Des choix difficiles pour Réjean Tremblay
Dans le film Lance et compte, le National de Québec fait face à une tragédie avec la mort de plusieurs de ses joueurs dans un accident d’autobus. Bien que l’auteur Réjean Tremblay ait trouvé très difficile de choisir qui allait décéder, les choix ont grandement été réfléchis selon l’impact qu’ils allaient avoir.
« Un de ceux qui décèdent, ça faisait 25 ans que je lui parlais, que je me servais de ses qualités artistiques et humaines. J’avais l’accident comme point de départ, les choix se sont faits sur les retombées dramatiques. Quand l’un meurt, ça touche Marc Gagnon, les fans, les amis, un autre touche le héros directement. Je dois dire qu’en écrivant la série qui va suivre le film, il y avait un personnage qui était mort dans le film, mais j’avais besoin de lui. J’ai donc réécrit une partie du film pour le sortir de l’autobus et en entrer un autre qui décède à sa place. Mais je ne vous direz pas qui (rires) », a confié Réjean Tremblay à BUM Interactif.
Étrangement, au départ, Réjean Tremblay ne voulait pas devenir auteur de séries télévisées. À l’époque où il couvrait le Canadien de Montréal pour La Presse, Richard Martin, alors directeur des dramatiques de Radio-Canada, lui avait proposé d’écrire une série, mais le tout devait se faire avec huit personnages et trois décors. L’auteur était loin d’être emballé. Quelques mois plus tard, lorsque la loi canadienne a permis de faire des productions privées, Richard Martin est revenu à la charge. Réjean Tremblay a alors rencontré le romancier Louis Caron et voilà comment Lance et compte a pris forme.
S’il y a un personnage qui ressemble le plus à l’auteur de Lance et compte, c’est sans doute Marc Gagnon, incarné par Marc Messier. « Pour son côté compétitif. Marc a fait une psychothérapie la même année que j’ai fait une psychanalyse. C’est un hasard, mais c’est ça pareil. Il aimait Suzie, mais il n’était pas endurable, c’est ce qu’elle lui disait. J’en connais qui m’ont dit la même affaire (rires) », ajoute Réjean Tremblay.