Jutra : Guy Fournier se rend à l’évidence
Le chroniqueur du Journal de Montréal Guy Fournier, qui avait vivement pris la défense de Claude Jutra en début de semaine, dit maintenant concéder que son ami aimait les jeunes garçons, dans son texte de jeudi matin (18 février).
«C’est la mort dans l’âme que je me rends à l’évidence, puisqu’il y a désormais évidence. Les révélations de cet homme qu’on a prénommé «Jean» pour respecter son identité, me paraissent crédibles, car elles sont corroborées par Louise Rinfret. Actrice, scénariste et collaboratrice de Claude Jutra pour son film La dame en couleurs, Louise travaille maintenant auprès des victimes de violences sexuelles. Elle connaît donc les conséquences pour un enfant dont on abuse», écrit Fournier pour lancer son texte.
Du coup, Fournier ne lâche pas le morceau envers l’auteur Yves Lever.
«Pourquoi lui et Boréal ont-ils préféré des propos ambigus, alors qu’ils semblaient connaître les faits révélés hier? Par pudeur ? J’en doute, puisque ces quelques pages et l’emploi du mot pédophile condamnaient déjà le réalisateur, mort depuis 30 ans. Par calcul ? Pour que le mystère se prolonge et favorise la vente du livre ? Je n’ose pas y croire, mais…», ajoute-t-il, laissant croire que tout a été orchestré afin de vendre des copies de la biographie de Claude Jutra.
Guy Fournier joue l’avocat du diable modéré par la suite, lançant une phrase telle que «Je ne blâme pas les proches à qui «Jean» avait confié son terrible secret au moment de la mort de Jutra, mais leur silence a fini par créer un immense désordre public.»
L’auteur de la chronique conclut tout de même en faisant preuve de réalisme.
«Si je ne voulais pas écrire cette chronique, c’est que la vérité fait très mal. Par ses actes, Claude Jutra a aussi abusé ses propres amis. Sans l’avoir voulu, il nous a trahis.»
Photo : Radio-Canada