Ils n’aiment pas ça que leur père soit critiqué.
Le premier ministre du Québec, François Legault, était récemment de passage à l’émission Dans le blanc des yeux animée par Sophie Durocher, une entrevue où l’on cherchait à mettre un peu de côté la cassette politique pour aller rejoindre l’homme derrière la fonction. Au fil de la discussion, il s’est confié sur le poids du pouvoir et la façon dont les décisions qu’il porte à bout de bras rejaillissent sur sa vie personnelle.
Il a notamment abordé la question des critiques, mais surtout l’impact qu’elles ont sur ses proches. Il a confié à quel point son épouse, Isabelle Brais, et leurs deux fils vivent difficilement les insultes dirigées contre lui, peinés et secoués de voir leur mari et père ainsi attaqué publiquement.
C’est au moment où l’animatrice et journaliste lui demande ce qu’il a trouvé le plus difficile au cours des dernières semaines, et des derniers mois, que le premier ministre se laisse vraiment aller et s’ouvre sur le sujet, sans détour.
Une vie politique sous le feu des critiques et une famille qui en porte le poids
«Bien, écoutez, en politique, c’est un sport extrême. On se fait critiquer. Depuis sept ans comme premier ministre, j’ai pris des centaines de décisions, mais bon, les journalistes reviennent sur quatre-cinq erreurs ou insuccès: Northvolt, SAAQclic, les Kings de Los Angeles (…) C’est dur (…)», lance-t-il, ajoutant qu’avec les années et l’expérience, on finit par se construire une carapace.
«Mais c’est dur pour son épouse, ses enfants. Mes gars viennent souvent souper la fin de semaine, puis je vois qu’ils sont affectés. Ils n’aiment pas ça que leur père soit critiqué», témoigne-t-il, mettant en lumière une réalité qui se vit bien loin des projecteurs et qui rappelle les sentiments bien réels derrière la façade publique.
Sophie lui a alors demandé s’il trouvait que les journalistes étaient trop durs avec lui.
Il a reconnu que oui, c’était difficile, mais a ajouté qu’il trouvait normal que les journalistes s’attardent davantage aux controverses. Il a aussi souligné que certaines personnes au pouvoir vivent une pression encore plus intense que la sienne, citant notamment Emmanuel Macron en France.

Quand une déclaration controversée lui vaut une critique à la maison
Un peu plus tard, Sophie Durocher est revenue sur une sortie récente du premier ministre, alors qu’il réagissait aux propos de Marc Miller, qui disait être tanné d’entendre parler du débat sur la langue française au Québec, une déclaration qui a vivement fait réagir François Legault, lequel a qualifié ces propos de grosse «connerie».
Elle a ensuite demandé à son invité si Isabelle Brais, sa conjointe, le chicanait lorsqu’il employait des mots de ce genre.
«Oui. Oui. Oui, absolument. Absolument, elle me chicane, puis elle me dit de prendre de la hauteur, puis de ne pas me fâcher comme ça, puis d’être calme. Mais bon, en même temps, je ne veux pas complètement me changer… c’est moi là, puis je pense qu’il faut être authentique, et puis bon, quand je suis fâché, il n’y a pas juste Isabelle, j’ai du monde autour de moi qui me disent: Iiihh, François, là, ça ne fait pas premier ministre de dire ça, mais en même temps, je trouvais vraiment que c’était une connerie d’aller dire ça (…)», déclare-t-il.
Un échange particulièrement révélateur, qui nous fait basculer de l’autre côté du décor: derrière le rôle public et les tempêtes politiques, on découvre l’homme, ses failles, et surtout l’impact bien réel que ce tourbillon peut avoir sur ceux qui l’aiment. Une prise de parole qui rappelle que le pouvoir ne se vit jamais seul, et que, trop souvent, ce sont aussi les proches qui encaissent les contrecoups.