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Dans les coulisses

Huées/ovations à Jonathan Drouin : la bipolarité partisane montréalaise à son « meilleur »

Perdre contre les Sharks – la pire équipe de la toute la LNH – devant tes partisans…

Après t’être fait complètement lessiver par les Sabres dans ton amphithéâtre…

Mais tout de même être capable d’aller chercher un point face à Connor McDavid et les Oilers quelques jours plus tard…

Puis, avoir le dessus sur Nathan MacKinnon et l’Avalanche…

C’est ça, le Canadien : une équipe un peu bipolaire qui est capable du meilleur comme du pire. Une équipe qui démontre certains soirs une envie de combattre jusqu’à la mort, 48 heures après avoir eu des allures de patient aux soins palliatifs.

Il est donc impossible de se surprendre lorsqu’on voit les partisans de cette même équipe agir de façon aussi opposée d’un soir à l’autre. Que dis-je ? D’une minute à l’autre.

Le match d’hier marquait le grand retour de Jonathan Drouin à Montréal. Après avoir passé six saisons dans l’uniforme du Canadien, l’attaquant québécois acquis en retour de Mikhail Sergachev, a décidé de signer un contrat (près du salaire minimum permis par la convention collective) avec l’Avalanche de son bon ami Nathan MacKinnon.

Depuis quelques semaines, Drouin est l’un des trois attaquants du meilleur trio de la LNH… une unité qui a l’air de jouer dans une ligue (qui n’existe pas) supérieure à la LNH selon le coach des Maple Leafs. Rien de moins !

Drouin a plus d’un point par match en moyenne depuis plus d’un mois et il est également l’un des attaquants les plus utilisés de toute la ligue soir après soir. Hier, il a d’ailleurs passé plus de 27 minutes (sur 60) sur la patinoire. Wow !

Hier soir, les partisans du quelque peu vacillant émotivement Canadien se sont montrés pas mal vacillants émotivement eux aussi. La bipolarité partisane existe encore au Centre Bell. Les partisans ressembleront toujours à leur équipe, right ?

Jonathan Drouin a eu droit à des huées en début de rencontre…

Puis, à des applaudissements lorsque Michel Lacroix a annoncé sa mention d’aide sur le premier but du match.

Les huées se sont à nouveau faites entendre quelques minutes plus tard…

Mais Drouin a eu droit à une ovation (débout) de la part des fans et des joueurs des deux équipes lors d’une pause commerciale, alors que le CH a présenté une petite vidéo d’hommages au #27 de l’Avalanche.

Vous l’aurez cependant deviné : lorsque le jeu a repris, Drouin a recommencé à être hué dès qu’il a touché à la rondelle.

Dire qu’il est passé par toutes les gammes d’émotion est un euphémisme. Il ne lui aura manqué que la victoire et une étoile d’après-rencontre pour que quelqu’un puisse écrire un livre en une seule soirée…

« Je m’attendais à pire, a d’ailleurs lancé le Québécois en esquissant un sourire. Je l’avais déjà vécu quand d’autres anciens revenaient ici pendant mes six saisons passées avec le Canadien. J’en avais d’ailleurs parlé avec Lehkonen qui avait eu droit au même traitement à son retour à Montréal avec l’Avalanche. Si un aussi bon gars que Lekky peut être hué, ça va arriver à n’importe qui. Et comme je l’avais déjà été quand je jouais ici, c’est certain que je m’y attendais. »Jonathan Drouin, qui s’attendait à pire

À noter que les huées envers Drouin n’avaient rien de foncièrement méchant. On hue Connor Bedard, Connor McDavid et les grands joueurs de la LNH à Montréal. C’est quasiment un signe de respect.

Sauf qu’hier, les meilleurs joueurs n’ont pas été les vedettes de l’autre bord ; ils portaient l’uniforme rouge. Suzuki, Caufield et Slafkovsky ont su museler le meilleur trio du circuit Bettman… avec l’aide du troisième trio de Harvey-Pinard, Armia et Evans bien évidemment.

Revenons au Canadien et à ses partisans…

Je veux bien croire qu’un groupe de fans est loin de représenter un échantillon homogène, mais il faut tout de même avouer que passer des huées à l’ovation en l’espace de quelques secondes, c’est quelque chose.

Mais bon, on l’avait déjà fait il y a un an et demi avec la sélection de Slafkovsky (devant Shane Wright) au Centre Bell… et pas mal de fans ont également vécu intérieurement cette émotion-là lorsque Carey Price a présenté David quelque chose plutôt que Matvei Michkov l’été dernier.

Je suppose que c’est ça, la passion…

Une passion qui fait toutefois peur à plusieurs athlètes lorsque vient le temps de se magasiner une nouvelle équipe et une nouvelle ville. On a ce qu’on mérite, qu’ils disent.

En rafale

– Puisqu’il est question de Jonathan Drouin, sachez que le principal intéressé parle de sa blessure au poignet pour expliquer l’énorme différence entre son rendement de ses trois premières années, puis celui de ses trois dernières à Montréal.

– Sheldon Keefe aura-t-il encore un emploi dans deux semaines ?

– Eddie Hearn, le promoteur de Callum Smith, a compare Artur Beterbiev à quelqu’un de “pas humain”.

– Le CF Montréal a-t-il (enfin) trouvé son nouvel attaquant de premier plan ?