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Joueuses de l’ombre : Maryssa Bouchard

S’étant donné comme mission de mettre de l’avant l’équité, l’inclusion et la représentativité dans l’industrie vidéoludique, Jeux.ca vous présente une mini-série de portraits de travailleuses de talent oeuvrant au sein de l’équipe d’Ubisoft Saguenay.

Cette semaine, nous poursuivons la série Joueuses de l’ombre avec Maryssa Bouchard, une programmeuse UI travaillant actuellement sur des projets confidentiels chez Ubisoft Saguenay!

Peux-tu te présenter en quelques courtes lignes, d’où tu viens et ton background professionnel/éducation en JV? 

J’ai toujours été intéressée par le domaine informatique, ma mère travaille dans ce domaine et elle m’a transmise sa passion pour les technologies. Après un an de Cégep dans un programme préuniversitaire qui ne m’intéressait pas, j’ai envisagé une technique en informatique. J’avais quelques préjugés envers cette profession, je n’étais pas certaine de vouloir travailler dans un bureau toute ma vie sans avoir d’interactions sociales. Alors, après une semaine, j’ai changé de programme. J’ai continué mon Cégep en sciences humaines profil gestion, je m’achetais du temps. J’ai commencé mon baccalauréat en administration, mais je n’étais pas certaine de mon choix de carrière, j’avais encore l’informatique en tête. Un jour, j’ai lu la description de cours du programme d’informatique de gestion, à mes yeux c’était la combinaison des deux domaines dont j’avais besoin. Après mon baccalauréat, j’ai commencé à travailler dans une entreprise spécialisée en gestion de la maintenance. Je travaillais, entre autres, à personnaliser l’application mobile que nous fournissions à nos clients afin de leur permettre de faire la maintenance de leurs actifs de façon efficace. Puis, il y a eu l’annonce du studio Ubisoft Saguenay. J’en ai parlé à des amis qui travaillaient déjà là-bas et qui m’ont vanté Ubisoft comme compagnie où on se sent bien et valorisés. J’ai postulé et à mon grand bonheur, on m’a appelé quelque temps plus tard pour me dire que j’étais engagée.

Ton premier souvenir de jeux vidéo?

Le premier jeu auquel j’ai joué et sur lequel j’ai vraiment accroché était Harry Potter à l’école des sorciers sur PC. J’avais lu le premier roman et me retrouver dans cet univers que j’adorais déjà m’avait fait capoter!

Ton style de jeu préféré?

J’aime beaucoup les jeux de simulation. Je peux commencer et arrêter mes parties quand je le souhaite et ça me plait. 

Quand est-ce que tu as su que c’était dans ce domaine que tu voulais faire carrière?

Je n’ai pas vraiment de moment précis pour ce qui est de l’informatique, c’était un domaine qui m’intéressait depuis longtemps. Pour ce qui est des jeux vidéo, j’avais pris le temps de regarder le programme offert par l’UQAC, je voulais rester au Saguenay, mais les opportunités étaient peu nombreuses à l’époque. Je me souviens que deux de mes amis d’école ont été engagés chez Ubisoft Montréal, ils m’ont parlé de leur milieu de travail et d’à quel point ils étaient bien. Je m’étais promis que si j’avais la chance de postuler dans une compagnie comme celle-ci en région, je n’hésiterais pas. Un mois plus tard, Ubisoft Saguenay était annoncé?

À quels types d’obstacles t’es-tu frottée dans ce milieu qui est, on le sait malheureusement, très male-oriented?

J’ai eu des commentaires déplacés du style « On sait bien toi t’es une fille, tu pourras avoir le poste que tu veux »!  Je pense que c’est de la jalousie. Je suis certaine que les postes que j’ai obtenus je les méritais et je les mériterai. Ce ne sera pas une question de sexe, mais de compétences. 

Comment Ubisoft fait-elle pour se positionner comme une industrie favorisant l’inclusion dans le milieu du jeu vidéo?

Dès mon arrivée, j’ai senti la volonté de mes collègues de m’inclure à l’équipe. Même si je n’avais pas d’expérience en jeu vidéo, j’étais encouragée à exprimer mes idées sans gêne. Cela m’a aidé à développer rapidement des liens de confiance avec les membres de mon équipe.  

Aurais-tu un conseil à donner à des jeunes filles désireuses d’?uvrer dans ce domaine?

Je dirais de foncer, c’est la clé. J’ai hésité pendant mon parcours, finalement mes inquiétudes n’avaient pas lieu d’être. Même lorsque j’ai postulé chez Ubisoft, des personnes me disaient que c’était un milieu difficile pour la conciliation travail-famille et que les heures supplémentaires sont souvent nécessaires. En un an et demi, ça ne m’est toujours pas arrivé, si je suis resté plus longtemps au travail c’était parce que je ne voulais pas quitter le vendredi sans avoir terminé ma tâche en cours. C’était pour moi et non parce qu’on me l’avait demandé.