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Essai Volvo C30, l’autre compacte

{7585}Depuis 2006, Volvo tente d’imposer sa marque sur le segment des voitures compactes premium avec la petite C30. Face aux BMW Série 1 et Audi A3, la concurrence est rude, mais la Suédoise a des arguments pour elle. Le nouveau visage présenté en 2009 en est un de plus. Pas de grands bouleversements au programme toutefois, puisqu’on note surtout cette nouvelle face avant, beaucoup moins carrée et plus dynamique qu’auparavant. Les parties mécaniques n’évoluent quant à elles pas, tout comme l’habitacle.

Design suédois

Celui-ci est de toute façon exemplaire. La console centrale « flottante », signe désormais distinctif des Volvo, fait toujours son petit effet visuel. Elle regroupe les commandes de l’autoradio, de la climatisation et du téléphone Bluetooth, qui, si elles sont claires et ne demandent pas un temps d’adaptation excessif, sont situées un peu bas et obligent parfois à quitter la route des yeux. Équipé de l’ensemble R-Design, notre modèle d’essai comptait donc des sièges baquets spécifiques, aussi confortables qu’enveloppants, un volant tombant parfaitement dans les mains ou encore un pommeau de vitesse décoré de détails en aluminium. Les places arrière sont praticables, mais pas pour un adulte de grande taille. Tout comme le coffre ne permet pas d’embarquer de gros bagages. L’ensemble est toutefois assemblé avec une qualité à toute épreuve et est fonctionnel tout en affichant une sportivité sobre. Simple et efficace, c’est le fameux design suédois il faut croire.

Un look décalé

Le design, c’est également le point fort de l’extérieur de la Volvo, qui compte sur son originalité pour aller chercher des clients chez ses concurrents allemands. Inspirée de la P1800, la C30 reprend ses allures de petit « break de chasse », mélange entre un coupé et une familiale. Hanches larges, grande vitre à l’arrière, ligne plongeante, mélange de courbes et d’angles… La Volvo multiplie les signes distinctifs au risque d’avoir autant de détracteurs que d’admirateurs. À l’usage, on note tout de même que la rareté relative de la Volvo C30 et son charisme font tourner quelques têtes sur son passage. On ne passe pas inaperçu, surtout avec les éléments R-Design, comme les rétroviseurs à coque aluminium, les bas de caisse sportifs tout autour de la voiture et les embouts d’échappement chromés. Il y a toutefois quelque chose de particulier à rouler dans une Volvo : c’est en quelque sorte une voiture de « connaisseur » qui semble dire aux passants que l’on a choisi « l’autre » solution…

Un moteur exceptionnel

Ce choix de la différence ne doit pas se baser simplement sur un style décalé, car la Volvo C30 a dans ses entrailles un argument de poids. Il s’agit du bloc 5 cylindres turbo de 2,5 litres développant 230 chevaux. Avec son turbo basse pression éliminant presque toute forme de temps de latence, mais conservant le couple offert par les moteurs suralimentés, il procure à la petite Volvo des performances de véritable GTi. Le 0 à 100 km/h est abattu en 6,7 secondes et la voiture grimpe sans rechigner jusqu’à 240 km/h. Les véritables agréments de ce moteur sont toutefois les reprises et la motricité dans le bas du compte-tours. Là où l’on redescendrait en seconde pour aborder un virage, il suffit de rester en troisième et laisser le turbo agir. Radical… Par contre, il semble difficile de faire tomber la consommation d’essence en dessous des 11 l/100 km, même en restant calme.

Trop de compromis?

Avec ce moteur au comportement presque parfait, on ne peut que regretter que les trains roulants ne soient pas vraiment à la hauteur. La voiture semble parfois floue en courbe et le train avant est clairement dépassé par la puissance lors des accélérations franches sur les deux premiers rapports. Au chapitre des défauts, on peut également signaler une boite aux débattements un peu trop longs pour bien correspondre au tempérament sportif du T5 de la C30.

En somme, on pourra reprocher à Volvo d’avoir voulu chercher trop de compromis sur cette C30. Ne sachant pas choisir entre le confort et la sportivité, elle se retrouve un peu entre les deux, ni bête de piste ni limousine. On se prend à rêver d’une voiture ayant le look de la Volvo C30, mais cachant des organes prélevés chez sa cousine proche, la très radicale et aboutie Ford Focus RS européenne.

En attendant, la Volvo C30 T5 offre un ensemble très plaisant et profondément attachant. Charismatique et décalée, elle fait vite oublier ses défauts. Une personnalité qui se paye le prix fort, puisque la Volvo C30 sera facturée de 27 695 $ à 42 195 $.