Entrevue: Zoé, la gagnante de MasterChef Junior Québec, revient sur sa victoire éclatante

Crédit: Courtoisie TVA

Les dégourdis petits cuistots de MasterChef Junior Québec nous ont impressionnés et mis l’eau à la bouche tout le printemps avec leurs créations culinaires souvent époustouflantes pour des jeunes de leur âge.

Au terme de cette première saison de la compétition culinaire, qui culminait jeudi soir à TVA, l’attachante Zoé, 12 ans, de Repentigny, a raflé les honneurs et mis la main sur de belles récompenses qui propulseront avantageusement sa carrière en cuisine : un trophée, un montant en argent de 10 000$, un an d’épicerie gratuite chez Métro et une carte-cadeau de 3000 $ chez Tanguay.

Nous avons eu la chance de nous entretenir avec la sympathique Zoé, qui se démarque déjà par son talent, sa rigueur aux fourneaux, sa grande maturité… et son goût pour le sucré-salé!

Hollywood PQ: Zoé, comment as-tu trouvé ton expérience à MasterChef Junior Québec?

Zoé: «C’est une expérience formidable! C’est tellement irréel, ce qu’on vit, pendant si peu de temps… J’ai adoré mon expérience!»

HPQ: Les tournages ont eu lieu plus tôt cette année, pendant l’hiver, étalés sur quelques semaines. Est-ce que les défis sont aussi frénétiques et intenses sur place qu’ils paraissent l’être dans nos téléviseurs?

Z: «C’est totalement ça! Ça reste du montage, mais ils montrent quand même des extraits de ce qu’on a fait. Quand ils nous disent qu’on a une heure pour cuisiner telle chose, on a vraiment juste une heure! Je sais qu’il y a des gens qui croient que c’est « arrangé », mais non, non! Ce n’est pas « arrangé ». On a une heure, on fait du mieux qu’on peut, on fait ce qu’on est capables, et c’est ça qui nous mettait vraiment dans l’ambiance, le fait que c’était réel.»

HPQ: Comment la passion de la cuisine est-elle née chez toi?

Z: «Pendant la pandémie, les restaurants étaient fermés et on n’avait pas grand-chose à faire. Mon père et moi, on a décidé de commencer à cuisiner. Tous les deux, on a élevé nos niveaux pendant ce temps-là. Et ç’a fini que c’est devenu une passion pour moi. J’avais 8 ans.»

HPQ: Auparavant, étais-tu une adepte d’émissions de cuisine, de compétitions culinaires, de livres et de sites Web de recettes?

Z: «Avant ça, pas vraiment. Les livres de cuisine ne m’intéressaient pas beaucoup. Quand mon père me l’a demandé, je me disais : « Bof, bof… » Et finalement, j’ai commencé et j’ai adoré ça. J’ai toujours aimé goûter à des choses différentes. Mes parents m’ont toujours dit que même si je pensais ne pas aimer un aliment, il fallait que j’y goûte quand même. J’ai toujours goûté, j’ai toujours été curieuse.»

HPQ: Et cette créativité que tu as, pour concocter des plats originaux, comment s’est-elle développée?

Z: «Bonne question! (rires) C’est difficile à expliquer. Mais je crois que c’est vraiment juste le fait d’essayer plein de nouvelles choses. Après, on comprend que ceci va avec cela, que cela va avec cela… On fait plein de liaisons dans notre tête, et finalement, ça marche. Moi, je pense que j’ai un talent pour faire ça! Et en plus, j’aime faire des agencements du genre.»

HPQ: En grandissant, tu as été inspirée par certaines émissions…

Z: «Oui! J’ai écouté Chefs de bois, j’ai écouté Les Chefs!, j’ai écouté les deux saisons [québécoises, NDLR] de MasterChef… De voir tout ça, ça m’a beaucoup inspirée. Après, quand j’ai vu qu’il y aurait une saison Junior, en septembre dernier, je me suis dit que je pourrais être cette personne que je vois dans ma télé!»

HPQ: As-tu alors tout de suite voulu participer?

Z: «En fait, j’ai vu les demandes d’inscription, et j’ai tout de suite dit que je voulais m’inscrire. Et mes parents m’ont demandé de bien réfléchir, pour savoir si je voulais vraiment m’engager là-dedans. Moi, je ne connaissais pas l’univers des tournages, je ne savais pas ce que c’est, de cuisiner avec des caméras. Donc, j’ai réfléchi. Et la veille de la fin des inscriptions, à 22 h le soir, j’étais en train de remplir le questionnaire. J’ai vraiment fait ça à la dernière minute pour être sûre de ma décision. J’ai dû envoyer un formulaire, puis il fallait envoyer des vidéos et des photos à la production. Ensuite, il y a eu une préaudition physique, en personne, sur la Rive-Sud de Montréal.»

HPQ: As-tu eu un défi préféré pendant toute la saison, ou qui t’a marquée positivement?

Z: «Les défis m’ont tous marquée à leur façon! Peut-être le premier défi, celui où j’ai fait la pieuvre, qui m’a permis de gagner le premier avantage de la saison et le seul superpouvoir [le Macaron de l’immunité, NDLR]. Ça m’a tout de suite boostée pour le reste!»

HPQ: Et y a-t-il un défi qui n’a vraiment pas bien été, que tu préférerais oublier?

Z: «C’est sûr! (rires) Le défi sucré-salé n’a pas été ma meilleure performance. Il y a eu des commentaires constructifs auxquels je ne m’attendais pas, comme le fait qu’il me manquait de cohérence. Ça surprend. Des fois, ça blesse un petit peu sur le coup, mais après, on se rend compte que c’est juste pour nous aider à s’améliorer. Je les ai pris, et je les ai utilisés après. Mais sur le coup, ça fait plus mal!»

