«Elle vit des moments difficiles»: Guy Jodoin submergé par l’émotion
Ils peuvent à la limite terminer leur vie dans leur maison…
C’est en tirant la carte qui lui demandait quelle personne avait fait une différence dans sa vie que Guy a aussitôt senti l’émotion lui monter à la gorge, au moment même où il s’apprêtait à se livrer sur sa mère et sur le lien profond qui les unit.
«Bien, c’est sûr que ça va être difficile de ne pas pleurer ou de ne pas déjà être en émotion, mais c’est ma mère», avoue-t-il.

Un moment d’une grande tendresse sur sa mère et le lien profond qui les unit
«J’ai choisi ça, parce que… c’est quelqu’un que j’adore, c’est une personne qui est beaucoup en émotions. Je parle de façon émotive, en ce moment, parce qu’elle vit des moments difficiles, donc je suis près d’elle, puis je me rends compte que je suis plus près d’elle que je croyais. Mais là, j’ai toujours été près d’elle, mais je veux dire, c’est comme si on se voit en ce moment, puis, je ne sais pas, des fois, on n’a pas besoin de se parler, on se voit, nos yeux connectent ensemble, je peux la flatter, flatter ses cheveux (…)», témoigne-t-il, alors que l’animatrice lui demande si, pour lui, le temps est devenu plus précieux qu’avant.
«Il a toujours été précieux (…) j’essaie de cristalliser le temps sans arrêt», trouve que la vie va trop vite depuis toujours et qu’il n’hésite jamais à voir les gens qu’il aime.

Sa relation complexe avec ses frères
«Elle est importante pour moi, parce que c’est vraiment la personne qui, lorsque j’étais jeune, j’ai pleuré beaucoup dans ma vie; j’ai pleuré, parce que j’avais des grands frères qui étaient beaucoup plus vieux que moi, donc, qui pouvaient me kicker. J’étais un peu un ballon de soccer avec eux autres… Puis, je comprends, parce qu’on avait 7-8 ans de différence; donc le petit de six ans dérange celui qui a 13-14 ans, c’est sûr… mais j’ai trouvé ça difficile. Donc il a fallu rapidement je me fasse une carapace, que j’éloigne mes frères de ma tête, de me dire: Bon, j’ai rien à attendre de ces personnes-là. Même que, des fois, ils me disent: Bon, est-ce que tu veux qu’on qu’on reconnecte?, mais c’est difficile quand tu ne l’as pas eu étant jeune (…)», explique-t-il, avant que Marie-Claude enchaîne en constatant avec lui que, malgré les années, ce lien ne s’est jamais vraiment reconnecté.
«Pas beaucoup, un respect, mais mes vrais frères, c’est mes amis, c’est mon ami Daniel Poisson. C’est mes amis de Québec, Jean Tanguay. Tu sais, je veux dire, j’ai plusieurs personnes, cinq amis de Québec, j’ai des amis très proches. Puis, j’ai beaucoup d’amis dans le métier aussi, des amis à qui je pourrais juste aller prendre une bière rapidement, mais… C’est sûr que c’est des amis que j’ai; je pourrais développer quelque chose d’incroyable, mais c’est un manque de temps, c’est que la vie va tellement vite. Puis je veux offrir du temps à ma famille, je veux offrir du temps à ma vie personnelle, au voyage, au travail, donc c’est ça, j’y arrive pas (…)», répond-il, honnêtement.
Puis, Guy revient sur sa mère et son père
«Ma mère, c’est celle qui donc, quand je n’allais pas bien ou que je pleurais beaucoup, venait me mettre une main dans le dos; puis ça, ça, reste physiquement fort, je le sens encore, j’ai encore cette main-là, et puis c’est moi qui lui fais maintenant (…) ne serait-ce qu’il y a deux jours, je frottais le dos de ma mère, puis je me voyais dans cette situation-là où elle me frottait le dos quand j’étais petit, puis, bien, c’est comme le retour du balancier. Donc elle est en émotion, c’est une personne qui est complètement folle, mais elle dit elle-même (…) elle va nommer les choses (…)», poursuit-il, en évoquant la folie douce et la créativité de sa mère, des traits qui la rendent profondément attachante.
«(…) c’est vraiment une personne incroyable, c’est une personne qui est ouverte à 1000%, je veux dire, tu pourrais être de n’importe quelle religion, n’importe quelle orientation sexuelle (…) peu importe ta personnalité, elle va t’accueillir, puis elle va jaser, un peu comme Janette Bertrand, à la limite (…) c’est quelqu’un d’hyper généreux aussi (…) mes parents, c’est des gens qui sont très, très, très généreux, puis, en ce moment, à 92 pour mon père et à 89 ans pour ma mère, ils ont tellement bien placé leur cercle social que les gens sont autour d’eux, donc ils peuvent à la limite terminer leur vie dans leur maison, parce qu’il y a tellement de gens qui gravitent autour (…) ils ne sont pas isolés. Mes parents, ils sont dans la maison, ils voulaient être dans leur maison pour finir leurs jours. (…) c’est comme si ils récoltaient, tu sais, quand on dit qu’on récolte ce qu’on a semé. Bien, ils ont vraiment récolté (…)», affirme l’animateur, avec des paroles qui touchent droit au coeur.
Un témoignage profondément touchant de la part de l’animateur chouchou du public québécois, qui, une fois de plus, bouleverse par son humanité et sa grande vulnérabilité en s’ouvrant sur un sujet intime, personnel, oui, mais d’une beauté et d’une tendresse rares.