Entrevue: Luc Poirier oblige-t-il ses enfants à suivre ses traces?

Dans la série documentaire Luc le milliardaire?, débarquée sur la plateforme Crave le jeudi 12 juin, on apprend que Benjamin, le fils aîné de Luc Poirier, travaille dans un dépanneur, un emploi dégoté à l’insu de son illustre et fortuné papa.
Sous la réalisation de Jean-Philippe Pariseau (Expat, Allô, voici mon pénis, Salebarbes aux Îles, Couples à boutte), Luc le milliardaire? trace un portrait biographique de Luc Poirier à travers le prisme de sa réussite financière. Nous vous en rapportons un extrait ici.
Réellement fasciné par le «personnage» qu’est Poirier, son audace, ses accomplissements et, disons-le, son pactole, Pierre-Yves McSween endosse ici le rôle d’un intervieweur enthousiaste pour tenter de savoir qui est vraiment Luc Poirier. Et, surtout, ce que ce dernier mange en hiver pour, à 49 ans, être parvenu à bâtir un empire valant le prix de plusieurs centaines de Ferrari de collection, lui qui a grandi dans un HLM et qui, tout jeune, a dû fréquenter des écoles spécialisées pour malentendants parce qu’il était devenu aphasique après le divorce de ses parents. Découvrez d’ailleurs ici 21 faits insolites sur Luc Poirier appris dans la série documentaire, qui pourraient vous surprendre!
Pour ce faire, McSween questionne son sujet sur tous les aspects de sa vie et donne la parole à ses proches (son père, ses frères, son fils, sa conjointe, ses employés, etc).
C’est ainsi que le sympathique Benjamin, 21 ans, révèle le plus naturellement du monde à un Pierre-Yves McSween ébahi qu’il bosse dans un dépanneur, et explique les raisons qui l’ont poussé à opter pour ce boulot.
Si, dans le documentaire, on sous-entend qu’il juge que le temps de son garçon passé derrière un comptoir de dépanneur est une perte de temps, en entrevue avec Hollywood PQ, Luc Poirier a déclamé haut et fort sa fierté pour l’aîné de ses trois enfants.
«Il travaille fort, mon gars!», s’est-il enorgueilli.
«Au départ, je n’ai pas su qu’il travaillait dans un dépanneur. Il l’a fait par lui-même. À un moment donné, je le vois partir à 7 h un samedi matin. D’habitude, il travaillait à la carrière près de chez nous pendant l’été, mais là, on était samedi matin et ce n’était pas l’été. Je lui ai demandé où il s’en allait, et il m’a répondu qu’il travaillait au dépanneur. Je lui ai dit : « Voyons, Ben, tu n’as pas besoin de travailler au dépanneur… »»
Or, les motivations de son héritier tenaient largement la route, estime l’entrepreneur.
«C’est qu’il est aux études, et il a beaucoup de misère à l’école, mon fils. Il prend des cours d’été et il a besoin de travailler beaucoup plus que les autres pour réussir. Et il ne réussit pas avec de grosses notes, il faut juste « passer ». Alors, il m’a expliqué que c’est un petit dépanneur tranquille, où il a le temps de faire ses affaires [ses travaux scolaires], et d’être payé en même temps. Je trouvais ça intelligent!»
La pomme n’est pas tombée loin de l’arbre, et Benjamin Poirier, à l’instar de son géniteur, ne place pas tous ses œufs dans le même panier. Il vient de terminer sa première année d’université en droit, et complète un baccalauréat par cumulatif de certificats (notamment en finances). Puis, encore une fois inspiré par l’auteur de ses jours, le jeune homme donne également dans l’investissement immobilier et est déjà, aux dires de son père, «millionnaire sur papier», à 21 ans, et ce, par ses propres soins, sans compter sur les avoirs familiaux.
«Il fait de l’immobilier sans vraiment m’en parler», dépeint Luc Poirier. «Pour ne pas qu’un jour, quelqu’un dise que c’est grâce à son père qu’il s’est rendu là. Il fait tout par lui-même, il ne me pose même pas de questions, ne me demande pas de conseils. Il a fait des erreurs, je l’ai appris par d’autres personnes… Mais je le laisse apprendre dans cette voie, parce que c’est la meilleure façon d’apprendre.»
«Mais il est déjà bien parti. Il possède 50 portes, à peu près. Il a acheté quatre triplex à 16 et 17 ans, mais il n’avait pas d’argent; alors, il s’est associé avec un gars de 19 ans, qui, lui, avait en partie l’argent de son père. Ces triplex-là, qu’ils ont payés environ 600 000 $ chacun, valent aujourd’hui au-dessus d’un million. Ils sont à Brossard, à côté du REM. Donc, mon fils est millionnaire, seulement avec sa partie à lui.»
Cela dit, n’allez pas croire que le chef de clan insiste pour que sa descendance poursuive absolument son œuvre. Tant en ce qui concerne Benjamin, né d’une précédente union, que Hugo (15 ans) et Mégane (13 ans), issus de sa relation avec son amoureuse Isabelle Gauvin (l’une des têtes d’affiche du docu-réalité Vies de rêve, sur Crave), Luc Poirier ne souhaite que le bonheur de ses enfants, que ceux-ci empruntent le chemin qui les rend heureux.
Et c’est d’ailleurs en ce sens que s’inscrit la réponse de Luc Poirier lorsqu’on lui demande ce qu’il lui reste à accomplir, dans la vie.
«Le bonheur de quelqu’un, c’est la réussite de nos enfants! Je vais être pleinement satisfait de ma vie quand mes enfants vont être placés, que tout va bien aller», a-t-il spontanément évoqué.
«Parce que ça ne veut pas dire que, si ça va bien maintenant, ça va aussi bien aller dans deux ans, dans cinq ans… Si je réussis ça, si mes enfants finissent bien, je vais avoir réussi ma vie. J’ai ma liberté, j’ai un peu de sous pour profiter de la liberté, j’ai la santé, et il me reste mes enfants, et j’ai la femme que j’aime…»