«Peut-être que vous êtes comme ça, vous aussi? Avez-vous tendance à diminuer ce que vous faites ou ce que vous êtes pour pas avoir l’air de quelqu’un qui se prend pour quelqu’un d’autre? Tu sais, genre, on te fait un compliment, mettons: C’est beau, ce que tu portes. Puis: Bah, voyons donc, c’est de la guénille, j’ai pris la première affaire dans la garde-robe. Ou: Hey, c’est bon, ta recette. C’est sûr que je suis pas Ricardo, là, mais», donne en exemple Laurent Paquin.
«J’étais sur un plateau de télé, il y a une couple d’années, puis je me rappelle, il y avait Jean-François Mercier qui était là avec moi. Puis, je pense que c’était à Deux filles le matin, si mon souvenir est bon. Puis on parlait du métier d’humoriste, puis j’avais dit quelque chose comme ça, tu sais: Bah, on sauve pas des vies! Puis Jean-François Mercier m’avait dit: Qu’est-ce que t’en sais? Tu le sais pas. C’est vrai qu’on le sait pas, l’impact qu’on a sur la vie des gens», a poursuivi Laurent Paquin.
«Puis, ce soir, j’avais un show, ok. Puis là, je dis pas que j’ai sauvé des vies ce soir, c’est pas ça mon point. C’est vraiment pas vers là que je m’en vais. Mais ce soir, c’était spécial, le show. C’était vraiment trippant, vraiment un super bon public. Mais après le spectacle, quand j’ai rencontré les gens, y’a beaucoup de gens qui m’ont dit qu’ils n’avaient pas eu une belle semaine. Il y avait un petit groupe qui me disait: C’était le fun de rire ce soir, notre mère est malade en ce moment, puis ce n’est pas facile. Puis là, ce soir, ça nous a fait oublier un peu, puis on s’est amusés. Donc: tabarouette, merci de me le dire. Pour vrai, je suis content de vous avoir fait rire», lui répond Laurent.
«Il y a une autre madame qui me dit: Ah, chez nous, tout le monde est malade. Tout le monde est malade. Pour moi, ça voulait dire peut-être un rhume, tu sais, tout le monde est malade. Y’en a un qui a pogné le rhume, puis tout le monde l’a pogné. Puis là, la madame me dit: Non, non, cancer. Oh, tabarouette, ok. Je m’en vais à mon auto, puis il y avait un groupe de jeunes adultes, tu sais, qui parlaient entre eux. (…) Il y en a un qui se détache du groupe, qui vient me voir: Bravo, puis merci pour le show. Puis là, je dis: T’as passé une belle soirée? Il dit: Ah oui, m’as te dire, t’as pas mal sauvé ma semaine. (…) Mettons que c’était pas évident. (…)», raconte Laurent Paquin.
«Puis je ne dis pas ça pour vous dire: Hey, regardez comment je fais du bien aux gens. Ce n’est pas ça mon intention. C’est juste que moi-même, j’ai eu une tite journée un peu… pas rien de grave, mais tu sais, genre, moi j’appelle ça des petites journées pouiches, un peu. (…) C’est juste pour dire que ce serait plutôt l’inverse. Ce serait pour dire aux gens: Ce soir, vous m’avez fait du bien, en me disant que je vous avais fait du bien. Quand on se remet en question, des fois, dans notre tête, on va loin dans nos pensées, puis là, on se trouve bien inutile. Puis quand quelqu’un nous rappelle qu’on n’est pas complètement inutile, ça fait vraiment du bien. Donc merci à ces gens-là qui étaient là ce soir. Et merci à tous les autres, by the way, parce que c’était une méchante belle soirée», conclut Laurent Paquin.
Une vague d’amour
Un maître de la pensée, juste à la bonne place!
Des collègues et amis de Laurent Paquin ont tenu à lui envoyer de l’amour dans la section des commentaires, dont Cathy Gauthier, Mélanie Maynard et Mario Tessier.
«Ce message me fait du bien! C’est bien résumé: Notre travail est de faire oublier aux gens leurs problèmes le temps d’un instant, et l’énergie que le public nous donne, nous fait oublier les nôtres. Je vous souhaite à tous, une magnifique journée», écrit Cathy.
«Un maître de la pensée, juste à la bonne place», commente Mélanie Maynard.
«Tu as tellement raison, je t’aime mon ami», déclare Mario Tessier.
Ce puissant message de Laurent Paquin témoigne non seulement de sa grande sagesse, mais aussi de sa profonde capacité à observer la vie avec recul et bienveillance.
Derrière ses mots se cache un artiste qui, avec l’humour et la lucidité qu’on lui connaît, réussit à exprimer des vérités universelles sur la condition humaine. Un exemple à suivre pour plusieurs!
