Les Boys inaugurent le nouveau Temple de la renommée de Juste pour rire

Crédit: Mario Beauregard

Ce qu’ils auraient été fiers, Stan, Bob, Fern, Popol, Boisvert, Méo et les autres, à leurs premiers coups de patin dans nos cinémas, en 1997, d’apprendre qu’ils seraient, 28 ans plus tard, intronisés au Temple de la renommée!

Pas le vrai Temple de la renommée du hockey, bien sûr. Nos Guy Lafleur des pauvres ne sont évidemment pas allés rejoindre le démon blond, Jean Béliveau, Guy Carbonneau et autres Mario Lemieux au panthéon des hockeyeurs les plus légendaires de l’histoire.

Un mini musée des Boys attendait le public dans le hall de la Place des Arts à la soirée d’intronisation des Boys au Temple de la renommée de Juste pour rire / Crédit : Mario Beauregard

Non, le Temple de la renommée qui était inauguré avec les comédiens des Boys au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, lundi, est celui de Juste pour rire, un nouveau concept qui reviendra désormais chaque année au festival de l’humour québécois, et qui ne concernera pas seulement le hockey. C’est ce qu’a expliqué Sylvain Parent-Bédard, président de Juste pour rire, à Hollywood PQ sur le tapis rouge qui précédait l’événement.

«Lors de cette soirée, nous allons introniser de grandes créations culturelles québécoises ou canadiennes, qui ont marqué l’humour, la société et la culture au Québec. Avec Les Boys, je crois que nous avons la bonne franchise pour lancer notre Temple de la renommée!», a exposé Monsieur Parent-Bédard.

On comprend donc que ce Temple de la renommée fictif remplacera en quelque sorte les galas Juste pour rire hommages d’il y a quelques années, à l’époque de Gilbert Rozon, où avaient notamment été salués plusieurs vedettes (Desrochers, Lapointe, Deschamps, Meunier, Dodo, Filiatrault, Parent, Latulippe, Pérusse, Barrette et Michel Côté) au fil des ans.

Un hommage sympathique

À tout seigneur, tout honneur, à l’heure où ils sont partout, au théâtre (lisez notre critique ici, voyez nos photos ici et revivez les répétitions ici et le tapis rouge ici, ici et ici!) comme à nouveau bientôt au grand écran (eh oui, encore, les détails ici!), ce sont Les Boys qui ont baptisé le Temple de la renommée Juste pour rire en ce 21 juillet 2025.

Le spectacle, animé par Guy Jodoin, était d’ailleurs bâti à la façon d’un gala hommage, avec des numéros d’invités spéciaux tournant autour de l’univers des Boys, parfois ponctués d’extraits des films.

Guy Jodoin, animateur de la soirée d’intronisation des Boys au Temple de la renommée de Juste pour rire / Crédit : Mario Beauregard

Le contenu s’est avéré un peu répétitif, les possibilités de gags autour de cette seule franchise étant nécessairement un peu limitées. Il y a quand même un bout à ironiser sur la prononciation de «Chamonix» versus «Chamonixe», sur la «toupie québécoise» et sur la fameuse expression «la dureté du mental»! Mais l’hommage fut quand même sympathique.

Nos jubilaires (le noyau dur d’acteurs du premier opus de la série de films, Rémy Girard, Marc Messier, Pierre Lebeau, Michel Charette, Roc Lafortune, Patrick Labbé, ainsi que l’auteur Louis Saïa et le producteur Richard Goudreau) sont apparus de l’arrière-scène dans une bruyante et chaleureuse ovation, et sont allés rejoindre les spectateurs enthousiastes au parterre.

Le clou du spectacle, l’intronisation officielle des Boys au Temple de la renommée de Juste pour rire / Crédit : Mario Beauregard

Guy Jodoin a ouvert la fête avec un monologue couci-couça, comparant Les Boys à «la femme à barbe du cinéma québécois» et rappelant qu’à la sortie en salle de la comédie, en décembre 1997, le Québec était «la seule place sur Terre qui battait le film Titanic au box office», tant le succès aux guichets de notre équipe de garage préférée était considérable. Jodoin a beaucoup fait tourner – un peu trop – son propos autour de son propre rôle dans le premier film des Boys (vous vous en souvenez?), et a fait monter près de lui son fils Hugolin, né l’année de la sortie du long métrage, pour un sketch qui ne passera pas à l’histoire.

