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Dans les coulisses

De plus en plus de joueurs se dissocient du scandale sexuel lié à Équipe Canada Junior 2018

Le L’un des scandales sexuels impliquant Hockey Canada – remontant à 2018 – fait probablement parler davantage depuis deux, trois jours qu’il ne le faisait qu’au début du mois juillet lorsqu’il a été rendu public. Pourquoi ? Parce qu’on a appris de troublants détails au cours des dernières heures… et que la liste des joueurs potentiellement impliqués rétrécit et semble se dessiner toute seule.

Le Globe and Mail a tout d’abord publié en début de semaine le contenu d’échanges textos qui ont eu lieu le lendemain de l’événement de juin 2018. Selon les échanges obtenus par le Globe and Mail, la jeune femme se fait d’abord demander si elle était allée voir la police.

La jeune femme a alors répondu qu’elle avait discuté des événements avec sa mère et que cette dernière avait averti les autorités.

« Tu as dit que tu t’étais amusée. » – Joueur non-identifié

« J’étais vraiment ivre, je ne me sentais pas bien du tout après. Mais je n’essaie pas de causer des problèmes à qui que ce soit. J’étais d’accord pour rentrer avec toi, je ne m’attendais pas à voir tout le monde après.  J’avais juste l’impression qu’on se moquait de moi et qu’on profitait de moi » – Présumée victime

« Tu dois parler à ta mère tout de suite et arranger les choses avec la police avant que ça n’aille trop loin. C’est une affaire sérieuse qu’elle déforme et qui pourrait avoir des implications importantes pour beaucoup de gens, toi y compris. » – Joueur non-identifié

« Je leur ai dit que je n’irais pas plus loin et que c’était une erreur. Vous devriez être corrects maintenant, alors j’espère que rien de plus n’en sortira. » – Présumée victime

Rappelons que selon les versions qui circulent – officiellement et officieusement -, un jeune hockeyeur canadien aurait eu des relations sexuelles avec une jeune femme dans un hôtel ontarien en juin 2018 – après un événement regroupant notamment les membres d’Équipe Canada Junior 2018 -, avant d’inviter sept autres joueurs à participer aux activités sexuelles. Selon la version de la victime, celle-ci aurait désiré quitter la pièce, mais elle en aurait été incapable. Elle affirme avoir eu peur et avoir pleuré.

« Selon le procès, les joueurs lui ont ordonné de caresser leurs organes génitaux et de leur faire une fellation. Les joueurs auraient également chevauché la plaignante tout en plaçant leurs organes génitaux sur son visage, ils auraient giflé la plaignante sur ses fesses, craché sur elle, éjaculé en elle et sur elle, eu des rapports vaginaux avec elle, l’ayant empêchée de quitter la pièce alors qu’elle essayait de s’en sauver […] Parfois, la plaignante pleurait et tentait de quitter la pièce mais a été dirigée, manipulée et intimidée pour qu’elle reste, après quoi elle a été victime d’autres agressions sexuelles. » – allégations au tribunal

Un joueur aurait même filmé son consentement à deux reprises durant la nuit, avant et après les activités sexuelles où il n’y aurait pas eu de consentement selon la victime. Pourquoi faire une telle chose si tu n’as rien à te reprocher et que tout était consentent ?

Ce sont les avocats de sept joueurs anonymes qui ont fourni les textos au Globe and Mail. Hockey Canada aurait payé une somme de deux ou trois millions $ – via un fonds dédié à ce genre de choses – afin de convaincre la présumée victime de ne pas parler publiquement. La police de London n’avait pas porté d’accusations.

Le gouvernement du Canada et quelques commanditaires ont retiré leur financement envers Hockey Canada, qui a par la suite décidé de rouvrir son enquête (à laquelle tous les joueurs devraient être appelés à participer, contrairement à la première). Rappelons que selon de hauts dirigeants de Hockey Canada, l’organisme aurait réglé de la même façon des événements de la sorte à chaque année ou presque. Est-ce que ces dirigeants perdront leur emploi ?

Selon les documents officiels de la cour (et tel que rapporté par Kent Campbell), huit joueurs auraient participé à cette agression présumée : 3 nés en 1999 et 5 nés en 1998. Ils seraient tous des joueurs qui évoluaient dans la LCH à ce moment de leur carrière.

Plusieurs joueurs de la formation d’Équipe Canada Junior 2018 se sont dissocié des événements au cours des derniers jours et des dernières semaines. Le collègue Marco Normandin a d’ailleurs regroupé toutes les informations disponibles afin d’en venir à quelques listes intéressantes.

Cale Makar, Victor Mete, Dane Fabbro, Jonah Gadjovich, Colton Point, Cal Foote et Kale Clague ont affirmé qu’ils n’ont pas participé à cette soirée. Ou ils n’évoluaient tout simplement dans la LCH cette saison-là.

Conor Timmins, Robert Thomas, Jordan Kyrou, Taylor Raddysh, Sam Steel, Brett Howden et Maxime Comtois ont tous déclaré publiquement n’avoir rien à voir avec les événements reprochés et/ou ne pas avoir participé de près ou de loin aux événements.

Dillon Dube, Jake Bean et Carter Hart ont quant à eux indiqué – eux-mêmes ou par le biais de leur avocat ou leur agent – ne pas avoir posé de gestes répréhensibles ce soir-là.

Drake Batherson, Boris Katchouk, Alex Formenton, Michael McLeod et Tyler Steenbergen n’ont à ma connaissance rien commenté quant aux allégations d’agression sexuelle qui touche cette cohorte de Hockey Canada. S’ils n’ont rien à se reprocher, il est fort possible qu’ils décident de publier quelque chose au cours des prochaines heures ou des prochains jours.

À noter que Batherson et Formenton sont tous les deux des joueurs des Sénateurs d’Ottawa… et que ça soulève des inquiétudes à Ottawa.

22 joueurs (U200 ont disputé au moins un match dans l’uniforme canadien lors du tournoi de 2018. Trois sont nés en 1999 (Comtois, Formenton et Thomas) et les autres, en 1998.

Attention ! Certains joueurs impliqués dans ce scandale pourraient théoriquement être des joueurs ayant évolué dans la LCH cette année-là, mais pas pour Équipe Canada Junior. De plus, certains joueurs disant ne rien avoir à se reprocher ou avoir agi de façon convenable pourraient mentir, jouer sur les mots ou mal interpréter le code moral commun, t’sais. Les prisons sont remplis d’innocents, me rappelait un bon ami hier soir dans l’auto.

Et les histoires ont malheureusement souvent deux versions. Parlez-en aux deux journalistes de La Presse qui ont écrit l’histoire de la journée d’aujourd’hui…

En même temps, il ne faut pas accuser n’importe qui juste pour avoir une cible ou un coupable. Chaque personne a droit à la présomption d’innocence, ne l’oublions pas. Et la culture doit changer et nos mentalités, continuer d’évoluer. Au hockey, comme dans notre société.

Disons tout de même que ce tweet datant d’il y a quatre ans paraît un peu moins bien aujourd’hui. Pas mal moins bien !

(Crédit: Twitter/capture d’écran)

En rafale

– Jean-Charles a eu un accident de vélo en début de semaine à Granby. Heureusement, il se porte bien.

– Kent Hughes n’a pas chômé depuis son arrivée à Montréal.

– Gaudreau met les Blue Jackets sur la map.

– Qui sera le prochain capitaine du CH?

Oups!

– J’aime ça.