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Jonathan Painchaud : l’authenticité avant tout

Jonathan Painchaud poursuit sa tournée alors que ses chansons Qu’on se lève et Pousse, pousse, qui figurent sur son plus récent album, continuent à bombarder les ondes de plusieurs stations de radio. L’auteur, compositeur et interprète, qui forme une équipe toujours aussi solide avec son frère Éloi, avoue profiter de sa tribune musicale pour transmettre certains messages à la société. Discussion sur ce qui allume et inspire l’ex-membre d’Okoumé.

Quel moment préfères-tu, l’entrée en studio ou la tournée?

Les deux sont très différents. C’est comme demander à quelqu’un s’il préfère les blondes ou les brunes! Chaque période a ses beaux moments. Tout dépend des conditions dans lesquelles elles se passent. Quand tu pars en tournée avec des gens avec qui tu t’entends bien, c’est agréable. Si les conditions idéales sont là, c’est assez difficile à battre comme feeling. Mais la création, c’est le fun aussi, parce que tu vis des moments d’exaltation, de créativité et de nouveauté tous les jours. D’un autre côté, ça peut être plate quand l’inspiration ne vient pas comme tu aimerais.
 
Dans Pousse, pousse, tu racontes le vécu des gens ordinaires. Est-ce important pour toi de donner la voix au peuple dans tes chansons?
 
C’est peut-être plus facile de s’identifier au vécu des gens ordinaires qu’à celui des gens extraordinaires. Je m’inspire de ce qui m’entoure et ceux qui m’entourent sont des gens simples. On ne vit pas tous comme dans Sex and the City, à Manhattan, en passant tout notre temps à acheter des vêtements haute couture et à fréquenter les grands restaurants et les bars branchés. On vit ça par procuration en écoutant la télé. Dans la vraie vie, ce sont les petites luttes et les petits drames humains qui remplissent notre quotidien.
 
Dans la pièce Qu’on se lève, tu invites les gens à s’activer, à se prendre en main. Composer des chansons te permet, au fond, de livrer des messages…
 
Oui. Les musiciens ont en quelque sorte une tribune. Je pense que si l’on s’en sert seulement pour dire I love you baby, I love baby et des choses futiles, on finit par passer à côté d’une occasion de parler directement aux gens. Je ne pense pas que les gens sont dupes, mais parfois ça prend des agitateurs ou des motivateurs pour faire bouger les choses. Je pense que ce n’est pas toutes les personnes qui ont la faculté de dire ce qu’elles pensent. Si quelqu’un le dit à leur place, ça leur donne un sentiment d’avancer dans la bonne direction.
 
Au moment de créer ton album précédent, C’est la vie, tu écoutais beaucoup Elton John et Billy Joel. Qu’est-ce qui t’a inspiré, d’un point de vue musical, pour composer ton plus récent album, Qu’on se lève?
 
Nous, les musiciens, on essaie un peu de changer nos recettes d’un album à l’autre. Vu que je m’étais beaucoup inspiré d’autres artistes pour le disque C’est la vie, je voulais faire autre chose pour Qu’on se lève. Cette fois-ci, je ne suis pas vraiment parti d’un trip musical. Le but premier, c’était vraiment de raconter des histoires. Je pense qu’au Québec, on s’identifie plus vite à des personnages et à des histoires qui nous ressemblent qu’à des techniques musicales. Moi et mon frère, on passe beaucoup de temps dans l’univers des studios. À un moment donné, on se surprend à mettre de l’importance sur des détails que monsieur et madame Tout-le-monde ne remarquent pas vraiment. Monsieur et madame Tout-le-monde se sacrent du genre de micro que l’on met sur un drum! Alors, j’ai essayé de me concentrer sur le peaufinage de mes textes et de mes histoires.
 
Toi qui aimes la nouveauté, avec quels artistes aimerais-tu collaborer pour une première fois?
 
C’est sûr qu’il y a beaucoup de personnes qui m’inspirent et avec qui j’aimerais travailler. En nommer juste une, ce serait malhonnête envers les autres. Ça dépend aussi du pied avec lequel je me suis levé le matin! Par contre, je ne suis pas du genre à aller vers les gens. Mais, je n’écarte à peu près jamais une demande de collaboration sans avoir, au départ, rencontré la personne. D’autre part, je collabore avec mon frère depuis toujours et, honnêtement, je ne vois pas vraiment l’utilité de joindre quelqu’un d’autre à notre équipe de réalisation, de production, d’écriture, d’arrangements, etc. C’est sûr que l’on peut rêver et se dire que l’on aimerait faire un duo avec Sheryl Crow! Mais dans la réalité… J’aime faire de la musique avec mon frère et les moments où l’on peut passer deux mois ensemble, sans interruption, sont assez rares. Pour moi, ces moments-là sont hyper précieux. Demain, je ne me verrais pas travailler avec un autre réalisateur.
 
Tu affirmes que plusieurs artistes t’inspirent. Qui, exactement?
 
C’est sûr que Richard Desjardins, c’est un monument! Je n’ai jamais travaillé avec lui et je ne l’ai jamais rencontré pour échanger, mais c’est sûr que ça me ferait un petit velours de collaborer avec lui. Sinon, je trouve que beaucoup d’artistes ont un talent fou. Marc Déry, Martin Léon… Il y en a plein!
 
 
Les dates et les lieux des prochains spectacles de Jonathan Painchaud sont annoncés sur son site officiel.
 
Par Carolyne Marengo