HPQ: Pourtant, on a vu, tout au long de la saison, que tu aimes justement beaucoup mélanger le sucré et le salé. Lors des défis de la finale, par exemple, tu as fait une purée de panais au chocolat blanc et des biscuits avec gelée de gingembre, mousse aux champignons et fleur d’oranger… Tu es quand même habile!

Z: «Oui, j’adore le sucré-salé… C’est le défi que j’ai le moins bien réussi, mais j’adore ça! (rires)»

HPQ: Avec les autres participants, vous semblez avoir développé un bel esprit d’équipe…

Z: «Oui! Tous les moments qu’on a passés ensemble, pendant les pauses, ça nous a rassemblés. On n’avait pas droit aux « électroniques », alors on n’allait pas sur les réseaux sociaux, on ne parlait pas avec nos amis et nos parents étaient dans une autre pièce. Donc, on était vraiment ensemble. On a appris à se connaître, on est tous devenus amis, on se parle encore. Ce sont des amis pour la vie, je crois! Pendant les tournages, les high fives qu’on se faisait, les pouces, les sourires, les câlins, ça venait de nous, ce n’est pas la production qui nous demandait de le faire.»

HPQ: Est-ce qu’il y a d’autres participants de MasterChef Junior Québec que tu admires particulièrement pour leurs aptitudes en gastronomie?

Z: «Harrison, qui était contre moi en finale [avec Xavier, NDLR], j’admire ses techniques et tout ce qu’il fait! Je trouve qu’il y a tellement de logique dans tous ses plats. Et moi, je m’inspire de ça.»

HPQ: Comment était la relation avec les juges de MasterChef Junior Québec, Martin Picard et Stefano Faita? À l’écran, ils semblaient gentils, mais aussi sévères avec vous…

Z: «Ils n’étaient pas si pires! (rires) Ils étaient super fins. On n’a jamais eu de mauvais commentaires; on a eu juste de bons commentaires ou des commentaires constructifs. Et les commentaires constructifs qu’on a reçus, on les a tous utilisés pour s’améliorer. Et si on n’avait pas eu ces commentaires, peut-être qu’on ne se serait pas autant améliorés.»

HPQ: Tu as une page Facebook intitulée Les délices de Zoé, que tu as lancée quand tu avais 8 ans, et sur laquelle tu partages les plats que tu prépares et tes différentes activités…

Z: «À Noël, je fais habituellement des paniers de Noël. Je vends des paniers avec plein de choses dedans et je remets de l’argent à des associations, la plupart du temps à Opération Enfant Soleil. La page me sert à vendre mes produits. Et, oui, je partage mes recettes. Pendant la diffusion de MasterChef, la plupart de mes défis se ramassaient sur cette page! (rires) C’est ma page publique où je publie toutes mes choses. Pour le moment, je prévois continuer de l’alimenter.»

HPQ: Quels sont les projets que tu souhaites concrétiser avec les prix que tu as remportés?

Z: «Chez Tanguay, je pense m’acheter plein d’instruments que je n’ai pas. Chez Métro, je vais en profiter pour acheter un set de chaudrons à mon père (rires). Parce que j’ai tellement pratiqué que ses chaudrons antiadhésifs sont rendus adhésifs! (rires). Sinon, avec le 10 000 $, c’est une réponse assez plate, mais intelligente : je pense placer la plus grosse partie du prix.»

HPQ: Effectivement, c’est intelligent, parce que toi, tu dis ouvertement que tu veux ouvrir ton restaurant un jour!

Z: «Oui, et il faut de l’argent, pour ouvrir un restaurant! Ma mère, elle, a toujours voulu avoir un café. Je me suis donc déjà dit que si j’ouvre un restaurant, il pourrait y avoir une petite partie café dedans, intégrée pour elle!»

HPQ: Est-ce que tu as des frères et des sœurs?

Z: «J’ai un frère de 11 ans. Lui, la cuisine, ce n’est pas son genre de truc! Il est plus sportif que créatif.»

HPQ: As-tu d’autres loisirs et passe-temps que la cuisine?

Z: «Pas vraiment. Moi, je suis vraiment dans la cuisine! Sinon, je suis beaucoup consacrée à mes études, pour l’école.»

HPQ: Tu viens de finir ta première secondaire. Est-ce que ç’a été compliqué de concilier les tournages de MasterChef Junior Québec et l’école, plus tôt cette année?

Z: «Ça n’a pas du tout été facile! Il faut savoir que, moi, à l’école, j’ai des périodes « couleurs », où je peux faire des sports de mon choix pour me distraire pendant la journée, ou les utiliser comme périodes d’études. Et moi, j’ai pris des périodes d’études partout, pour pouvoir concentrer toutes mes études à l’école, et avoir mes soirées libres pour me pratiquer à cuisiner et me préparer à toute éventualité. Je vais dans une école privée.»

HPQ: Est-ce qu’il y a des choses que tu as apprises sur le plateau de MasterChef Junior Québec qui, tu crois, vont continuer de te servir dans le futur?

Z: «La propreté! Garder un plan de travail propre et tout ça, c’est sûr que ça va m’aider. Parce que, pour cuisiner, il faut être organisé. Si ton plan de travail est tout sale, tu vas perdre tous tes repères, tes ingrédients et tes ustensiles. Tu vas te perdre toi-même!»

HPQ: Te voir à l’écran, as-tu aimé ça?

Z: «C’est spécial, de se voir à l’écran! (rires) Je profitais surtout de l’émission pour regarder ce que les autres faisaient et comment ils travaillaient. Pendant que je cuisinais, j’étais concentrée sur mes choses, mais de pouvoir voir ce que les autres faisaient, j’aimais ça.»