Montréal, cristie que c’est pas économique. On dirait que mon matos sort dès qu’il entre. Pourquoi diable ai-je l’irrépressible envie de flauber sur mon île bien-aimée?
Un trop plein de bonheurs éphémères, peut-être?
Montréal, t’es ben à mode, mais t’es chère aussi. Quand c’est pas le nouveau resto Instagram offrant des vins nature (la bouteille la plus cheap à 60 $), c’est le nouveau coffee shop à 5-6 piasses le latté.
C’est de l’argent, t’sais.
Don’t get me wrong, j’aime Montréal d’amour pour mille raisons. Malgré tout, je me sens facilement poche à ses yeux et j’ai souvent le FOMO. Pas assez cool, pas assez sorteuse, pas assez à mode.
Pour avoir l’impression de living the life, faut dépenser.
SURTOUT, Montréal veut qu’on soit beaux. Je le réalise surtout depuis que je vis dans le sud de I’Italie à temps partiel pis que je me sacre pas mal plus de la manière dont je suis accoutrée. No joke, je me sens souvent out en ville et pourtant, messemble que je fais un minimum d’efforts vestimentaires.
Simplement, je sens que mes vêtements d’il y a un an ou deux ne sont plus cool pantoute (allô le fast fashion), qu’on m’a déjà trop vue avec et que, anyway, ils ne sont jamais assez de qualité. Fait des mois que je n’ai pas acheté de redingote, et contre toute attente, it feels great.
Est-ce que je pourrais faire des choix différents en ville?
Vous vous dites peut-être que c’est à moi de ne pas me mettre cette pression-là, de m’habiller comme je veux ou de choisir d’autres activités. Et c’est vrai, vous avez raison. Cela dit, c’est rough de ne pas entrer dans s’te moule-là.
C’est difficile de se sentir continuellement party pooper parce qu’on est celle qui est toujours trop cheap pour toute. Ça fait que j’ai choisi la voie facile, celle de m’exiler dans un village et d’expérimenter une culture qui voit les choses un peu différemment à ce sujet.
Les autres, ils en pensent quoi?
Cet article m’a été inspiré en partie par le très intéressant billet Travailler, ça coûte cher d’Elisabeth Massicolli sur Urbania. L’auteure a, elle aussi, toute sacré là, est partie vivre en Italie et se paie une couple de spritz par semaine grâce à ses contrats de rédaction. Elle fait également le constat que la vie professionnelle montréalaise s’accompagne d’énormément de dépenses.
Ces questionnements sur la vie urbaine, les coûts, la pression sociale et le stress qu’engendre la gran’ ville ont également été traités dans la fort pertinente vidéo d’Urbania mettant en vedette plusieurs jeunes ayant troqué la métropole pour la région.
Son visionnement nous apprend que Montréal perd de plus en plus de joueurs au profit des régions : « l’an passé, 60 000 personnes ont quitté l’île, tandis que 36 000 s’y sont installées. » Ce chiffre augmenterait depuis 3 ans.
Pourquoi? Notamment parce qu’on est brûlés et qu’on cherche de plus en plus une qualité de vie. De plus, le facteur financier prendrait une très grande place dans la décision (genre échanger un 4 ½ dans Rosemont pour une maison à Bromont).
Naturellement, ce n’est pas parce qu’on vit en région qu’on a automatiquement une vie moins stressante. Cela dit, ça semble aider dans plusieurs cas.
Et maintenant, on fait quoi?
Perso, la moitié du temps que je passe au Québec, je commence à considérer le transfert de Montréal en région. Je ne ferai probablement plus jamais autant d’argent qu’à Montréal, mais je ne dépenserai plus comme avant non plus.
En prime, je crois sincèrement que je tendrai vers une vie plus simple, plus authentique et contemplative. Pis on dirait que je suis rendue là, dans vie. Parce que c’est quoi la limite avant qu’on pète au frette?
Faque, on déménage ?