Katherine Levac et France D’Amour expliquant combien les Boys sont… féministes! / Crédit : Mario Beauregard

L’organiste du Canadien de Montréal, Diane Bibaud, et Kim Richardson, accompagnées d’une chorale, ont revisité le Boys Blues Band. Christophe Dupéré nous a entretenu de sa passion enflammée pour Les Boys («Je suis né en 1993; Les Boys, c’est la seule équipe gagnante que j’ai vue de ma vie!»). Katherine Levac et France D’Amour ont abordé Les Boys dans une perspective féministe, notamment à travers les protagonistes féminins de l’histoire. Steve Bégin et Daniel Savoie (dans son personnage de Patrice Lemieux), ont offert de mini bien-cuits aux personnages et joué avec les mots comme tous bons analystes sportifs.

Louis Champagne s’est amusé de certaines répliques célèbres des Boys / Crédit : Mario Beauregard

Louis Champagne et Didier Lucien ont décortiqué à leur façon le «livre» de Stan (Rémy Girard) («Dans mon livre à moé…») et autres répliques marquantes des Boys. José Gaudet s’est longuement épanché sur sa déception de n’avoir pas fait partie de l’épopée des Boys, avec quelques vannes bien envoyées à son ex-copine de jeunesse, Véronique Cloutier.

Steve Bégin et Daniel Savoie (alias le personnage de Patrice Lemieux) offrant un bien-cuit aux comédiens des Boys / Crédit Mario Beauregard

David Beaucage, autoproclamé «le Fern de [son] entourage», a été excellent en défilant des statistiques à la manière du personnage du regretté Paul Houde. Sa projection des «Boys 17», «en prolongation en CHSLD», avec une imitation parfaite de Pierre Lebeau, était très amusante. Et le plaidoyer du jeune humoriste pour la fierté québécoise, et «la grosseur du cœur versus celle du chèque», était à la fois senti et inspiré.

La présentation s’est conclue sur une note d’émotion comique, lorsque les personnages de femmes des Boys (Mahée Paiement, Rosie Yale, Diane Lavallée, Sylvie Potvin) ont adressé de vibrants messages à «leur homme» . Évoquant le souvenir de l’attachant Paul Houde, le passage de Sylvie Potvin fut particulièrement touchant.

La comédienne Sylvie Potvin, rendant hommage à Paul Houde / Crédit : Mario Beauregard

«Fern, c’est aussi mon beau Paul (…) Sa mémoire, son sens de l’humour, sa générosité, tout ce qui le définissait, nous manque. Fern, Paul, tu nous manques», a sobrement décrété l’actrice, aussitôt remerciée d’une ovation debout.

Sylvain Parent-Bédard et Chantal Machabée, vice-présidente communications du Canadien de Montréal, ont finalement remis une plaque honorifique à la belle bande des Boys.

Chantal Machabée et Sylvain Parent-Bédard remettant une plaque honorifique à l’équipe des Boys / Crédit : Mario Beauregard

Il n’y a pas eu de montée de chandails en clôture, mais une descente de fanions jaunes et rouges aux noms de nos (anti)-héros des Boys, au son de la voix de Ludovick Bourgeois, venu chanter l’immortelle chanson-thème.

«Quand ça va ben, ça va ben!», clamerait probablement notre Bob (Marc Messier) national, cette fois sans sarcasme, en constatant tout l’amour reçu par ses troupes en ce moment spécial.

Les comédiens des Boys moulent leur main dans le plâtre pour la postérité / Crédit : Mario Beauregard

Avant la représentation, lundi, les comédiens des Boys ont foulé le long tapis rouge déroulé dans le hall de la Place des Arts pour poser pour les photographes et les nombreux admirateurs massés devant la toile. Ils ont aussi moulé, pour la postérité, les empreintes de leurs mains dans le plâtre.

Le spectacle d’intronisation des Boys au Temple de la renommée Juste pour rire sera diffusé à Radio-Canada en décembre prochain, en deux parties.