec), le Ice Contact XTRM disponible avec des crampons presque impossibles à déloger. (Photo Éric Descarries)