Christian Bégin et Isabel Richer peinaient à payer leur loyer
J’ai eu des années avec rien
Christian Bégin se trouvait à l’émission matinale préférée des Québécois, Salut Bonjour en compagnie de l’animatrice Ève-Marie Lortie.

C’est dans le cadre de son passage qu’il a parlé de son projet théâtral, La nuit de la déprime, dans laquelle il joue — et oui, il avait beaucoup à dire!

«C’est une réalité que les gens connaissent peu. On a une vision de notre métier qui est un peu tronquée par la télévision et par la magie de la télé. On a l’impression que les artistes sont tous des gens fortunés qui roulent en voiture de luxes, qui ont des grosses maisons (…)Les gens qui travaillent, bien sûr, ont ce privilège d’avoir souvent des salaires qui sont généreux, c’est correct comme ça, mais il faut savoir qu’il y a plus de 80 % des membres de l’Union des artistes et des artistes en général, parce que la fondation n’est pas seulement pour les membres de l’UDA, mais pour tous les artistes au Québec. Il y a des gens qui peinent à payer leur loyer, même mensuellement, qui ont besoin de soutien psychosocial, qui ont besoin d’aide financière de façon ponctuelle. La Fondation des artistes est là pour eux. Cette année, on tente, pour une première fois, un premier cabaret des artistes le 3 décembre», débutait Bégin.
Une carrière qui est mal vue, question finances, par le public québécois, du moins selon ses dires.
«Ça se passe au Théâtre Outremont à Montréal le 3 décembre. C’est une belle façon de passer une soirée incroyable, parce que la marquise est très impressionnante, et d’à la fois afficher son soutien aux artistes qui en ont besoin, parce que la réalité vient frapper tout le monde, et des artistes, beaucoup en fait. J’ai envie de dire ça, on a un rapport amour-haine, je trouve, avec les artistes. C’est-à-dire qu’on les aime, on les chérit à plusieurs égards, mais quand il vient le temps de parler d’argent, c’est comme si on avait un drôle de rapport par rapport à eux, par rapport à ça. Comme oui, c’est des téteux de subvention, c’est des gratteux de guitare, c’est des pelleteux de nuages.Comme si afficher des besoins financiers pour les artistes, ça, on avait plus de misère collectivement à entendre ça, parce que dans la tête des gens, on est des gens privilégiés et choyés», ajoute Bégin… qui visiblement, essaie de changer l’image du milieu.
Une période précaire
Il en est par la suite venu à démontrer que le métier peut être réellement difficile, bien que lui avoue aujourd’hui être en bonne position.
Mais il a lui-même vécu, en début de carrière, un moment où il avait peine à payer son loyer, qu’il partageait à l’époque avec son amie Isabel Richer.
«J’ai eu des années avec rien. Avec Isabel Richer, quand je vivais au début de ma carrière, on gagnait 11 000 $ par année à deux. On appelait notre propriétaire pour dire: Peux-tu nous attendre? On n’a pas d’argent pour payer le loyer ce mois-ci. On a eu une propriétaire extraordinaire. Je m’en rappellerai toute ma vie. Elle a été très compréhensive», avouait-il sur cette période creuse pour lui et sa colocataire, qui est aussi la marraine de son fils.
Un moment de vulnérabilité signé Christian Bégin.
