Les antidépresseurs et le suicide chez les enfants : un débat sans fin?

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Selon les chercheurs qui ont réexaminé quatre études cliniques antérieures portant sur l’administration de fluoxétine chez des enfants et des adolescents, les antidépresseurs ne pousseraient pas nécessairement les jeunes de 7 à 18 ans à commettre l’irréversible, même en cas d’efficacité du médicament sur les symptômes dépressifs. Leurs résultats sont parus dans Archives of General Psychiatry.

Ce nouveau constat n’empêche tout de même pas différents spécialistes de rester sur leur garde concernant la prescription et l’administration de fluoxétine chez les enfants. Il s’agit encore là d’une situation délicate et embêtante, car chaque personne réagit différemment au médicament.

Pour ces spécialistes, la nouvelle étude fait une erreur monumentale en concluant que l’antidépresseur peut avoir les mêmes effets chez un enfant de 7 ans que chez un adolescent de 18 ans.

Pour la présidente de la Société française de psychiatrie de l’enfant, de l’adolescent et des disciplines associées, Marie-Michèle Bourrat, « il est déconseillé de prescrire un antidépresseur en première intention à un mineur, notamment en raison des effets indésirables de ces molécules : risque cardiaque, céphalées, insomnies, désinhibitions, etc. ».

Pour plusieurs experts, la psychothérapie et des consultations urgentes et rigoureuses demeurent encore la solution à prioriser, qui doit absolument accompagner la prise d’antidépresseurs.

« C’est tout un ensemble de mesures de soins et d’accompagnement, pouvant inclure le traitement antidépresseur, qui va créer des conditions de sécurité et de confiance, pour essayer de prévenir au mieux les éventuels risques de passage à l’acte », explique le Pr Jean-Philippe Raynaud, chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent au CHU de Toulouse.

Même si de nouvelles études tendent à affirmer le contraire, depuis le milieu des années 2000, bien des agences de médicaments à travers le monde continuent de mettre en garde les parents contre les dangers sur la santé mentale et physique de l’antidépresseur pour leurs enfants.